SYML – Dim EP
Label : Nettwerk
( Michel)
Avant de concevoir le projet SYML, Brian Fennell, originaire de la ville qui a engendré le grunge, Seattle, faisait partie du piano-based combo Barcelona, pas celui qui a évolué dans la sphère indie de 1998 à 2001 en gravant trois albums, non le band formé par Brian Eichelberger, Brian Fennell, Chris Bristol et Rhett Stonelake en 2005, et dont la discographie se chiffre à quatre full albums ( le dernier ' Basic Man' sortait en 2016), quelques singles et EP's.
Le groupe a été rapidement affecté dans la catégorie indie-pop/dance, dans laquelle les têtes de file ont pour nom Coldplay ( une influence majeure ), Death Cab for Cutie, Modest Mouse ou Lifehouse.
Dès 2016, Brian décide de tenter l'aventure solo, il compose pour des pubs, la TV ou le cinéma, et lance SYM. Plusieurs singles ou EP's voient le jour, le titre 'Where's My Love', repris dans 'Teen Wolf', cartonne. Logiquement, un premier album paraît en 2019, simplement baptisé SYML,( à prononcer Si-mmel) , "simple" en gallois, sa famille est originaire du Pays de Galles !
Un disque apprécié aussi bien aux States qu'en Europe, ce qui permet à SYML de tourner un peu partout sur le vieux continent, en France; il remplit La Maroquinerie.
Avril 2021, parution d'un nouvel EP, 'Dim' , à propos duquel l'artiste signale: "This EP is largely about losing those close to us,”.
A la manière d'un tableau de Magritte, la pochette, aux teintes bleu outremer, expose une fenêtre ouverte sur une étendue d'eau paisible, une chaîne montagneuse s'expose en arrière-plan, , un seul nuage, inoffensif, adoucit l'impression d'obscurité et permet de voir de fluets reflets sur la surface aqueuse.
Image symbolique, du coup tu t'es mis à penser à Debussy, et avant d'écouter l'extended-play, en position du lotus, pour aider ton mental à se concentrer, tu as entamé une séance méditative, inopportunément interrompue par les aboiements du griffon des voisins.
Tracklist:
Credits:
Produced by Brian Fennell and Paul Meany Brian Fennell: vocal, piano, synths, programming, electric guitar, percussion - Paul Meany: Drums, synths, percussion, piano - Taylor Johnson: Electric guitar, acoustic guitar - Charlotte Lawrence: background vocals - James McAlister: drums, percussion, programming - Bailey Baum: sampled vocal - Brian Eichelberger: violin, viola
"Stay Close" a été composé en pensant au père du chanteur qui, depuis de longues années, se bat contre un cancer. Affliction, douleur, impression d'impuissance face à un destin inéluctable, amour filial, vulnérabilité et pudeur, tous ces sentiments se retrouvent dans la retenue du chant et dans l'accompagnement éthéré et sobre habillant cette plage subtile et introspective.
On te la déconseille toutefois si un excès de sentimentalité t'indispose.
"Black Teeth" se meut dans les mêmes climats mélancoliques, la chanson traite d'une rupture récente, sans cris, ni sanglots déchirants, il semble accepter la séparation et répète... You were an honest mistake, I feel no pain, I feel no shame... , posée sur une couche de synthés laiteux, la mélodie part graduellement crescendo, sans s'énerver toutefois, une guitare ( Taylor Johnson) discrète se colle sur les nappes électroniques, les percussions se font plus évidentes, soudain une dissidence inattendue, le temps de quelques secondes avant de reprendre un flux paisible.
Le titre semble avoir des vertus thérapeutiques, un auditeur affirme:
...I miss my ex but SYML made me feel better...
Super, plus besoin d'un love coach pour guérir une peine de coeur.
"True", sorti en single avant la parution de l'EP, doit énormément au dialogue entre la voix caressante de SYML et le timbre énigmatique de la Dallas native, Bailey Baum, dont le debut EP ( Over It) est prévu pour fin juillet.
La mélodie, lancinante, et bourrée d'effets de voix, repose une nouvelle fois sur un tapis de synthés sur lequel se couche un piano timide et quelques percussions métronomiques.
Spéculant sur le thème du divorce, synonyme pour beaucoup de honte et d'échec, SYML a construit un dreamy r'n'b track chatoyant et atmosphérique à rapprocher de l'univers de Margaux Sauvé au sein de Ghostly Kisses.
Place au jeu de mot ' Yes and know', du jazztronica à la texture fragile qui devrait apaiser les esprits traumatisées.
La musique, un baume pour l'âme, on sait l'expression est galvaudée, c'est pourtant ce qu'on a ressenti à l'écoute de 'Yes and Know'.
SYML conclut son exposé par ' Dim' , le titletrack de l'EP, pour lequel il a fait appel à son ancien collègue de Barcelona, Brian Eichelberger qui orne la plage, brumeuse, de cordes vibrantes.
The world got a little more dim tonight... mais pas de panique, aie confiance, I will protect your light, on va s'en sortir....
Un message presque biblique, sous forme de lament, avant de refermer le bréviaire.
"DIM", du travail soigné, exécuté par un artiste sincère, à la recherche de l'excellence.
A écouter l'esprit reposé et ouvert!