Album - Pine Needle Fire by Randall Bramblett
Le vétéran singer- songwriter de Georgia, Randall Bramblett, est probablement plus célèbre comme session musician ou touring musician que comme artiste solo.
Nombreuses et édifiantes sont ses collaborations, Gregg Allman, les Allman Brothers, Atlanta Rhythm Section, Sea Level, Elvin Bishop, John Hammond jr., Roger Glover, Gov't Mule, Chuck Leavell, Robbie Robertson, Steve Winwood...ne sont que quelques noms ayant fait appel à ses talents.
Le keyboard player et saxophoniste a gravé une douzaine d'albums, Pine Needle Fire, le dernier, vient de sortir sur le label, New West.
Douze plages, aux accents sudistes, bourrées de swamp funk, de blues , de soul blanc, de r'n'b et d'americana.
Tracks:
1. Some Poor Soul
2. Rocket To Nowhere
3. Lazy (And I Know It)
4. Pine Needle Fire
5. Even The Sunlight
6. I ve Got Faith In You
7. Another Shining Morning
8. Manningtown
9. Built To Last
10. Don t Get Me Started
11. Never Be Another Day
12. My Lucky Day
Produced by Gerry Hansen and Randall Bramblett
Recorded by Jason Kingsland and Gerry Hansen at Martin Farms Studio in Roswell, GA
Additional recording at Creekside Station in Lawrenceville, GA, Last House Studios in Athens, GA and RB’s home
Mixed by Gerry Hansen and Jason Kingsland at Creekside Station in Lawrenceville, GA
Mastered by Colin Leonard at SING Mastering, Atlanta, GA
credits-
Randall Bramblett: vocals, keys, acoustic guitar and tenor sax
Nick Johnson: electric guitar
Seth Hendershot: drums and backing vocals
Michael C. Steele: bass and backing vocals
Gerry Hansen: percussion and weirdness
Davis Causey: additional guitar and atmospherics on Built To Last, My Lucky Day, Another Shining Morning and Even The Sunlight
Tommy Talton: slide guitar on Duane Allman’s Gibson SG on Faith In You
Kishi Bashi: strings on Pine Needle Fire
Betsy Franck: backing vocals and mighty spirit
Tom Ryan: bari sax
Kevin Hyde: trombone
Dès la première plage, "Some Poor Soul" ( oui, Family a également enregistré une chanson portant ce titre), la voix chaude, nonchalante, probablement gorgée d'alcool frelaté, frappe les esprits, la description du poor man, obligé de sortir du lit à 4 AM pour aller bosser et revenir le soir éreinté, sur fond funk évoquant Eric Clapton, époque Delaney and Bonnie, touche au génie.
'Rocket to nowhere' dépeint ses années d'addiction à la boisson, il se pose des questions en contemplant la lune au sortir d'un bar... who’s gonna take you in their arms tonight .... en sourdine une wah-wah purulente et des cuivres visqueux accompagnent sa marche vers le domicile.
Si ce brave Joe Cocker avait encore été de ce monde il aurait pu reprendre ce titre qui lui irait comme un gant.
Tu quittes la fusée, pour te laisser bercer par le groove moite de ' Lazy ( And I Know It)'', l'orgue et les cuivres spongieux donnent un petit air Boz Scaggs à ce titre faisant l'éloge de la paresse.
Assieds-toi près du feu ouvert, sers -toi à boire et savoure la poésie brumeuse de la ballade 'Pine Needle Fire'. Un big up pour Kishi Bashi ayant arrangé les cordes sur ce superbe morceau, suivi par 'Even the sunlight' et ses visions mornes ... who’s gonna feel the love you’re giving, who’s gonna make this life worth living now, now-now you’re gone.... beau travail, atmosphérique de Davis Causey et Nick Johnson, les guitaristes enjolivant cette seconde ballade.
La slide guitar qui ornemente 'I've got faith in you' a appartenu à Duane Allman, c'est Tommy Talton ( Cowboy, Allman Brothers Band, Corky Laing, Johnny Rivers...) qui s'octroie un solo éclatant.
Randall fait preuve de lucidité et de pessimiste dans la diatribe 'Another Shining Morning' , si Timbuk 3 disait ... The Future's So Bright I Gotta Wear Shades... le gars de Jesup est nettement moins euphorique et manie le sarcasme à profusion.
Retour au funk sur ' Manningtown' qui repose sur les sonorités syncopées et véloces du clavinet joutant avec la batterie explosive de Seth Hendershot.
Nous, pauvres mortels, we are not 'Built to last', une plage aux résonances Southern rock qui fait écho à tous ces gens illustres que Randall Bramblett a côtoyé.
Ils sont légions les artistes à avoir baptisé un de leurs morceaux ‘Don’t Get Me Started’, Phil Collins, Sia, Rodney Crowell... Randall Bramblett s'ajoute à la liste avec cette plage groovy en diable et décorée de backing vocals souverains.
"Never Be Another Day," s'adresse à sa petite fille, il fait sienne la devise d'Audrey Hepburn : ... Pick the day. Enjoy it - to the hilt. The day as it comes. People as they come... The past, I think, has helped me appreciate the present - and I don't want to spoil any of it by fretting about the future....
Décidément, il tient à terminer sur une note optimiste, 'My lucky day' ou l'histoire d'un gars qui a traversé l'enfer, s'en est sorti et a fini par accepter sa vie ...everything I’m finding now
I don’t know how but it’s all that I need. All the shadows in my mind I hope they’ll find somewhere to rest in peace... chante-t- il de son timbre écorché et chaleureux.
A 72 ans, l'homme est loin d'avoir tiré ses dernières cartouches, avec ' Pine Needle Fire' il nous livre un album généreux et abouti, à la richesse musicale exemplaire.
Si Clint Eastwood réalise encore des long-métrages de haut niveau à 90 balais, on est certain que Randall Bramblett n'a pas encore dit son dernier mot et doit être capable d'enregistrer de futurs albums ayant la même qualité que 'Pine Needle Fire'.