C'est en 2008, lors d'un concert à Toogenblik à Haren, que tu fais connaissance avec la folksinger,
Sarah McQuaid, qui jouit de la double nationalité Américaine et Irlandaise.
A l'époque , elle venait de sortir un second album 'I Won’t Go Home ’Til Morning', qui succédait à' When two lovers meet', sorti en 1997.
Printemps 2012, une troisième plaque à son actif :' The plum tree and the rose' , produite par le singer/songwriter, guitariste irlandais, Gerry O’Beirne qu'on retrouve comme musicien e.a. chez Alan Stivell, Luka Bloom, Sharon Shannon et comme producer pour Patrick Street, Fiona Joyce ou Andy M Stewart.
Comme ingénieur du son, Sarah s'octroie les services du bassiste/contrebassiste Trevor Hutchinson ( Lúnasa, The Waterboys, Sharon Shannon...).
Outre ces deux pointures, on note la présence de Bill Blackmore ( flugelhorn, trompette)- Rod McVey ( claviers)- Rosie Shipley & Máire Breatnach ( fiddle) - Noel Eccles, Liam Bradley ( percussions) et Niamh Parsons, Tom Barry, Frances Hutchinson, Emer Ní Bhrádaigh pour seconder Sarah aux vocals.
Tous ces musiciens étant des habitués des musiques celtiques traditionnelles.
L'élégante et mélancolique pochette a été dessinée par l'artiste Mary Guinan , déjà responsable de l'artwork des albums précédents de Miss McQuaid.
'The plum tree and the rose' contient treize titres: nine originals, parfois co-crédité Sarah McQuaid/ Gery O'Beine, une cover, le formidable' Solid Air' de John Martyn, et trois traditionnels ou ballades élisabéthaines, arrangés par la jolie chanteuse.
La délicate ballade 'Lift up and let you fly' ouvre l'album, le thème de la maman voyant s'envoler le fruit de ses entrailles n'est pas neuf, mais l'alto aux consonances Sandy Denny/ June Tabor de Sarah, combiné à la sobre orchestration dominée par le bugle de Bill Blackmore, accroche d'emblée l'auditeur.
Le superbe ' Hardwick's Lofty Towers' te ramène au folk d'inspiration élisabéthaine à la Pentangle, John Renbourn, Fairport Convention ou Maddy Prior.
Le duo trompette/voix jazzy sur 'Solid Air', que John Martyn avait composé en hommage à son ami Nick Drake, subjugue tout en te donnant des frissons au bas de l'échine.
Tout comme 'Hardwick's Lofty Towers', 'Kenilworth ' baigne dans un mystérieux et raffiné climat aux senteurs Tudor.
Le majestueux ' In Derby Cathedral' termine la trilogie 16ème siècle en pensant notamment à Bess of Hardwick, enterrée dans la célèbre cathédrale du Derbyshire.
Le titre se meurt en polyphonie liturgique.
Beau!
Le socialement engagé et, vocalement proche de certaines compositions de Joni Mitchell, ' The sun goes on rising' traite, selon les propres dires de Sarah, des hard economic times we've all been going though of late.
Cadenet, circa 1200, ' S'Anc Fuy Belha Ni Prezada', chanté en vieil occitan et pour lequel Gerry utilise un tiple ibérique élégant sur fond de bourdon.
Retour en Angleterre, John Dowland, 1597, ' Can she excuse my wrongs', une chanson courtoise, déjà enregistrée par Elvis Costello ou Sting, que Sarah interprète seule: vocals & guitar.
C'est tellement beau que tu ressors le vinyle ' Tabernakel' que Jan Akkerman a sorti en 1973.
A peine 60 secondes: ' New Oysters New', un canon ostréicole, published in 1609.
'So much rain' du piano folk avec quelques intonations Janis Ian et 'What are we going to do', à la Joni Mitchell à nouveau, hantent le Tin Pan Alley style.
Sarah solo pour le titletrack, ' The plum tree and the rose', qui reprend la veine old British ( love) folk songs.
Tasteful!
Le canon à six voix ' In gratitude I sing' clôture de belle manière cet album brillant.
Respect de l'héritage musical anglo-saxon, orchestration subtile et un timbre impeccable: la classe!