Un samedi soir à Bruxelles, Boulevard Anspach, pour une fois, une tenue correcte, tu t'es rasé, remarque finement celle qui supporte tes ronflements, tu ne relèves pas, direction le casino!
Table gaming, poker, machines à sous, play it again, Sam?
No, Bogey, level 6, le cosy théâtre où doit se produire
Level 42
La veille, la bande à Mark King écumait un autre casino du royaume, le Kursaal à Oostende, faut-il y chercher la raison pour les dizaines de places inoccupées au Viage?
20:35' après la voix off annonçant, please, no pictures, no filming, mobile au point mort, no smoking, no fucking etc..., on nous balance une marche militaire, jouée au niveau 42, 45 secondes de cette daube mais où donc est passée la septième compagnie ( une larme pour le grand Robert Lamoureux) et Level 42 rapplique sous les vivats du bon peuple, Mark King, royal, se joint aux battements de mains, ses acolytes prennent place derrière leurs instruments.
A gauche, le fidèle et hyper doué, Mike Lindup, falsetto voice et keyboards, membre originel- à l'extrême droite, au saxophone et backing vocals, Sean Freeman (Lulu, The Foundations, Geri Halliwell, Martha Reeves, Kid Creole, on en passe et pas des crabes...) - à ses côtés à la guitare et backings: Nathan King, le frérot de Marco ( Frost, It Bites) - aux drums, le formidable Pete Ray Biggin ( Robbie Williams, Chaka Khan, Amy Winehouse, Adele, Lily Allen... n'en jetez plus, allez, si les groupes: Incognito et PB Underground, pour la petite histoire, il jouera lors du Prince's Trust le 23 novembre, deux ou trois noms: Pete Townsend, Imelda May, Midge Ure..).
Un countdown, de cinq à zero, feu: la basse scintillante galope au rythme Ascot, un premier white funk bondissant: ' Heaven in my hands' , le typical & unique Level 42 trademark sound, qui ouvre l'album de 1988 ' Staring at the sun'.
C'est clair le quintette est en forme, la soirée s'annonce groovy.
Sur l'écran géant apparaît le logo "Level 42, 1980-2010 , 30th Anniversary World Tour", fin 2011, la recette reste d'application.
Enchaînement immédiat: ' All over you' , 1994 ( 'Forever Now') , a disco dance track, des poussées de sax saccadées, des nappés de claviers flottants, funky bass lines, juicy guitar licks.... dur, dur de rester assis!
Quelques vannes avant d'entamer la troisième rafale, Brussels is our favourite town in Belgium... s'il en connaît trois autres j'arrête la Jupiler pendant deux jours: 'To be with you again', une sucrerie au chorus efféminé.
Polished and commercial, mais impeccablement joué.
Premier tout gros hit ' Running in the family'
...Looking back it's so bizarre
it runs in the family
all the things we are
on the backseat of the car...
l'ai fredonné en dormant.
Les photographes de presse ont regagné leur siège et la secu a abandonné l'idée d'interdire les flashes et les photos d'amateur, ça crépite à tous les niveaux.
Terrible, ce morceau!
Démonstration de slapping bass, marque déposée Mark King, sur fond de claviers pudiques pour amorcer ' Love Games', encore un de ces titres baignant dans le son eighties avec un chorus à la Hall & Oates, un sax suintant vient t'achever.
A mellow ballad à faire pâlir Chicago ( le groupe, hein, Al Capone) ' Leaving me now' et un second downtempo au taux de saccharine pas recommandé par les diététiciens, ' Love in a peaceful world' .
Sans être péjoratif: de la musique de casino, de la sensiblerie qui fera pleurer Madame Alphonsine, la concierge de ton immeuble qui a six enfants ingrats et gras et 14 petits-enfants, pires encore.
L'ebow lyrique accentue la dose d'affectation.
Le méchant instrumental 'Mr Pink', malgré sa teinte Jeannette,viendra effacer cette impression de racolage: du funk, du vrai, celui qui détache les relents de sirop agglutiné sur ton épiderme.
Aussi horny que du Average White Band!
1994, 'The Sunbed Song' , un soleil se couchant sur du funk Johnny Guitar Watson meeting Sly & the Family Stone, blanchis à l'occasion.
Un des highlights du set.
Le ton monte dans l'amphithéâtre, les premiers rangs se lèvent, des fourmis dans les jambes, ça gigote ferme, Mark King descend de l'estrade pour souker avec la masse, laissant le chant à Mike: ' Starchild', au croisement Kool & the Gang / Earth, Wind & Fire.
Folie dans les gradins.
Une blonde pas immonde,vestimentée paillettes, a dans l'idée d'escalader le podium, mais Kojak, sans lollypop, veille au grain. J'ai failli perdre mon pari ' tu verras, elle montera sur scène', car elle a attendu le dernier morceau pour aller piquer toutes les setlists.
La voix du King toujours au repos pendant ' The sun goes down', encore un disco/funk chanté à la manière des Bee Gees par Mr Pianoman.
Plus de la moitié de la salle est debout.
Level 42 = du travail de pro, soigné jusque dans le plus petit détail.
Une machine bien huilée.
Nouveau tube, me souvenais plus qu'ils en avaient pondu autant: ' Something about you', pour finir avec 'Lessons in Love', leçons bien enregistrées par le Viage.
Ambiance discothèque, champagne, cotillons...
80' de plaisir, il y aura des bis, c'est certain!
Mark King en bass slapping s'adresse à la foule: what do you want to hear?
'Oye come va' - ' Banana Split' - ' La vie en rose' - ' Strangers in the night'- 'Ma pomme' - ' Twist à Saint-Tropez'- ' In the summertime' - 'Vee van boma' et 86 autres propositions fusent!
Ce sera 'Hot Water' pour mettre tout le monde d'accord et pour infuser le Ceylan.
Sexy, ce titre, suivi de 'The Chinese Way' pour Jun, Shin- Mu, Xiao Hong ayant délaissé le quartier Saint- Géry pour applaudir Level 42!
S'en suit une longue séance de hand shaking pendant laquelle JP et moi on se dirige vers le bar et sa Carlsberg scandinave!