Rickie Lee Jones dans l'ancien cinéma louvaniste,concert exclusif pour la Belgique.
Daar moet ik zijn !
Tu penses qu'il y aura grande affluence, erreur monumentale, mon cher!Une demi-salle, le vide caché par un rideau.Tous dans la fosse.
Hoe is dat mogelijk? Rickie Lee, une des plus grandes singer/songwriters des States, une carrière comptant trois décades, une quinzaine de plaques, l'équivalent d'une Joni Mitchell.
La madame mérite le qualificatif d'artiste intègre et authentique.
20h50'
Rickie Lee derrière le piano, Rob Wasserman à la contrebasse électrique et Sal Bernardi aux guitares (acoustique ou électrique), claviers, harmonica et rares backing vocals.
En solo pour 'Living it up' sur l'album 'Pirates'(1981),sorti peu après sa rupture d'avec Tom Waits. Une ballade jazzy décrivant quelques street characters déjantés: crazy eye Eddy ou Zero se faisant taper dessus par son boyfriend ... Dans cette ville, ils ressemblent tous à Franki Valli( le bellâtre des Four Seasons). Bon début, tu te dis, mais l'irascible Rickie Lee ne semble pas vraiment heureuse...Shit, I can't remember the chords..
Elle reste au piano pour 'Pirates' ...Come on Joey, get out of school, il y a des coins qu'on doit visiter...brusquement la colérique interrompt son jeu.'I can't play with that smoke', arrêtez ce truc ou je m'en vais prendre ma douche. On reprendra 'Pirates' lorsque la fumée sera dissipée.
C'est mal barré!
A la guitare avec Sal et Rob,que Madame, le Sergent Major, dirige à la baguette:'Weasel and the white boys'.Claque magistrale,un chef d'oeuvre, avec solo racé de Mr Bernardi.
'Eucalyptus Trail' sur le dernier né ' Balm in Gilead' ,un recueil de chansons entamées il y a une dizaine d'années, qu'elle vient de terminer.Poésie éthérée et profonde à la fois.
Elle nous rappelle notre âge, nous sommes de la génération qui voit disparaître ses parents, this one is for my mother.'His Jeweled Floor' un lament spirituel( tu comprends incorporel) avec contrebasse jouée à l'archet et claviers cérémonieux.
Sobriété, profondeur, émotion.
Nouvelle perle 'A tree on Allenford', au pied de cette arbre une gerbe de fleurs left for a child who died there..., ta gorge se noue, sur ton visage coulent des larmes .Quelle force évocatrice, ce lent menuet chantant détresse et désespoir.
Un hit imparable :'Last Chance Texaco'.
Les petits gars, allez prendre un café, I'm gonna start all by myself:'Satellites'. Des satellites qui rockent dur.
En duo avec Rob:'Young Blood', vas-y Rob, give a little space, man.
A sa botte,Rob et Sal!
Nouvelle crise: bordel de pays, je me souviens plus de mes lyrics! Joue Rob, ça va me revenir..
55 ans:Alzheimer?...take a walk around midnight in the city Young Blood will find you there ...là-bas il y a toujours un truc à faire...Ce sang jeune swingue comme du Steely Dan et ils ne sont que deux!Sal venant décorer le final de lignes de clavier bien sexy. Bravo,Miss!
Sur le dernier né :' The Blue Ghazel'. Fabuleux instrumental jazz/blues, aux touches Maghreb.
Elle a retrouvé santé et bonne humeur et se permet un solo Dizzy Gillespie sans trompette,le Sal la relayant à l'harmonica.
En solo,co-écrit avec Leo Kottke:' Running from Mercy'.Sensible!
Fait chaud ici, I'm taking off my striped jacket, visez mes biceps!
'The Gospel of Carlos,Norman and Smith', membres des Black Panthers.Un plongeon historique en 1968...black is a criminal, white is a crime...engagement politique,conscience citoyenne!
Retour au piano, elle reprend 'Pirates'.Une version prouesses vocales te clouant au sol.
Quelques handshakers et tambourins pour 'We belong togeteher', a short novel en musique.
Cette nana, c'est Paul Auster et Jim Jarmush dans un corps féminin.
Un blues/jazz fin de nuit:'Coolsville'. A nouveau cette voix secoue tes tripes et te donne des frissons dans le dos. Du grand art.
'It takes you there' elle a ramassé sa guitare.
Un petit tour en salle sombre pour une série B? 'Scary Chinese Movie'. Dur, dur de vieillir..my hands are flickering ...and I watch you dry... du dark rock hypnotique.
'Bonfires' about a hard Christmas.Doux amer.
'Old Enough' avec Ben Harper sur l'album. Un slow magique, nourri à la soul.
'Sailor Song' une marine en clair obscur.
La dernière Leuven!'Nobody knows my name' du rock suicidaire, proche du Velvet Underground de Lou Reed, Nico et autre John Cale.
Finalement, la Californienne est contente de son show, elle remballe Sal et nous annonce: Rob et moi on en fait encore une.
Une version coup de poing du classique jazz 'Autumn Leaves'.
J'en tremble encore.
Près de deux heures d'un show souvent brillant.
Merci,Mylady!
Merci le Depot!