Paul Weller, Mister British, reste, à 54 ans, le porte-drapeau du Mod Revival.
L'AB affichera quasi complet ( la mod generation locale, layered cut déjà rendue populaire par les Small Faces ou square -back hairstyle, venue en masse) lorsque, à 20h10', le Modfather et son band feront leur apparition sur scène.
Pas de support, mais, en hors-d'oeuvre, Master Thierry Crammed Steuve derrière les platines avec sa collection de vintage 45 tours introuvables chez Media Markt.
Une voisine de Erpe-Mere: niet slecht diene deejay, ken je die?
Ja, geen ezel!
A 20h pile, Thierry range sa panoplie, la table embraye sur un ou deux ska/cha cha cha/ rocksteady et dix minutes plus tard, extinction des feux, here comes Mister British in immaculate dark grey suit, cravate assortie, les traits burinés, pareils à ceux de Gérard Lanvin, mais Paulo n'utilise pas de teinture pour camoufler sa chevelure grisonnante.
Un band redoutable, des multi-instrumentistes super doués: on commencera par l'incroyable guitariste ( mais aussi keyboard player) Steve Cradock ( Occean Colour Scene)- à la basse, le solide Andy Lewis ( P W ne présente pas ses acolytes!) - aux claviers: Andy Crofts des Moons - deux batteurs, hommes-à-tout-faire: Ben Gordelier ( The Moons) et Steve Pilgrim ( ex The Stands) un crack. Paul aux guitares, claviers, tambourin, melodica et fume-cigarette Louise Brooks, taille théâtre (14 pouces)!
Le premier set sera consacré à la lecture intégrale du dernier CD, le 11ème studio album de l'élégant John William Weller: ' Sonik Kicks'.
' Green' offre à la fois des sonorités psyché/krautrock et funk grâce au jeu de basse et à la wah wah infectieuse. Solide entrée en matière.
Un petit tour au grenier: ' The Attic', surprenant mix garage/electro rock.
Place au vaudeville mécanique, le uptempo 'Kling I Klang', devant autant au David Bowie époque berlinoise qu'à Kraftwerk...I don't care about this old world... il a l'air de s'en foutre de son passé également, il innove!
Bye, bye les photographes!
' Sleep of the serene' un instrumental B-movie, nappé de claviers majestueux, Paul en profite pour en allumer une et aller s'asseoir aux pieds d'un set de batterie.
La sirène s'éveille, l'équipe entame une ballade progrock ' By the waters' suivie d'un mod/psyché rock aux senteurs Stax prononcées, The Who meeting Wilson Pickett.( 'That dangerous age')
Grand!
Une ligne de melodica, apparition de sa charmante épouse, Hannah Andrews, comme seconde voix pour l'atmosphérique ' Study in Blue'!
' Dragonfly' une libellule dub/surf, puis un petit rock à Ray Davies parsemé de touches Syd Barrett: ' When your garden's overgrown' .
Paul n'a pas encore adressé une seule parole au public, il enchaîne sur l'épique 'Around the Lake' .
Une courte intro crépusculaire qu'il souligne au tambourin ' Twilight' virant mysticisme sixties ' Drifters'.
Le band est exceptionnel, les rouages sont bien huilés, le moteur tourne nickel!
' Paperchase' chanté à trois voix, les critiques ont raison de tirer un parallèle avec Blur.
La soulful ballad ' Be happy children' met un terme à la première partie du show.
Un break d'une petite dizaine de minutes pendant lequel les roadies s'affairent, cinq tabourets sur une ligne!
Acoustic set!
Paulo en polo: il a troqué veston, chemise et cravate contre un T-shirt marron.
Mooie vent... te sort la voisine de tout à l'heure.
Quatre acoustiques, une basse semi-acoustique, un percussionniste.
'Out of the sinking' superbe titre chantée d'une deep soulful voice, quand les musiciens ne s'y mettent pas à quatre pour nous la jouer Crosby, Stills and Nash.
'No tears to cry' une nouvelle ballade imparable suivie, après conciliabule( un titre abandonné), de 'All I wanna do' (Is be with you), beau comme du Allmann Brothers Band acoustique.
Bruxelles s'éveille, bat des mains pour accompagner 'All on a misty morning' qui met fin au mini-set acoustique.
Du rock pétaradant 'Moonshine': handclaps, doo doo doo doo's ... ça cogne. Sur la même piste ' From the floorboards up' sentant bon le Ian Dury.
La wah wah crache, c'est parti pour une nuit pleine de rêves: ' 22 Dreams'.
Paul derrière le piano, miracle il s'adresse à nous... a song from the nineties...le bondissant 'Stanley Road'.
Place au formidable slow 'Foot of the mountain', Steve Cradock et Paul Weller rivalisant aux guitares.
Un duel d'esthètes, Bruxelles jubile, Paul in French...' merci, beaucoup'!
C'est parti pour le nerveux et scandé 'Wake up the nation' un hymne punky/ Blur sounding, le titletrack de l'album sorti en 2010.
Sur la même plaque le concis 'Fast car/slow traffic' suivi de 'Echoes round the sun' bourré d'effets noisy.
On arrive au terme avec l'épique ' Whirlpool 's End' dont les sha lala lala sont repris en choeur par toute la salle.
Il est 22h00, thank you, Brussels!
Mini euphorie aux premiers rangs , des gars qui n'avaient pas encore été conçus quand Colin MacInnes a écrit ' Absolute Beginners' entonnent un joyeux... we are the mods, we are the mods... faisant sourire Inge de Erpe-Mere!
Bordel, se font attendre pour les rappels!
Here they are!
'Broken Stones', et toujours cette voix soul te donnant des frissons dans le bas du dos.
The Jam, a classic: ' Art School' , méchant et imparable!
A fond la caisse, traffic Jam: 'In the city'.
Il ajoute: from the past to the present, pour terminer avec le terrible progrock 'Pieces of a dream' de 2010 .
Il est 22h20, the end?
Non, second retour et l'incroyable 'Start', des Jam au jeu de basse kangourou et lignes de guitare cinglantes!
Quoi, Thierry?
...And what you give is what you get....
Indeed!
Grand concert!