Acoustic Ladyland : "Crazy Little Thing" par NoPo
Groupe composé de : Mélina Etna au chant, Charlotte Le Calvez à la guitare et seconde voix, Eva Montfort contrebasse et chœurs
Les 3 ladies ont déjà bien roulé leur bosse … qu’elles ont musicale, non pas qu’elles soient concernées par l’âge du pivot avarié mais plutôt par la variété de leurs expériences respectives et respectables (pas l’âge !).
Mélina s’est embarquée dans l’équipage briochin de la Zmala au reggae marin et festif.
Charlotte et Eva se sont fait connaître dans les cultissimes Raggalendo, aux coiffes bretonnes ragolottes.
Charlotte varie ensuite les plaisirs dans le jazzy funk africain de Cheeky Nuts, la musique nigériane de Mata Hari, l’afrocolombien Cosecha del Bario Loco et le bluegrass de Talkie Walkie (avec Dorothée Pinsard passée aussi par Raggalendo et actuellement bassiste chez le Katastroph Sylvain François et avec l’incontournable Aude Le Moigne d’abord et encore via Raggalendo et son frère Colin Le Moigne, cogneur en chef, à la baguette qui tombe, chez Sylvain François).
Enfin Eva, tout aussi éclectique, joue du rock chez les brillants Santa Claws, du funk sautillant chez Djou Fonk (avec son frère dans ces 2 combos), du pop rock sophistiqué avec Frank Darcel et Stephane Kerihuel dans Republik, de la pop rock bretonne et raffinée dans Ukan (qui nous revient enfin prochainement) et du jazz d’évasion avec Philippe Brunel … et j’en ai certainement oublié (ah oui, j’ai oublié le musicalement cosmopolite Hop Hop Hop Crew !).
Dans le projet présent, on entre dans l’antithèse hendrixienne, pas d’électricité ni de soli techniques et exubérants, la lande des ladies reste résolument acoustique voire bio…
Juste un p’tit truc un peu fou : des croisements sans ogm de tubes bien mûrs, parfois lointain dans notre culture collective, interprétés avec fraîcheur, personnalité et voix harmonieuses.
Départ canon, le riff de ‘Beat it’ tube en 82 (par qui vous savez) s’entonne à la contrebasse, fallait oser ! Et ça groove plutôt sec!
‘Ain’t no sunshine’ du récemment regretté Bill Withers, date de 71, et flotte dans un air entêtant. L’archet d’Eva semble caresser les rayons du soleil … I know I know …
‘Crazy’ de Gnarls Barkley, est plus qu’une little thing, rare incursion dans le répertoire contemporain en 2006, le morceau nous rend fou sur le dancefloor.
‘Venus’ des bataves de Shocking Blue, carton en 69 (19 pas 18 hein ? même si les interprètes d’origine ont atteint l’âge pivot eux), demeure encore solide aujourd’hui en version pourtant légère, moins syncopée, plus coulissante (un astre lumineux dans nos cieux si clairs ces jours-ci, merci pour la virée Corona).
Cindy L. nous a fait sautillés en 83, avec ‘Girls just want to have fun’, le bien nommé justement, on le sent, ces free girls, they wanna have fun !
Survient un monument de 69, ‘Come together’ des fab four, en version beatnik et fleurs dans les cheveux… forcément ça rassemble dans ces moments hermythiques.
En 66, ‘You can’t hurry love’ chantent les Supremes et Phil Collins en remet une couche en 82. Ici les voix s’enchevêtrent comme des lianes : ouh ouh … si ça presse pas l’amour, ça l’attise…
Puis c’est le fourmillant ‘Fresh’ du 84’ (pas le Vaucluse même si c’est très chaud) Kool and the Gang qui garde cette saveur sucrée et trop rafraichissante d’un apéritif après une bonne suée.
‘I want you back’ c’est Michael qui est back in black bien qu’on en comptait five de Jackson en 69. La soul leur va bien à nos Ladies in black.
Michael (encore un) Sembello est ‘Maniac’ en 83. Ici le morceau commence sur une montée douce et débouche sur une mélodie maniaco-imparable qui fonctionnerait a capella, a acoustica, a electrica, a silencia (heu, quoique…).
‘Crazy little thing called love’ swingué par Queen en 79, repris par nos Queens trégoroises, ça tient bien la route avec un passage a capella fingersnaps, c’est doux comme un baiser d’amour.
Terminer par ‘God only knows’, morceau sublime des Beach Boys en 66, c’est canon comme les voix de nos Britanny Beach girls ! Loin d’être éphémère, l’effet paradisiaque persiste, sous couvert d’une évidente simplicité tellement difficile à atteindre…
Quel riche répertoire ! 66 et 69, chiffres symboliques, sont les années plus représentées (et pourtant il parait que ‘la valeur n’attend point le nombre des années’).
Ici les voix sont l’écrin de ces diamants (dans le ciel évidemment), belles, fusionnelles, entrelacées, équilibrées, et juste envoûtantes.
En tous cas, bonne idée de ne pas reprendre ‘Où sont les femmes ?’ car elles sont là !
Merci mesdames et mesdames !
Vivement en vla du live en vla et pas du confiné ! Faudra quand même bien la fêter cette sortie d’album !
lien pour écouter https://www.rddprod.com/acoustic-ladyland?wix-music-comp-id=comp-k7m9o9dk&wix-music-track-id=5254811282833408