Comme tu ne souffres pas de paraskevidékatriaphobie, que le chat noir t'inspire autant de crainte qu'un pissenlit ensorcelé, tu te dis qu'un petit tour au Music Village, le cosy jazzclub, logé à deux pas de la Grand' Place, n'est pas une idée déplaisante.
Etienne et les accortes hôtesses sont au poste, nous ne pourrons saluer le boss, Monsieur Paul, absent!
Au menu, du vocal jazz du platteland: K.I.M. ou Kim In the Middle!
Kim Clijsters a troqué ses raquettes contre un micro et se prend pour Sandra Kim en manque de fricadelles?
Fais pas ton malin, Kim= Kim Versteynen, une jolie bouclée originaire de Poppel, illustre entité anversoise, célèbre depuis le 2 août 1831, jour où Willem Frederik Prins van Oranje-Nassau, alias Willem 1 der Nederlanden, décide d'envoyer ses troupes pour mater l'insurrection belge, les rouge/blanc/bleu horizontaux traversent la frontière à Poppel.
Pour la petite histoire, le sprinter orange Jean-Paul van Poppel, alias Popeye, l'époux de Leontien van der Lienden, est bien né à Tilburg et pas à Poppel!
Revenons à nos moutons frisés!
Etudes de Jazz singing au Conservatoire de Maastricht, devenue prof de chant dans diverses académies, des scènes et un premier album, fin 2011 'Kim in the middle'.
Trois pointures l'entourent sur scène, les mêmes l'ayant accompagnée sur le CD:
Arne Van Coillie au piano ( Jan Mues, Frank Vaganée, André Donni, Yvonne Walter, Alexandre Cavaliere...) - Flor Van Leugenhaeghe à la contrebasse ( Thijs Van Leer, Bert Joris, Frank Vaganée, Phil Abraham, Kathleen Van den Haut, Stef Bos...) et aux drums, le mec qui concurrence Castellucci pour le nombre de collaborations: Luc Vanden Bosch, pour t'épargner une énumération fastidieuse, un ou deux noms avec lesquels il n'a pas joué: Lady Gaga et Michel Sardou!
Set 1
'Stepping out' de sa plume, un mainstream/ middle/ swing jazz rondement joué, une voix à la tessiture impeccable, au croisement d'une Anita O' Day/ Helen Merrill/ Shirley Horn ou Melody Gardot et Madeleine Peyroux si tu veux du sang neuf.
Une première grosse claque avec l'impeccable version bilingue ' Les feuilles mortes/Autumn leaves', en faisant abstraction du son produit par la coupe de champagne effleurée par les lèvres d'une jolie voisine, tu as pu ouïr Jacques Prévert applaudir et Vian lui souffler à l'oreille, elle est bien cette petite.
T'as rien dit, mais elle est pas si petite et elle sait prendre du recul pour laisser ses acolytes se démener: un solo de piano d'un classicisme racé, une contrebasse effleurée en souplesse , une séance de fitness aux drums et Kim qui repart en scat.
'Lazy Afternoon' about being free of duty on a sunny Sunday afternoon, les autres jours je trais les vaches de mes parents!
Là, je suis allongée dans l'herbe tendre aux côtés de mon boyfriend , personne à l'horizon, on contemple the blooming tulip trees.
Sensuelle romance sentimentale, piano/voce en évidence.
Direction l'exotique Belo Horizonte, Minas Gerais, une bossa nova: ' Canção do Sal' Milton Nascimento.
Surprise de taille avec le ' Little Wing' de Jimi Hendrix à la sauce Vanguard/Verve, une introduction majestueuse à la contrebasse, un chant te prenant aux tripes, le public acclame à tout rompre.
Fin du premier acte avec le standard 'Summertime', a lullaby indique Miss Poppel, d'accord, une berceuse pour bébés nourris au biberon Blue Note.
Fameuse voix et un fabuleux trio de requins s'amusant comme des chimpanzés.
Set 2
Il débute avec un autre classique 'He's my guy' , à tes côtés ça discute ferme: j'adore la version d' Ella, moi celle de Sarah Vaughan... tu pensais à Peggy Lee.
Arne, Luc et Flor en roue libre.
Moins connu, mais non moins formidable ' Melody for Alon' d'Omer Klein, un lament yiddish profond et solennel.
La suivante ( 'I rest my case') est basée sur les chords d'une vieille chanson, l'ai retravaillée en be bop et y ai collé de nouveaux lyrics, je paye une coupe à celui/celle qui retrouve l'original.
Tu n'oses pas annoncer 'Lullaby in Birdland', t'as bien fait, après coup Luc et Arne indiquent qu'il s'agissait de 'Bye, bye Blackbird'.
Cancre tu es!
On retourne au Brésil avec la perle de Jobim
Tristeza não tem fim, felicidade sim....
'A Felicidade' !
L'autre Jobim, Antonio Carlos: 'Dindi', version Sarah Vaughan, mellow crooning, la classe!
La palette de Miss Versteynen est vaste, la nana s'aventure sur plusieurs terrains avec un égal bonheur.
Arne et Kim en duo: l'écolo ' Being Green' pour Kermit, la grenouille du Muppet Show, du jazz batracien aux touches musical featuring Julie Andrews.
Le mainstream ' One for all' achève la seconde mi-temps, il y aura des prolongations!
Set 3
Un 'Moon River' de Mancini renversant, aquatique et lunaire pouvant facilement rivaliser avec le crooning violons admis d' Andy Williams, bien que totalement différent.
Virage pop soyeux, ' Close to you', des Carpenters, un coquin numéro de merle amoureux enlumine la rengaine.
Beau!
On déterre 'Close your eyes ', 1933, de Bernice Petkere et on sort les kleenex.
Du feeling, du coffre, des pros pour soutenir la cantatrice: un cocktail infaillible!
Merci d'être restés, Damen und Herren, la der des der: j'ai retravaillé 'Night Lady' de Francy Bolland, voilà ' A girl I know'!
Titre sautillant, apte à la mise en évidence des talents des collégiens.
Superbe performance, een bisnummer misschien?
'Twisted' d'Annie Ross.
Un casse-gueule vocal, exigeant une technique irréprochable.
No problem, says Kim, les copains se marrent et assurent à la vitesse supérieure!
Que disent les astres?
A star will arise in 2012 and she'll originate from Poppel!
Margriet Hermans a vu le jour à Turnhout!