Les chœurs de la Villa Carmélie - Conservatoire de Saint-Brieuc
célèbrent Benjamin Britten à la Chapelle de la Maison Saint-Yves à
Saint-Brieuc, le 14 décembre 2018
En Bretagne, les traditions ne se perdent pas, l'impact de la révolution numérique y est moindre, ainsi en cette période de l'année où les Celtes célébraient Yule, bien avant que le christianisme ne s'en inspire pour fêter le solstice d'hiver, tous les villages soignent leurs illuminations de fin d'année, les marchés de Noël prolifèrent, tout comme les diverses animations pour petits et grands, on ne compte plus les concerts de Noël dans les édifices religieux ou salles de fête.
En ce vendredi, où les températures les plus élevées atteignent à peine 2° , la Villa Carmélie propose un récital de chant choral dans la somptueuse Chapelle de la Maison Saint-Yves, nichée dans le quartier Cesson à Saint-Brieuc.
Les classes de chant choral, sous la direction de Stéphanie Egret ( par ailleurs chef de choeur au Conservatoire Gautier-d'Epinal), proposent un répertoire centré sur les oeuvres vocales de Benjamin Britten.
Après l'installation du nombreux public dans les stalles du lieu de culte (dépourvu d'installation thermique, les fidèles ont conservé cache-nez, mitaines et passe-montagne, à défaut de sortir la fiole d'eau-de-vie) , le maître de choeur introduit le spectacle: désolé, il n'y a pas de programme prévu pour les spectateurs, nous comptons vous interpréter des compositions pour solistes ou choeur du maître absolu de l'art vocal, Benjamin Britten, des élèves de la section art dramatique liront quelques poèmes de William Shakespeare, d'autres interludes seront présentés par des instrumentistes du conservatoire.
Une chorale de dix-huit enfants, soutenue par un pianiste et par un choeur adulte, ayant pris place dans les travées, entame un premier extrait de ' A Ceremony of Carols' ( ? Hodie Christus natus est?) pour lequel le compositeur britannique s'est inspiré d'un chant grégorien, les voix angéliques de la chorale juvénile se mariant à la perfection avec le timbre assuré des matures.
Le groupe enchaîne sur 'La Noël passée' , un chant traditionnel que Britten a été déterrer en France profonde.
Après une berceuse fragile, le public assiste à un premier intermezzo instrumental au piano, suivi par un titre acrobatique au final steeple-chase.
Le 'Cuckoo' ( sur un texte de Jane Taylor, à qui l'on doit 'Twinkle, Twinkle, Little Star)', extrait des 'Friday Afternoons', émerveille par la maîtrise dont font preuve les gosses.
Le casse-gueule ' I Mun Be Married on Sunday', à l' audace vocale étonnante, est suivi par deux derniers passages des 'Friday Afternoons' , ' A New Year Carol' et ' Old Abram Brown' aux harmonies téméraires.
Pause pour les chanteurs, place à la lecture en version française du Sonnet huit de Shakespeare, suivi par un second intermède instrumental.
Les enfants ont cédé la place à l'ensemble adulte pour une pièce, chantée en Middle English, issue de ' A Ceremony of Carols' .
Une récitante s'attaque au Sonnet 5 du poète de Stratford-upon-Avon avant de revoir adultes et enfants entonner "Recession" ("Hodie Christus natus est") suivi par d'autres cantiques dont le délicat ' There is no rose' .
'That yongë child' évoque le chant du rossignol.
Le sonnet 12 de William précède le vif 'This little babe', tandis que le Sonnet 30 du père d'Hamlet est lu par les trois récitants et quelques chanteurs, une dernière pièce liturgique termine ce récital subtil, que le public, debout, applaudit à tout rompre.
'This little babe' est repris en rappel.
Avant de quitter la Maison Saint-Yves, une visite à l'attrayante exposition 'Les crèches du monde' s'impose.
Elle est visible jusqu'au 13 janvier.
PS- la liste des titres est à prendre avec des pincettes, le profane décline toute responsabilité!