lundi 26 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018


Pour terminer un week-end dense, ayant débuté par  la pièce  "Les blanchisseuses du quai Javel" à La Sirène de Paimpol, avant de se taper le  salon du livre Breizh Littéraplume au Manoir de La Noé Verte à Lanloup, avec Madame et CriCri, tu mets le cap sur la Salle des Fêtes de Pléhédel qui accueille, sous les auspices des amis de la bibliothèque, la chanteuse locale Hélène Thauvin.
Celle qui a failli rendre Aphrodite jalouse ne fait plus partie d' Acoustic Ladyland,  elle a  entamé un périple en solitaire et en français.
Secondée par l'inimitable Laurence Meillarec, Léa pour les initiés, qui à chaque 22 du mois se tapent une autre salle des fêtes, celle de Trémeven, pour assister aux fameuses veillées où les moins pusillanimes montent sur les planches pour chanter, narrer une histoire, réciter un poème, jouer un sketch, montrer un talent naissant d'instrumentiste ou de danseur, pas forcément burlesque, ni Chippendale, Léa accompagne tout ce beau monde au piano.
Les plus anciens l'ont vue aux côtés de  Glenmor ou reprendre le répertoire de la Môme Edith.
Le troisième luron en jupon se nomme Manuelle Campos, auteur, musicienne, chanteuse, que Mademoiselle Thauvin a contacté pour lui écrire des textes sur mesure, convenant insolemment à sa voix rayonnante.

Léa prend place derrière un piano poussiéreux, ouvre le set façon music-hall, sans boa et chinchillas, avant de voir apparaître Hélène, dont la chevelure de jais est ornée d' un resplendissant camélia, on est à peu près certain qu'il ne s'agissait pas d'un géranium, qui attaque 'Station thermale blues', la plage ayant qualifié son tour de chant.
Le timbre est lumineux, le jeu de Léa judicieux, déjà les aborigènes et immigrés ont compris qu'ils n'ont pas devant eux un duo de comiques troupiers.
Inévitablement ton cortex t'envoie des signaux tentant d'établir des parallèles et te propose Isabelle Mayereau ( qu'est-elle devenue?) ou Jeanne-Marie Sens, et comme il y a le terme ' blues' dans l'intitulé de ce premier extrait, il ose Patricia Kaas.
'Atlantide' mythe ou légende?
Ce beau texte, poétique, truffé de pierres fines, brille de mille feux, il est suivi par 'Citadelle', non moins métaphorique.
L'intimiste ' Je me ferai' a été écrit par une fille de Manuelle Campos , il est suivi par un morceau leste, proche du ragtime,  baptisé 'L'escalier du soir'.
Pour apaiser ses petits doigts,  endoloris par cette cavalcade, Léa amorce 'Patience', un nocturne évoquant certaines chansons de Serge Lama.
Non, Hélène, 'Migrant-e' ne s'appelle plus ainsi, je l'ai renommé 'Yareck'.
Why?
Léa est la seule à pouvoir clarifier ta question, tu veux son numéro de portable?
Le duo enchaîne sur un second titre composé par Sylvie Campos, 'Si tu pars'.
Tu le refiles à Zaz et le morceau fait un carton interplanétaire!
Interlude, la pianiste va vous lire un texte, il sera suivi d'une berceuse.
' La dame blanche' est moins scabreux que  'Banana Split' et ' C'est l'hiver' sent les bûches qui crépitent.
Laurence se redresse, courroucée, c'est toi, gamin, qui fais rouler cette pièce de monnaie sur le plancher, ça m'agace furieusement, fais gaffe à la fessée, morpion!
Revenue derrière les blanches et les noires, elle nous invite dans le Berliet.
Le 'Camion'  file sur la départementale, le chauffeur ne distingue plus la route, il rêve et pense à elle.
La force suggestive des textes de Mrs Campos est incontestable, les talents combinés de la pianiste et de l'interprète émerveillent, tout Pléhédel succombe.
Après 'Les colliers bleus' , l'équipage nous propose une virée sur la Méditerranée, ' Punky Blues'.
Dis, Manuelle, t'as vu des punks à Toulon? ..... oui, une punkette triste au travers du hublot d'un  voilier pourri, elle avait l'air morose.
On retrouve la mélancolie sucrée de certains Laurent Voulzy dans cette mélodie harmonieuse et lisse comme les flots baignant La Ciotat, le soir, en été.
' Maggy' c'est pas une junkette, c'est une nana qui régnait sur les hommes comme Néron régnait sur Rome.
Et elle nichait où, Maggie?
Dans un bouge à Paris, à l'époque d'Arsène Lupin.
Musicalement, t'es plus proche du soundtrack des Aristochats que de 'Maggie May'.
Un blues, les gens?
' Sur le bord de la Manche', du blues façon Tom Waits ou Michel Jonasz pour rester de ce côté des mers.
Retour sur le bitume  avec 'Dernier virage' et toujours des rêveries nocturnes avant de grimper sur la péniche pour 'Derrière l'écluse' qui, Dieu seul  sait pourquoi, t'envoie des images de Christian Barbier, l'Homme de Picardie,  sur l'écran cérébral.
 Cette valse évoque, également, l'univers de Pierre Bachelet
Le voyage se termine dans les airs,  ' Les Oiseaux'  ne t'envoient aucune scène du film d'Alfred, mais se jouent en fa dièse.
Faut que je retrouve le riff, annonce Léa, en pensant à Taounate.
Brève hésitation avant l'envol!

Présentation des artistes et de de l'auteur des compositions avant le bis inéluctable, une version alternative de 'Station thermale blues' voyant Manuelle Campos rejoindre sa copine Léa pour les choeurs.

Non, ce n''est pas du Vittel qu'on a bu après le concert!