Lors d'éditions précédentes les Ucclois purent applaudir Ialma ou Jo Lemaire, en 2011 le choix se porte sur
Zap Mama.
20:30' un centre culturel même pas à moitié garni pour accueillir un groupe qui remplit des théâtres aux States ou qui, récemment, foula la scène du Festival de Jazz de La Haye.
Désaffection incompréhensible, qui n'empêcha nullement Marie Daulne & co de gratifier l'audience ( subjuguée) d'un show 5 toques au Gault & Millau.
Cinq minutes s'écoulent, extinction des feux, discours de circonstance, suivi d'un long et imposant intervalle silencieux.
Arrivée de Peter Lesage (Moiano, Flip Kowlier, Lynn Verlayne..) qui prend place derrière les claviers, suivi de près par trois attrayantes choristes: Stephanie Rugurika ( aka Stefy Rika) - Tanya Daese, alias Nia Saw, ( Youssou N'Dour, Arno, Sergio Mendez....) et Lene Nørgaard Christensen ( Manou Gallo) qui s'occupera des percussions, en background d'artistiques visuals et enfin, la star: Marie Daulne, imposante dans ses apprêts somptueux.
Un choeur africain, un minuscule ocarina pour Marie, une intro en spoken-word, digne des enregistrements sortant sur le label 'Real World' de Peter Gabriel. 'Bulgare' mentionne la playlist, et tu peux comparer ce chant au travail du Mystère des Voix Bulgares.
Bonsoir Uccle, Zap Mama fête ses 20 ans d'existence et vous propose un voyage through voices all over the world, fasten your seat belts en route pour le Middle East, la Perse, l'histoire de trois jeunes enfants sur fond orientalisant envoûtant: ' Abadan Princess': des riddims discrets, de formidables harmonies polyphoniques... un conte des Mille et Une Nuits mis en musique!
Un piano exotique entame le tango/saudade coloré salsa: 'Vivre', sur l'album 'Ancestry in Progress', ...merci Cesaria Evora pour ton inspiration...
Difficile de rester assis!
Cap sur l'Afrique du Sud pour saluer les Zoulous avec l'ensoleillé, velouté et enivrant ' Illanga'.
Toujours sur le continent noir ( La Réunion ?), le rythmé 'Toumtaka' aux polyphonies ethniques ensorcelantes, virant trompettes buccales pour les choristes et beatboxing pour la frontwoman.
Cute Peter (sic!) abandonne les touches et s'empare d'une acoustique, a snapping tune: 'Drifting', un negro-spiritual électronique, en duo avec G Love sur l'album ' Recreation' (2010) , Peter se chargera de la voix mâle ce soir.
Superbe titre, imprégné d'une soul moins marketing que tous les efforts d'un Oncle bien connu des bouffeurs de riz.
Emotions intenses, des frissons de plaisir te parcourent l'échine.
Marie Daulne nous la joue grande prêtresse nu-soul, ramasse l'ocarina pour amorcer ' Rafiki',
Nilipata Rafiki
Na penda rafiki
Na bakie
Sit down here'n
Tell me a story
When you're with friends
No need to hurry
No more rush, no more haste
No more....
Sur l'album 'A Ma Zone', sans The Roots à Uccle, mais un titre irrésistible à la croisée du hip hop, du funk et des rythmes tribaux swahilis.
Une joyeuse chorégraphie agrémente le léger, poppy, Zouk Machine soundalike 'Gati' avant d'attaquer le sensationnel 'Supermoon'.
Where Marie Daulne meets Grace Jones, plus sensuel, tu meurs!
Et quand la mignonne Tanya entame un duel vocal avec la mama, t'es pas loin de tomber de ton siège!
Une version écourtée de l'acrobatique 'Mr Brown' sera suivie du syncopé ' Sabsylma' ( What's your name): cinq voix utilisées comme instruments percussifs , des loops.... exubérance, passion, effervescence et maîtrise vocale irréprochable: un arc en ciel de sons!
Cinq minutes lounge avec le fabuleux 'Poetry Man' de la regrettée Phoebe Snow.
Tu penses à Macy Gray, Jill Scott ou à Angie Stone et, évidemment, à Erikah Badu.
Un tout grand moment!
Et que dire de 'Paroles, paroles' l'immortel tube italien qui te fit aimer la préférée des queers, Iolanda Cristina Gigliotti, la panthère rose, known as Dalida.
Rien, tu peux rien dire, juste te taire et tomber amoureux!
Présentation de la brigade, puis Marie décide d'oublier la setlist pour une version Zap Mama a capella de 'I shall be released' insérée dans le hit 'Tula Mama', la chorale uccloise est mise à contribution, debout, et s'en tire pas trop mal.
Quelques guests sur scène, un ket de Jette, 'Big Ben', et son copain pour une street beatboxing jam surprenante.
Le gamin se transformant, tour à tour, en locomotive Puffing Billy, puis en steamboat The Belle of Louisville descendant le Mississippi, et finalement en Dassault Mirage III survolant le sol ennemi et mitraillé par une dizaine de batteries antiaériennes estampillées protivovozdushnaya oborona.
Un grand moment.
Merci, ket!
On termine, avant d'aller faire un tour à la Nuit Blanche: ' Bandy bandy'!
90' : un show généreux et brillant!
Un bis s'impose: sortez vos clés, braves gens, shake them...cling, cling, cling...., c'est parti pour une jouissive jam a capella sur fond Archibald Joseph Cronin 'Les clés du royaume'!
Zap Mama, d' invincibles a capella queens!