lundi 8 mars 2010

Meridians et Pan Spherics (Soirée Cerise) au théâtre de la flûte enchantée à Ixelles, le 07 mars 2010

Initialement le programme prévoyait Fanny, une artiste Rhône- Alpes,une protégée de maître Florin, qui, à la dernière minute, supplia Fred Cerise de l'ajouter à l'affiche.
A la dernière seconde, il fut décidé que la chanson à texte ne convenait pas au thème de la soirée et Fanny préféra s'abstenir pour jouer aux boules avec son protecteur.

20h30', flûte archi-bourrée.
Une invasion de teenagers s'installant jusque sur la scène, Placido Fredo ne cède nullement à la panique, mais la pôv Jacqueline, qui met 5 minutes pour servir trois bières, est proche de l'apoplexie.

Meridians
Un nouveau power pop trio composé de têtes connues: les Joris Bros( Quentin aux drums et Julien, l'aphone, à la basse et aux vocals éraillés) , des ex- Ignition ayant toujours le feu sacré, le troisième larron, aux lead vocals et à la guitare, étant l'éclairé Benoît Leclercq, un ex The Shevers.
A Greenwich, c'est l'heure de débuter les hostilités, le méridien ixellois est sur la même longueur.
Feu!
'Lights of Life' , ne t'attends pas à de l'avant-garde ou à de l'art-rock, ce sera du méchant rock basique, inspiré des British: Arctic Monkeys, Kooks, Kaiser Chiefs... ou ceux de la British Invasion dans les sixties, les Kinks en tête, tu peux ajouter les Troggs, le Who ou les Beatles, époque Kaizerkeller....
'Won't you take a bit of my soul' Benoît a le timbre adéquat et Jess & James Joris tirent dans tous les sens. Les kets adorent! Mozart is rocking.
Bande de loeriks, gueule Juju, vous allez pas rester assis? Merde, c'est un concert rock.
Tout le monde debout!
'Reach Something' aux relents Oasis.
' Left my mind' on a tous tourné le bouton mind off, ket!
Pour la dentelle de Bruxelles, tu repasseras!
' Keep on Keeping up' petit côté Scabs 1983, catchy et redoutable d'efficacité.
Julien ramasse une acoustique, Quentin se tire backstage, une ballade folk rock 'Ordinary Day', avec jolis riffs de guitare lyrique.
Retour du drummer ...Girl, you really got my goin...
Bordel, 'You really got me', le brûlot de Ray Davies, ce que les Kinks ont fait de mieux!
Infernal!
Beau numéro rock'n roll du bassiste escaladant le kit de son frangin, avant de prendre la température de la flûte en ébullition (412 °, Fahrenheit, hein!).
Retour au calme relatif ' He finally got on that bridge' du rock à deux voix.
'Sleep at night' lorgnant du côté de Supergrass.
Meridians va faire des ravages chez les 14/19 ans, c'est sûr!
La dernière ' Say it wrong tonight', aux lignes de basse groovy pour finir en chaos sonore iconoclaste.

We want more, hurle le jardin d'enfants.
On va vous rejouer le sautillant 'Left my mind', la chanson inscrite au concours pour La Nuit des Lumières (votez pour nous...).
Julien, coiffé d' un galurin à Jacqueline, trouvé en coulisse , nous refait une dernière acrobatie et les Meridians saluent la meute de fans.
C'était mauvais, hein, m'annonce Catherine, c'est de la pop pour les gamins!
Suis un vieux gamin, Miss!

Pan Spherics

Encore un trio, mais le dieu de la nature (Pan à la flûte, enfin!) sphérique navigue dans d'autres espaces: le post-rock mélodieux.
Ce tout jeune band, né en 2009, a fait forte impression, hier soir.
Judith Hoorens aux claviers, Mathieu Waterkeyn à la batterie et Arnout Collaert à la guitare disposent de pas mal d'atouts pour rafler la mise. Ils sont, d'ailleurs, finalistes du Rockrace 2010.
Si le genre, cher à Explosions in the Sky, Mogwai, This will Destroy you et autre Tortoise, cherche un second souffle, Pan Spherics semblent avoir introduit un élément de solution.
La note classique ( à la Erik Satie) apportée par le piano de la jolie Judith ouvre de nouvelles possibilités pour ce rock instrumental, souvent nombriliste.
'Summer Autumn' dès les premières notes, ton esprit se laisse emporter à vagabonder dans des sphères, dans lesquelles règnent la communion de l'homme et du cosmos. Les subtiles harmonies génèrent en toi diverses émotions: quiétude, allégresse, mélancolie, passion, exaltation...
'Disorientation' 'Victory', de paisibles paysages bucoliques font place à des représentations stellaires grandioses.
Guitare acérée et couches de claviers entament une joute chevaleresque épique sur fond de batterie entêtante.
C'est habilement construit et habilement joué.
Le trip sidéral se poursuit, la flûte est comme enchantée.
'Coma' pas léthargique.
'Mount Meru' une montagne sacrée.
'Satanize Me' du Chopin shoegaze.
'M J' suivi de 'Ballerina' une comptine virant danse obsédante.
Merci Ixelles, notre dernière composition: ' Venus Predator'.
Arnout lance quelques boucles, le piano virevolte: du Botticelli postrock.
La Venus n'ayant rien à voir avec la catcheuse/tenniswoman, mais elle aurait tendance à te conduire du côté de la Galerie des Offices à Florence.
Un menuet élégant, clôturant une magnifique prestation.

Les fans des Meridians, sous le charme, exigent un bis.
Une dernière friandise délicate et météorologique: 'Rain always ends in storm'!
La tempête, elle est au bar, Jacqueline est dans le jus, elle doit servir 4 Jupiler, une Kriek, une Blanche et deux élixirs aphrodisiaques!
Et dire qu'Yves était absent!