Festival Art Rock jour 3 - Franz Ferdinand ( Grande scène), Saint-Brieuc, le 8 juin 2025
michel
Le Franz Ferdinand qui est annoncé sur la place, n'arbore pas de moustaches à la Salvador Dali, il n'a pas été assassiné à Sarajevo, non , il vient de Glasgow et fait du rock indie depuis plus de 20 ans.
Relativement "lazy", les Ecossais n'ont engendré que six albums studio, le dernier 'The Human Fear', a été baptisé en janvier, sept ans après son petit frère 'Always Ascending', est-ce dû à la romance entre Alexis Kapranos et Clara Luciani?
Maybe, ce qui est certain c'est que cette liaison a amélioré la pratique du français du charismatique leader, supporter numéro un du Sunderland Association Football Club, dont il arbore les couleurs ce soir.
Line-up actuel: Alex Kapranos, lead vocals, guitar/ le flamboyant Dino Bardot, lead guitar ( il a été membre des 1990s pendant un temps) / à la basse , le flegmatique Bob Hardy, présent depuis les débuts du groupe/ aux claviers et à la guitare, Julian Corrie (ex - Maple Leaves) et enfin aux drums, cachée pour nous, la dernière recrue, Audrey Tait.
Le groupe est annoncé en grandes pompes par une introduction Broadway, les cris des spectateurs ( frustrés après le non-concert d'Yseult) fusent, toutes guitares en avant, c'est l'ancien et irrésistible 'The dark of the matinée' qui surgit, histoire de mettre le public dans sa poche dès l'entame.
Le son est nickel, les lights aussi, les photographes de presse sont à la fête.
Mr Kapranos nous salue in French avec un Saint Brieuc devenant Saint Briou, puis le band envoie 'Walk away' datant de 2005, 20 ans plus tard, la magie opère toujours.
C'est par une attaque virulente que les Ecossais lancent le théâtral 'Night or Day' un premier extrait de ' The Human Fear', Julian Corrie fait sauter ses doigts sur les touches, le morceau part en montagnes russes, pas de panique, aucun dérapage, Alex assure!
' Do you want to' , hyper catchy avec son refrain légendaire... lucky, lucky... ravit les fans de la première heure, il est suivi par ' Audacious' qui ouvre le dernier né, un morceau, immédiatement mémorable, d'une fraîcheur bienvenue et présentant des senteurs Pulp manifestent.
Un moment de tendresse et de fragilité avec ' Katherine, kiss me',... jette ta cigarette et embrasse-moi ( non, il n'a pas ajouté "idiot") , précède 'Build it up', qui reprend les recettes des débuts du groupe: des claviers sautillants, un funk synthétique et un chant capricieux, Saint-Brieuc, comblé, bat des mains.
A l'abordage, les pirates brandissent leurs guitares comme si ils s'agissaient de sabres, ' Michael' de 2004 fait toujours le même effet, tous sur une ligne, armes tendues vers le public, ils scandent l'hymne héroïque à pleins poumons.
Alexis ne peut cacher ses origines grecques, pas qu'il s'est mis à dévorer des souvlákis sur scène, non, on lui a refilé un bouzouki pour interpréter ' Black Eyelashes' et tu as le droit de tracer un parallèle avec le chant tzigane ' Les yeux noirs'.
A l'arrière, Audrey énervée, martèle sans répit pour lancer la suivante, scandée à trois voix, ( sorry pas retrouvé le titre, la setlist change à chaque concert, ce qui est loin d'être un reproche!).
'Darts of pleasure' qui suit voit les fléchettes atteindre le milieu de la cible.
En bas les pieds battent le sol, les paumes souffrent de se cogner en mesure depuis 45 minutes, la basse hardie de Bob rebondit, ... Ich heisse Super Fantastisch... gueule un Prusse perdu à Saint-Brieuc!
Place au catchy ' Bar lonely' et à son refrain facile à fredonner, basse et batterie galopent, Alex a choisi de revenir vers le nouvel album qui contient tous les ingrédients de ce qui fait la force et le charme du groupe.
' Love illumination' démarre en tourbillon sonique et en entendant ... while you're looking for somebody to love ... des images de Grace Slick viennent traverser ton esprit.
Julian délaisse les touches, reprend sa gratte, trois guitares en action, on sait que ça va cogner , 'Take me out' c'est effectivement de la bombe, la foule, en délire, jubile et reprend le refrain à tue-tête.
Tout va bien Saint-Brieuc?
Ça roule , Raoul, sers -nous la suite du menu!
Ils enchaînent sur 'Hooked' , un nième hymne imparable!
On ignore si ' Ulysses' fait référence à Homère ou à James Joyce, par contre on sait que son odyssée est épique, et on espère qu'il retrouvera le chemin du domicile car Kapranos affirme le contraire... you're never going home...
Pauvre, Pénélope!
Sur ' Outsiders' Julian Corrie nous rappelle au bon souvenir de Ray Manzarek, Audrey massacre les cymbales, tout tournoie comme si on avait pris place sur un manège fou.
Après les dernières notes, le band regagne les coulisses, comme des roadies viennent vérifier l'état des instruments, tout le monde a compris qu'un retour est prévu.
Les rappels débutent par ' Cats' sur lequel Alexis Kapranos croone à la manière d'un matou amoureux avant d'entendre les guitares rythmer la promenade des chats.
Franz Ferdinand connaît ' Ghost riders in the sky', les guitares western de '40' ' sont là pour nous le rappeler , après les la la la la la de rigueur, le clavier assène des effets gluants tandis que les riffs métalliques pleuvent.
Il a connu une fille à Glasgow, elle avait 17 ans, elle s'appelait ' Jacqueline'.
Une romance?
Pas quand la basse donne le signal de la débandade, la petite Jacqueline a dansé avec nous.
Après la présentation de l'équipe, le bien - nommé ' This Fire' met en terme à une prestation bouillonnante , tu le sais, pour les British Jeanne d'Arc étaient une sorcière, du coup ils l'ont placée sur un bûcher et this fire is out of control!
Où sont les pompiers?
La conclusion est pour Hans, l'Allemand de tout à l'heure: Dieses show war wirklich ein Knaller !