20h35', Place Cardinal Mercier, face à la Maison Communale et au commissariat, des dizaines de lampions bleus clignotent: une fête libérale?
Non, regroupement de toutes les forces de l'ordre locales: police montée, démontée, canine, mâle, femelle, androgyne...
Mesrine s'est fait la malle?
Non, il s'agit de remplir les caisses communales en verbalisant à tous vents, pas réjouissant dans l'optique de ton retour en terres flamandes, les autochtones quant à eux ont une solution, attendre le retour des poulets avant de quitter l'Excelsior.
A boire, c'est ma tournée!
Tu t'es pas tapé Jette pour te bourrer le citron, au menu:
Fred and The Retro Elliptic band
Que tu ne confondras pas avec John Fred & His Playboy Band et sa 'Judy in disguise'!
Fred, c'est une blonde nana, born in Charleroi.
Fred/Fraise Dietrich foule ses premières scènes en tant que choriste, pour lancer, il y a quelques années, avec le guitariste/compagnon, Pipo Guarino, le rhythm'n blues/soul coverband: Fred & the Retro Elliptic Band!
Il sort d'où le pipeau?
Sa biographie signale Experience, un tribute à Jimi - et de multiples jam dans la région de Tchålerwè ( on retrouve souvent les mêmes noms pour l'accompagner, dont Fred, bien sûr, mais pointons aussi le batteur Marcus Weymaere, pas un âne).
Selon Fred, l'élément elliptique du band se nomme Marc Creten, le bassiste/basketteur que tu vis dans le même établissement s'ébattre avec The Rocking Vimanas.
A la batterie on aurait dû entendre Charly Cornez, empêché, on lui trouve un remplaçant pas manchot: David Zecca, un batterista ayant accompagné Helmut Lotti pendant son hommage à Elvis, Paul Michiels, Kate Ryan, Coco Jr., Sttellla, William Dunker e.a....
Moment de gloire de Fred & the REB: ouverture de la Nuit du Blues à Charleroi avec en têtes d'affiche Sharrie Williams & The Wiseguys et Kyla Brox!
A 21:15', le barman met Paolo Conte en sourdine, le REB et la charmante Fred attaquent 'I can't believe what you say' popularisé par Ike & Tina Turner, une version poppy de ce r'n'b track que tu retrouves sur l'album live 'The Ike & Tina Turner Revue 1964'.
Otis Redding's definitive collection 'Security', collant à souhait, la superbe voix, chaude, profonde de Fred et l'accompagnement blue-eyed soul de l'équipe font merveille.
A peine deux titres et l'Excelsior se frotte les mains.
Fuck the police, une Maes!
'Baby in touch' annonce le feuillet, du soul funk décoré de riffs gluants qu'1 ou 2 larsens intempestifs viennent ébranler.
Deux mesures de basse, les connaisseurs ont reconnu 'Fever' , pas besoin d'aspirine, ça se soigne pas!
Un virage country , une guitare allègre ' Cherry Wine'.
Ce truc déménage!
Quelques vannes politiciens de province...alors, Bruxelles, les fêtes se sont bien passées, tout va bien?
Tu réponds pas que ta femme t'a quitté pour aller vivre avec Soeur Antonella, que ton chien, souffrant de diarrhée, s'abandonne partout, qu'on t'a coupé le gaz et l'électricité et autres peccadilles du genre... donc, tout va très bien, madame la marquise!
Un petit twist/rock 'Do the dog' suivi d'une version charbonnages de 'I feel good', James Brown couleur carolo c'est mieux que Van Cau blanchi!
Le ton monte dans le troquet, les seniors s'agitent!
Félicien se retient de crier ' à poil', tellement il se sent bien!
'These boots are made for walking', un joli ballet improvisé par Jef et Antoine, chaussés de seyantes babouches made in Macao et imbibés de Jupiler made in Wallonie.
Allégresse générale!
On enchaîne sur une version no speed limit de 'Don't play that song ', Mud ou les Sweet s'attaquant à Ben E King avec une méchante volée de riffs envoyée par l'Inzaghi hennuyer.
Merci Fred: ' Midnight hour', on adore!
Bonnes gens, nous aussi on a une petite soif, une dernière avant la pause: ' I don't want much' ( ça doit être 'Just a little bit' d'Etta James'), du r'n'b poisseux à souhait!
Les accros de la sèche dehors, moins de monde au bar, moins de temps perdu pour te ravitailler!
22:15', deuxième mi-temps que le REB entame par un instrumental surf de haute tenue.
Fred et son porto rappliquent: ...
When the night has come and the land is dark And the moon is the only light we see No, I won't be afraid, oh, I won't be afraid Just as long as you stand, stand by me..
pour se replonger dans le Harlem sound des sixties.
Aretha Franklin ' See Saw' , ton amour c'est comme une balançoire, baby.
Dans la vie il y a des hauts et des bas, ma chère!
La même Aretha, en 1968: 'The house that Jack built', funky en diable.
Tchik, tchik, tchik, tchik... fait Pipo, puis un aparté basse/batterie que Zecca, devenu vas-y Gérard, poursuit seul. Bois un coup, petit, indique Signor Guarino, je prends le relais.
De la soul à la sauce Rital avec ou sans parmesan, c'est pas mauvais!
Bébert, Dédé, le gros Roger et Lange Jojo sont déçus, la petite ne s'est pas présentée, et toi, tu t'appelles comment?
Germaine, mais j'aime pas les bonbons, je préfère le porto!
Assez plaisanté, les enfants, vous êtes priés de reprendre na na na na na.. en chorus: Wilson Pickett 'Land of 1000 dances'.
Ainsi fut fait!
Un nouvel Otis Redding bouillant 'Hard to handle' sera suivi du standard 'Rock me baby' pour embrayer sur ' Gimme some lovin' qui prendra une teinte Pat Benatar, il est vrai que sans l'orgue de Stevie Winwood il est difficile d'approcher l'original.
Un 'Soul man' efféminé, mais pas moins attrayant que la bombe de Sam & Dave, enchantera le bon peuple jettois avant de voir Fred la rejouer Pirette & co pour introduire ' Papa's got a brand new bag'.
A blonde haired blue eyed doll with a gorgeous warm black voice!
Soul/slow time avec un formidable 'Steal away' d'Etta James .
Une excellente playlist, une voix canon et des musiciens doués qui loin de se la péter te servent aux petits oignons une soul digne des Commitments, le soul band de Dublin formé en 1991 pour donner vie aux héros du film d'Alan Parker.
On termine le second set ici, déclare la blonde enfant, mais a u b, restez pour les prolongations!
Coup d'oeil au chrono :23h05', la flicaille n'a pas regagné le poulailler mais il est l'heure de rejoindre ta cocotte.
A l'anglaise!