Soirée contre-culture aux essences anti-folk/psychédélisme,ça sentait l'acide au bota ce jeudi soir!
Faustine Hollander
Miss' folk in Brussels' s'attaque aux grandes salles. Elle a écumé,avec succès, tous les petits clubs de la capitale( Filature, soirées cerises, concerts à la maison...) et est suivie par une horde de fans acharnés.
Son sourire, sa constante bonne humeur, son charisme, sa voix assurée, ses chansons solides et son jeu de guitare efficace ont conquis les fans de la famille Akron.
Quelle sera la prochaine étape?
On connaît son répertoire :'Dragonfly' -'Rainy Days'-'Missing Girl' - 'Step inside my love' -'Suite Angoulême'-'Had it coming' , ses reprises étonnantes: 'Helter Skelter' (the Beatles), évidemment, si papa s'appelle Marc Hollander: Akzak Maboul, Art Bears et big boss the Crammed Discs, on a à sa disposition une discographie canon...,ou le fabuleux 'Codine' de Buffy Sainte- Marie.
La charmante enfant a encore réussi à nous surprendre en déterrant 'You're no good' de Jesse Fuller, le bluesman d'Atlanta, décédé en 1976.
Faustine, 23 ans, une radieuse encyclopédie vivante!
Akron/Family
Les cintrés de New-York City ou Williamsport ont sorti un cinquième album en mai: 'Set 'Em Wild,Set 'Em Free'.
Wild et free, leur concert sera!
Le trio barbu s'est alimenté à autre chose qu'un stoemp aux carottes ce jeudi soir.Champignons ? Pastilles de toutes les couleurs, en fumant de l'herbe? Lentilles Salées en Daube?
Dana Janssen (batterie/guitare/voix)-Seth Olinsky, le druide binoclard( guitare, flûtes, claviers, percussion,castagnettes et lead vocals) et Miles Seaton (basse, synthé, programming, flûte, percus et voix) ont agressé l'Orangerie, pendant 1h40', avec leur World Psychedelia énergique et flippée.
A 21h10' ils s'amènent en gueulant en réponse à quelques farfelus bruyants, s'imaginant assister à un match de foot à Manchester.
'What kind of birds are you' se demande le costaud Miles? Des oiseaux sans têtes,mec!
C'est parti, des bruitages incongrus, te voilà plongé en pleine forêt vierge. Des percussions amazoniennes suivies d'un récital des grandes orgues de Notre-Dame. Seth, le dément, se saisit d'une petite flûte à bec et attaque un concertino d'une sauvagerie médiévale.
Au bout de quelques instants son pipeau atterrit à nos pieds.
Ces mecs sont dingues, Animal Collective, c'est des moines contemplatifs à coté de notre trio hirsute.
On entame, en harmonie, un joli chant hippie rupestre et volatile: 'Gravelly Mountains of the Moon'.
Le batteur abandonne ses baguettes pour une guitare, et un second air à l'ambiance folk. Beau et tendre comme du Nick Drake.
Ces deux premiers titres ont début et fin. A partir de là, les New-Yorkais ne nous laissent plus un instant de répit, une suite ininterrompue de plus d'une heure, mêlant:heavy rock, free jazz, psychédélisme, folk, électro, afro-beat, jungle, soul, funk, hardcore, avant-garde, incantations indiennes ou noise...Le tout, joué avec énergie, rage et fureur.
Une nouvelle fois, nous faillîmes être éborgnés, par un drum stick voltigeant à deux cm de notre tête.
Les hippies jamment à qui mieux mieux: rythmes tribaux succèdent aux envolées lyriques, percussions primitives flirtent avec choeurs grégoriens, guitares Black Sabbath alternent avec disco beats, cris hystériques d'hyène en quête de nourriture succèdent à de chatoyantes harmonies à trois(à la Byrds) ,la mayonnaise Jingo lo ba piquée de pointes Dead Meadows tourne en loops cacophoniques, les Happy Birthday virent metal hurlant, le chaos noisy cède sa place à la candeur boy-scouts autour du feu de camp....
Akron/Family t'assomme, te laisse hagard et sans voix. Tu te dois de participer à leurs improvisations, leur show tient la route s'il y a interaction public/musiciens.
Que du bon?
Non, il arrive un moment où tu décroches, leurs délires neurasthéniques finissent par fatiguer, tes trompes d'Eustache aspirent au repos, ces agressions soniques vont les laisser dans un piètre état.
Quoi, tu veux des titres... ces malades n'ont pas de setlist, ils aligneront plusieurs morceaux de leur dernier rejeton, en y ajoutant des compos plus anciennes.
La suite aura débuté avec le calme 'River'...you and I and a flame make three..., on croit avoir reconnu 'the Alps & their Orange Evergreen'- 'Lake Song/New Ceremonial Music For Mothers' ...bees, leaves, hives go fly wirth flies...,l'imprécation 'Ed is a portal' aux nonsense lyrics- 'Future Myth' sur le split album Akron/Family & Angels of Light (groupe de Michael Gira, autre notoire fêlé). Oui, le futur est un mythe! C'est ce dernier morceau qui mettra fin au set.
Les fidèles exigent un bis, le trio sous influence nous balance: 'Everyone is guilty',une danse tribale, avec basse à la Red Hot Chili Peppers virant, sauvagement, en hard rock bluesy, à la Ten Years After.
Sentence,on est tous coupable. Sanction, la castration et l'éclatement des tympans.
Un final chaos monstrueux, Miles bouffant le micro.
Tu crois qu'ils ont tout donné, qu'ils vont se doucher et jouir d'un repos mérité? Forget about it, un petit folk reposant, distingué comme du Crosby ,Stills & Nash débouchant sur le singalong 'Woody Guthrie's America' ...that is where I'll lay my head and call it home...
The end!
Akron/Family les Grateful Dead de cette décade!