Swell n'est plus! David Freel nous le répétera quelques fois: this band's name is 'Be My Weapon'!
Public clairsemé à la Rotonde, on n'est pas les seuls à avoir reçu des guests!
Le ténébreux David a décidé de jouer tout le concert dans une semi-obscurité, propice aux atmosphères, pas vraiment folichonnes, de ses compositions.
Pour l'accompagner, deux fabuleux musiciens:guitar, keyboards, programming: Owen Patrick et Ron Burns, qui tournait déjà avec Mr Freel en 2008, aux drums. Ron travaille également avec Bill Callahan (Smog), oeuvrant dans les mêmes sphères dramatiques.
20:30' voilà les artistes! Pas un mot, David, barbe de 6 jours, baseball cap,attend derrière les claviers! Des sonorités marécageuses en toile de fond: cancanements de colverts, chants d'amphibiens... font place à un vélomoteur discret(un pêcheur nocturne?), avant de voir le barbu lancer les grandes orgues vespéraux sur voix d'outre-tombe. Du lo-fi indie rock dans la lignée de Smog, Lambchop ou Wilco....
Le décor est planté.
Be My Weapon choisit de nous jouer les titres de leur CD ' March/2009', enregistré en Oregon, état montagneux et volcanique, convenant aux hymnes dépressifs de l'ermite.
Une seconde salve tout aussi sombre, vocaux en chambre d'écho aux relents Nick Cave, nous fait bien comprendre qu'on n'a pas à faire à un Mr Bean lookalike.
Un vieux titre de Swell pour suivre 'What I always wanted' du neo-psychedelia lancinant.
L'amer David enchaîne nouveautés et oeuvres plus anciennes, le tout baignant dans une mélancolie paresseuse.L'homme s'est soigné à la bouteille, cela semble évident, des illusions, il n'en a plus.
'Good good good' suivi de 'Bad bad bad' ..I've got a creepy heart in an old chest... sur lignes de guitare Floydiennes.
'Trouble loves you' ballade qu'il avait interprétée à l'AB l'an dernier(album 'South of the rain and snow' de Swell).
Le catchy et répétitif 'Sunshine Everyday'.Narratif et lyrique à la fois.
Le cynique 'Focus please' ..I'm so grateful for our strong and faithful love...
Si certains titres forts accrochent et t'interpellent, d'autres malheureusement sont bâclés.
Le manque de communication de l'ours barbu n'arrangeant rien, l'enthousiasme semble aux abonnés absents, ce soir.
La setlist annonce 'Powers'(?), titre enjolivé de nappes de clavier grandiloquent.
'I miss your mischief'Superbe titre, lourd, entêtant. Une guitare incisive, des vocaux oniriques.
'Things I should not', toujours ce folk rock désabusé, plongé dans une grisaille morose.
Bon, that was the end of the show, lance-t-il, sans rire, pendant que Ron part picoler, caché derrière un ampli.
Just a joke, any requests?
Il réfute tous les titres de Swell et poursuit, sans rire, par un titre de Swell! 'Is that important?'.
'Bridgette, you love me' jolie rengaine qu'il salope en se gourant dans les lyrics, confirmant notre opinion:set inégal, alternant classe et bordélisme chronique.
L'électrique 'Kinda Stoned' et le très rock, plume acide: 'Love is just so overrated' terminent ce set de 75'.
Un double encore
'Love you all' suivi de la plaisanterie:'you're sure you want one more, you know there's nothing more on my setlist..., il déballe son sac à dos: une bouteille de Spa, un flacon de gnôle, quelques frusques, but no list, people...
David peut,finalement, être funny!
Le band clôture par le bien nommé 'The Exits'.
Ventes de CD's, il en refile 4 ou 5 gratos (I've got mine, thank you) , et séance dédicaces...
Tomorrow, Rouen!