vendredi 4 juillet 2014

SEEKTHEDUKE @ Rock Classic, Bruxelles, le 3 juillet 2014

Du monde dans le bas de la ville, les touristes japonais ont armé leur Nikon car  l' Ommegang défile sur la Grand Place pour commémorer la joyeuse entrée à Bruxelles  de Charles de Habsbourg.
Pour toi l'événement équivaut à de gros emmerdes, où larguer ton moyen de locomotion?
Trois tours de manège, un emplacement se libère Place Rouppe, piédibus vers le Rock Classic où les Soirées Cerises programment SEEKTHEDUKE.

Euh, tu te deviens ornithologue?
Pas de gros mots, fils, et ne nous cite pas Duke Ellington ou le Thin White Duke et si tu pensais à un bar marseillais on te conseille de freiner la consommation de Ricard.

SEEKTHEDUKE naît à l'aube de l'année du cheval de bois, lorsque quatre jeunes gens bien élevés et une demoiselle de haut rang décident de tâter de la scène et de confectionner des cantates.
Thomas Mustin (Vocal/Lyrics), Raphael Morsa (Bass), Maud Durand (Keyboard/Backing Vocals), Grégory Maira (Guitar/Backing Vocals) et  Nicolas Dolvede (Drums/Backing Vocals) deviennent donc explorateurs à l'instar de Henry Morton Stanley, doctor Livingstone I presume.
Zont un passé, ces morveux?
 Thomas Mustin est comédien ( théâtre, courts métrages, séries, pubs...), depuis peu, il fait partie de L'ÂGE NU -  Raphael est arrivé en finale wavrienne du championnat trois bandes - Maud fait partie du combo L'ÂGE NU, ex Nunca - Gregory a une soeur et Nicolas joue également avec L'ÂGE NU, mais encore avec Arold  et Akhal Teke.

21h, le caveau est bien garni, tranche d'âge de la clientèle: 17/20 ans, papa, maman, mamie et pépé font grimper la moyenne.
Dix minutes plus tard le quintette, fébrile, investit le podium.
Thomas nous tourne le dos, il tripote quelques touches face à Maud qui effectue le même exercice, basse, guitare et drums embrayent pour une intro Monsieur Bricolage nébuleuse.
Volte-face du frontman entamant un chant théâtral, la plage vire new wave/electro et déclenche des cris d'enthousiasme du lycée.
Stupéfiant et bien foutu!
'Leaving the hurricane', son emphase et ses disco beats  est tout aussi soigné.
La gestuelle dramatique du blondinet et sa voix maniérée, difficile à rapprocher d'autres artistes , il y a du Bowie, du Marc Almond, du Tom Meighan ( Kasabian), en font le pôle d'attraction majeur, derrière lui ses comparses maçonnent un fond sonore épique qui te fait à la fois penser à Nacht und Nebel, Praga Khan mais aussi à Florence and the Machines, Muse ou Franz Ferdinand.
'The cold' démarre en mode ballade aux effluves progrock avant d'obliquer en territoire dance, ce qui a le don de susciter un enthousiasme généralisé dans le bastringue.
Point faible, les interventions entre les titres, quelques considérations mi-scabreuses, mi-niaises, on pardonne en mettant sur le compte du jeune âge.
Place au majestueux 'Realize' qui détient tous les éléments pour faire un hit radiophonique.
De la pop de haut niveau.
En amour,  ténu est le lien entre dominant et dominé, professe Thomas avant d'amorcer la suivante ( 'Disc'?).
Le dramatique 'Release the beast' au potentiel commercial évident , tout comme 'Realize', sent le tube à plein nez.
Les Communards, Boy George, une touche d'indie, de rock pompeux...du grand art!
Le concert s'achève moderato cantabile  ( 'Children', titre probablement incomplet).
L'annonce de la fin du récital engendre un tollé collectif.
OK, il nous reste une ébauche de chanson, soyez indulgents, on vous la balance.
30 secondes pour le programming et voici 'The Wave'.
Where Depeche Mode meets French House music, un cocktail à servir on the rocks.

Quoi, vous en voulez encore, le stock est épuisé...
D'accord on vous refait  'Realize' et ' Release the beast'!

A voir et à écouter le 23 juillet lors des Rochefort Sérénades.