On attend pas grand monde, à peine une trentaine de préventes, clame le gars chargé du contrôle des tickets, stationné à l'entrée de la Rotonde.
Effectivement à 20h10', lorsque Laura Gibson pointe le bout du nez, accompagnée de son band, deux mecs, le coin est sinistrement dégarni ( il se remplira honnêtement vers 20h30')!
La grande bringue, singer-songwriter, née en Oregon, vient nous présenter sa dernière oeuvre, ' La Grande', qui n'a aucun lien de parenté avec Zoa et son boa, il s'agit d'un bled autrefois nommé Brownsville, pour raison de copyright et pour rendre hommage à Charles Dause, un Christophe Colomb made in France, on opta pour La Grande comme identité.
Non, les habitants de cette belle cité ne sont pas des grands dadais!
Résumons, sur scène: la grande Laura, sa Gibson, sa voix, de temps en temps un piano électrique ou des bâtons idiophones - Matthew Rubin Berger aux drums et programming et Brian Perez aux keys, lap steel, melodica, basse et backing vocals.
Dix titres d'indie folk/roots/americana bien foutu, aux habits musicaux soignés, des mélodies sentimentales ou syncopées, une ou deux échappées freak folk: le truc est soyeux mais predictable!
On en attendait peut-être trop en ayant lu les critiques élogieuses de France, après une prestation lors du festival itinérant Les Femmes S'en Mêlent...Une voix de velours, une folk à fleur de peau, vous avez rendez-vous avec l’enchanteresse L G...
'La Grande' the titletrack, ooh ooh ooh aah aah transformés par un micro/tube cuivré, rythme galopant, une horde de chevaux à demi-sauvages cavalant dans une plaine d'un Ouest cinématographique et poussiéreux, chouette alt.country tune proche d'Alela Diane.
Bon début!
Can you give me more distortion on my voice, please?
A vos ordres!
' Milk-Heavy, Pollen-Eyed', belle ballade traditionnelle, suivie de 'Lion/Lamb' pour lequel Brian, le barbu, hante le melodica, quelques touches jazzy cha cha cha, une voix mélodieuse proche de la tessiture des chanteuses de jazz d'avant-guerre : Bessie Smith, Ethel Waters... titre satiné et délicat comme un agnelet.
Une lap steel plaintive pour le psalmodique et lent ' Skin,Warming Skin', on adhère lorsque certains évoquent Joanna Newsom.
L'élément féminin de Dear Reader ( au violon et vocals) se joindra à nous pour le léger et chuchoté ' Feather Lungs', un climat de douce mélancolie, souligné par l'instrumentation mélodramatique, une scie et un violon gémissants, sur l'emballage en caractères majuscules: attention fragile!
Intro samplée en catimini, voix dans les hautes sphères, craquements de vieux gramophone: ' Red Moon', suivi d'un titre de ' Best of Seasons' l'album précédent, le poppy singalong ' Spirited'.
En solitaire, 'In the pines' de Leadbelly, malgré les échos cuivrés, pas la meilleure version de ce classique.
Place au psych folk hanté de ' Time is not' avant d'achever les 45' avec ' The Fire' un upbeat joyeux.
Bon concert, sans étincelles!
Chers lecteurs, voici Dear Reader!
Wikipedia, pas en grève: Dear Reader is an alternative/pop band from Johannesburg, South Africa.
Correction, Cherilyn, désormais, crèche à Berlin.
Du duo fondateur subsiste le boute-en-train Cherilyn MacNeil: voice, piano, guitar et fous rires intempestifs!
Elle est accompagnée de Jean-Louise Nel, it's her birthday, 25 printemps, au violon, guitare, claviers, backings et de 3 gars se partageant drums, basse, guitares, claviers (3), accordéon et trompette + choeurs : les Suédois Jacob Lind et Erik Sunbring ( du groupe Marching Band) et un troisième élément dont on ne peut assurer qu'il s'agissait de Martin Wenk de Calexico.
Trois albums, le petit nouveau à défendre en public: ' Idealistic Animals'.
55' de set, sans les rappels et des réactions mitigées, une importante partie de public a ovationné, d'autres se sont tirés après 3 titres ( Rudi et Greg avaient une petite soif) , certains ont enduré une demi-heure!
Il est vrai qu'après ce laps de temps, ton esprit vagabonde, le machin est gentil tout plein, propre, bien fignolé, la nana est souriante, mais le reproche majeur réside dans l' affolante candeur, le côté lisse des kindvriendelijke comptines et dans la relative uniformité des compositions malgré l'imposant attirail instrumental.
Chérie Line: Bonswar, je parle fraanséé très mal, nous venons de la frite du sud!
Excellente entrée en matière, des comiques vont dialoguer avec la gente dame pendant toute la soirée au détriment du musical!
C'est parti pour la lecture du bestiaire: 'Fox' (Take your chances), Jean de La Fontaine sur fond de célestes harmonies, une lenteur sacrée.
'Bear' ( Young 's Done In) du Walt Disney from South-Africa.
Un titre plus ancien, le poppy ' Dearheart', suivi de la préférée des pêcheurs ' Earthworm' ( All hail our ailing mother): charmant!
'Elephant' (Hearter) un nouveau conte de fée poétique chanté d'une voix pure, un pachyderme rose bonbon!
'Whale' ( Boo Hoo) aussi intellectuel que Dorothée, elle éclate de rire après une intervention d'un gugusse même pas imbibé, faut tout arrêter, le drummer s'en mêle... pense à quelque chose de chiant, la politique par exemple, concentre-toi et on reprend!
La baleine replonge dans des eaux moins perturbées.
Toujours prise de hoquets 'Camel' (Not black or White but Camel), jolie chorale de chameaux à la croix de bois.
'Release me' date de 2009, titre sobre avec de jolis effets de voix sur fond de violon profond.
Nouveau blanc avant l'ours blanc ' Great White Bear'....He climbed into the belly of the great white bear It's very sticky and it smells a little fishy... non, c'est pas Pinocchio, lui c'était une baleine!
Finalement ces rengaines naïves te font penser à la Swedish pop inoffensive d'un Jens Lekman ou encore à un El Perro del Mar, groupe vachement plus sophistiqué toutefois!
'Man' (Idealistic Animals) , l'homme est un animal, petit côté A Camp!
'Mole' si pour la DGSE , une taupe espionne, à Vienne, d'après Miss Cherilyn, Moll = Gay!
Elle est pas molle, celle-là?
Mélancolie pour non-voyant!
On termine par 'Monkey' (Go home now), on partira pas, il y aura un rappel!
'Bend' une chouette lovesong en mode campfire!
Enthousiasme démesuré affiché par ce qui reste du public et un tout grand moment, Dear Reader solo pour une cover épurée de Bruce Springsteen ' Dancing in the Dark'!
Shut your books!