dimanche 6 juillet 2014

Gooikoorts 2014 - dag 2, Gooik, samedi 5 juillet 2014

L'Internationaal volksmuziek festival Gooikoorts en est à l'édition 12.
Trois jours de folk, de workshops, de kinderanimatie, un marché des instruments de musique traditionnelle, une buvette immense, un restaurant, de la petite restauration pour les budgets réduits, un camping, un parking, de jolies filles, de la bonne humeur... le familiefestival par excellence.
Fotoman Luk couvre les trois jours, tu le rejoins le samedi.

Météo chagrine en ce 186è jour de l'année du calendrier grégorien pendant lequel on fête la naissance de l'Armée du Salut.

L'honneur d'ouvrir les hostilités ( à 13:30') revient à Wör.
Le groupe de Belsele était spécialisé dans l' Europese dansmuziek et se produisait essentiellement à l'occasion de folkbals.
Pour l'occasion, ils ont mitonné un concertprogramma basé sur des mélodies du 18è siècle revêtues d'un habit neuf, c à d des arrangements moins stériles.
Naomi Vercauteren - violon, Pieterjan Van Kerckhoven - cornemuses / sax soprano, Bert Ruymbeek - accordéon, Jeroen Knapen - guitare et la nouvelle recrue ajoutant une touche originale au line-up,  Fabio Di Meo  au  sax baryton, entament le récital par une ronde  entraînante ( an-dro chez les Bretons) nommée 'DG 178' et retrouvée dans le manuscrit ( 1746) du carillonneur anversois Ioannes de Gruytters.
Du bon boulot.
Les bagpipes soliloquent pour ouvrir ' VB 85b en 16',  une pièce n'ayant rien à voir avec le manifeste du Vlaams Belang, la Schottische  date également du 18è.
Joli dialogue courtois engagé par le violon et l'accordéon.
Wör poursuit avec le vif 'DM 51'  puis le violon de Naomi est mis à l'avant-plan pour les bourrées cataloguées ' DG'.
'La Railleuse' a été retrouvée à Gand où un compositeur  auvergnat, amateur de waterzooi,  avait établi ses pénates .
La ballade 'Boerenvreught' DP 28 a été dénichée à Louvain in het Leuvens Beiaardhandschift.
Tout le chapiteau bat des mains pendant ' Het Schipperken' ( DP 93) et quelques couples virevoltent sur les polkas ' DP 11 et 22'.
Dehors, le déluge, Noé a commencé à embarquer les canards, les oies et les faisans, les pigeons attendent leur tour.
Second chapelet de bourrées, ' VB 82b et 78b', un petit tour au lavoir, 'La Lavandière',  l'équivalent de We will rock you au siècle des Lumières, puis  une berceuse, 'DM 118', avant la présentation des moussaillons qui terminent par la marche 'DM3'.
Bis
Une version Apocalyptica de 'DG 178'.
Un excellent concert!

Au pas de course vers l'acoestische concerttent pour la performance acoustique de Oratnitza.
Un collectif de buskers qui faisaient la manche aux terrasses des stations balnéaires de la Mer Noire avant d'être repéré par les médias et les organisateurs.
Deux EP's, un album, un passage à Brosella en 2012, rebelote à la Tentation en 2013.
Le mix proposé par le farfelu Ivan Gospodinov "Popa": vocals,  Hristiyan Georgiev: kaval et autres flûtes, Georgi Marinov "Horhe": didgeridoos et  Petar Jordanov "Buny": cajon, tupan ( = tambour) est pour le moins coloré: du folklore bulgare mâtiné de motifs aborigènes, de drum'n bass ou de hip hop et d'éléments tziganes.
Une chaleur moite règne dans la tente, les consignes sont une fois dedans tu sors à la fin du concert, t'es dehors, tu restes dehors jusqu'à la fin du concert.
En trio sans Popa, un folk ethnique et acrobatique, le costaud Horhe tirant des sons extravagants de sa paire de didgeridoos.
Popa, et son petit chapeau, rapplique, il marmonne quelques onomatopées balkaniques.
Un second morceau lancinant présente des effluves orientales.
Le gros tambour d'Arcole accompagne un didgeridooboxing osé, le petit Popa assaisonne le tout d'un chant souple.
Il s'attire la sympathie du public, we wish the Belgian team great success at the World Cup avant de balancer un nouveau dubstep à la mode thrace.
A warning: never walk alone in the forest, toutes sortes de dangers vous guettent... voilà le thème du lament proposé.
Imagine  Transglobal Underground rencontrant Taraf de Haidouks.
Le chanteur au bouzouki pour un rebetiko bulgare, puis le groupe  accueille Iliyana Naydenova qui se joint à eux pour un chant nasal à la gestuelle Salomé.
Elle ne les quitte plus, Gooik a droit à un dialogue vocal Popa/ Iliyana  et pour finir Oratnitza propose   'Tzurni Ochi' =  'Black eyes', qui est antérieur aux 'Yeux Noirs' russes.
Original.

En te dirigeant vers la  concerttent, tu entends la fin du set de Cardin, un duo d'accordéonistes, se produisant sur le Vrij Podium .
Ces jeunes gens ont réussi à faire valser jeunesse et troisième âge entre deux verres de Duvel.

Himmerland

Un band danois, d'où le nom, péninsule qui constitue l'extrémité septentrionale du Jutland, né en 2010.
L'instigateur et saxophoniste,  Eskil Romme, est également le responsable du Halkær Festival, se déroulant dans ce territoire perdu.
Les autres membres du groupe sont: Ditte Fromseier  au violon et chant, le barbu, Morten Alfred Høirup à la guitare et chant, Andrzej Krejniuk, d'origine polonaise à la  basse et l'agité  ghanéen, Ayi Solomon, aux  percussions.
C'est ce dernier qui amorce  'Endte som vals' ( Trippe Waltz) aux accents folk/jazz.
'Kaszubsteps ' est signé Andrzej Krejniuk, le bassiste ne peut cacher son background jazzy, il dirige d'ailleurs son propre trio comprenant Jesper Chritensen et Martin Olsen.
Un petit côté j’ai même rencontré des Tziganes heureux et une échappée de basse limpide.
C'est bien foutu, mais pas vraiment folk.
 Ditte Fromseier Mortensen, qui a déjà sorti un cd sous son nom, nous propose un singalong, une ballade about a desperate love.
Belle voix, proche du timbre de Mary Hopkin.
L'ardent 'Sachred Fire''  voit saxophone et violon digresser à l'unisson, quelques flashes te traversent l'esprit: East of Eden ou John Dummer Blues Band.
Ils embrayent sur a traditional dance tune, le frénétique ' Keraus' .
Pendant ce uptempo il est de coutume au Danemark de courir dans tous les sens dans la bicoque.
Belle imitation du marsupilami effectuée par Ayi derrière ses caisses.
Le guitariste au chant pour  'Sweet Nights Polska' célébrant les célèbres Nordic nights.
Il passe la main à Ditte pour a  brilliant set of fiddle tunes, I'd like to call them 'spider in the fiddle' car, un soir après un concert, j'ai déniché une araignée qui avait tissé une belle toile dans mon violon.
Une envolée fougueuse de la blonde Ditte qui se souvient avoir dirigé, il y a trois ans,  un stage de violon à Gooik.
Un nouvel instrumental folk/jazz précède  'Elverskud/Men dansen den går', tiré du recueil contes et légendes du Danemark, it tells the meeting between a young man on the way to his wedding and a beautiful elf girl from the forest.
Presque aussi terrifiant que  Hänsel und Gretel.
La suite allègre  'Gæstebud’/‘Skrumlehesten' met fin au concert.
Bis
Une plage du chef, le gentleman farmer Eskil Romme.
Concert apprécié!

Brendan Begley and Caoimhín ó Raghallaigh

Pas la peine d'essayer de t'infiltrer dans l'akoestische concerttent si tu te pointes tardivement, l'accès te sera refusé, on affiche complet pour le set de  Brendan Begley and Caoimhín ó Raghallaigh, venus présenter leur traditional tunes en provenance de la région de Cork ou de West Kerry.
Breanndan O'Beaglaoich, l'accordéoniste/chanteur, a fait partie des Boys on the Lough et sorti plusieurs albums solo.
 Caoimhín, le violoniste de Dublin, présente  également une discographie impressionnante, il a collaboré avec les Waterboys, Amiina ou Sam Amidon e.a.
Le programme du jour:  a joyous romp through the music of Cork and Kerry!
Chacun armé d'une trappiste, les Irlandais prennent place sur un siège et attaquent la polka  'Dhá Pholca Dálaigh' ouvrant leur album 'A Moment of Madness'.
Vitesse supérieure  avec la suite originaire de la West Coast.  'The Humours of Lisheen / The Munster Jig / Seán Coughlin's'.
Linda, ta voisine, se dandine paupières closes, Fons aimerait ingurgiter une Kilkenny.
Le travail d'archéologie se poursuit, une nouvelle polka 'The P & O polka'.
Interprétation estimée à sa juste valeur par les puristes.
 Caoimhín: " we're so happy to play here in this sauna, I hope you don't mind if Brendan sings a little song".
A capella, 'Amhrán/Song: De Bharr Na gCnoc ' is about the beauty of spring.
Silence religieux troublé par Boer Jan passant avec une brouette dans un champ voisin.
 Caoimhín, solo pour un set qu'il a interprété naguère en accompagnant le danseur  Nic Gareiss.
Have a look at my fiddle, il a 10 cordes, I love this violin made in Norway.
Traditionnel suivant, l'allegro vivace '  Padraig O'Keeffes' pour terminer avec une marche, 'Máirseáil Uí Shúilleabháin or O'Sullivan's March'.
Applaudissements nourris.
Ok, a short encore before the soccer game, une ultime polka.

Tu laisses à Luk le soin de shooter Hazelius Hedin, direction la tente prévue pour les animations pour les kids où on transmet Argentine- Belgique.
Déception générale à  l'issue de la rencontre, la belle aventure prend fin sur un mode mineur, faudra avaler quelques demis pour digérer la défaite.

Top of the bill: De Dannan.

Le groupe de Galway, formé en 1975 par Frankie Gavin (fiddle), Alec Finn (guitar, bouzouki), Johnny "Ringo" McDonagh (bodhrán) et Charlie Piggott (banjo),  a connu une histoire mouvementée prenant, momentanément, fin en 2003.
Alec Finn registers the name De Dannan et les ennuis commencent puisque son ex-copain Frankie Gavin monte un groupe qu'il baptise Frankie Gavin and The New De Dannan.
2009, Alec Finn reprend la route sous l'appellation De Dannan, l'album ' Wonderwaltz' voit le jour, un nouvel enregistrement est prévu pour bientôt.
Line-up à Gooik: Alec Finn - bouzouki / guitare , l'incomparable  Eleanor Shanley - chant, déjà membre du groupe de 1988 à 1992, Derek Hickey - accordéon, ayant rejoint le groupe en 2001, Brian McGrath - banjo / piano who he has played on over 120 albums, également membre du groupe avant le split, le jeune  génie du violon Ronan O'Flaherty et le nouveau bodhrán  player, Neill Lyons.
Tandis qu' Eleanor se repoudre le nez, les boys entament le gig par une suite de jigs dont ils ont le secret, un album de 1976 porte d'ailleurs le titre 'Selected Jigs Reels and Songs' , et comprend un recueil d'Irish traditional tunes.
Gooik vibre déjà.
Voilà madame Shanley, élégante et d'excellente humeur: hello Gouiiik...I've been practising the pronunciation all day long, elle entame la ballade poignante 'The Bantry Girl´s Lament' d'une voix aussi pure qu'une eau de montagne non altérée par  des contaminations microbiologiques d'origine fécale.
Pour te faire une idée, pense à Joan Baez.
Beau, tout simplement!
Nouvel interlude instrumental avec ' The Cameronian reel' et les gigues impétueuses  ' Con Cassidy's (Con Cassidy)/Sweet Biddy Daly/Fr. O'Flynn'.  
Un accordéon fluide, un banjo impeccable, les harmonies en contrepoint du bouzouki, le son typique du bodhrán et les élans fougueux du violon, pas étonnant que De Dannan soit considéré comme un chef de file de la musique irlandaise.
Une pointe d'humour, Ronan: did you notice we took the Irish weather with us, on aurait pu nommer les jigs précédentes ' Rainy days jigs'
Sagement assise en appréciant la virtuosité de ses camarades, Eleanor reprend le micro pour proposer 'How will I ever be simple again', la superbe anti-war song de Richard Thompson.
Please like us on facebook and buy 'Wonderwaltz ' on internet, on a 10000 copies à écouler, elles sont restées chez nous, voici une plage du disque, 'Across the borderline'.
Une histoire d'immigration, aux relents tex mex, proche de certains titres de Tisj Hinojosa.
Puis sur l'album ' Anthem' de 1985, l'instrumental  'The wren's nest' que le groupe dédie aux jeunes gens ayant participé au workshop.
 Percy French wrote 'Come back Paddy Reilly to Ballyjamesduff" in 1912.
Pas une ride cette valse déchirante à laquelle succède une séquence de reels  nerveuses ( 'Saint Andrew' s reels').
Un grand solo de bodhrán, un exercice de style au banjo et reprise du thème sous les acclamations des villageois.
Je te prête mon acoustique, Miss, fais-en bon usage!
Un second Richard Thompson, ' From Galway to Graceland', l'histoire d'une jeune dame who was in love with Elvis, par une belle nuit, elle fait ses paquets et met le cap vers Graceland, sur place elle apprend la triste nouvelle, the king is dead!
Eleanor moqueuse ajoute, je n'aurais pas fait pareil pour Donny Osmond.
Feet are stomping, hands are clapping during  'Mulvihill's reel/The dawn' .
Pas évident d'être la seule femme de l'équipe, je dois leur faire à manger, repasser leurs chemises, laver leurs chaussettes et même teindre les cheveux du violon... Irish humour is better thant the British one, allons-y pour une farandole/singalong  ' Let him go, let him tarry', un traditionnel burlesque  que Miss Shanley a enregistré sur l'album 'A Place of my Own'.
Présentation de la main-d'oeuvre avant une dernière tirade virevoltante.
Comme à tous les autres groupes, l'organisation leur refile un pack de Duvel avant les bis attendus.
lL' hymne  'Hard Times Come Again No More' de 1854 et une nouvelle couche de reels effervescents.
Un concert cinq étoiles!

C'est l'heure de débarrasser le chapiteau de ses sièges avant le bal du samedi soir, animé par le groupe italien Stygiens, tu passes à table avec l'ami Luk, très calme en ce samedi pluvieux.

23:10' Stygiens sur scène, 76 couples + quelques solitaires en piste.
Originaire du Piémont, la mission de   Nicolò Bottasso - violon, Simone Bottasso -  accordéon, Paolo Dall'Ara - cornemuses, instruments à vent et Francesco Motta - guitare, consiste à faire danser le peuple jusqu'aux petites heures.
Bourrées,  scottishes, mazurkas, polkas,valses, an-dro, gavottes, rondes, cercles circassiens, tarentelles, chapelloises...  d'origines diverses vont se succéder à la grande joie des paroissiens infatigables.
Evidemment, Luk a repéré les plus photogéniques!

Demain, il remet le couvert! 

Photos: Luk Stiens