Une cafétaria de la FNAC désertée en ce doux samedi d'octobre, la souriante Lena Ayal dispensera un showcase confidentiel, mais bigrement réjouissant, face à une noire cloison et à une demi-douzaine de badauds attirés par son chant velouté et par l'accompagnement racé du guitariste français, André Margail.
Lena Ayal
baigne depuis sa plus tendre enfance dans un univers Blue Note/ Big Band.
Normal, lorsqu'on sait que papa Joop, a baladé son sax aux côtés de Rita Reys ou de Francis Bay dans les joyeuses années d'après-guerre.
Très vite, il devint une figure emblématique du jazz made in Tintinland et tu le croises toutes les semaines chez Pol au Gaity.
L'album de reprises de classiques du jazz, ' It had to be you', que Lena a enregistré il y a peu, est un vibrant hommage à son géniteur qui, aujourd'hui âgé de 85 ans, continue à pratiquer ses gammes.
En 2000, Lena avait sorti un premier album en français ' Dans cette illusion', elle prépare un troisième effort discographique, à nouveau dans la langue de Voltaire, nous aurons l'occasion d'entendre plusieurs de ces titres en version épurée.
Revenons au gars assis à ses côtés cet après-midi: pas un second couteau, le sieur André Margail!
Ce Catalan voit le jour à Perpignan en 1954 et étale une carte de visite impressionnante: Niagara, Jane Birkin, De Palmas, Higelin, sur scène avec Mark Knopfler... plus récemment, il collabore avec Tchéky Karyo!
Le séduisant Jobim ' How insensitive' entame de suave manière le mini- concert: un timbre sensuel, un jeu en dentelle de Bruxelles à l'âme escalivada et un franc sourire que tu ne compareras pas à celui de Mona Lisa.
Une sobre approche du romantique 'It had to be you' mettra un terme, déjà, aux colorations jazzy.
Musique:André Margail/ paroles: Lena Ayal, la rengaine épicurienne ' Me la couler douce'!
...Je me fous de tout, de toi et de mon banquier....
French pop avenante à la Pierre & Alain Souchon.
' Je ne sais plus'... si je t'aime encore... l'amour en question sur coulis d'arpèges.
Jolie intro de guitare pour 'Eternel', beau comme du Henri Salvador lorsqu'il nous la joue tendresse!
Un cadencé et fantaisiste ' Une femme exceptionnelle' fera sourire le maigre public
... je fais le ménage, la cuisine, la lessive et l'amour... + les devoirs des enfants et les courses chez Lidl ...
Quoi Cookie?
Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Etre une femme libérée tu sais c'est pas si facile...
Mais non, t'en fais pas, .... sous la douche, je suis une star!
Plus désopilant qu'un sketch des Frères Taloches!
'Toi' et ses rimes en 'hic'- 'ique' - 'ik' - 'nike'... pas amères!
Où Jacques Duval croise Régine!
Accouplée à 'Toi', une valse, ' Danse, danse' à petits pas!
'Une autre histoire', un cauchemar éveillé, un blues métaphysique et désespéré.
Lena et André clôturent ce plaisant concert par le juteux 'Où sont les hommes?', du Juvet meets Sanson, décoré d'une petite guitare country/pop allègre.
Oops, Patrick en Julie Lescaut paillettée, sort du bois et entame sa quête...
Où sont les femmes ?
Avec leurs gestes pleins de charme
Dites-moi où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes...
T'as quitté la FNAC d'excellente humeur!