jeudi 30 avril 2020

Stina Stjern - The Devil EP

Stina Stjern - The Devil EP

Stina Moltu, artiste, et accessoirement grande voyageuse, norvégienne, née en 1980, affiche une carte de visite appréciable: elle débute avec le band Quintrophenia ( experimental rock), tout en s'affichant avec les punkettes/ riot girls  de Supervixen.
Estimant  avoir  fait le tour de l'expérience groupe, elle décide d'entamer une carrière solo sous l'étiquette  Stina Stjern ( le nom de jeune fille de sa grand-mère) , un détour au Danemark la voit enregistrer un premier ( self-titled) EP, puis, c'est à Brooklyn qu'elle dépose ses valises, à l'ombre du fameux bridge, elle compose les titres de l'album 'Days like Waves'.
D'autres enregistrements vont suivre (des singles, ' New Explores', 'Nuussuaq', puis l'album  'Kap Herschell', après un passage au Groenland) et enfin, depuis une dizaine de jours, elle propose un nouvel EP,  'The Devil'.
Quatre titres co-écrits avec  Kyrre Laastad.

Tracks:


1. Me and The Moth
03:40

2. The Curator Of Truth
03:49

3. The Humiliating Act Of Being Human
03:15

4. Endless Crescendo ( into nothing)
07:11 

Un papillon de nuit, c'est frêle et délicat, en configuration dreampop,  'Me and the Moth' ouvre l'extended play.
La voix immatérielle de Stina dérive furtivement sur des nappes éthérées.
On n'est pas loin des ambiances, feutrées et sophistiquées, élaborées par   Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin au sein de Air.
Elégance est le maître mot, il suffit de se laisser emporter et de flotter dans l'éther non corrompu par un quelconque virus.
' The Curator Of Truth' dégage une aura de mystère qui paralyse.  
Sur fond trip hop baroque, Stina débite son texte à la manière d'une Nico nordique avant que le morceau ne bifurque vers une piste moins déroutante avec l'apparition fugitive d'une guitare acoustique sereine.
Echappée éphémère, on revient aux samples troubles et aux ambiances cireuses.
Une plage notable, à laquelle succède  'The Humiliating Act Of Being Human' qui correspond plus au schéma pop traditionnel: jolie mélodie, arrangements soignés, voix séduisante, mélancolie sous-jacente, on baigne dans un univers à la Camera Obscura, Beach House, Pale Saints ou M83.
Le gros morceau de l' EP ( plus de 7') a été baptisé ‘Endless Crescendo Into Nothing’.
Et de crescendo il est effectivement question, démarrage lent en spoken word et bruitages cosmiques. Paupières closes, ce sont des images de  "2001: a Space Odyssey" de Stanley Kubrick qui défilent sur ton écran cérébral.
Le chant aérien  de la sirène te renvoie vers Emilie Simon ou vers les chantres du mouvement heavenly voices, Cocteau Twins.
Léger comme une bulle de savon,  ton corps, devenu fluide, voltige en apesanteur  

Disque à écouter dans la pénombre en laissant son esprit vagabonder sans entraves.