Ampli Monkeys à l'Estran, Binic, le 28 septembre 2024
michel
Binic - La saison culturelle débute avec un concert gratuit du groupe Ampli Monkeys, le samedi 28 septembre.
Fait étonnant, il ne pleut pas ce samedi vers 17h, le concert peut donc se dérouler à l'extérieur, face à l'Estran.
Les singes sont vernis!
Entre singes, on se soutient, Concert Monkey se devait, dès lors, d'être sur place afin d'assister au concert des confrères de Carhaix/Glomel.
Ampli Monkeys naît en 2011, lorsque quatre vieux loups, Philip Horton ( pas le joueur de basket du Tennessee, non, un gars du Yorkshire s'étant posé en France avec ses sticks et skins) , Tanguy Lamandé ( rhythm guitar, chant, il a depuis dû jeter l'éponge) , Bernard Robic ( un lointain cousin du gars qui s'est illustré au Tour de France, à la basse) , Jean-Marie Olivier ( le lead guitariste, plus flegmatique que John Hurt, mais oh combien efficace) décident de faire du rock plutôt que d'adhérer au club des retraités de la paroisse.
En 2012, lorsque Anaïs ( active chez Bélozidé et Aïelo) , la fille de Jean-Marie Olivier, les rejoint, ils ont trouvé leur chanteuse et comme elle n'est pas manche, elle manie aussi la guitare.
Pour palier à la défection de Tanguy, Gaëtan Vezilier ( rhythm guitar et chant) rejoint la formation en 2020.
Discographie: un EP en 2016 et l'album 'Dinosaur Bones' en 2022.
Rayon: classic rock, blues, quelques bribes de soul et du groove.
Après une intro bla bla bla embrouillée, une guitare féroce amorce un morceau qui sur la setlist de Gaëtan se lit 'Trump', comme le titre sérieux semble être ' Old lies' on suppose qu'il s'agit d'humour.
Ce rock bluesy est porté par la voix vibrante d'Anaïs, les soli de papa font mouche et le reste de l'équipe assure un fond sonore plus proche des Alabama Shakes, de BJ Scott, des Drive -By-Truckers que ce que tu entends lors des Fest-Noz.
Ces singes ne sont pas des ânes!
Phil au taquet, il lance ' Zombie Wonderland' un truc convulsif qui a effrayé Earth, Wind & Fire, derrière toi, ça commence à bouger sévère.
'Gun for hire' est amorcé par Gaëtan, ce Southern rock pur jus dégouline de partout, la voix légèrement éraillée d'Anaïs sidère l'assistance. et comme ils embrayent sur 'Philby' de Rory Gallagher tu te dis que ces primates ont décidément bon goût.
... Yeah, yeah, yeah. Yeah, yeah, yeah....
Un petit reproche ( adressé à la table de mix), les voix ne sont pas assez mises en évidence.
Repos pour Anaïs, Gaëtan se colle au chant pour la suivante ( au titre sibyllin, on a compris qu'il a vu la fille émerger de la pluie) , mais quand ' Sharp Dressed Man' de ZZ Top déferle, ce n'est pas le mec fringué Giorgio Armani qui attire tous les regards, mais bien Anaïs qui bouge telle une panthère.
Léger fléchissement du tempo sur 'Trouble' décoré d'un solo bien crasseux, pendant le break instrumental, la mise en scène est complétée par quelques effets wah wah du meilleur effet.
Gaëtan se dit que lui aussi peut bricoler avec ses pédales et c'est ' Shake up' qui fuse. A gauche, papa s'amuse à tirer en rafales.
L'intro fait penser à ' All right now' mais c'est 'Burnt' en pensant à Jeanne d'Arc qui enflamme tout.
Soudain, après un midtempo inspiré aux intonations Janis Joplin, Gaëtan lève le bras.
Une crevaison?
Non, problèmes techniques... c'est mon ampli, prends le mien propose aimablement la chanteuse... les mécaniciens se pointent, une pédale se montrait récalcitrante.
On repart avec ' Fat cat' , le chat va bien, c'est la cowbell qui encaisse!
Biquet s'échappe comme à la belle époque, sa basse cavale, la lead le rejoint pour une échappée à deux, le peloton les tient à l'oeil, 'Are you gonna be my girl' de Jet déferle, derrière nous la Compagnie Arenthan nous offre un ballet qui fait passer les candidats de Danse avec les Stars pour des momies.
Un petit effet larsen avant d'embrayer sur Van Halen, ' Ain't talking about love' et ses riffs d'enfer.
Fondu enchaîné sur l'ultra speedé 'Dinosaur bones' , des babioles piquées au musée-parc de Mèze.
Pour achever ce set incandescent, le quintette opte pour le morceau le plus prog et épique du set, 'Trugarez PPF' débute par des arpèges ciselés, il est décoré de vocalises profondes et nous renvoie vers les meilleurs compositions de Wishbone Ash.
Un rappel, maybe?
OK, 'We don't believe her', un nouveau venu à leur répertoire est amorcé à la manière de ' Sabre Dance', version Dave Edmunds, avant de virer rock tendance Gun ( les Ecossais) et c'est avec AC/DC , ' Highway to Hell' que les Ampli Monkeys se tirent, nous abandonnant en enfer!
Un concert tonique, il ne manquait que le Beefeater!