dimanche 21 janvier 2018

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 20 janvier 2018

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 20 janvier 2018

Cinquième édition du festival les Zef et Mer qui permet de découvrir la création et les nouveautés de la musique bretonne.
Le festival s'adresse aux programmateurs mais le public est admis, et ce sans débourser un radis.
En matinée, le Centre culturel Le Cap accueillait quatre spectacles jeune public et à partir de 14h, six groupes proposent des éphémères de 20 min devant servir de carte de visite!
 Barba Loutig - Dour / Le Pottier quartet - Egòn - Noon - Paotred ( Annie Ebrel, Nolùen Le Buhé et Marthe Vassallo) - Ronan le Bars group
La présentation est confiée au comédien Anthony Sérazin qui, aidé de son compère Maël Lhopiteau, introduira les différents artistes tout en proposant des extraits de leur prochain spectacle "Comptoir de la Bretagne, bonjour !"

 Anthony Sérazin n'est pas un inconnu en Bretagne: animateur, ex- directeur de la radio Plum'Fm, créateur de la compagnie de spectacle, « Orange Givrée », l'homme est l'annonceur idéal pour meubler les temps morts.
Les sketchs mixant humour bête et méchant, tendresse, dérision et candeur auront fait mouche et nous le remercions d"avoir éclairci le mystère Zef et Mer, si le zef, un vent violent, et la mer caractérisent très justement le département, il fallait comprendre que les Zef et Mer étaient des éphémères!

La salle est bien remplie lorsque  Egón entre en piste.
Si tu pensais à Egon Schiele et à l' Austrian Expressionism, tu as fait fausse route, Egón pratique un folk celtique mâtiné de jazz et de rock fusion.
Ils sont quatre: Daravan Souvanna :  Fretless bass, Effets sonores/ Kevin Le Pennec : Cistre ( l'instrument que tu vois sur 'De liefdesbrief' de Vermeer)/ Erwan Menguy : Flûte traversière, Effets sonores et Youenn Rohaut : violon Quinton et effets sonores, ils ont sorti un EP, "The Road To The Fork", et se produisent habituellement au milieu du public, leur dispositif scénique étant baptisé [sonar].
'The road to the fork' un jeu de mots basé sur à la croisée des chemins ouvre leur mini-set.
Si le fond folk semble traditionnel, l'élément électronique donne une dimension intéressante à ce jig suivi par  une 'Suite vannetaise'  aux sonorités trafiquées par les pédales à effets. Modernité et tradition se marient parfaitement, les atmosphères dévoilées touchent au folk à la world music, à l'ambient ou au postrock.
Le projet est audacieux mais abouti.
Pour mettre un terme à la prestation, Egón met le cap sur l'Irlande avec une série de jigs composées par Erwan, le futur papa.
Le 23 janvier à Rennes,  Auditorium du Tambour!

Il y a deux ans, à Saint-Agathon, tu avais assisté, émerveillé, au concert du trio  Ebrel-Le Buhé-Vassallo, trois grandes voix de la scène bretonne.
Annie Ebrel, Nolùen Le Buhé, Marthe Vassallo sont loin d'être des novices, cet après-midi, Plérin aura droit à un aperçu de leur dernier spectacle  'Paotred' ( Chansons d'homme).
Pas des chansons à boire, ni des airs paillards, mais des titres traitant, fatalement, d'inégalités, mais aussi de souffrance, de joie ou d' émotion.
Ce qui prime chez ces dames c'est l'incroyable travail polyphonique.
Le rideau se lève, elles semblent figées, chacune derrière un pied de micro, avant d'entamer a capella  une chanson populaire de Basse Bretagne qui en regorge.
Plérin se tait et admire les acrobaties vocales exécutées sans filet,  elles pratiquent le kan ha diskan, le canon, la Mehrstimmigkeit, la superposition, le collage en nous laissant pantois.
Annie Ebrel saisit le micro pour entamer un texte traitant du cocufiage, une parodie d'un écrit huguenot concernant les cocus anglais ( ouf!), elle est arrêtée en plein exposé par ses consoeurs objectant que le temps est limité.
Pour entendre la version complète, il faudra assister à leur récital .
Elles reviennent au chant et proposent la complainte d'une jeune fille qui meurt d'envie de se marier , les voix se font profondes, ce chant s'adresse autant à ton âme qu'à tes tripes, malgré toi, tu plonges dans l'époque médiévale et oublie tout le tsoin tsoin électronique.
Pour terminer leur set sur une note joyeuse, Annie, Noluèn et Marthe ont choisi un titre rythmé  et fredonnable avant d'être acclamées par une salle conquise. 

Après un nouvel intermède savoureux du duo  Anthony Sérazin/Maël Lhopiteau, la scène est investie par le Ronan le Bars group.
Un combo constitué par  Ronan Le Bars : Uillean pipes, whistles,/ l'ancêtre, Nicolas Quemener : Guitare/ Pierre Stephan : Violon/le petit nouveau, Julien Stévenin : Contrebasse et Aymeric  Le Martelot : Claviers.
Un second album 'An Erc'h Kentañ' (- The first snow) est paru en 2016.
Le virtuose de la cornemuse irlandaise, secondé par le claviériste entame une suite qu'il dédie à
Erwan Ropars, un sonneur de Quimper décédé en 2015.
La contrebasse rejoint le duo et, enfin, Nicolas et Julien entrent en action pour faire voltiger la mélodie ( An Distro)  bien haut dans des cieux couverts.
Entrée en matière appréciée par la salle.
La comptine qui suit a été baptisée '  Bleuenn', elle s'entend sur le premier album du groupe.
Pour ce morceau mélancolique, le barde a sorti une flûte de sa sacoche, paupières closes, tu peux sentir une brise légère caresser ton épiderme, en les rouvrant tu vois une gracieuse jeune fille, vêtue d'une robe légère, esquisser un pas de danse parmi un champ de bleuets.
Féérique!
Le mini-concert se termine par une adaptation du traditionnel 'Dérobée de Guingamp'.
Pas de place sur scène pour les danseurs, dommage! 
Le 27 janvier à Guer, Salle de la Gare! 

Un des grandes surprises du festival  aura été la prestation de  Barba Loutig!
Ces quatre nanas domestiquent l'art de la polyphonie, de la polyrythmie, du contrepoint, du plain-chant, du chant antiphonal, de l'hétérophonie et autres techniques vocales, aux noms barbares, à la perfection.
Quoi?
Non, elles ne pratiquent pas le jodel!
 Loeiza Beauvir /Lina Bellard / Elsa Corre et Anjela Lorho-Pasco chantent à faire pâlir le rossignol   primé à la biennale du chant d'oiseaux du jardin des délices et s'accompagnent au tambour, tambourin, bodhran, ou triangle.
Les quatre filles se sont rencontrées en 2012, ont décidé de faire route commune, tout en poursuivant d'autres projets, ainsi Anjela, la seule qui ne maniera aucun instrument de percussion à Plérin, fait partie des groupes An Tri Dipop et Diaulezed et se produit en duo avec  Maude Madec, Elsa fait partie de Pevarlamm, Lina, harpiste reconnue, se produit en duo avec Rozenn Talec et Loeiza, la comédienne, joue avec le guitariste Fred Boudineau.
Elles amorcent le set par un tout nouveau titre, sans doute originaire de Ploumilliau , la voix la plus grave est l'apanage de la plus petite qui bat le tambour en mesure.
Anjela s'est initiée au chant des  Rhodopes,  la ' Ridée de Guillac' à la sauce bulgare invite à la danse.
Après avoir quitté les Balkans, Barba Loutig nous emmène en Galice pour terminer leur set par une jota mêlant grâce, profondeur et précision.
Tu t'es posé la question de savoir si elles connaissaient Ialma qui a ses attaches à Bruxelles.
Une superbe découverte! 

Pause suivie d'un dernier rendez-vous avec Anthony Sérazin et son complice qui annoncent les deux dernières formations!
Le duo de violon formé par Jonathan Dour et Floriane Le Pottier (duo champion de Bretagne 2011) s'est adjoint les services de  Mathilde Chevrel au violoncelle et Antonin Volson aux percussions pour former le Dour / Le Pottier Quartet.
La disco du quartet est riche de deux enregistrements, le dernier, « Treuzioù ar Pewar Awel » (Au seuil des quatre vents), date de 2017.
Floriane: 'Nous sommes un groupe de fest-noz sans biniou et sans bombarde'!
Après ce clin d'oeil, le groupe lance une polka endiablée, sans doute composée par un membre du bagad Cap Caval.
Les éléments classiques contrastent avec le fond festif et donnent un coloris original à la composition.
Ils embrayent sur un cercle circassien originaire d'Ethiopie, ici également le mélange semble audacieux, le velouté oriental combiné aux sonorités du folklore Scottish étonne et séduit.
La mazurka composée par Mathilde est d'inspiration baroque et respire l'élégance et le raffinement.
Pour arriver au terme du contrat, le quartet propose un 'Pachpi' qui sur l'enregistrement est décoré d'un chant indien, interprété par Parveen Khan .
Un set original, contrasté et rayonnant! 

Le dernier groupe au menu, Noon, aura ravi les amateurs d'excentricité.
Imagine bagbipes going techno, une idée de prime abord saugrenue mais qui fonctionne à merveille et te donne une furieuse envie de danser.
Quatre joueurs de cornemuse issus du bagad de Vannes, Etienne Chouzier, Ewen Couriault, Pierre Thébault et Aymeric Bevan, se sont acoquinés avec Anton Oak, un robuste chêne, qui derrière ses machines et cymbales, concocte une panade electro à rendre jaloux Bob Sinclar ou Martin Solveig.
Tu connaissais l'electro swing, place à l'electrocornemusenica, à la bourrée hip hop, à l'ander dro façon house.
En quatre titres furieux, Noon a réussi à convaincre 96% du public, les quatre autres pourcents étant constitués de puristes partis vomir dans  le caniveau.
Plérin, ça va toujours, ça défrise non... avance le bûcheron avant de lancer ' First moon' qui achèvera ce Zef et Mer !

On reviendra!

 















Ciao Mario!

Stupéfaction ce matin  dans le monde du rock belge qui apprenait le décès de Mario Guccio, le chanteur de Machiavel.
Mario, malade, s'était retiré en Sicile et depuis quelques temps Marc Ysaye avait repris la place de chanteur pour assurer les contrats du groupe, mais le décès de l'affable Sicilien reste une mauvaise surprise.
Fin 2015, Mario avait quitté Herve pour Capo Zefferano près de Palerme pour voir le soleil du matin briller sur sa terrasse.
C'est en 1977 que Mario rejoint un des plus grands groupes issu de la scène francophone belge, il relaye  Marc Ysaye au chant et assure le spectacle, car Mario était non seulement un chanteur puissant et charismatique mais encore un showman hors du commun!
Hormis l'album de 1976, 'Machiavel',  comprenant Marc Ysaye - chant, batterie/ Jack Roskam - guitare/ Albert Letecheur - piano et synthétiseur et Roland De Greef - basse, Mario aura participé à tous les enregistrements d'un groupe que tu as la chance de croiser maintes fois, dont un concert mémorable au Malakoff à Linkebeek, c'était le 17 avril 1976, avant l'arrivée de Mario.

Le 4 janvier Mario  publiait sur sa page facebook: "Bonjour à toutes et tous, je serai absent pendant un certain temps sur F.B. et autres réseaux sociaux. Merci . Je vous aime à très bientôt les amis."

Il n'a pas tenu sa promesse, il est parti, bien trop tôt, il n'avait que 64 ans!

On a perdu un ami généreux!

samedi 20 janvier 2018

Bob Gullotti Quartet au Bar de la Mairie - Plourivo ( France) - le 19 janvier 2018

Bob Gullotti Quartet au Bar de la Mairie - Plourivo ( France)  - le 19 janvier 2018

Un Américain à Plourivo ou  drumming in the rain in Brittany, featuring Bob Gullotti aux baguettes !
Si le batteur de renom, Bob Gullotti, professor am Berklee College of Music, over 60 recordings, clinician for Zildjian, founding member of the Fringe, with George Garzone and John Lockwood... se produit au Bar de la Mairie, l'un des deux bistrots que compte Plourivo, ce n'est pas un hasard, le citoyen de Boston est marié à Marion Campos ( guitare et cavaquinho au sein de Choro de Cozinha, qui se produira le lendemain à Paimpol) et le couple possède un bien dans la commune.
A chaque fois que le petit Bob, qui est loin d'être une éponge, foule les plaines détrempées du Goëlo, il essaie de trouver un endroit où se produire.
Ce soir pour le premier concert de l'année à l'accueillant Bar de la Mairie, son quartet se compose de quelques virtuoses du coin: Charles Bordais au piano et son complice Nicolas Besnerais à la contrebasse, en duo, ces férus d'improvisation, sillonnent toutes les routes de Bretagne pour étaler leur savoir-faire, à la flûte traversière : Erwan Tassel, membre de  Choro de Cozinha, Erwan tient également les baguettes pour la chanteuse  SiiAn et dans le groupe Zoltan, au sein duquel sévissent les compères Nicolas Besnerais et Charles Bordais.

Concert annoncé à 20h, c'est à 20:30' que le quartet quitte la table et prend place devant une assistance nombreuse.
Rectificatif, il en manque un, Erwan drague une locale au comptoir, il faut l'inviter à rejoindre la troupe. 
C'est lui qui amorce '  Softly, As In A Morning Sunrise' attribué par Mr Gullotti à  John Coltrane, le titre, extrait d'une opérette, date de 1928 et se retrouve au répertoire de sommités: Sonny Rollins, Stan Getz, Sonny Clark et en version chantée, notamment, Frank Sinatra.
Après une intro sereine, la contrebasse et la batterie décident d'accélérer le tempo, le piano en sourdine joue les contrepoints avant de relayer le flûtiste qui s'accorde un repos mérité.
Un aparté contrebasse/batterie succède à l'effort de Charles, la contrebasse grimace puis lâche prise, Bob cavale en solitaire, ooh fait Marion, ébahie par l'adresse du Ricain.
Après avoir caracolé pendant 180 secondes, Bob invite les copains à reprendre le thème et à achever la croisière, softly, comme elle avait démarré.
Du boulot maîtrisé!
1954, Dizzy Gillespie, 'Con Alma' , où la rencontre du bebop et du latin jazz.
Bob n'est pas égoïste, s' il place à nouveau un de ces soli, exécuté, paupières closes, avec finesse, précision et force, si nécessaire, presque  sans avoir l'air d'y toucher, il laisse suffisamment d'espace à ses complices pour qu'ils puissent laisser libre cours à leur talent. 
Next one is a jazz standard, prévient- il, caché par une plante verte admirative, ' But not for me', le truc qui chanté par Chet Baker ferait chavirer n'importe quelle nana!
Tout le bistrot se tait tandis que le petit prof dialogue avec les cymbales, toms ou caisses, semblant les caresser de ses aimables balais.
Erwan: dis, Bob, quelle partition dois-je ramasser?
  "Up Jumped Spring"une  valse de Freddie Hubbard, qui, même sans la trompette du gars d'Indianapolis,  séduira l'assistance.
' Body and Soul' aux teintes Brazilian jazz termine une première partie  de concert admirable.

We'll be back, the break will be short, dix minioutes, en français dans le texte.
Un chapeau circule, les pompes turbinent!

Le second set débute par 'Invitation', une ballade à la moody melancholic atmosphere, que jouait un autre grand batteur: Art Blakey. Sur l'album de 1961, Wayne Shorter s'époumonait au sax tenor.
Je vous invite à faire la connaissance de la douce  'Beatrice'.
Spinoza, qui passait dans le coin:  la béatitude est possession de la perfection elle-même !
Il est pas con, Baruch.
A propos, écoute la version de Sam Rivers!
Le quartet vient de décider d'attaquer la pièce maîtresse du récital, ' Peace' .
Si le morceau de Horace Silver fait six minutes, l'arrangement en 46 mouvements du quartet dépasse le quart-d'heure et nous promène dans différentes contrées, parfois radieuses, d'autres fois accidentées et sauvages, chacun aura droit à une escapade solitaire avant de finir sur une note apaisée et aérienne.
En dévisageant la clientèle, tu soupçonnes Albin de s'être endormi, mais ses doigts battant la mesure sur la table te confirme qu'il voyage à l'unisson avec les musiciens.
Petit conciliabule pour définir le choix de la dernière tirade, ce sera 'Mr P C' de John Coltrane, qualifié de blues par Bob.
Ce que les jazzmen baptisent 'blues' n'a rien à voir avec Robert Johnson ou Big Bill Bronzy, ce morceau déménage sévère et déclenche des cris enthousiastes derrière toi.
Ovation et applaudissements nourris, il a fallu insister pour que la clique reprennent place derrière ses instruments, mais en souriant Bob a prononcé, OK, one more, avant d'attaquer 'There will never be another you' en mode samba.

Je ne sais pas s'il pleuvait à Rio, mais toutes  les rues de Plourivo ressemblaient à autant de ruisseaux nerveux.
Qu'importe, Spinoza était heureux!


 

mercredi 17 janvier 2018

Ils ont récemment pris un billet pour le grand voyage: Mikio Fujioka, France Gall, Alfred Morris III, Eddie Clarke, Pierre Pincemaille, Dolores O'Riordan, Edwin Hawkins

Mikio Fujioka, le guitariste du groupe de heavy/pop metal japonais, Babymetal, est décédé à 36 ans, des suites d'une chute depuis une falaise.
Le groupe, formé de trois chanteuses pop,  Suzuka Nakamoto (“Su-metal”), Yui Mizuno (“Yuimetal”), and Moa Kikuchi (“Moametal”) et backé par un  heavy metal band,  cassait la baraque au pays du Soleil Levant ( 904 210 likes sur facebook).

 France Gall, morte le 7 janvier, a été inhumée dans la plus stricte intimité vendredi 12 janvier 2018 au cimetière Montmartre à Paris, dans la sépulture où reposent Michel Berger et leur fille Pauline.
Après le décès de Johnny Hallyday , un second monstre sacré français quitte la scène alors que le public n'avait pas encore eu le temps de sécher ses larmes.
Elle avait 70 ans, France, mais on l'a toujours associée à une teen idol!
Depuis ' Ne sois pas si bête' de 1963, la jeune ingénue avait 16 ans, suivi par les tubes signés Gainsbourg ( 'N'écoute pas les idoles', 'Laisse tomber les filles', 'Poupée de cire, poupée de son', 'Les sucettes') ou le merveilleux ' Christiansen et le 'Bébé Requin' ( co-signé Jo Dassin), jusqu'à  à sa rencontre avec Michel Berger   qui donnera un autre élan à sa carrière ( des succès à la pelle, 'Tout pour la musique', 'Résiste', 'Cézanne peint', Babacar'...), Isabelle Geneviève Marie Anne Gall n'a jamais quitté les hit - parades.
Malheureusement, France n'a pas été épargnée par le destin: décès de Michel Berger ( à 44 ans) puis de leur fille, Pauline, elle se retire au Sénégal et se consacre  à l' association 'Cœur de femmes' luttant pour les femmes battues.
En 2015 elle retâte de la scène avec la comédie musicale "Résiste".
Hélas, en  2018, elle perd son combat contre le cancer ! 

 Alfred Morris III, le guitariste du groupe doom du Maryland,  Iron Man, est décédé le 10 janvier  à l'âge de 60ans.
La disco de Iron Man, fondé en 1988,  compte huit disques
 Le dernier album du groupe, South of the Earth, datait de 2013.

 Le dernier membre fondateur de Motörhead, « Fast » Eddie Clark ( 67 ans) , est mort d'une pneumonie le 10 janvier.
Ce décès survient deux ans après celui de Lemmy.
Avant l'aventure Motörhead, Fast Eddie avait, e a, joué chez The Bitter End, Zeus,  Blue Goose ou Continuous Performance.
C'est en 1976 que le line-up le plus performant de Motörhead voit le jour: Lemmy Kilmister – lead vocals, bass/ "Fast" Eddie Clarke – guitar, backing vocals et  Phil "Philthy Animal" Taylor – drums.
Les stars  de la   New Wave of British Heavy Metal vont régner sur cette scène heavy pendant 40 ans.
Fast Eddie quitte pourtant le groupe en 1992, il forme Fastway avec Pete Way de UFO.
Après le split définitif  de Fastway , le guitariste enregistre Make My Day – Back To Blues avec Bill Sharpe de Shakatak.
L'histoire se termine ce 10 janvier.


Pierre Pincemaille, le titulaire des grandes orgues de la basilique cathédrale de Saint-Denis depuis 1987 , s’est éteint  à Suresnes le 12 janvier.
On lui doit également huit enregistrements d’improvisation et des disques couvrant le répertoire français de la fin du XIXsiècle et de la première moitié du XXe siècle, notamment Charles-Marie Widor ou César Franck.
L'organiste était fier de jouer  le premier orgue du grand facteur Cavaillé-Coll, un instrument de 1840.



Stupéfaction dans le monde rock ce lundi 15 janvier avec le décès de Dolores O'Riordan, la chanteuse des Cranberries, retrouvée sans vie dans une chambre d'hôtel à Londres.
A ce jour, les causes de la mort de la chanteuse, âgée de 46 ans, restent inexpliquées.
Dolores remplace le chanteur  Niall Quinn au sein des Cranberries  en 1990 et enregistre avec le groupe irlandais, sous la dénomination The Cranberry Saw Us,  le demo EP ' Water Circle' sur lequel on retrouve le titre 'Linger'.
Cet objet vaut une fortune!
Le premier album,  'Everybody Else Is Doing It, So Why Can't We?',  caracole au sommet des charts irlandais et anglais.
Le suivant, 'No need to argue', contient la bombe 'Zombie', disque d'or ou de platine à droite et à gauche.
Dolores est devenue une star!
Cinq albums vont suivre, le dernier, 'Something Else', en 2017.
Tout n'était pas rose dans l'univers de l'icône rock: tentatives de suicide, dépression, divorce,  agressivité, ses frasques défrayent les chroniques!
En dehors des Cranberries, Dolores avait enregistré deux albums solo et  participé à  « Science Agrees », le premier album du groupe  D.A.R.K, comprenant  encore  Andy Rourke des Smiths et le DJ et producteur new-yorkais Olé Koretsky.

A la fin des années 60, le monde entier fredonnait le gospel ' Oh Happy Day', un hymne du 18 è siècle repris par  The Edwin Hawkins Singers.
 Le leader du groupe, Edwin Hawkins, est mort lundi 15 janvier  à Pleasanton, il était âgé de 74 ans.
Le groupe s'était retrouvé une seconde fois dans les charts  en backant Melanie sur 'Lay down' ( candles in the rain).
Edwin Hawkins aura enregistré des douzaine d'albums et collectionné les Grammy Awards, notamment pour le titre  'Every Man Wants To Be Free'.



lundi 15 janvier 2018

Album- 340 Blues by Sugar Queen and the Straight Blues Band


'340 Blues' by Sugar Queen and the Straight Blues Band

Michele Denise, alias Sugar Queen, esquisse un mini-portrait :"I grew up listening to everything from Sarah Vaughan, BB King, Mahalia Jackson, Charlie Pride and Gershwin.".
Ce globe-trotter débute, comme pas mal de ses compatriotes, en chantant le gospel, écumant les chapelles du Kentucky, de l'Ohio ou de Virginie, ensuite elle tâte du jazz avant de mettre le cap vers l'Asie où elle collabore, e a,  avec le groupe du jazzman Yun Zi , en Malaisie elle fonde son propre combo 'Deuces Wild' ( merci BB King)  au répertoire mixant blues et rock.
Là-bas, elle rencontre un amateur de maatjes, l'épouse et vient vivre chez Willem-Alexander, pas pour y cultiver des tulipes, non, pour proférer la bonne parole blues.
Très vite elle monte la formation Sugar Queen and the Straight Blues Band, écume les blues festivals néerlandais et belges, avant de sortir un premier CD,   '340 Blue'.
Sur la pochette, quelques sommités belges et un néerlandais:
 Michele Denise (Sugar Queen), vocals / Thierry Stiévenart, drums / Ronald Burssens, bass / Andy Aerts, guitar / Jean Raven, guitar  ou  Wim Heirbaut, harmonica.
Et deux guests: 
Dirk Lekenne  à la slide /Wim Degeest - à l'harmonica!
Des braves gens ayant fait leurs armes au sein de bands tels que  Guy Verlinde and the Mighty Gators, Kingsize, The Bluesbones ou Jumpin' Joe pour le Batave.
Quant aux invités, Dirk Lekenne, qui a enregistré et mixé l'album dans les studios Fandango, il s'amuse parfois avec Fandango Live tout comme  Wim Degeest, d'ailleurs!


Tracks:
01. Crab Boil Shuffle
02. Give Sugar
03. Wanna Take My Man
04. 15 Dollars
05. Hey Guys
06. Handfast Love
07. By The Law
08. Moonshine Bill
09. I Can't Wait
10. Sugar Queen Blues Groove
11. I Miss You

'Crab Boil Shuffle' inaugure l'album, et  qui dit shuffle, dit blues et rythme!
Donc le clavier a décidé de se secouer sur la table branlante qui le supporte, pas facile d'écrire dans ces conditions!
Par la fenêtre tu jettes un coup d'oeil à la grève pour assister à un étonnant ballet de crabes en folie, t'as appelé madame qui n'a pas daigné quitter le canapé où elle était allongée, elle a simplement prononcé, le pastis ne te réussit pas.
Denise et ses copains ont embrayé sur ' Give sugar', un synonyme probable de gas geven, la rythmique cavale, t'es sûr que Thierry a perdu sa petite casquette en frappant comme une bête, l'harmonica et les guitares rivalisent de virtuosité et puis il y a la soulful voice, chaude, sensuelle,  de la Queen qui porte ce jump blues à bout de bras.
T'es pas étonné que certains avancent les noms de Mavis Staples ou Koko Taylor.
Il n'aura pas fallu des heures avant d'entendre un premier slow blues, qui arracherait des larmes à la brute la plus épaisse, 'Wanna Take My Man' dégouline d'émotion, de drame et de doigté, écoute le solo de guitare tout en sensibilité!
Place au groove avec ' 15 dollars' , tu oserais miser 20 fois plus sur ce canasson au Grand Prix d'Amérique.
'Hey Guys',
Oui, Michelle?
Don't need no husband, je me débrouille fort bien toute seule!
Merde alors, j'étais sur le point de divorcer pour te faire une demande!
A l'arrière, Andy s'amuse, tandis que Wim a l'honneur d'achever ce morceau au drive poussé.
Une petite touche country décore ' Handfast love' , Dirk a sorti une slide de l'atelier et folâtre joyeusement.
Avec ' By the law' Sugar Queen propose une seconde ballade à l'arrière-plan social déchirant.
Les bavures des forces de l'ordre, dont ont été victimes plusieurs  Afro-Américains, ont inspiré ce titre qui constitue, sans conteste, un des highlights de l'album.
Pas simple de tomber amoureuse d'un trafiquant d'alcool, c'est ce que narre  ' Moonshine Bill' , tandis que Ronald et Thierry tapisse un fond poisseux, les guitaristes et l'harmonica s'en donnent à coeur joie , la voix de Michelle se faisant tantôt rauque, tantôt languissante, ...my man is gone and I'm all alone.. et plus une goutte d'alcool là -haut sur la colline!
Changement de registre avec le   Chicago blues  ' I can't wait' qui t'invite à boire sec!
Une wah wah au rendez-vous pour  'Sugar Queen Blues Groove', un titre explicite.
Let's turn up the bass... et c'est ce que fit Ronald et tout le monde s'est mis à gigoter.
 It will make you feel good, elle a dit...  on l'a cru!
'340 Blues' s'achève sur une note mélancolique, 'I miss you', souligné par un harmonica larmoyant, constitue la troisième ballade  d'un album hautement recommandable.

 Sugar Queen and the Straight Blues Band a beau être un jeune groupe, même pas deux bougies sur le gâteau, il vient de sortir un premier jet digne des plus grandes productions américaines,  que ce soit chez Antone's, Alligator ou Fat Possum.

Trop tard pour le sapin de Noël mais rien ne t'empêche de t'offrir une petite friandise en cachette,  procure-toi  '340 Blues' by Sugar Queen and the Straight Blues Band et consomme à forte dose!


Le 20 janvier à Roulers ( Roeselaere) au Mooie Molen!







 




samedi 13 janvier 2018

In memoriam Ray Thomas

In memoriam Ray Thomas par Piero Kenroll

Ray Thomas est décédé ce 4 janvier. L'occasion de rappeler que les Moody Blues, le groupe qu'il a fondé avec son pote Mike Pinder (claviériste) est non seulement essentiel dans l'Histoire du rock mais l'un des rares (avec entre autres les Beatles et Led Zeppelin) à avoir atteint un succès mondial tel qu'il en vint à créer sa propre marque de disques (Threshold). Le rôle de Thomas fut exceptionnel parce qu'il popularisa la flûte traversière comme instrument rock à part entière ouvrant la voie, entres autres à Jethro Tull et…Genesis qui, du moins à leurs débuts, faisaient grand usage de la flûte.

Thomas était aussi un excellent compositeur-auteur et un chanteur à la voix chaude, souvent sous-employé dans les Moodies par rapport à Dennis Laine d'abord et Justin Hayward ensuite. On doit à Thomas deux albums solos: "From Mighty Oaks" et "Hopes, Wishes and Dreams".

J'ai eu l'honneur de le croiser plusieurs fois. D'abord lorsque les Moody Blues se produisirent pour le Club les Aigles, ensuite en interview personnel lors de la sortie de son premier album solo (photo) enfin lors d'une conférence de presse du groupe pour son passage à Forest National.

L'album"From Mighty Oaks" se termine avec  un magnifique morceau intitulé "I Wish We Could Fly"…L'âme de Thomas y est finalement arrivée.

lundi 1 janvier 2018

Peter 'Sante' Van Sant est décédé!

La triste nouvelle du décès de P.Van Sant vient de tomber, il y a trois heures Mike Naert, responsable du Depot (Leuven), la publiait sur la page facebook de la salle louvaniste.

Peter VanSantevoet souffrait d'un cancer de la gorge et séjournait depuis avril dernier dans un hôpital de la cité brabançonne, il vient de perdre son dernier combat à l'âge de 58 ans.
En 1982, comme membre des Boxcars ( tout comme Monsieur Paul de Triggerfinger)  , il atteint la finale du Humo's Rock Rally.
Le groupe connaît un beau succès, puis devient The New Boxcars ou Sante and The New Boxcars, mais la formule s'épuise, Peter se lance dans une carrière solo et sort l'album 'This Hounddog's still howlin', suivi par 'Me and the guitar man'.
D'autres perles  suivront, dont 'Paradox Blues' ou 'Escape in Style'.
Sur scène, ce féru de blues et de roots music était impressionnant, tu as eu l'occasion de le croiser plusieurs fois,tu le revois en rêve lors  d'un concert pendant lequel Geneviève Dartevelle s'était invitée sur le podium pour entamer un duel guitare/harmonica sur 'No-one can forgive me (but my baby)' de John Hammond.
Un grand moment!

Au revoir, Sante, rest in peace!