dimanche 9 octobre 2016

La Bronze à l' Espace Magh, Bruxelles, le 8 octobre 2016

La Bronze à l' Espace Magh, Bruxelles, le 8 octobre 2016

Octobre 2015, Nadia Essadiqi , plus connue sous le pseudonyme La Bronze, fait le buzz sur le net avec sa reprise en arabe ( darija) de la chanson Formidable de Stromae.
La Belgique fait sa connaissance  lors des Francofolies , l'artiste émergente de l’année 2015 est invitée lors des Vitrines des Francos.
Ce soir, c'est à une première bruxelloise que le public est invité à l'Espace Magh, le magnifique centre culturel consacré aux cultures maghrébines, méditerranéennes et du Sud, situé rue du Poinçon , à deux pas de l'IHECS et de l'hôpital César de Paepe.
Le CC propose des Ateliers, accueille des expositions, allez jeter un coup d'oeil aux peintures de Djamel Merbah, elles sont visibles jusqu'au 5 novembre, diffuse des films, programme des pièces de théâtre ou des chorégraphies et, de temps à temps, des concerts.
La jeune équipe s'investissant dans ces différentes activités s'avère éminemment sympathique et accueillante, quant à la salle de spectacle, elle vaut le détour.
Pas le temps d'offrir un thé à la menthe au bourreau des coeurs en détresse, armé de ses objectifs et de sa gouaille coutumière, il se pointe à 20h pile, juste à temps pour collecter son passe-droit.

Petit quart-d'heure d'attente puis arrivée de  deux casquettes, Clément Leduc , un aristocrate des claviers/synthés et Francis Brisebois, un bûcheron/guitariste, ils entament un morceau aux sonorités americana/blues, du fond de la salle accourt, en sautillant, Miss Nadia Essadiqi,  après un jovial 'Salut à vous', Marie et les autres, elle se joint à l'équipe en prenant place derrière un mini drumkit qu'elle martèle allègrement, elle attaque 'Vortex'.
Un début prometteur, une voix et un accompagnement  sonore agressifs et une jeune personne qui bouge.
Changement de style avec ' Mangez nos coeurs', de l'electro pop épileptique pendant lequel le Spirou de Montréal bondit et rebondit tel un marsupilami ayant abusé de vitamines.
Tu dis, Elodie?
Faut dresser un parallèle avec ' Mangez-moi' de  Billy Ze Kick... musicalement, pas vraiment, madame!
C'est trop cool, vous êtes venus en masse pour notre premier passage à Bruxelles, gardez votre billet, dans cinq ans ce sera un collector's item.
De l'humour et de la dérision, elle dégage un fluide sympathique cette femme enfant qui reprend place derrière ses caisses et entame le downtempo 'Monarque'  suivi par 'Sache que' porteur d'un message philosophique positif ...sache que l'amour est plus fort que nous..!
Aimez-vous, non pas Brahms, le ballet jazz?
Evidemment, Robert, un vague cousin d'un tristement célèbre monsieur associé à un pédophile notoire,  réagit: on préfère les ballets roses!
La Bronze ignore superbement et propose ' Explose-moi' entamé par de trompeurs et enfantins la la la.
Une chanson d'amour faussement naïve, terminée par quelques minauderies.
Le grain de folie, plus épais qu'un grain de sable, qui loge dans son crâne  est assurément un des atouts majeurs de Miss Essadiqi.
Pour les gangsters refoulés, voici ' Soleil d'intérieur', poésie à paillettes as-tu lu quelque part, La Bronze a effectivement le pouvoir de créer des images justes, elle peut faire rire mais aussi émouvoir.
En arrière-plan, Clément s'essaye à des entrechats plus ridicules que souples, ce qui a le don de provoquer une hilarité contagieuse à tes côtés.
La reine du n'importe quoi, du calembour gratuit et des jeux de mots  au goût feuille d'érable, en ajoute une bonne couche puis attaque la ballade  ' Ouvre-moi ton plexus, bébé', si Sylvie Vartan,  comme un garçon, porte un blouson, La Bronze affirme pleurer comme un garçon, un conflit de générations, sans doute! 
Un petit tour dans les bois, voici 'Un ballet de forêts', sylvestre, vivifiant et  tonique.
Ouvrez toutes les vannes, une nouvelle cataracte de plaisanteries précède  le rock ' Gros champ' comme devant.
Dis, toi, pourquoi as-tu sorti ton cellulaire? 
Quoi, une traduction, t'es vraiment attardé: mobile, portable, GSM, cell, natel, tikiphone, vini, pas vidi ni vici, assez ri, voilà ' Les  Galets' dont l'intro peut faire songer à ' Love me, please love me' , titre profond et mélodieux.
Une réussite!
Un retour sur le dancefloor avec ' Rois de nous' que tu peux classer sur la même étagère que Hyphen Hyphen.
Nous sommes heureux d'interpréter 'Formidable' de Stromae en Belgique! 
Cette version arabisante reste un moment fort du show.
C'est à trois au devant de la scène qu'ils mettent fin à ce spectacle frivole, 'Mon coeur est fauve' remue joyeusement et lorsqu'elle propose 'faites du bruit, Bruxelles', la salle réagit au quart de tour.
'La jeunesse féline' en rappel secoue autant que la précédente, c'est debout que Bruxelles tape des pieds et bat des mains.

Le 10 octobre à Paris avant de regagner le Canada!


 

samedi 8 octobre 2016

Sarah Ferri - Ancienne Belgique ( Club) -Bruxelles, le 7 octobre 2016

Sarah Ferri - Ancienne Belgique ( Club) -Bruxelles, le 7 octobre 2016

Quatre ans après 'Ferritales', la Gantoise, with Italian roots, Sarah Ferri revient avec un second album, ' Displeasure'.
Si elle n'a pas complètement abandonné le swing jazz, son second effort discographique a pris des teintes plus sombres, plus mélancoliques mais aussi plus filmiques, en considérant les arrangements sophistiqués.
Sarah a entamé une tournée de promotion ayant débuté fin septembre par un mini-set à la FNAC de sa ville natale, ce soir c'est le Club de l'AB qui l'accueille avec full band!

Pas de support, coup d'envoi à 20:30'.
Les premiers à se présenter sur scène seront Karen Speltincx au violon, une artiste, met klassieke opleiding, ayant déjà accompagné e.a.  Jasper Steverlinck, Vaya Con Dios, Thé Lau, Buscemi ou  Novastar - au violoncelle, Jasmijn Lootens ( Ghent Folk Violin Project) et à la contrebasse ( qu'il troquera souvent contre une basse électrique) , jouée avec archet pour l'intro solennelle, Kobe Boon, actif aux côtés de jazzmen tels que Bob Mover ou Pierre Vaiana.
Puis se présentent le drummer remplaçant  ( hij heeft het perfekt gedaan), Jonathan Callens étant absent, Laurens Van Bouwelen ( School is Cool, Amatorski...)  et le fabuleux guitariste Pablo Casella, déjà vu avec Little Dots, ils sont suivis par Sarah, vêtue d'une robe scintillante, elle prend place derrière le piano et attaque 'In my bunker',le second single, soigné et profond, issu de 'Displeasure'.
La voix impressionne, l'orchestration émerveille, ce que Sarah semble avoir perdu en frivolité, elle l'a  bigrement gagné en maturité!
'Your gaze' débute par d'aériennes vocalises, ce slow aux délicieuses  senteurs sixties est émaillé de sonorités surf par la grâce de la guitare de Pablo.
Finesse et splendeur, on aime!
Si David Lynch  entend le crépusculaire 'The Moon' , il l'utilise pour son prochain long-métrage, c'est une certitude!
Quand Sarah mentionne Shirley Bassey comme référence, ce  n'est pas innocent!
Sensuel et incandescent sera la perle ' She's on fire' , un titre suggestif comme pouvait en composer Dani Klein ou Anna Calvi ( 'Desire').
 'The Bird With The Broken Wing' est empreint de majesté  et de grandeur.
Un exemple parfait  de piano pop ou baroque pop,  richement orchestré, qui renvoie vers des génies tels que Gilbert O'Sullivan, les Walker Brothers et, pourquoi pas, Procol Harum.
La voix ample  de la jolie petite Sarah te refile quelques frissons et en jetant un coup d'oeil circulaire t'as pu constater que plusieurs madames avaient soupiré ou  fermé les yeux!
Un glockenspiel pour Laurens, des vocalises vibrantes effectuées par  les cordes, 'Old habits' frôle le tragique... have you given up on me... questionne Miss Ferri!
Deux faux départs pour 'I'm tired of your game' , cela ne gâtera en rien l'interprétation de ce slow poisseux et fabuleux, tu penses à Joss Stone ou aux grandes chanteuses de blues de l'après-guerre.
Tonnerre d'applaudissements après les dernières mesures.
Sorry pour les quelques blancs, la machine est au stade rodage!
It's time for some older stuff, le swing  sautillant de 'A place on the moon'  et le pétillant 'The Jump' auront ravi les fans de la première heure, puis Sarah revient vers le nouvel album avec l'épique 'God gave us a rainbow' .
De Morricone-invloeden zijn niet te tellen, lisait-on dans Humo... inderdaad, mensen!
L'hypnotique 'Displeasure ' est entamé solo, il est suivi par la pièce maîtresse de l'album, l'explosif  'When the giants play poker', d'influence Kate Bush.
Bruxelles est conquis par la richesse instrumentale et la maîtrise vocale de cette équipe pas encore entièrement soudée.
'Living Water' marie pop et feeling blues et la ballade folk pop 'Where home was' clôture le concert comme il achève l'album.
Elle vient chanter le titre en s'asseyant à côté de Pablo qui manie sa guitare acoustique avec dextérité.
Un salut, direction les coulisses.
L'AB ne devra pas attendre des heures pour un triple rappel.

Solo, une vieillerie, la berceuse/gospel  ' Were you there', puis la clique au complet attaque le crowdpleaser 'On my own'  pour finir le voyage par le gypsy swing,  'The man who was bored', permettant une dernière mise en évidence des talents de Pablo Casella.

Le Sarah Ferri nouveau, un grand cru!
Prochain concert, le 12 octobre: De Roma, Antwerpen!





Ils ont rendu leur dernier souffle: Joan Marie Johnson, Rod Temperton, Caroline Crawley, Steve Byrd

Joan Marie Johnson, of the Singing Trio the Dixie Cups, Dies at 72, titrait le N Y Times il y a quelques jours.
Congestive heart failure, précisent les gazettes!
Les Dixie Cups sont surtout connues pour le hit 'Chapel of Love' (one million copies) , repris plus tard par les Ronettes et Elton John.
Barbara Ann et Rosa Lee Hawkins et Joan Marie Johnson ont classé d'autres titres dans le Billboard: 'Iko Iko' ou 'People say' notamment!
Plus tard les Hawkins sisters deviennent mannequins tout en continuant à se produire comme Dixie Cups, Joan Marie, devenue témoin de Jehovah, étant remplacée par Beverly Brown.

C'est au  songwriter  Rod Temperton que l'on doit 'Thriller' de Michael Jackson.
Rod, qui est décédé la semaine dernière à 66 ans, a également écrit d'autres classiques: 'Give me the night' ( Geoge Benson) ou  'Boogie Nights' de  Heatwave pour lesquels il tenait les claviers.
'The Invisible Man' est resté invisible même après son décès, les funérailles se sont déroulées dans la plus stricte intimité.

Caroline Crawley était la chanteuse de Shelleyan Orphan, l'alternative rock band (  postmodern psychedelic folk-pop) de Bournemouth  fort apprécié par les fans de The Cure.
Caroline's voice had an unnerving clarity that never became showy or brash, écrit Pitchfork.
Malade depuis une longue durée, la voix de Shelleyan Orphan s'est définitivement tue début octobre!

Le guitariste et session musician britannique Steve Byrd est décédé le 2 octobre.
Sa bio mentionne des collaborations avec Kim Wilde, Ian Gillan, Sonja Kristina, Johnny Warman... il a fait partie des groupes Zzebra, Neo, Rhino, Heartbeat, Four Bills and a Ben ou  Nchanted!

vendredi 7 octobre 2016

Album - Baby Fire - Gold

Album - Baby Fire - Gold

Troisième bébé pour Baby Fire, après 'No Fear' de 2011 ( Cheap Satanism Records), ' The Red Robe'  de 2014 ( Off Records), Diabolita and co ont fait appel à Pierre Vervloesem pour produire 'Gold'.
Il s'agit du premier album en formule trio, puisque désormais les post-punkettes bruxelloises s'ébattent à trois sur scène: Dominique Van Cappellen-Waldock:  voice, guitar and loops - Gaby Séguin: bass, loops and  backing vocals et  Isabel Rocher: drums and backing vocals.

Gold: un titre étonnant lorsqu'on connaît l'univers sombre cher à  Miss Van Cappellen-Waldock, est-elle devenue fan de muzak génération 80, a-t-elle abandonné le capitaine, fait-elle une overdose de Spandau Ballet?
 La fiche que nous avons reçue indique:  un retour à la vie saine, la reconnaissance envers son corps, une nouvelle joie de vivre.... diantre, elle fait dans le bio, l'optimisme bêlant, aimez-vous les uns les autres, écoutez votre corps, buvez deux litres de  Vittel chaque jour, tu vises le livret sur lequel tu lis a quote: Virginia Woolf  " 'For now my body, my companion, which is always sending its signals, the rough black “No”, the golden “Come”, in rapid running arrows of sensation, beckons."
C'est la crise de la quarantaine, Diabolita/Jane Fonda: même combat!
Avant d'entamer la lecture de l'objet un petit mot sur la pochette designed by Alice Smith, facebook a titillé à la vue du sein.
Tartuffe:  "Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées."

'Burning body, Burning bed' ouvre, deux fois B B, il y a de la suite dans les idées!
Le morceau n'est pas inconnu, il fait partie du répertoire scénique de  Baby Fire depuis un petit temps.
Pas question d'euphorie ou de rêves bleus, le ton reste sévère, le fond sonore demeure sec, cassant.
Pas de guili-guili, ton épiderme souffre de démangeaisons sournoises, this body is burning et ton crâne va exploser, merci, les filles!
'Let it die' tu relis à nouveau le feuillet envoyé avec la rondelle:  "Gold" se tourne vers la vie et la lumière... t'as pas la berlue, le titre est bien "let it die", poison, arme blanche, avale une lame de rasoir, du sang et du désespoir  et une voix d'outre-tombe, t'as pas voulu éteindre la lampe de chevet, t'as pas dormi, ton épouse a murmuré ...ça va pas?, t'es descendu avaler un grand verre d'eau!
' Brussels' moins belle que celle d'Annegarn, pas de touristes japonais se bousculant pour immortaliser Manneken Pis avec leur Canon, pas de petits moineaux, pas de visages souriants, non, rien de tout ça... est-ce la faute à Mayeur, toute cette désolation et ce climat oppressant?
'Tiger heart' , Isabel martèle, Gaby n'aime pas la mer, ni les golfes clairs , elle imprime un fond lourd, sa basse se joint à la guitare acérée de Dominique que personne ne prendra pour Soeur Sourire, son chant, halluciné, glace les sangs et te donne l'impression d'étouffer.
De l'air...
Imagine des zombies déguisés en orpailleurs écoutant le requiem  des esprits et tu auras une image plus ou moins correcte pour décrire ' Gold' auquel le  violon lugubre de Seesayle ajoute une touche funèbre.
'Lovers', éternité et amour, où as-tu déjà rencontré ce thème, chez Bram Stoker?
Cette plage d'une lenteur crispante  va rester gravée dans ton esprit pendant des heures!
La descente vers les limbes se poursuit avec la lovesong, cachet romantisme noir garanti,  ' You, Forever' suivi par 'Liver', où réapparaît le Stradivarius de Cécile Gonay, la plage évoque le 'Fantastic Voyage' que Richard Fleischer a tourné en 1966.
Slide guitar on ' How do I love Thee' by Kevin R.Thomson from Enablers.
A première vue, Cendrillon n'est pas tombée sur le prince charmant, elle se pose des questions,je plonge dans le puits ou je le suis dans la fournaise, foutu dilemme!
Monsieur X-Legged Sally, Pierre Vervloesem, tient la guitare pour 'The Salamander', l'amphibien aimant le feu.
Ce  cantique rock angoissant,  éclairé par les flammes de l'enfer, secoue sérieusement, elle a beau hurler... I burn I burn... , aucune âme charitable ne viendra éteindre le feu!
'Depletion of Melancholy' clôture cet exercice de psychothérapie  tendant à cerner toutes  les facettes de la personnalité.

Avec ' Gold' Baby Fire fait toujours du Baby Fire et on aime ça!

Le 17 octobre à l'Atelier Rock ( Huy) avant And Also The Trees!


 




jeudi 6 octobre 2016

TSAR B à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 5 octobre 2016

TSAR B à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 5 octobre 2016

Changement de dernière minute, le gig de Tsar B prévu à l'Orangerie est déplacé vers la Rotonde, un amphithéâtre qui sera bien garni à l'heure du kick off, 20:45' ( 1/4 h académique de retard!).

Tsar B
Un autocrate descendant d'Ivan le Terrible?
Euh, t'as pas l'air de suivre l'actualité musicale à la loupe, Tsar B is the upcoming queen of the Belgian indiescene.
Justine Bourgeus, violon chez School is Cool, déjà responsable d'un duet avec Max Colombie ( Oscar and the Wolf) et gastzangeres chez Vuurwerk , a sorti un EP ( 'Swim') acclamé de Maasmechelen à Poperinge et s'est tapé quelques belles scènes lors des festivals estivaux ( Pukkelpop, notamment).
Pas de support ce soir, 20:45', petite musique d'ambiance et entrée en piste de Gert Malfliet aux drums ( dont un drumpad), membre de Zinger, de Seiren ou des Midnight Blue Birds and their Sentimental Gentlemen,  à droite apparaît  un duo de keyboardists/ synths/samplers: Trui Amerlinck ( Tourist Lemc, I will, I swear et son propre projet TRVI) qui se charge également, superbement, des  backing vocals  et Brecht Plasschaert ( Marble Sounds, Winterslag, The Salesman Who), le trio brode sur l'amorce musicale avant l'arrivée de Justine, impériale, comme notre ancienne championne de tennis, mais bien plus longiligne, fringuée d'une combinaison blanche d'un esthétisme futuriste, sa chevelure tressée lui donnant un look Hilary Swank dans Million Dollar Baby.
Le set débute par l'envoûtant 'Myth' mixant trip hop, accents orientaux, RnB et electronica, la déesse ondule au gré des beats avant de saisir son violon pour en tirer quelques notes plaintives.
Original, dansant et novateur.
La Rotonde est conquise, fotoman JP semble apprécier, d'ailleurs il ne quittera pas la salle après le troisième titre.
'Fire it' baigne dans le même halo mystérieux, le gros du boulot est effectué par le trio de musicien, la tsarine se contentant de chanter, divinement, et de se mouvoir tel un reptile charmé par le son du pungi.
Intro majestueuse, beats caoutchouteux, les fans ont reconnu 'Swim', a thrilling tune.
' Silver lion' nous propose un voyage du côté du Bengale. T'as bien fixé la nana, t'as pas remarqué de tikka sur le front, et c'est bien une combinaison futuriste que porte notre danseuse au lieu du traditionnel lehenga choli.
Après 'Fort', Justine annonce een covertje, le band attaque 'Monsoon' de Tokio Hotel.
Paraît que la mousson est un vent humide, c'est vrai que l'ambiance était moite au Bota, pas de quoi craindre une inondation, toutefois!
Sterk covertje, meisje!
Toujours en mode dark blue oriental r'n'b, elle amorce le nerveux  'Golddigger'  puis notifie que 'Syzygy' sera le dernier titre du set.
Euh, 'Syzygy' c'est le nom de ton chat?
Etudie l'astronomie, fieu, une syzygie  est une situation où trois objets célestes ou plus sont en conjonction ou en opposition.
Sinueux, ce titre.
Wat kort, ce récital!

Ils reviennent pour un double bis, een primeur, a new song, 'Rattlesnake', agrémentée de vocalises sensuelles et enfin  'Excalate' pendant lequel elle nous balance un impromptu au violon.

File au merch., et merci à Brecht pour avoir dévoilé le titre de la nouveauté!

Le 17 octobre,  Tsar B crosses the pond for her long-awaited London debut ( The Waiting Room).
 



mardi 4 octobre 2016

Anysa au Café le Coq, Bruxelles, le 4 octobre 2016

Anysa au Café le Coq, Bruxelles, le 4 octobre 2016

Bruxelles après 15 mois de piétonnier Mayeur, triste constat, la capitale est transformée en chantier permanent, le malfaisant a réussi à faire fuir les Bruxellois, à attiser leur haine, dès 18h  la ville est désertée, hormis quelques rares touristes et des bandes d'individus qu'on qualifiera, poliment, de louches, plus personne ne se risque downtown.
Les faillites se multiplient... Boulevard Anspach, sur 100 mètres, on a comptabilisé une douzaine de commerces à remettre, les artères sont transformées en cratères, pelleteuses, containers, bulldozers, les travaux d'aménagements du piétonnier  (excavations  en tous genres) devraient durer près de 750 jours ( oui, plus de deux ans à vivre dans un merdier), 75% des places de parking ont disparu, remplacées par des trous, des bandes rouges sur lesquelles personne ne circule, des piquets aussi inutiles que dangereux ou des emplacements pour personnes à mobilité réduite qui n'osent plus s'aventurer dans le coupe-gorge/trou à rats qu'est devenu le centre ville.
Le plus pénible est que les élucubrations débiles du matamore ayant succédé à Freddy Y.L. Thielemans sont applaudies par une 'élite' bien-pensante trouvant géniales et bénéfiques les dispositions urbanistiques imaginées par ce despote mégalo.
Trêve de plaisanteries, tu ne t'es pas rendu dans la ville fantôme afin d'établir ce constat déplorable mais bien pour assister au concert d'Anysa au Coq.
Annoncé à 21h, il ne débutera pas avant 21:40', heure où, de noir vêtue, Anysa Grammenoudis et un chignon barbu, armé d'une guitare acoustique ( Sander ‘Bamboo’ Vanackere de Bamboo Avenue ou Irie Lion), grimpent sur l'estrade installée au fond du zinc.


Anysa en deux mots: une Bruxelloise au patronyme hellène, elle compose depuis 2015, pratique une pop polaroïd inspirée par la grande ville, ses émotions personnelles et ses pensées ludiques.
Influences?
La nu-soul, le rnb, la hip hop soul ou la quiet storm music.
Pas de traces discographiques tot nu toe!
Avant de débuter le set proprement dit, la séduisante jeune personne tient à s'excuser: sorry for the Justin Bieber soundcheck, , je me tape le Sportpaleis demain, puis elle enchaîne sur 'Teeth', a rather sad song.
Jolie voix et background rappelant effectivement l'acoustic soul d'artistes telles qu' India Arie ou le raggamuffin cher à Selah Sue.
La suivante ( ? Beat?) est née à Louvain, Sanne Putseys est de Leefdaal, même univers, même gymnastique vocale.
Une  cover, étonnante, succède aux deux premiers titres r'n'b, 'Happy together' des Turtles en mode minimaliste.
Anysa sait-elle que Flo et Eddie ont rejoint les Mothers of Invention après la dissolution du sunshine pop band californien?
'4 Years' était au départ prévu comme une blague, c'est devenu une chanson. Gars, tu reviens après quatre ans, tu sais ...you're the king of small talking... you're asking me for weed and I thought you came for me...
Les mecs ne sont pas toujours conséquents!
Une seconde reprise au menu, un extrait de 'Into the Wild' d'Eddie Vedder, les 1'36" de ' No Ceiling', finissant abruptement!
It's time for a mellow tune, ' True love', paraît que ça existe!
Pour les fans de Frank Ocean, voici 'Thinkin about you' et la référence à Albert Hammond..it usually doesn't rain in Southern California..., suivi par un downtempo, au potentiel radiophonique évident, relatant à nouveau ses émois sentimentaux ( ?How u spend ur date?).
Celle qui a touché les jeunes filles attablées face à la scène fut incontestablement ' Beehive', un mash-up  bien foutu basé sur 'Work' de Rihanna.
Il en reste deux, énonce la belle enfant: ' Tourist' , la touriste c'est moi, it's getting cold outside,  take me to that French café où la musique est so sexy.
Je règle l'addition puis avanti!
Barbara et sa copine fêtent leurs 53 ans ( à deux) aujourd'hui, étant donné l'absence de tarte à la crème et de petites chandelles on leur chante un happy birthday de deux couplets avant de terminer notre besogne par ' My man', un raggamuffin acide!

Cool ce concert!
 Nog een prettige soirée, sourit Miss Grammenoudis avant de rejoindre ses nombreuses copines!







Album - Wallis Bird - Home

Album - Wallis Bird - Home

L'Irlandaise Wallis Bird est du genre instable:  Enniscorthy, Dublin, Mannheim, Londres et Berlin, voilà quelques endroits où elle a campé depuis sa naissance, en 1982.
Sa bio indique: Wallis Bird is wild. Wallis Bird is unpredictable. And she is contradictory... difficile de lui coller une étiquette, certains parlent de folk, d'autres de rock, voire de rockabilly, on a entendu des journalistes avancer reggae ou funk, sans oublier l'écriteau "pop"!
Il y a quelques jours un cinquième effort discographique a atterri dans les bacs, 'Home', l'album ( onze plages)  sort après un silence de plus de deux ans.

Le single' Change'  ouvre le disque, ‘"Change" is about celebrating my happiness right now. It’s about knowing you’re exactly where you’re supposed to be, and moving onwards into the absolute unknown with power in your heart’, confie l'oiseau, et, effectivement, ce morceau pop respire la joie de vivre et la félicité.
Le fébrile 'Odom'  succède à cette première plage frivole, on y retrouve à la fois des éléments rythmiques nous renvoyant vers Prince et un phrasé proche d'Ani DiFranco, sans oublier un clin d'oeil à Bonnie Tyler ( 'Total eclipse of the heart').
Le ramage  rocailleux et déclamatoire illustrant le second single,  'Control', justifie les comparaisons avec Janis Joplin. 
Le titre fusionne rock et funk, les guitares et le chant se rejoignent pour venir marteler ton cerveau, tu n'en sors pas indemne, mais lorsque les  3'13'' sont écoulées, tu appuies sur la touche replay!
Changement de direction avec ' Pass the darkness' et ses vocalises éthérées proche de l'ambient.
Wallis célèbre les bienfaits de l'amitié avec l'enjoué et harmonieux  'That leads the way' avant de psalmodier le profond 'Home' a capella.
Les arrangements somptueux de 'Love'  renvoient vers des artistes tels que Get Well Soon ou Divine Comedy tandis que 'The deep reveal', ses layered vocals, ses soupirs, les vocalises, sifflements  et gémissements en arrière-plan, s'apparente à une fragile marine impressionniste  de Monet ou de Turner.
Avec 'Fantasy'  on retrouve le groove et les touches funky chères à Prince. 
'I want it I need it', murmuré tout en délicatesse et sensualité, nous montre une jeune personne heureuse en amour et qui crie sur tous les toits 'I'm so ubelievaly happy'.
L'album prend fin avec 'Seasons' pour lequel le globetrotter irlandais a repris palette et pinceaux pour dépeindre ses états d'âme.

'Home', un bien bel album, éclectique, sémillant et passionné.


Wallis Bird se produira au Botanique en février 2017, d'ici-là, procurez-vous l'album!