Fingers and Cream - EP'S Out in a Blue Sky ( 2013) - Forsaken Dream ( 2015) et John Lingers ( 2017)
par NoPo
FINGERS AND CREAM m'évoque tout à la fois la réaction à un mets délicieux et la version léchée du bout des doigts, finger picking, de IOLO 'Sillybird' Gurrey.
Le guitariste débute en 2010 par quelques morceaux folk discrets.
Il côtoie la grande famille des rockers trégorois (qui commence à Guingamp et s'étend à une partie du Finistère) et Yann OLLIVIER (Craftmen Club, THM) l'incite à se lancer : au café des sports à Plouha, ce sera très bien pour commencer, mon gars!
Elouan JEGAT à la guitare et Vincent Roudaut ou Benoit Picard à la basse, Camille Courtes à la batterie (tous musiciens de Thomas Howard Memorial) ainsi que Nina Reche aux claviers l'entourent, impeccablement, au fil du sillon (qu'on pourrait situer au Talbert).
Deux coups d'EP pas dans l'eau (même au sillon) : 2013 'Out in a blue sky', 2015 'Forsaken dream' (à cette époque, l’œil de Paco shoote les musiciens avec ses couleurs rehaussées et dynamiques).
Neil ne flotte pas si loin, tout comme Bob (avant qu'il ne jette l'éponge!) et Nick Drake. On peut aussi entendre Damien Rice en plus rose, moins morose, ou un peu de Ben Harper ... plus pâle...
IOLO possède une voix douce et suave, qui berce telle la brise sur les feuilles des arbres et mes cheveux au fond des bois ou sur l'herbe des champs.
Le chant des champs plutôt que celui de la ville.
Si on souhaite lui parler d'urbain, allons-y juste du bout des lèvres. Il répond par le clip de 'Forsaken dream' enregistré dans un vieux grenier du Vieux-Marché (exponentiel ça!) où la poussière se soulève sur les peaux de la batterie, et ça fume!
Asthmatiques s'abstenir, sauf que cette composition est tout sauf asthmatique! Aérienne, aérée, elle nous transporte littéralement, dans un état de grâce insoupçonné, en rêve, vers la Californie.
Les 5 instruments et les harmonies vocales se fondent dans une saveur paradisiaque. On préfère chanter sous la douche "Forsaken dream... feel the wind (dans les cheveux, je vous ai dit...) Blowin' it" plutôt que 'Capitaine abandonné' ohé ohé!
Le solo de guitare avant la fin du morceau explose en bouche et débouche les oreilles (sous la douche c'est pratique!). Ce titre aurait du finir en tube contre les maux de tête!
Le dernier mini 5 titres, 'John Lingers', sort en 2017.
'John Lingers', '... all alone...' 4 coups sur le bois de la guitare et on part en balade de young loner. Les cordes grattent, tremblent, résonnent, glissent, respirent et vivent, tout simplement. Acoustique et électrique se mélangent dans des effets célestes sans artifices.
La version live, moins sobre, fait vibrer l'espace au fond de nos tympans.
'Sarah' possède une touche irlandaise, avec cette odeur de feu au fond de l'âtre et le crépitement dans un foyer cosy où la douce pose délicatement sa tête sur l'épaule du guitariste suspendu à ses arpèges.
'The Dawn's Parade' fait écho aux sentiments transportés et prend son temps. La chanson d'amour murmure une demande câline 'Hold me tight'. La voix, frêle et si sincère de Iolo, déclame 'I want to tell you how much I love you', et mélancolise sans aucune mièvrerie!
'Back in Anger' sentence sur un piano triste mais on ne croit pas un seul instant à cette colère à peine prononcée, si incompatible avec la personnalité de Iolo.
'I've been waiting on you back in anger' ressemble plus à une désillusion. La colère reste coincée au fond de la gorge, les sanglots de violon l'attestent.
Tout à l'inverse, 'Breath of time' s'envole, par ce qui ressemble à une mandoline joyeuse, dans une valse légère aux intonations celtiques. On croirait entendre les oiseaux à l'aurore, un si beau réveil matin!
L'autre facette, plus énervée, de Iolo secoue l'étendard du blues brûlot des "Chapa's" où il cède la voix à Swann Yde, batteur de son état. IOLO, un gars équilibré, marche sur 2 pattes : une blues, une folk!
Du nouveau pour les 2 combos prochainement et tout ce qu'on souhaite c'est que tracent ces 2 parallèles en toute latitude.