Flashback.
Considérations en période de confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS
David Bowie - Lady Grinning Soul extrait de Aladdin Sane 1973
David Jones avait un nom commun, Bowie reste sans commune mesure,
unique, un colosse androgyne génie auteur de 'The Jean Genie' et tant
d'autres titres classe voir classieux ou inclassables!
Explorateur, innovateur, héros (yes we can... be) à 9 vies, il s'essaie à tout, le plus souvent, avec réussite.
La 1ère fois que j'entends un avis sur l'artiste, un camarade de classe
déclame d'un ton péremptoire "De toutes façons, y a que Bowie et les
Stones!".
Pour ma part, j'approfondissais alors le répertoire des
Beatles depuis un peu plus d'un an, et ma culture, en microsillons, ne
faisait pousser qu'un peu de Stones en parallèle. Pink Floyd (et ma vie
en rose) venait de m'interpeler et mon oreille de se colorer au pourpre
profond.
Quand Ziggy se met à jouer de la guitare... ça ne ressemble pas aux couleurs que je connais.
'Five years' 'Ziggy' 'Rock'n'Roll Suicide' tournent sur ma platine qui chan
chan chan change 'Changes' de teinte comme les cheveux de l'artiste. Je
perçois dans 'The man who sold the world', 'Life on Mars' 'Starman' son
regard d'extraterrestre, et bientôt, il ose présenter un corps de
martien...
'Aladdin Sane' porte fièrement son titre fou et défend sa
couverture indémodable! Sur fond blanc, elle nous montre le buste de
Bowie, maquillé, les cheveux roux, lèvres et paupières peintes en rouge,
visage strié d'un éclair bleu et rouge. De façon énigmatique, une
goutte d'eau glisse sur sa clavicule.
Cet album ne contient que de
très bonnes compos et montre une évolution pleine d'énergie plutôt rock
tout en conservant cet esprit glam (et musclé) grâce, en particulier,
aux Spiders from Mars (eux aussi).
Pourtant, je préfère parler de 'Lady grinning soul', élégante balade légèrement jazzy, qui sort de ce cadre.
Le morceau égrène une cascade de notes au piano (jouées par Mike
Garson), qui tombent comme des larmes lourdes d'émotions. Puis la voix
de crooner de Bowie surfe sur les vagues blanches et noires. Basse,
batterie accompagnent ce flux, simplement, pour mettre en valeur la
douceur de la mélodie si romantique.
Un saxophone à couleur chaude
enrichit l'orchestration. Pleine de finesses, la guitare sèche de Mick Ronson flirte avec les gouttes de piano qui écument. La voix de Bowie
prend la vague, escalade et bouleverse.
Comme la mer sur l'estran
vient lécher le sable par progressions irrégulières, la musique dessine
des volutes aux formes évanescentes.
L'âme souriante, elle, a fini par s'évanouir en poussières d'étoiles, à jamais, accrochées au firmament.