Le 5 mars le plus chaud enregistré depuis 1833, clame un météorologue, au Bota t'as pourtant croisé personne en bikini, la chaleur est une notion relative, me disait Albert!
Et à part ça JP, un café bien noir et on s'y met...
20:05 Castus
Une Rotonde truffée de collègues musiciens, des V O, des Mièle, des JoieJoieJoie, des Françoiz Breut, des Melon Galia, des Soy un Caballo...tout le catalogue Matamore, quoi!
Cédric Castus, assis - guitares , des pédales et plein de brol / Boris Gronemberger, moustachu à la Burt ( pas Blanca, Reynolds) - batterie/ Frédéric Renaux, sans Clio et debout, - basse.
Bonsoir, vous n'entendrez plus ma voix avant la fin du voyage, prédit Cédric et c'est parti pour un périple instrumental de 40' , un soundscape à la croisée du postrock, du minimalisme, de l'ambient, de l'expérimental, du lunaire, de l'exotique, de la comptine, de l'incongru, du spatial..on en passe!
En 2007 il se tapait une vierge, 'Madona', le mois prochain, il devient ' Mégalo'.
Le gladiateur travaille les mains nues, aucune trace de setlist, on pourrait t'inventer des labels, sorry, on manque d'imagination!( à la rigueur on peut supposer avoir, à un moment, ouï 'Dozy' et 'Banjo')
Première étape, un rondeau filmique plus proche de la musique concrète que du postrock de This Will Destroy You... des loops, une gymnastique pédieuse, une basse sobre, un drumming baccantes conquérantes, la Rotonde apprécie.
A scratchy voice samplée amorce le postrock mélodique suivant.
Une troisième plage aux prémices caoutchouteux t'interpelle, t'as oublié de téléphoner au plombier et tes circuits sont niqués, Castus en profite pour se taper un exercice de wave riding devant plaire à Tarantino.
Une tapisserie sonore décorative.
Merci St-Nicolas pour le beau ballon.. des pouet, pouet, pouet... stridents.
Une ritournelle trafiquée muant noise chaotique, tu penses à Vervloesem, autre notoire farfelu!
Tu disais, Audiard?
Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.. bien justement, une balade spongieuse en Sologne marécageuse, c'est tentant.
Canards et tortues géantes, même combat, dans l'arène Castus versus Tortoise.
Un vieux machin, annonce le rétiaire, ce ne sera pas une vieillerie style Christine Goor sur Classic 21, on aura droit à un menuet shoegaze.
Merde, la machine à tricoter déconne, deux gouttes de lubrifiant, on reprend.
La miniature suivante sera tonique... veni, vidi, vici ..je grimpe sur mon siège, envoie les lauriers, César.
Vite une dernière broderie et on passe au bar!
Distrayant!
The Sea and Cake
Né en 1994, à Chicago, dix albums, le dernier ' Runner' en 2012.
Sam Prekop, presque klachkop (vocals, guitar)/Archer Prewitt, freelance illustrator, cartoonist à ses heures perdues ( lead guitar, vocals)/ John McEntire, see Tortoise... (percussion, drums, some synthesizer)/Eric Claridge, un costaud au jeu jazzy, artiste peintre, responsable, notamment, de la pochette de The Moonlight Butterfly, la plaque précédente (bass) investissent la salle à 21:05', les fans de Castus sont toujours au bar.
La presse spécialisée les catalogue de post-rock supergroup, leur set sonnait plutôt indie guitar et s'il fallait chercher des comparaisons, on citerait volontiers Sebadoh, Guided by Voices, Pavement au lieu de Mogwai, Explosions in the Sky ou Jim O’Rourke.
'The Invitations' ouvre, une voix déformée, en mode récitatif, le sermon cérémonieux sur fond liturgique prend de l'ampleur lorsque de quelques coups de baguette, John décide qu'il est temps de suivre une voie moins apostolique.
Un final postrock mélodique.
Plus nerveux ' On and on' , Archer d'un ebow ravageur fait pleurer sa gratte, tandis que la soft voice de Sam glisse sur ce nappé de guitares.
'Harps' une brise tiède souffle sur la Rotonde, délicatesse et sensibilité exacerbée.
Toujours dans la veine midtempo,' A Mere', suivi de l'ensoleillé ' Jacking the Ball', datant de 1994, un duo vocal sucré et des guitares mielleuses.
Le printemps est à nos portes, températures douces idéales pour un 'Weekend' à la côte.
Six titres ont défilé sans que le quatuor n'adresse la parole au public, ces gars confectionnent leurs belles mélodies indie d'un air sérieux de fonctionnaire ayant encore 20 ans de boulot ingrat comme triste horizon.
Reproche mineur, tu dis, c'est la musique qui compte..
Ok, dans ce cas, le CD chez toi, un Armagnac du Ténarèze à portée de lèvres, et le chat sur les genoux, c'est pas l'idéal, ce plan?
'The Staircase' - ' Middlenight' aux accents surf - ' Windowsills' - 'Pacific' défilent.
Sam, à chaque coup, se baisse pour se débarrasser des lyrics ( format A 4 double) gisant à ses pieds.
Archer, par de petites touches subtiles, donne un cachet différent à chaque plage.
T'as un problème, Eric?
Ouais, l'éclairagiste m'énerve, put the lights on, mec, depuis que je suis petit j'ai horreur du noir...on a tous besoin de lumière, mon grand, l'hiver fut long et sinistre.
' Crossing Line' sur 'Everybody' de 2007, toujours aussi méticuleux et méditatif.
Un blanc, some tuning, puis l'excellent ' Exact to me' aux riffs jazzy et laidback groove qui précède le retour à 'Runner' avec ' New Patterns.
' The Argument' toujours cette alchimie parfaite: voix douce, guitare ciselée et assise rythmique discrète, mais juste.
Sam: Hi, Brussels, thanks a lot.. et encore deux morceaux: ' An echo in' et le Yo La Tengo sounding 'Leeora'.
Goodnight, il empile les parchemins, les fourre dans sa petite sacoche, direction les coulisses!
Bis
' The Runner' et ' Parasol'.
Un bon moment mais pas d'étincelles, ni d'enthousiasme délirant.
Un cake sans cerise!