Album - Little Odetta « Little bit of soul »
Kids on Fire Productions
Rock/Soul/ Rhythm 'n' blues
Après un premier album éponyme, sorti en novembre 2021, les Franciliens ajoutent une seconde pierre à un édifice qui s'annonce vachement plus solide que la Cathédrale Notre-Dame.
Walter et NoPo ne tarissaient pas d'éloges quant au premier jet et les singles précédant la sortie de 'Little bit of soul' laissaient présager un successeur tout aussi brûlant.
Pas de modifications au niveau line-up:
Audrey Lurie - Lead vocals
Lucas Itié - Guitar, backing vc
Fabien Rault - Drums, backing vc
Aurélien Herson-Macarel - Bass, backing vc
Florian Chignon - Keyboards, backing vc
Tracklist
No Medication
Out Of The Game
Who'S Got The Answer?
Little Bit Of Soul
Take You Away
Out Of The Game
Who'S Got The Answer?
Little Bit Of Soul
Take You Away
Struck
Leave Me Alone
Leave Me Alone
2045
Drive Me Mad
Drive Me Mad
He'll Come Running
Sweet Release
Sweet Release
La pochette, très naïve art, est signée Elzo Durt, déjà responsable d'emballages esthétiques pour La Femme, Le Prince Harry ou The Limiñanas, e a .
L'orgue Hammond de Florent Chignon soutient la voix ardente, aux superbes accents soul, d'Audrey lors des premières mesures de 'No Medication' , une plage qui, par son sujet et son énergie, te renvoie vers ' I don't need no doctor', version Humble Pie.
Le morceau décolle vraiment lorsque basse, guitare et drums entrent en piste, après 2'35" Lucas se lâche à fond, les autres continuent à cogner tellement fort que ton cerveau est sur le point d'exploser, mais pas question de recourir à la pharmacie, I don't need no medication.
On aime ça, docteur!
Drums et basse attaquent en sourdine le midtempo catchy 'Out of the game'.
Audrey semble détendue, le moteur était en surchauffe, on le laisse souffler, mais c'est pour mieux asséner une série de riffs assassins et tourbillonnants , tandis qu'en arrière-plan retentissent des ooh ooh oohs purulents .
Pour fans de Rival Sons et du jeu d'orgue de Jon Lord.
'Who's got the answer?', question sans réponse sur fond sonore sentant bon les seventies, l'époque de Deep Purple, Atomic Rooster, Vinegar Joe ( avec le regretté Robert Palmer et la sulfureuse Elkie Brooks), l'orgue bave, la rythmique pulse, la guitare se déchaîne et Audrey joue à saute-moutons sur ce magma éloquent.
' Little Bit Of Soul', il ne s'agit pas d'une reprise du titre qui fut un hit pour The Music Explosion en 1967, mais d'une nouvelle torpille, mêlant rock tendance volcan en éruption et r'n'b groovy.
Un gars, pas sourd, compare le combo parisien aux Bellrays, ce qui n'est pas débile.
Sinon, pour te faire une idée, tu prends ' Speed King' du Purple, tu y ajoutes une pincée de Blues Pills ( titre au choix), tu secoues et tu obtiens le baume parfait qui doit guérir tes états d'âme.
Modération du tempo avec 'Take you away', un ( long) morceau, subtil, dominé par un orgue aérien et des arpèges de guitare presque prog.
Les tigresses peuvent se montrer tendres.
Avec ' Struck' c'est une claque en pleine poire que tu encaisses, c'est comme si le Zep avait engagé Ken Hensley ( Toe Fat, Uriah Heep, John Wetton...) pour quelques secousses décisives aux claviers.
Tu veux du blues, écoute ' Leave me alone', mais fais gaffe, ça dérape sévère après 1'40", quand la basse se met à gronder pour donner le signal de la cavalcade, comme pour bien faire comprendre au gars que l'histoire est terminée, qu'il peut se tirer...
Rideau, mec!
Rien ne laissait supposer, après l'intro atmosphérique à la guitare, que ' 2045' allait s'enflammer pour décrier les vicissitudes de notre monde moderne, de notre dépendance aux réseaux sociaux.
La cowbell souffre, la wah wah s'énerve, l'orgue grince, la basse s'encrasse et puis t'as Audrey qui s'égosille à perdre haleine ... two hundred forty-five ... Il est vrai qu'Orwell avait presque tout prévu dans son Nineteen Eighty-Four!
... You drive me crazy I just can't sleep I'm so excited, I'm in too deep...
Non, ça c'est Britney Spears, pas le même créneau, même si le sujet s'en rapproche.
'Drive me mad' démarre pied sur le champignon avant un bridge psychédélique, pendant lequel la guitare délire sur fond de percussions saccadées et de vocalises souffreteuses.
Le thème initial est repris en vue du terme et nous mène au bout des six minutes que compte la plage.
Aux Jeux de Paris, Noah Lyles a couru le 100 mètres en 9 s 79, pour rejoindre sa belle, le gars décrit dans ' He'll come running' devrait s'approcher de ce ce chrono, même si la route monte.
Riffs ravageurs, chant survitaminé, claviers glissants et rythmique en béton, un seul hic, faudra se méfier du contrôle anti-dopage!
Pour clôturer l'exercice, ' Sweet release' déboule à fond la caisse et vient exploser à la manière de dizaines de fusées pyrotechniques scintillant dans un ciel déjà étoilé.
Il n'y a plus aucun doute à l'écoute de ce second album, Little Odetta is a big girl now, tu as encore des doutes, va constater sur place, le groupe se produit le 15 novembre lors du festival Blues sur Scène et, comme Komodrag and the Mounodor est à la même affiche, tu en auras pour ton argent!