19h35', tu pénètres dans la grande salle de l'AB, t'as l'intention de te coller à la scène pour ne rien rater du show de Mick Hucknall, arguably music's most iconic red-head.
Surprise, un imposant public, middle-aged, est déjà aligné en rangs serrés face à la scène, à l'accent, tu devines une armée de Roelof, Stijn, Klaas, Femke, Saartje ou Nelle venus en droite ligne du royaume voisin.
Cinquante minutes à patienter, entouré de maatjes et de jenever drinkers, sur fond musical vaguement reggae, rubadub, il y a mieux comme programme!
Mick Hucknall
Après avoir enterré Simply Red en 2010, tourné avec les Faces ( bordel, t'as raté ça), Michael James Hucknall, qui avait déjà sorti l'album solo 'Tribute to Bobby' ( hommage à Bobby Bland) en 2008, tourne intensivement pour promouvoir ' American Soul' , a collection of his favourite music.
20:30' lights off, acclamation immense, le band se pointe.
Quel band, mes aïeux, la classe: deux guitaristes hors- pair, le flamboyant Kenji Suzuki ( Bono, Jack Bruce, Annie Lennox, Seal e.a.) et Patrick Murdoch ( Chrissie Hynde) - le Suisse Roman Roth aux drums -le souriant Jack Stevens on bass et le fidèle Dave Clayton aux claviers, 25 years of experience playing keyboards and synthesizers, des noms... Paul McCartney, Texas, Sinead O'Connor, Bob Marley, Elton John, U2 ... c'est tout, tu dis?
Pour te faire plaisir, on peut ajouter Mireille Mathieu, mais les April Fools c'est pour plus tard!
Cette fine équipe attaque un instrumental juteux, ' Jelly Bread' au répertoire de Booker T.
Le Memphis sound par excellence, avec une série de petits soli visqueux.
Le ton est donné, la soirée s'annonce moite.
Arrivée de red star, tenue bleue impeccable,.... You got me runnin', you got me hidin' ..., le 'Baby What You Want Me To Do' de Jimmy Reed.
Impeccable!
Tinneke, âge indéterminé, disons entre 50 et 77, a commencé à se trémousser comme une groupie de 17 ans, elle s'arrêtera dans 87 minutes, elle aurait pu tenir 8 heures d'affilée, son sourire en disait long.
Arthur Alexander, 'The Girl That Radiates That Charm', un rhythm'n blues de derrière les fagots, l'Asiate en forme olympique.
Tinneke, baby, c'est pas grave d'avoir écrasé mes orteils, you radiate, darling!
Présentation des tueurs, au suivant, une ballade 'Let me down easy', un joyau, first released by Betty Lavette in 1965.
1991, Simply Red, 'Your Mirror', tout Bruxelles chante pour accompagner la voix de velours.
Communion totale.
Merci, dank u, ce soir, au menu, una insalata mista: American Soul, quelques morceaux d'un petit groupe avec lequel je chantais naguère et une ou deux nouveautés...
Alléchant, on prend, deux portions chacun.
Le slow purulent ' I Wouldn't Treat A Dog (The Way You Treated Me)', Bobby Bland.
Veeweyde apprécie, Suzuki aboie.
Nouvel instant magique, ' Don't Let Me Be Misunderstood' en pensant au great Eric Burdon ( 1 m66 !).
La première fois que j'ai interprété ' On the Beach' d'un Canadien plus très jeune, c'était en 1992 à Wembley , le HRH Princess of Wales Concert of Hope pour le World Aids Day.
Tu te trompes d'un an, Mick, c'était en 1993... never mind!
Version poignante permettant à Patrick Murdoch d'étaler quelques facettes de son talent.
Ray Charles, composé par Doc Pomus, ' Lonely Avenue', puis un petit détour à New-Orleans pour 'Tell it like it is'.
Le jukebox hésite entre les fifties et sixties... Franz, le chauve, et Tina aux seins plats s'enlacent, ils étaient beaux comme en 1968, elle a dit oui, il a répondu: je t'aime, t'avais pas de grains de riz, t'as chanté, en fermant les yeux... Life is too short to have sorrow
You may be here today and gone tomorrow...mmm, mmm tell it like it is...
' Age of youth and glamour', un titre inconnu aux accents latino, sera suivi du sleazy et vicieux r'n'b 'When Girls Do It', légèrement pompé sur le 'Riot in cell block n°9' de Leiber and Stoller.
Blues time avec un second Jimmy Reed, ' No place to go' est indiqué sur une playlist, on connaît le titre de Howlin Wolf, repris en son temps par Fleetwood Mac, c'était pas le même.. Mick décore ce blues de quelques lignes d'harmonica pas débiles.
La chorale paroissiale à l'oeuvre pendant la soul ballad sirupeuse 'If you don't know me by now', Simply Red covers Harold Melvin & the Blue Notes, on adore!
Ambiance au zénith, la salle vibre, le rouquin s'éclipse, le band groove ' Gatur Bait', un funk gluant.
La basse soliloque, la Telecaster relaye, ça suinte de partout.
' Yolanda', une croqueuse d'hommes... She took my money, she left me crying... j'avais une Cadillac, un compte en banque, elle m'a abandonné in this wilderness... faut se méfier des nanas, Mick, toutes des salopes.
On poursuit dans la veine uptempo, le Chicago soul tune, ' Turn Back The Hands Of Time', Tyrone Davis , number 1 in the US charts in 1969.
Encore un classique soul, 'That's how strong my love is', popularisé par Otis Redding.
Il va nous achever le charmeur qui embraye sur un Simply Red, 'Good Times Have Done Me Wrong'.
A peine le temps d'applaudir, une méchante guitare attaque un rock cinglant, vingt mille dieux descendus en enfer, il s'agit de 'The Seeker' des Who.
Cette claque met fin au concert.
59 secondes backstage et retour en piste!
Un rock secouant, a new song, ' Long Black Hair', il ajoute, goguenard, it was not about me!
Un standard blues, le seminal Texas shuffle, 'Farther Up the Road' en mode swing bouillant.
Dès les premiers accords t'as reconnu 'I'd rather go blind'.
T'as un problème, Tinneke, pourquoi tu chiales, écoute, peux pas te tendre mon mouchoir rose, ai les yeux qui piquent.
A première vue, suis pas la seule pleurnicheuse.
Folie à l'hospice avec la dernière, ' Money 's too tight to mention', la salle exulte!
Fabuleux concert, Mick, the lady killer ( 53 ans), n'a rien perdu de sa superbe....