EP - Coriace - BEBLY
beblyrecords
michel
BEBLY n'est pas Benjamin Blin, avocat au Barreau de Dieppe, mais bien Benjamin Blin, chanteur et guitariste, qui depuis 20 ans sévit dans l'univers rock, d'abord au sein du groupe Histoire de... et, depuis 2008, sous la dénomination Bebly.
Quoi?
Si sa carte d'identité mentionnait Charles Callier, il aurait pris CHACAL comme pseudo!
Peut-être, mais on s'en fout!
' Coriace' est le septième album ( EP's et LP's confondus) du monsieur.
Si pour le dernier - né, il a tout fait tout seul, ce n'a pas toujours été le cas, pendant un temps, BEBLY fonctionnait en module trio, sur disque et sur scène.
Tracks:
1. Attendre demain
2. Les ravins
3. Coriace
4. Sursaut dans l'immense
5. Malentendu.
Chant & Guitares : Benjamin Blin
Réalisation, Enregistrement, Mixage & Mastering :
Sylvain Carpentier au Studio aTYPICAL - Paris
Artwork & Photo : Davina Muller, un bouquet de fleurs séchées, des capsules de graines de pavot très décoratives.
Premier chapitre, 'Attendre demain', à l' ambiance lugubre, le texte, quasi narré, angoissant et dégoulinant de spleen, est débité d'un timbre éraillé.
Fond sonore dépouillé, à base de guitares glaçantes, Bebly ne voit pas l'avenir en rose, il traîne ses incertitudes et ses désillusions, elles le hantent au creux de ses nuits blanches.
Ni le Xanax, ni l'alcool, ne peuvent l'aider à trouver le sommeil, je lui conseillerais bien la TV, c'est le meilleur remède pour un rendez-vous avec Morphée.
Avec ' Les ravins', tu ne dois pas t'attendre à une vue panoramique depuis un sommet altier, Bebly est au fond du trou à méditer ses déboires et son dépit.
Des choeurs déprimants accompagnent son chant désenchanté, psalmodié d'un timbre écorché.
Une guitare, osseuse, soutient son lament anémique, il y a vraiment de quoi sombrer dans la neurasthénie.
' Coriace' - T'avais le combat des Horaces et des Curiaces et maintenant t'as BEBLY ses doutes, ses errances, ses insuffisances, seul face à tous les tocards, coriaces et en chaleur.
Benjamin t'explique tout ça d'une voix austère sur fond de guitares tantôt sirènes, tantôt effilées.
Bien sûr chez les tocards, les laissés- pour -compte , il faut apprendre à déchiffrer l'allégorie, à lire entre les lignes, toute fable débouche sur une morale.
Heureux qui comme Esope a vécu au pays où les borgnes sont rois.
Avec un phrasé proche de celui du regretté Jean-Louis Murat, B B propose 'Sursaut dans l'immense', sur lequel guitare acoustique et saillies électriques se marient astucieusement.
Avec des effets vibrato et reverb en background, le texte, incisif, pénètre dans ton cortex, aussi ramolli que du beurre n'ayant pas stagné dans le frigidaire.
Comme Edith, il ne regrette rien, ni le bien, ni le mal, rien, il veut simplement tout bousculer!
'Malentendu' débute sur d'élégantes vocalises, plaquées sur de simples accords à l'acoustique, puis vient la voix, en parlando, psalmodiant un texte amer et mélancolique.
Tu dis, Charles?
.... Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
et que de l'horizon embrassant tout le cercle, il nous verse un jour noir plus triste que les nuits...
Attends, Charles, je me sers un verre d'absinthe et je suis à toi!
Si t'es fan de William Fitzsimmons, d'Alela Diane, de Phoebe Bridgers, d'Aldous Harding ou de Will Oldham, on recommande, si tu préfères Les 3 Fromages ou Les Fatals Picards, tu passes ton tour!