samedi 7 octobre 2023

Ne Rangez Pas Les Jardins - Session Live de Radio Activ' à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 5 octobre 2023

 Ne Rangez Pas Les Jardins - Session Live de Radio Activ' à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 5 octobre 2023

 

michel

 

Bonjour Minuit: première session live de Radio Activ' de la nouvelle saison!

Arrivé sur place, tu distingues un message sur la porte d'accès à la salle: Skøpitone Siskø doit annuler la prestation prévue, un membre de la formation est porté pâle .

C'est partie remise, on reviendra, assure le groupe!

Heureusement, chez Radio Activ' , ils ont des ressources, un remplaçant est déniché promptement:  « Ne rangez pas les jardins »!

Derrière ce nom, aussi  déconcertant  que végétal, se cache le collectif regroupé autour de la chanteuse folk, Léa Digois, de Loc-Envel , où tu peux admirer  l'église de Saint-Envel, qui fait la fierté des 78 âmes peuplant le village le moins habité des Côtes- d'Armor.

Il s'agit du premier concert sous la nouvelle dénomination, mais pas celui du trio, que Pascal ( Nopo) a croisé dans la même salle en décembre 2022.

A l'époque, les trois musiciens sévissaient sous l'étiquette Léa Digois. 

A la lead guitar et aux claviers, Louis Hamon (Rosaire, Subtrack) , à la batterie et quelques vocalises,  Swann Yde (The Chapas), Léa chante et manie la basse ou une guitare acoustique.

Genre: folk psychédélique était avancé, c'était réducteur, même si les racines folk sont évidentes!

Après avoir arrosé le potager et laissé traîner râteaux, griffes, bêches, plantoirs  et balai à gazon , la formation démarre la session par le titre ' Du vent dans les os',  qui a interloqué  René de Obaldia.

Léa a saisi un archet de jardin pour caresser sa basse, les copains nous la jouent en mineur , ce titre lent, pastoral  et poétique  frappe les imaginations.

La voix est belle, l'accompagnement sonore aussi mélodieux que le chant du bouvreuil pivoine.

Enchaînement sans pause sur 'Bird', l'oiseau perché sur une branche du verger pépie en français et en anglais, comme le rossignol du brave Hugues.

Soudain, Louis se lâche, sa guitare, cinglante, vire rock à plumes, Swann, ne reste pas de côté, il embraye sur une frappe soutenue, le ton monte, les riffs acerbes se succèdent.

C'est passablement renversant  et intense!

Louis caresse les touches du clavier, après une amorce aérienne, la voix fluide de la Locenvelloise débite son poème en français ( ' Denez' dit la playlist,  sans nous dire si c'est destiné à Denez Prigent, un des rois du kan ha diskan contemporain).

Dès que l'ex-Rosaire reprend la guitare, le ton monte, la batterie métronomique imprime un tempo appuyé, la voix s'élève , du coup on dépasse allègrement les 80km/h de vigueur dans le département, les riffs féroces et le martèlement guerrier s'accentuent jusqu'au terme de cette longue  plage  mouvementée.


Léa ramasse une guitare acoustique et déclare que la suivante a été composée à Nantes ( pas dans les prisons, mais lors d'une soirée festive), 'Dites- moi'  sonne comme du Anne Sylvestre ayant profité d'une journée ensoleillée pour prendre des couleurs.

Accroupi au dessus de ses pédales d'effets, Louis jongle. Après quelques cliquetis furtifs, la guitare joue à l'élastique, puis vient le bridge qui permet la mise en évidence de la voix éthérée de la chanteuse et les accords cristallins de l'acoustique.

Swann, caché, refait surface, Louis s'ébroue, le final sera nerveux.

'Un départ',  en solitaire pour Léa, une chanson tendre, intime et romantique qui précède la pause interview menée par un Marcus inspiré, pendant celle-ci, le public a appris que Léa Digois a participé au Grrrl Camp  de Bonjour Minuit et en garde un excellent souvenir.


Reprise en douceur avec ' Tu sais' , un second titre interprété sans les garçons.

Pour suivre,  elle prédit un morceau à deux facettes,  où violence et délicatesse doivent cohabiter: ' Bizarre' .

Prédiction vérifiée, si les chants de la forêt sont moelleux lors de l'entame, la guitare de Louis et le drumming de Swann se font véhéments, le morceau folk vire noise et c'est là qu'on se souvient que Louis avait cité The Psychotic Monks pendant la pause.

Survient l'accalmie , Léa fredonne un extrait de ' A la claire fontaine', mais le rossignol au coeur gai,  doit faire place à une séquence destroy, suivie par quelques bruitages anodins avant le retour à l'apaisement, définitif, sur des vocalises célestes émises par le batteur bouclé.

Il n'y a  pas à dire, ce trio manie à la perfection l'art du coup de théâtre.

Bonjour Minuit, vous serez témoins d'un baptême du feu, pour l'instant elle se nomme  ' Bretonne', elle  a été composée il y a deux jours. 

Démarrage sur roulement de tambour, guitare en écriture vibrante et basse pour Léa, ... un amour s'est posé dans l'espace de mes mains.... tu rêvasses en te laissant porter comme une  plume entraînée par les caprices d'une brise légère et puis  bang, une décharge explosive, amplitude maximale, finis les rêves,  on est entrés dans l'ère atomique.

Changement de cap pour la suivante, l'atmosphérique ' Ne rangez pas les les jardins', au jeu de guitare tout en finesse rappelant Peter Green, et aux coups de baguettes feutrés à la Mick Fleetwood.

Ce blues poétique et prophétique devrait plaire à Hubert- Félix Thiéfaine, il précède un dernier titre chanté a capella  par la jolie jeune fille.

Il est question de fleurs poussant dans les interstices du béton.( non, il ne s'agit pas des fleurs de macadam qui vendent leur vertu pour quelques billets ).

Voilà. Louis, méditatif, est toujours assis sur le plancher, Marcus consulte sa Rolex: il reste quelques minutes, vous pouvez en refaire une.

Après conciliabule, le trio, dont la complicité est étonnante pour un projet assez récent, nous offre une dernière tirade  lumineuse.


Prochain concert, le 21 octobre au Brewpub Skumenn à Cesson-Sévigné!