Dimanche 1 juin: troisième jour du Stage On Rails Tribute Festival.
Le départ est prévu à l'heure du pastis , tu peux t'imaginer que pas mal de clients potentiels gisent encore dans les bras de Morphée et cuvent une cuite monumentale après deux jours de libations.
13h, les plus braves sont au rendez-vous pour la journée Woodstock, qui débute avec Experience plays Jimi Hendrix.
Pipo Guarino ( guitare, chant, fringues aux merveilles de Krishna, bandeau assorti), Marc Creten (à la basse) et Davide Zecca (à la batterie) ont donc choisi le posthumous live album de Jimi comme dénomination.
Quoi... ces noms ne te sont pas inconnus, m'étonne pas, ces beaux jeunes gens forment l'épine dorsale de Fred and The Retro Elliptic band.
Elle est où Fred?
Dans la cuisine, elle vient d'enfouir le poulet dans le four.
A noter, un ancien profil du projet alignait à la basse un certain Cédric Cornez devenu Fred, non pas Retro Elliptic mais Fred and the Healers , aux drums, il y avait David Colu, n'ajoute pas che, svp!
'Killing floor' ( Howlin Wolf) pour démarrer.
C'est dégueulasse de bousculer des pauvres gens qui sortent tout juste de leur plumard, ça castagne déjà méchant.
'Foxy lady', une rusée et vicieuse.
Jimi se débarrasse de sa jaquette écarlate pour entamer 'Are you experienced?'
En 1968 les bouchons étaient vite résorbés, 'Crosstown traffic' sera bref et musclé.
Je laisse la cage au garage, marre des embouteillages, je prends le train, 'Hear my train a comin' .
Mais qui voilà, 'Hey Joe', keske tu fous avec ce flingue en main et tu tires la gueule..
Vais descendre ma bonne femme puis je me tire au Mexique!
'Rock me baby' sera épileptique avec une wah wah survoltée, à l'arrière la rythmique assure un train d'enfer.
Hendrix, c'est aussi du blues, 'Red House' en est la preuve.
Maria, 66 ans, se souvient... The closing song in the festival in Woodstock New York in August 1969.
Jules Alzheimer y était aussi, se souvient plus que Jimi s'est produit là-bas, par contre les seins nus, il se rappelle!
Une version kilométrique de 'Stone free' puis ' Voodoo Child'.
T'étais sur le point d'aller te bourrer de cacahuètes en vidant un mauvais Martini quand on repousse la troupe sur le podium.
Vite, 'Wild Thing' à la sauce Hendrix, et puisque c'est l'heure du barbecue je fous le feu à ma gratte, amenez les merguez!
Substitute plays The Who
En 2010 quatre vétérans de la scène rock nationale décident d'unir leurs efforts pour jouer le répertoire d'un des fleurons du sixties British rock: The Who.
Rudy Lenners, un gars qui a tenu les sticks chez Scorpions, Such a Noise, Steelover, Lea Gilmore... , son pote Alain Pire, guitariste chez Such a Noise, Abbey Road ( il cumule, le père Alain) , Michel Drucker Experience, Jo Lemaire, Les Révérends du Prince Albert..., le barbu Jack Thysen à la basse ( Froidebise, Bootleg Blues Quartet, Lea Gilmore...) et le costaud chevelu Philippe Coibion aux vocals ( Mescal, Coffee Shop ( un tribute consacré aux Red Hot)..) forment donc Substitute, ils ont foulé quasi toutes les scènes estivales nationales avec leur hommage aux ex- High Numbers.
L'intro caractéristique de 'Won't get fooled again' retentit, c'est parti pour plus d'une heure de sixties rock bouillonnant, les Mods seront à la fête à Ghislenghien.
Bruce, crâne dégarni, édenté, blouson de cuir élimé, boots troués, a repéré l'Union Jack cachant la grosse caisse de Rudy et se sent tout chose, normal, il n'a bu que deux pils jusqu'ici!
Bon, faudra s'y faire, Entwhistle est barbu, Daltrey est roux, Pete ressemble à McCartney et Keith Moon à un cosmonaute, mais tout le public sent bien que ça va chauffer malgré que ce soit l'heure de la sieste.
Alain Pire, comme Pete Townsend, est au four et au moulin, ces exercices sont excellents pour éviter l'arthrose de l'épaule.
'Can't explain', rien à expliquer, on a tout compris, c'est du rock crapuleux.
Sur 'Tommy', 'I'm free' et 'Pinball wizard' enchaînés, le medley continue avec 'Substitute'.
Elle dit, t'es grand, elle a pas vu que je porte des talons compensés.
Pire nous annonce un titre moins connu, c'est un blagueur, ' I can see for miles', tu le chantais sous la douche après le match, on te dit pas le résultat, c'est anecdotique!
Sur 'Who's next, 'Bargain'.
Non, 'Behind blue eyes' n'est pas un morceau de Limp Park ou de Linking Biscuit or whoever, c'est un titre des Who, bordel!
Note de la rédaction: et un très chouette morceau, sauf dans la version Linking Limp ou Park Biscuit.
'We're not gonna take it' avec le fameux see me, feel me, heal me clôture 'Tommy', le chef-d'oeuvre sorti du cerveau de Pete.
Sur 'Live at Leeds', les British reprenaient ' Shakin all over', un petit break manipulation des masses ( moins nombreuses que vendredi, au demeurant) et voici le constat social 'Young man blues' qui ne vaut plus pour Daltrey ou Townsend, de nos jours, leur compte en banque ne doit pas être dans le rouge.
'Summertime blues' achève le set.
Bis
Devine quoi?
'My generation'?
Bingo!
Intro funky à la basse puis volle gas et séquence extermination, faut songer à appeler l'équivalent de Veeweyde,une société qui s'occupe de la maltraitance des Fender, Gretsch, Gibson, Guild ou Godin...., car Pire a fracassé son instrument avant de jeter la carcasse dans le public, 25 vautours ont tournoyé pendant des heures au dessus des restes fumants.
Spectacle horrible.
Midnight Groove plays Joe Cocker
Joe de Sheffield a un cousin du côté de Verviers, Dany Lejeune ne souffre plus d'acné juvénile, ne court plus le 100 mètres en treize secondes, n'a pas de biceps à rendre Rambo jaloux et pourtant pas mal de poulettes lui tournent autour.
Waarom?
Ce monsieur élégant dispose d'un timbre vocal similaire au roi de la blue-eyed soul made in Yorkshire.
Il a toujours rêvé d'être Joe Cocker, son phantasme est devenu réalité depuis 2006, année où il monte Midnight Groove pour interpréter tous les tubes de John Robert Cocker.
Midnight Groove c'est: deux choristes pas hideuses, Sylvie Collard et Sabrina Santoro ( les mêmes assurent les choeurs chez Bodyguards dédié à Whitney Houston) - une guitare incroyablement pertinente, Alain Wintquin ( Atlantide, Seahorses, Eyes, et un passage chez Pierre Rapsat) - à la rhythm guitar, Christian Nélis et son petit bonnet, pas un âne - la basse est tenue par Jean-Michel Thonon - Christophe Dumoulin tabasse tout ce qui l'entoure- le jeune et talentueux David Conzen se charge des claviers.
Pendant 90' tout ce beau monde a charmé la plaine: petits, grands, vieillards, adolescents, éphèbes et leurs opposés, durs à cuire et émotifs, tous ont été séduits et subjugués par le talent dont a fait preuve cette équipe.
Un 'Cry me a river', épices Broadway, comme entrée, puis ' Feeling alright' pendant lequel Sylvie et Sabrina agitent shakers ou tapotent des cowbells.
Devant toi, Irène, âge indéterminé, souffle à celui auquel elle a dit oui il y a 45 ans, il chante bien ce jeune homme!
Tout feu tout flamme, le conjoint lui paye un cava.
Popularisé par Aretha Franklin, 'Chain of fools'.
En entendant Dany tu penses à la fois à Joe Cocker mais aussi au regretté Luke Walter jr. de Blue Blot.
Il tombe la veste, il est 16h15', mais ' Night Comes' suivi par 'Don't let me be misunderstood'.
Bien, Joe, mais on préfère la version d'Eric Burdon, les accents reggae sont trop smooth.
Faut pas espérer un full monty, même si les jolies madames ont posé un couvre-chef sur leur mise en plis pendant 'You can keep your head on'.
Let's go to LA, 'Hitchcock Railway'.
Pour la France, 'N'oubliez jamais' aura refilé des frissons à toute l'assemblée.
Superbe interprétation.
L'orgue amorce un 'Never tear us apart' bourré de feeling.
A écouter sur 'Night Calls', le soul blues 'Now that the magic has gone' .
Pas de cinéma superflu, pas d'artifices m'as-tu-vu, de la sobriété et de l'efficacité!
'Nouveaux émois avec 'When the night comes', suivi par 'Summer in the city'.
Joe avait pensé refuser chanter 'Up where we belong', il a changé d'avis et a squatté les charts américains avec cette romance illustrant 'An officer and a gentleman'.
Coup de chapeau à Sylvie qui reprend le rôle de Jennifer Warnes.
'Have a little faith' de John Hiatt et un salé 'Unchain my heart' nous rapprochent du terme.
Le gars de Sheffield embarque pour les States avec 'Many rivers to cross', là-bas, il prend la plume et s'attaque à 'The Letter', le gros hit des Box Tops.
L'apothéose, 'With a little help from my friends'.
Un bis destiné au public, à trois, Joe, le piano et la basse, la ballade 'You are so beautiful'.
Excellent concert!
Savor plays Santana.
'Savor' plage 4 sur le premier album de Santana et nom choisi par une troupe de Parisiens plus attirés par le latino-rock que par la valse musette.
Neuf musiciens aux tenues bigarrées sur scène: le carton annonce, Xavier Pecqueur ( batterie) - Christophe Tymen ( congas) - Martial ' Gotainer' Journo (timbales) - Patrick Ferlain ( chant, shakers) - Pascale Morel, quelle voix! ( chant, shakers) - Jean Luc Ramos ( guitare rythmique, shakers) - Alexandre Kepessy ( basse) - Bernard Ferlain ( Hammond et keyboards) et le petit génie, Eric Bonillo à la lead guitar.
Pendant près de deux heures le chapiteau va vibrer aux sonorités chaudes des rythmes afro-cubains imprimés par cette bande colorée de rigolos férus de salsa.
Un délire percussif pour ouvrir le bal, puis la voix noire de Miss Morel se fait entendre, tu n'as pas vraiment reconnu ' Everybody's everything' mentionné sur la playlist, mais la plage proposée met d'emblée le feu.
Une longue ouverture amorce ' Toussaint l'Ouverture' avec ce son d'Hammond si caractéristique dominant la profusion de rythmes tribaux.
Changement de cap avec l'ondulant 'Evil Ways' tandis que ' Incident at Neshabur' nous ramène au pays des tempi métissés, le nappé d'orgue ( Bernard Ferlain doit être un frère perdu de ton pote Cool Danny) est suivi d'une envolée lumineuse d'Eric Bonillo, nouveau break calme et retour de flamme avant l'extinction des feux.
Patrick au chant pour 'Black Magic Woman' de Fleetwood Mac, un élégant doublé de guitares est suivi par une intervention brûlante de Pascale,.
Remarque, sur la ligne Santana toutes les gares sont désaffectées, l'express ne s'arrête que rarement, à bord du tortillard la 'Gypsy Queen' nous jette de vilains sorts.
Une séance de désenvoûtement s'impose, une bière svp!
'Oye como va' , ça va mieux, merci!
Une pointe de Tito Puente, c'est parti pour 'Para Los Rumberos' puis quelques saveurs Las Vegas avec le cool 'Make somebody happy'.
Ils enchaînent sur l'instrumental poétique 'Song of the wind' avant de nous proposer de retourner sur la piste de danse, vamos a bailar... ' Guajira'.
Sur 'Zebop', le concis 'Primera Invasion' qui contenait un carton, une 'Open Invitation', la basse se fait lourde, Santana vire AOR avant de reprendre les Zombies, 'She's not there', une plage caressante.
Et que dire de 'Samba pa ti', comment ne pas fondre devant ce monument de tendresse.
On ressort les sifflets, les casseroles, les cuillers, les grelots, c'est carnaval, 'Let the children play'.
Ensuite vient le morceau casse-gueule pour tous les apprentis guitaristes, 'Europa'.
Vous avez un kleenex, monsieur, j'ai une petite mouche dans l'oeil.
Ecoute ce que dit Daniel Guichard, Angèle...pleurer ça sert à rien...
Le début de l'aventure Santana, c'était en 1969, 'Jingo lo ba' qui termine le bouillant gig de Savor.
De la ferveur, de la passion, des soli époustouflants, de la grâce, bref, une fin de festival animée.
Tu quittes le site pendant la présentation de la brigade, tu n'auras pas l'occasion d'assister à la surprise promise, mais comme t'avais aperçu Lou Deprijck se glisser backstage, t'avais une petite idée...
Stage on Rails, on se voit en 2015!