L'AB annonce "garage" ,tu n'es guère surpris de voir arriver, un sourire éclatant éclairant son faciès d'éternelle adolescente, la grande Cath et sa cour: Léo, Kris, François et quelques obscurs Liégeois, rencontrés, une nuit, dans un bar du côté des Guillemins, t'ajoutes tous les dangereux copains de ton fiston, absent because séjour abroad, et tu te dis que le barman va pas chômer ce soir.
On apprend que le main act ( The Strange Boys) est arrivé tardivement ( ferry raté?). Effectivement, vers 19:45', ils se pointent, chargés de leurs instruments, paumés, ils cherchent le local où larguer ce fourbi, pas de soundcheck, car à 20h et des poussières un trio monte sur scène
Jacuzzi Boys
Sont de Miami, n'ont pas la gueule de rappers casquette et breloques dorées ou de hip hop freaks, ni d'un groupe de bal engagé pour égayer les octogénaires venus dilapider leurs économies sous le soleil de Floride, ce sont des teigneux, le singer/guitarist Gabriel Alcala - Diego Monasteri ( au look PPZ30) aux drums et Danny Gonzales à la basse.
Leur CD " Glazin' "est encensé par la presse rock qui n'hésite pas à citer les Stooges, le Velvet , Roky Erickson ou les Black Lips.
Le Gab se met à tripoter sa gratte et nous assène un récital d'effets larsen à faire sursauter le brave Jimi occupé à fricoter avec un ange quelque part au paradis perdu des rockers.
Bordel, tes pavillons n'avaient plus subi une telle agression depuis un concert de Black Sabbath à Forest National, à une époque à laquelle les décibels n'avaient pas encore été inventés.
Pas de ear-plugs, pas d'ouate... suis bon pour la surdité précoce, salope!
Une basse lourde, un drumming binaire, de la reverb et un chant cataclysme, c'est bien de garage qu'il s'agit avec quelques relents bluesy, 'No Seasons' se nommait cette gaie ritournelle.
Enchaînement direct ' Cool vapors' encore plus speedé, primaire et efficace.
Cool c'était pas, des vapeurs nous eûmes, peur pour notre santé mentale, nous eûmes également.
Une dizaine de titres de 2' vont défiler, tu ne sauras pas quand ils débutent et se terminent. Fuzz, disto, cris sauvages... ' Dock'- le single ' Glazin' ' au clip vaginal - ' Hit' - ' Island Ave.'... un rouleau compresseur fou, tu peux comparer aux Ramones mais sans les mélodies et avec volume sonore rouge vif - ' Black Sand'- ' Guillotine' te rappelant vaguement Blue Cheer - le punky et bestial 'Coral Girls' pour les efféminés - ' Crush', après lequel il éructe we got three more- ' Planet' - ' Smells dead'- et ' Fruit', la famille larsen à nouveau de sortie, le truc est aussi mélodieux qu'une sirène antiaérienne sur canapé sonore décollage de la fusée Ariane.
Sont sympathiques, ces gamins.
Un bis
' Blow'
Soufflés, on était!
The Strange Boys
Une balance improvisée, en utilisant le drumkit rempli de sueur, après une séance torride de Jacuzzi drumming, et quatre garçons bizarres sont prêts à affronter le public énervé du Club, il est 21h10'.
From Texas: Ryan Sambol (guitar, lead vocals, harmonica, piano) - l'enfant de choeur boudeur, Greg Enlow (guitar)- Mike La Franchi (drums)- Phillip Sambol (bass).
Le groupe, c'est étonnant avec ce look de lycéens, existe depuis 2001, divers changements de line-up et trois albums, le dernier 'Live Music' (2011) chez Rough Trade.
Pas de setlist, le chef, Ryan, joue à l'inspiration, les autres le suivent, cette façon de procéder crée de nombreux temps morts et donne une sale impression de confusion et de manque de rigueur nuisant à la qualité de la performance.
Autre bémol majeur ayant fâcheusement gâché cette soirée, juste derrière toi une pétasse, pire qu'une participante à Loft Story, n'a pas arrêté de beugler des conneries d'une voix de poulet égorgé, cette conne a pas dû avaler les bonnes pilules avant de se taper l'AB. On était plusieurs à vouloir la baffer ou lui immerger la tête dans un seau d'eau glacée, on s'est abstenu, on a eu tort, cette tarée a réussi à déstabiliser les musiciens et à foutre en l'air le concert.
Dire que cette chose a probablement une mère et un père... qui lui a transmis ces gènes pourris?
Tout commence par un faux départ, une valse au piano, avec interruption après 66 secondes, pour reprendre avec un southern/americana rock bien ficelé.
On nous annonçait du garage, on était plus près de Ryan Adams que des Black Lips.
Ryan agrippe une twelve-strings pour se rendre compte qu'il a oublié sa panoplie d'harmonicas dans la loge, l'arbitre demande un temps-mort, il y en aura une quinzaine, la folle entame son numéro en gueulant alternativement Strange Boys et Be Brave, mon copain uit Tervuren abandonne femme et enfants pour trouver refuge au comptoir, à distance respectable de cette neurasthénique.
Les Strange Boys attaquent une plage aux senteurs The Byrds.
On cite un critique de Leeds, qui semble partager notre opinion :... tonight they play with such a lack of interest ... The lead guitarist plays his Gretsch( j'ai vu une Rickenbacker) with deft skill, but he barely moves and holds an expressionless face throughout the entire set. ..
Pas qu'on leur demande des sourires béats, ni des sauts de kangourous, mais ils pourraient au moins faire semblant d'être concernés, du rock joué sans âme c'est de la muzak de chez Carrefour.
Deux guitares électriques pour un rock agressif comme les meilleurs Tom Petty, puis une plage aux odeurs The Band.
Les lyrics sont inaudibles, ne compte pas sur moi pour te citer des titres.
Un downtempo au piano et un titre pour la dingue ' Night Might', miracle elle la ferme pendant trois minutes.
Un petit rock cha cha cha suivi d'un shuffle rock un brin voyeur ' Laugh at sex, not her' .
Une pointe de sixties surf/doo wop 'Walking two by two' et un nouveau rock chaloupé.
Quoi, Leentje?
Tu veux enfiler un suppositoire à la gonze?
Attends, ils vont jouer ' Be Brave'( sur l'album, il y a un chouette solo de sax) , ça va la calmer!
Illusions!
Greg baille, les simagrées de la piquée l'agacent ferme.
Encore une plage à la Crazy Horse suivie de 'Me and You' au piano cabaret et intonations vocales Ray Davies.
Le quartette prépare un nouvel album, la playlist, absente, contient pas mal de titres inédits.
Toujours au piano un downtempo fondant en ' What 'd I say' de Ray Charles.
Slowtime mélodieux avec (probablement) ' Over the River and through the woulds' puis une tentative ratée de contact avec l'assistance: anything you want to talk about?
After the gig, propose la nymphomane!
We'll play some rock'n roll et un singalong guilleret pour clore le chapitre ( 70 minutes).
Conclusion: de bonnes chansons non cantonnées dans un seul style, des musiciens doués, surtout le petit guitariste, mais un manque de conviction et une mollesse regrettables.
Le mot de la fin Barbara: Strange Boys, we love you!
Dix Stella pour se remettre!