mercredi 24 octobre 2018

Album: The Klets - Old Fashioned

Album:  The Klets - Old Fashioned

Le mot clette, et sa variante klette, n'est pas valide au scrabble, pigé peï, et si Clette est ton patronyme ne prénomme pas, pour faire le malin, ta progéniture femelle Chi, vaut mieux proscrire Lara également.
On te dit ça, on te dit rien, paraît que cette locution est aussi insupportable que "les gens" ou pire encore  que "que du bonheur" que la majorité de tes contacts facebook utilise à tort et à travers  pour fleurir des statuts oiseux.
 Venons en au fait, faut vraiment pas te faire un dessin pour que tu comprennes que The Klets n'a aucun lien avec Marseille, ni avec Negele Boran, les jeunes gens composants ce groupe rock sont bel et bien bruxellois.
C'est en 2014 que Phil Muller: Vocals, Guitar, Keys/ Chom Forest: Guitar, Vocals/ Alex Strongwood: Bass, Vocals et Thomy Training: Drums, Vocals décident d'unir leurs forces pour modeler du rock'n'roll, à l'instar d'autres Brusseleirs dont l'identité affiche leurs origines, les Vismets.
Oui, Simone?
Alex Strongwood ça ne sonne pas chicons au gratin, tu as peut-être raison, on s'enquiert auprès de Hercule Poraa qui va enquêter.
Il revient avec des fiches: Martin GN, Thomas Genin, Philippe Mullier et Alex Detournay.
Ces jeunes gens, propres sur eux, ont remporté le  Concours Emergenza 2018, ont signé chez Moonzoo et leur premier album 'Old Fashioned' est dans les bacs depuis une dizaine de jours.

 Tracks:
1 All These Little Things
2 Devil's Son
3 Without You
4 All Is Gone
5 Little Suzie
6 Out of My Mind
7 Harvey
8 I Guess She Knows
9 My Red Hot Chili Queen
10 On My Way

Euh, non ' All these little things' n'est pas une reprise de One Direction, si l'amorce est du genre paisible, très vite le morceau s'emballe pour se transformer en rock opiniâtre, lorgnant aussi bien vers la dernière vague de la Britpop que vers le garage style, The Vines.
L'intro de 'Devil's son', sorti en single, évoque ' Indian Nation' de Paul Revere and  The Raiders, on était en 1971, les Klets n'avaient pas encore été conçus, le diable n'avait pas engendré de rejeton.
Sinon, ce morceau remuant accroche sérieusement, ton crâne risque de faire des mouvements de va-et-vient et un de tes talons va battre le plancher, tant pis pour le lustre de la voisine du dessous. 
I like the way you turn me on... qu'il dit, on acquiesce.
Ils enchaînent sur ' Without you' .
 Un con te souffle Avicci, t'as réagi , avachi toi-même, tu ne lui as pas proposé Nilsson, le mec est trop nul, de toute façon ce ' Without You', comme la précédente, est du genre secouant.
Thomy frappe tel un bûcheron qui vient d'apprendre que sa conjugale se tape le mari de sa maîtresse, le chant scandé fait mouche, les riffs incisifs s'enroulent, le lustre de Marie-Louise continue à vaciller.
' All is gone',  et ses wooh ooh ooh enjôleurs, dispose de tous les ingrédients requis pour faire un tube, une brève mais efficace envolée de gratte devrait séduire les amateurs de soli.
Qui voilà, la petite Suzanne, ' Little Suzie' est bien éveillée, toute ressemblance avec la Suzie Q du Creedence est purement fortuite, I like the way you scream d'un côté, I like the way you walk, chez les Ricains.
Sinon on peut également penser aux Guess Who, pour te dire que cette gamine peut faire tourner pas mal de têtes.
 Entrée en matière hard pour ' Out of my mind', probablement un des titres les plus insolents de l'album, qui  progresse dans les traces de Last Train, les petits gars de Mulhouse dont la carrière a explosé depuis un an ou deux.
Tout est dans la continuité, la cohérence, 'Harvey' et ' I guess she knows'  proposent encore et  toujours du rock alternatif viril et impulsif.
Il y a des éléments glam  flamboyants dans ce nerveux ' My red hot Chili Queen', comme t'es fan de Suzi Quatro, des New York Dolls ou de T Rex, ce n'est pas pour te déplaire.
Sur le feuillet promo accompagnant la rondelle t'as lu: "le groupe The Klets sent bon la frite, la bière et le rock'n'roll", ' On my way' illustre aussi bien ce propos que 'Mangia spaghetti' exemplifie le rock rital de Romano Nervoso.

En dix plages, The Klets a fait mentir la définition généralement attribuée au belgicisme, il n'est nullement question d'incompétence ou de médiocrité, ces jeunes gens maîtrisent leur sujet,  ce premier  jet  représente une carte de visite qui devrait les amener sur les plus belles scènes nationales.
Si leur concert du 9 novembre est privé, le showcase à la FNAC de Louvain-la-Neuve, le 16 du même mois, est ouvert à tous!





dimanche 21 octobre 2018

La Gâpette dans Au Bistrot la Gâpette à Bleu Pluriel, Trégueux, le 20 octobre 2018.

La Gâpette dans Au Bistrot la Gâpette à Bleu Pluriel, Trégueux, le 20 octobre 2018.


Ce samedi se déroule 'Au Bistrot la Gâpette', un premier spectacle, affichant complet, dans le cadre du Festival Les Mots Dits se tenant dans le magnifique complexe Bleu Pluriel à Trégueux.
Le Festival se poursuit jusqu'au 9 novembre, le concert de Juliette, le 9/11, étant d'ores et déjà sold-out.
Le théâtre a été transformé en cabaret pour l'occasion, ambiance feutrée et lumières tamisées, chemin de table années charleston... il ne manquait que Henri de Toulouse-Lautrec et La Goulue pour s'imaginer être attablé au Moulin Rouge à la fin du 19è siècle.

Ce soir La Gâpette invite Trégueux au Bistrot de la Gâpette, un troquet ouvert en 1927 et tenu par une famille ( Les Cupif) aussi folklorique que les Groseille sévissant dans "La vie est un long fleuve tranquille", chez les Cupif on est barmanologue de père en fils ou en fille, en 2018 ils sont cinq à gérer le bastringue.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, deux ou trois mots concernant l'improbable décorum du bouchon,   en commençant par l'étonnante collection de récepteurs radio vintage, tu sais des postes de T S F aux noms prestigieux: Marconi, Gründig, Sonolor, Radiola ou Shaub, quelques patères archaïques sur lesquelles pendillent quatre ou cinq  couvre-chefs ayant appartenu à des dames pas toutes de petite vertu, un stock de bouteilles de pinard, passant de la piquette la plus immonde au grand cru déclassé, des cageots en bois devenus fort prisés ces derniers temps, un tableau indiquant le tarif des consommations et le comptoir!
Les protagonistes annoncés ( demande vérification) sont:  l'aîné, Lionel (  Rodolphe Cornier), Dédé, le boit-sans-soif  (Gaël Ros) , Michel, le roi du calembour (Jérémy Bachus)  , l'espiègle Bernadette (Hélène Provost) et le dur, le hargneux, Gégé, Gérard quoi, ( Pierre-Luc Martin).
La famille passe son temps à se chamailler, à picoler pas léger, à chanter et à faire de la musique. Lionel, le maître de chorale, manie guitare, trompette et piano, Bernadette a reçu un accordéon neuf, l'autre a été vendu sur Ebay, Michel tambourine et joue du sax,   Dédé boit et joue de la contrebasse, quant au sorteur, il malmène un banjo, une guitare électrique et un sax.

Après une courte introduction énoncée par un responsable du centre culturel, le pancarte du bistrot se retourne, de fermé elle passe à ouvert.
Dédé et Michel, deux membres de la fratrie,  se payent une entrée en scène vaudevillesque, Bernadette, plus souriante que la Soubirou, rapplique, suivie par un athlète à l'oeil mauvais.
Dédé, on joue?
L'accordéon, la contrebasse et le banjo s'y mettent quand surgit le patron, de méchante humeur.
Après quelques palabres il déclare le bistrot ouvert et pendant près de 90' les clients/spectateurs vont s'esclaffer, verser une larme, réfléchir en écoutant les ragots de comptoir, les complaintes nostalgiques, les querelles domestiques, les bons mots et les misères narrées par la joyeuse bande de bérets, gérant ce débit de boisson à l'ancienne.
La confession ' Le barmanologue' , un extrait de  leur premier album, 'Keep on musettin', ouvre le bal.
Entre musette, musique festive et chanson à texte, le quintet a d'emblée refilé sa carte de visite, la clientèle a saisi que la soirée sera  animée et tonifiante.
Il y avait un chaland, on l'appelait le chat, non ce n'était pas Geluck, il n'avait pas toujours le moral, la solitude, ça pèse, comme une épée de Damoclès,  'Un peu comme les chats'  décrit son état d'esprit.
Dédé, on oublie les rituels, je n'ai pas eu mon coup de blanc, après le Muscadet vient la ballade dépeignant le déclin des facultés cognitives, la terrible maladie d'Alzheimer.
Le ton utilisé pour 'Les deux mémoires' est juste et propice à la réflexion.
On a tous connu quelqu'un atteint de la  maladie neurodégénérative, dans la salle tu en as vu  verser une larme pour ensuite se consoler en vidant un ballon de rouge, d'un trait.
Pour oublier l'hôpital, la troupe nous propose un interlude instrumental dominé par les cuivres avant que les garçons ne se foutent, pas vraiment complaisamment, de leur soeurette, quelques remarques sexistes comme tu en entends dans tous les cafés du sport fusent , Bernadette en profite pour placer une tirade assassine avec une gouaille toute gavroche...je vais le tuer, il a vendu mon accordéon sur Ebay...
Le vin continue à couler à grands flots, après avoir fait un sort à un Château La Pompe, vieilli en fûts de chêne, la joyeuse bande propose ' La Fuite' décrivant un quidam souffrant de  skyzophrénuit, il ne dort plus, il boit, la nuit, il la fuit, le final chaotique tiendra plus du noise rock que de la java.
Flashback, un fameux plongeon dans le passé, les ' boeufs' chez Mamie, à l'époque on jouait en acoustique, la contrebasse, la guitare sèche et l'accordéon nous balancent une musette décorée de quelques vocalises, puis le farfelu Michel se pointe pour annoncer qu'il préfère le swing et c'est parti pour un jazz manouche au texte acrobatique. Les incongruités se succèdent dans ' Au bistrot des comptines' , Trégueux vous faites les choeurs.... le plus venimeux pointe un doigt dans ta direction, semblant signifier et toi, pourquoi ne chantes-tu pas, de peur de le voir descendre du podium, t'as fait du playback, il n'y a vu que du feu et t'a fait un clin d'oeil, pendant ce temps Lionel se paye un duckwalk à rendre jaloux Chuck Berry.
Dites donc les gars, je pensais à une chose, nous n'avons pas encore bu un coup...
Hilarité générale, avant une séquence a capella en hommage à tous les politiciens, ' Polis P'tits Chiens', des braves gens qui avant les élections vont au marché acheter une tranche de jambon et quand le pays est en finale de la coupe du monde, ce sont eux qui gueulent le plus fort, même si ils n'ont aucune idée de ce que c'est le hors-jeu!
Tu vois le verre de  Chambolle-Musigny imposant qui  trône sur la table là-bas, c'est celui de Gilbert, personne n'a le droit d'y toucher.
Gilbert, c'était un travailleur social, il n'a plus supporté toute la misère qu'il rencontrait quotidiennement, il est devenu schizo-alcoolo, on vous chante son blues, sa rage refoulée qui éclate sur un final rock'n'roll explosif.
Ce monde est pourri, conclut Gilbert!

Mesdames, Messieurs, on n'a jamais bouclé le bistrot sur une larme, alors santé!
On ferme, déclare le sorteur en repoussant le dernier ivrogne !
Evidemment, la salle les rappelle, ils reviendront pour les remerciements d'usage et un dernier salut, le dernier pour la route se prendra au bar de Bleu Pluriel.








samedi 20 octobre 2018

Late as Usual (Nick Malicka et Jean Sabot) au Ty-ar-Vro, Centre Culturel Breton, à Guingamp le 19 octobre 2018

Late as Usual (Nick Malicka et Jean Sabot) au Ty-ar-Vro, Centre Culturel Breton, à Guingamp le 19 octobre 2018

Rendez-vous à Guingamp au  Ty-ar-Vro, le Centre Culturel Breton, pour  une soirée de musique celtique organisée par le comité de jumelage Guingamp-Shannon, l'annonce dit: Friday, October 19th - Concert evening followed by an Irish session for the release of the album 'The Garden' by Late as Usual ( Jean Sabot and Nick Malicka).


Tandis que le duo britto-britannique peaufine les réglages acoustiques en rencontrant quelques problèmes avec le banjo,  tu explores le lieu et te commandes une bière britto.
Nick Malicka ( guitare acoustique/chant), from London, a quitté la perfide Albion en 2010 pour s'établir dans les Côtes- d'Armor, David Cameron n'avait pas encore eu la malencontreuse idée d'un referendum sur le Brexit.
Au UK, il avait fait partie de différentes formations ( Smokeboat, Hyperion ...), jouait au busker ou se produisait dans des pubs avec des potes ( Martin Simpson ou Isaac Guillory e a) , lors d'une période irlandaise il a enregistré un album avec le groupe Veshengro ( comprenant son copain Johnny Burke).
Il ne reste pas inactif depuis son installation en  Bretonnie, il joue, notamment,  avec Erveh , Nelice et Malicka, Morsgael  ou Late as Usual, en compagnie de Jean Sabot.
Jean Sabot ne travaille ni avec un  paroir, ni avec une rouanne,  il manie le banjo, la mandoline et les harmonicas et, de temps en temps, chante.
Les projets fourmillent : Alory/Sabot, Iniskis, Sabot/Dacquay, SSK, Jean Sabot et Laurent Le Bot, Sabot/Le Bars, etc...

Le répertoire de la soirée comprend des extraits de leur dernier album ' The Garden', ( 10€ à l'accueil), des traditionnels celtiques et des compositions de l'harmoniciste.
Le dispositif se met en route avec un instrumental, 'The Weasel / The Ermine', une composition de l'élément français du couple.
Tandis que l'harmonica irradie, l'acoustique accompagne, tout en sobriété.
Guingamp, vous vous posez la question à juste titre, who was late as usual?
Jean, of course!
Place au traditionnel irlandais ' P stands for Paddy', un morceau que tu retrouves au répertoire de Planxty au Cara Dillon. Si le démarrage ( guitare et chant pour Nick, mandoline pour Jean)  est flegmatique, une sérieuse accélération se dessine en vue du poteau final.
The River Spey ( Ecosse) est connue des pêcheurs de saumon, mais aussi pour ses réputées distilleries de whiskey :  Glenfiddich, Glenlivet, Benromach, Glendronach..., le reel 'Spey in Spate' est originaire du coin, on y associe 'The Hurricane' comme l'avait fait Dick Gaughan jadis.
Paupières closes, tu peux imaginer les saumons remonter le courant en bondissant hardiment et le barbu que tu vois sur la berge, sirotant un flacon de gnôle, pourrait bien être Ian Anderson.
L'air irlando-américain ' Jack Haggerty' a été collecté dans le Minnesota, il narre les amours malheureuses d'un raftman ( un draveur).
Il  faut toujours se méfier des filles de forgeron.
Le duo y a soudé la gigue 'Connaughtman's Rambles', histoire d'oublier les malheurs du coeur blessé.
Jean ramasse le banjo pour accompagner son copain, qui a entamé une suite de trois reels débridés,  ' The Flogging/ Moving Clouds/ High reel'.
Moins joyeuse sera la suivante, 'Back home in Derry' a été écrit par le nationaliste, membre de l'IRA, Bobby Sands, mort en prison en 1981 après une grève de la faim qui aura coûté la vie à onze militants , ce qui a valu à Danny Morrison (  Sinn Féin ) de décrire Margaret Thatcher en termes peu élogieux ("the biggest bastard we have ever known" ).
Après un passage en Acadie, 'Le Petit Bûcheux', on remet le cap sur l'Irlande pour "The Miller of Drohan".
Je m'en vais pousser la chansonnette,  déclare Jean, vous la connaissez tous dans la version de Julien Clerc ou Zachary Richard,  je chanterai  'Travailler c'est trop dur' en britto-français .
Dis, Jean, comment fais-tu pour souffler dans deux harmonicas en même temps?
Joe Derrane's ' Roselands barndance' laisse entrevoir  des éléments balkaniques , certains diront bavarois, dans le second mouvement et nous terminons la première mi-temps par 'Paddy's Green Shamrock Shore' traitant de l'immigration irlandaise vers la patrie de l'Oncle Sam. 

Petite restauration et légère consommation  avant la reprise.

La référence la plus ancienne illustrant la ballade  ' Matty Groves'  date, paraît-il,  de 1613, il est question de la pièce de théâtre  'The Knight of the Burning Pestle',  Francis Beaumont y fait allusion à ce récit d'adultère à la fin tragique, le mari cocufié ne rigolant pas avec l'honneur.
Il y a des lustres tu as entendu Fairport Convention interpréter ce traditionnel, que le duo fait suivre de 'The Morning Dew reel'.
Direction  Nova Scotia pour une suite mouvementée ' The Lime Hill/ Jack Daniel's/ Trip to Winsor' , puis en se souvenant de leur passage au Festival Blues des Deux Rivières, ils reprennent ' Please don't talk about me when I'm gone', un grand classique pas forcément blues, même si Mose Allison l'avait incorporé à son répertoire.
Frank Sinatra, Dean Martin ou Doris Day, eux,  ne sont pas vraiment des adeptes du twelve bar.
' The Procrastination' n'est pas un roman psychologique mais un reel composé par Jean Sabot, un beau spécimen incarnant  ponctualité et  résolution.
Vous vous souvenez probablement du long-métrage 'Gangs of New York', narrant la guerre des gangs, mettant aux prises immigrants irlandais et Américains de souche, la chanson ' Paddy's Lamentation'  interprétée par Linda Thompson était reprise sur la B O. du film.
Le titre a été écrit pendant la Guerre de Sécession, des milliers d'Irlandais avaient été embrigadés to fight for Abraham Lincoln, une page d'histoire que l'on n'apprend pas dans les écoles aux States.
Le duo embraye sur ' The Flanagan Brothers jig' accouplée à '  The Opera Reel', aussi connu sous l'appellation 'The Duke of Cornwall Reel'.
Les talons battent la mesure, quelques yeehaa fusent, on va calmer ces cris d' allégresse en envoyant le bluegrass ' Rattle my cage' qui sera suivi par deux valses  ' Margaret's Waltz et 'Manon's Waltz', la dernière étant dédicacée à la fille de Jean.
'Courting In The Kitchen' is about a man who courts a serving girl in her master's kitchen, sauf que c'est la fille qui a fait les avances, l'apprenti Don Juan s'est retrouvé au cabanon pour six mois.
Une leçon à tirer de ce triste récit, Nick?
Messieurs, n'essayez jamais de faire l'amour dans la cuisine!
L'histoire grivoise est ponctuée par le reel  'Over the Moor to Maggie' qui termine ce concert prisé.

Un bis... o k, en vitesse, we're hungry!
La suite ' The Armorican Reel / The Otter's Nest /In The Tap Room/ Imelda Rowland's' met fin à la partie concert de la soirée, tu  n'assisteras pas à la session de musique irlandaise prévue pour plus tard.

 

 





mardi 16 octobre 2018

Aynsley Lister à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 14 octobre 2018

Aynsley Lister à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 14 octobre 2018

Melrose invite le Multi Blues Award Winner Aynsley Lister à se produire solo à La Grande Ourse. Pour reprendre la pub d'un club de Alstonefield: this is a rare chance to see Aynsley Lister up close and personal in a stripped down, intimate setting...
Les  Bretons, férus de blues l'entendaient bien ainsi et sont venus nombreux dans l'accueillante salle saint-agathonnaise.

A 17:30', le Hugh Grant lookalike, 41 balais, on lui en donne 25, apparaît pour s'installer sur deux chaises empilées, après avoir salué le public et vanté la qualité de la salle, il entame le nième concert de son Eyes Wide Open Tour, du nom de son dernier  ouvrage, le treizième depuis ses débuts en 1995.
' Straight Talking Woman' , un extrait de 'Home' ( 2013) ouvre les débats, le titre s'adresse straight to your soul, la guitare tantôt mélodieuse, tantôt rugueuse, mais toujours imaginative, captive une assemblée qui ne regrette pas  l'absence d'un full band.
Aynsley a le bon goût d'introduire les morceaux et nous propose 'Slow Dancing In a Burning Room' de John Mayer, un midtempo fascinant qui possède tous les ingrédients requis pour plaire au sexe, autrefois baptisé comme faible.
'Il Grande Maffioso' , un premier fragment de son dernier effort, aux intonations latines, joue la carte tango blues, les effets de vibrato devant plaire aux amateurs de soundtrack des films de Tarantino.
Great stuff!
Séquence réglages techniques avant la reprise de Sheryl Crow 'Are You Strong Enough To Be My Man', aux lyrics légèrement adaptés, puisque Aynsley chante I'm strong enough to be your man.
Heureusement, aucune trace de Lance Armstrong dans l'amphithéâtre!
Je dois avoir écrit ' The  Mississippi Lawnmower Blues' il y a plus de dix ans.
Le morceau se retrouve sur ' Pilgrimage' , un album crédité Aynsley Lister, Ian Parker and Erja Lyytinen, soit trois des meilleurs représentants de la jeune génération blues.
 La guitare élastique, combinée à  la stomp box, vient te chatouiller les neurones tandis que ton talon droit bat la mesure.
Il ramasse son second jouet pour attaquer 'Tush' ( Z Z Top)  à la slide  pour ensuite  embrayer sur le premier slow blues de la soirée, sa version reluisante de 'Ain't no sunshine' qu'il termine par un Yeah de satisfaction avant d'opter pour un boogie de John Lee Hooker ' The mad man blues', il y insère 'Boom Boom' du même fils d' ( nom malgré son nom on ne dira pas de p...)  un ouvrier agricole.
'One last time' affiche d'intéressants relents western swing, et après un drop D tuning, il propose le folky  'Rain' qui démarre sur un tempo nonchalant à la manière de Tony Joe White.
Ce n'est pas le déluge mais plutôt un sale petit crachin qui engendre un sentiment de  mélancolie inhérent à l'automne.
C'est sur l'album 'Equilibrium' qu'on retrouve l'incroyable cover de  Gnarls Barkley “Crazy”, au bottleneck la donne est différente.
I rarely play Prince's  ' Purple Rain' solo but if you help me with the chorus...
Saint-Agathon ne se fait pas prier et t'étais pas le seul à frémir sur ton siège en reprenant le refrain.
Bien vu de l'éclairagiste qui a adapté le jeu de lumières à la plage.
Aynsley Lister: où quand la finesse, la dextérité et l'émotion se rejoignent, du grand art!
' Stop breaking down blues' de Robert Johnson  date de 1937, je l'ai dépoussiéré et repeint de coloris plus contemporains en accélérant le tempo!
I've got two more songs, I hope you've enjoyed the gig.
Personne n'a objecté quoi que ce soit et c'est avec un de ses héros, Rory Gallagher , 'As the crow flies' qu'il entame la dernière ligne droite.
On ajoutera que la version originale est bien de Tony Joe White.
L'énergique 'All of your love' clôture un set de 90' , varié et louable, l'auditoire ne s'y est pas trompé et c'est debout qu'il réclame le retour du bluesman anglais.

Il revient le sourire aux lèvres pour confesser, j'avais huit ans quand j'ai découvert Jimi Hendrix, voici son 'Little Wing'.
Une dernière perle aérienne et lumineuse qui termine en beauté une soirée parfaite.
Tu dis, Loïc!
Maudits soient les portables intempestifs qui sévissent pendant les meilleurs moments!
Ah, exact, j'allais oublier de le mentionner!

Prochain concert Melrose, même lieu, le 4 novembre:  Jamiah Rogers et Annika Chambers!






lundi 15 octobre 2018

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018


Samedi 13 octobre, le Comité des Fêtes d'Etables-sur-Mer invite,  comme en 2017, le Cliscouët Jazz Band à  animer en langage swing une soirée  particulièrement venteuse.
Le Cliscouët Jazz Band, engendré à Vannes il y a 3/4 ans, est le rejeton de Ludovic Goubet, globetrotter, photographe érotique, chanteur, saxophoniste, féru de jazz, qui s'est établi à Cliscouët, un quartier paisible de la préfecture du Morbihan. L'homme avait flashé sur la cité vannetaise après avoir assisté à son festival de jazz.

L'affiche annonce 20:30', selon une habitude armoricaine bien ancrée, les festivités commenceront un quart-d'heure plus tard, à l'heure initialement prévue on dénombre une douzaine de curieux dans la salle, s'apparentant plus à un gymnase qu'à un lieu de spectacle.
Les paroissiens se manifestent au goutte à goutte, le concert débutera à 20:45. 
 Ce soir le combo, à géométrie variable, se produit en formation quintet,  Ludovic a emmené deux saxophones ( un alto, un ténor), à ses côtés,  Etables verra  Jacques Rouinvy, un guitariste racé, membre, e a,  de Mishto ( jazz manouche)  et accompagnateur de divers chanteurs(ses) ( Fatiha Neuman, Jean-Jacques Mel), Henri Trubert à la basse ( Garces ô Gorilles) , Jeff Modestine aux drums et Albert Nathan aux congas et autres engins percussifs.
Sehr geehrte Damen und Herren, ce soir vous entendrez du jazz, du blues, du calypso et d'autres friandises, nous avons choisi de débuter par le fameux 'St. James Infirmary Blues' , et comme je suis un grand fan de Satchmo, même si je joue du saxophone, je vous chante l'intro à sa manière, avec mon accent Danone.
Effectivement, Ludovic entame le standard a capella en se promenant entre les tables avant de rejoindre Henri et Jacques qui l'attendaient sagement au fond de la salle, le batteur et le percussionniste peaufinent leur make-up.
Après un solo de sax sirupeux, la guitare prend le relais et nous place une envolée sinueuse qui a ravi tous les patients de la maison de santé.
Le subtil 'Blues in the closet' voit poindre Jeff et Albert, Etables apprécie en silence, le leader de la formation semble déplorer un certain manque d'enthousiasme.
Il enchaîne sur un titre de saison, ' Autumn leaves' dans la version française 'Les feuilles mortes', qui est d'ailleurs l'originale, merci Prévert/Kosma!  
Le mainstram jazz proposé ce soir convient à merveille à l'assemblée, dans laquelle les moins de cinquante ans se comptent sur les doigts d'une main.
Sur le carton publicitaire que le combo a fait imprimer on lit : "A l'occasion de votre célébration de noces le Cliscouet Jazz Band  se fera un plaisir de vous faire entrer dans son univers et de vous faire partager sa bonne-humeur communicative grâce à un répertoire varié, parfaitement adapté à l’événement.
Aussi disponible pour les cocktails, réceptions, anniversaires, départs en retraite...  "
Après un be bop annoncé sous le titre ' Buck's Walk' ou ' Bugg's walk', permettant d'admirer, une nouvelle fois, le jeu limpide du guitariste auquel succède un solo soigné de Henri, bien dissimulé sous son galurin, le volubile capitaine du vaisseau promet un air plus actuel et propose 'Footprints' de Wayne Shorter.
Albert a failli transpirer et se montrera percutant lors de 'Blue Bossa' de Kenny Dorham, un astucieux mariage de bossa nova et de be bop.
Ensuite Sonny Rollins  nous emmène dans les Caraïbes avec  le chaloupé 'Saint-Thomas'  et on demeure dans les mêmes sonorités avec ' Cantaloupe Island' de Herbie Hancock mais, pour faire plaisir à Albert, on vous l'interprète à la manière de Poncho Sanchez.

Pause syndicale!

Une invitée se pointe pour entamer le second set, la chanteuse Anahid Kasbarian   ( Raides Baronnes), vient épauler l'équipe en apportant une touche féminine opportune et gracieuse.
La vieillerie ' Out of Nowhere' ( Johnny Greene et Edward Heyman), merveilleusement dépoussiérée, séduit tout comme l'immortel ' My funny Valentine'. 
Oui, Ludovic, Amy Winehouse a repris 'What a difference a day makes', mais aussi Dinah Washington, Esther Phillips, Aretha Franklin, Frank Sinatra ou Tony Bennett,...
  Anahid ne démérite pas, un voisin, transporté, pousse un cri admiratif.
Hugh Coltman avait joué 'Caravan' à Saint-Brieuc la semaine dernière, le Cliscouet's Jazz Band, après un faux départ, se fend de sa version à Etables.
Vous connaissez le scap?
Pardon?
Anahid et moi allons pratiquer cet exercice vocal pendant ' I got rhythm'.
Ah, oui, d'accord, le scat!
Il peut être légèrement cabot notre Baloo qui s'octroie un répit pendant un vibrant  'Georgia on my mind', brillamment défendu par Anahid, libérée de son mentor.
Le patron rapplique, saisit le micro pour notifier un nouvel arrêt de travail!
Merde, c'est pire qu'à la SNCF, on ne va pas insinuer qu'il abuse, mais,  honnêtement, ces interruptions intempestives ne se justifient pas, il ne faut pas  confondre  une salle des fêtes et un club de jazz!
 Auf Wiedersehen, liebe Leute!







jeudi 11 octobre 2018

They have knocked on heaven's door: Marty Balin, Charles Aznavour, Hugo Raspoet, Otis Rush, John von Ohlen, Hamiet Bluiett , Bernadette Carroll, Montserrat Caballé, John Wicks

Le Jefferson Airplane une nouvelle fois en deuil, après Paul Kantner, Signe Toly Anderson, Skip Spence, Spencer Dryden, Papa John Creach et Joey Covington , c'est au tour de Marty Balin de tirer sa révérence.
Celui qui est considéré que le primary founder du psychedelic rock band californien est décédé le 27 septembre, il avait 76 ans.
Avant de créer un des plus influents groupes psychédéliques, Marty ( Martyn Jerel Buchwald) avait dirigé un folk quartet nommé The Town Criers..
De 1965 à 1971, Marty Balin partageait les vocaux au sein du combo, d'abord avec Signe Toly Anderson, puis avec Grace Slick.
Il quitte l'avion en 1971 et ne participe pas à l'enregistrement de 'Bark'  ni au dernier album studio 'Long John Silver'  .
En 1972, il fait partie de Bodacious DF, avant d'être invité par Paul Kantner à rejoindre les copains au sein du Jefferson Starship jusqu'au split de 1984.
Le Starship revient en 1992 , un an plus tard Marty Balin est à nouveau de la partie jusqu'en 2008, on le retrouve également en guest  sur les albums suivants.
La discographie solo de Marty Balin compte une douzaine de plaques,la dernière,  'The Greatest Love', date de 2016.

Avec  Charles Aznavour c'est un monstre de la chanson française qui s'est éteint à 94 ans, titrent plusieurs quotidiens hexagonaux.
Vendredi dernier, la France a d'ailleurs rendu un hommage national au chanteur le plus célèbre issu de la diaspora arménienne.
Hier l'Arménie s'était rassemblée sur la Place de la République à Erevan pour assister au concert de gala de la francophonie, dont l'invité d'honneur aurait dû être Charles Aznavour.
Inutile de tracer une biographie du personnage, un roman aussi volumineux que Le Docteur Jivago n'y suffirait pas, mais il nous reste des chansons immortelles, 70 ans de carrière, plus de 1200 titres, 180 millions de disques vendus, ce n'est pas insignifiant.
Pas de top ten, mais des morceaux au hasard: 'Tu te laisses aller',  'Que c'est triste Venise' , 'La Bohème', 'Tu exagères', 'Emmenez- moi', 'Les Plaisirs démodés' ou la version allemande' Tanze Wange an Wange mit mir',  'Yesterday when I was young', 'She', 'Pour toi, Arménie', ' Les deux guitares'...
Pas question, non plus, d'occulter une impressionnante carrière cinématographique, puisque de grands réalisateurs ont fait appel au petit Charles comme acteur: Mocky, Granier-Deferre, Gobbi, Egoyan, Chabrol, Lelouch, Volker Schlöndorff, Marion Hänsel...
Le mot de la fin est pour Michel Fugain: on a perdu un homme d'exception!

En Belgique flamande on pleure la disparition du kleinkunstzanger  Hugo Raspoet.
L'homme qui travaillait comme traducteur à la BRT est surtout connu pour les titres 'Helena', 'Mijn koningskind' ou 'Evviva Il Papa'.
Le chanteur avait rangé sa guitare en 1972 pour poursuivre son job de traducteur.

 Otis Rush, légende du Chicago blues,  s'est éteint le 29 septembre à l'âge de 84 ans.
Eric Clapton, Peter Green, Michael Bloomfield le citaient comme une influence majeure.
Sa carrière débute dans les fifties, il est signé chez Cobra Records, aligne une série de singles dont le fameux 'I can't quit you baby'  avant de passer chez Chess Records après la faillite de Cobra.
Otis tourne avec Ike Turner, T-Bone Walker ou Little Richard.
Par après vient une période sombre, Capitol pour lequel il avait signé le lâche,  il subsiste en jouant dans des clubs pour un salaire misérable.
C'est l'Europe qui l'aidera à refaire surface , il signe chez Delmark et tourne au Japon.
Rush was elected to the Blues Hall of Fame in 1984, sur la lancée sort l'album 'Tops' enregistré live au San Francisco Blues Festival.
Une nouvelle période de vaches maigres prend fin en 1994 avec l'apparition de l'album 'Any Place I'm Goin' qui lui vaut un award.
Ce sera son dernier enregistrement studio, mais le guitariste continue à se produire jusqu'en 2003, des problèmes de santé mettant fin à sa carrière.

 Drummer John Von Ohlen  died Wednesday October 3rd.
Celui qui avait été le batteur dans les orchestres de Stan Kenton ou Woody Herman était âgé de 77 ans.
Il dirigeait également le Blue Wisp Big Band.

Toujours dans l'univers jazz on note la disparition  du saxophoniste et compositeur Hamiet Bluiett.
Le trait le plus marquant de sa carrière aura été sa participation au groupe de Charles Mingus.
Il a également joué aux côtés de Tito Puente, Howard McGhee ou dans l’orchestre de Thad Jones-Mel Lewis, et plus tard pour Stevie Wonder ou Marvin Gaye.
 Il est co-fondateur du World Saxophone Quartet, a dirigé un ensemble de sept clarinettes avec section rythmique, The Hamiet Bluiett Clarinet Family, et dirigeait le Youth Improvisational Orchestra.

  Bernadette Carroll ( 74 ans)) est décédée le 5 octobre.
On a lu:  before going solo, Jersey girl Bernadette Carroll joined a girl group in the late 50’s called The Starlets. They released a song called ' P.S. I Love You'.
Les Starlets deviennent The Angels, Bernadette fait cavalier solitaire, sort quelques singles puis assure les choeurs pour, e a,  Conny Francis ou Patty Duke.

 Maria de Montserrat Viviana Concepción Caballé i Folch, nettement plus connue sous l'identité Montserrat Caballé, une des dernières divas à l'ancienne, a rejoint Maria Callas au pays des grandes voix lyriques.
La Superba est décédée samedi à Barcelone, sa ville natale, à 85 ans.
Elle pouvait tout chanter  de Bellini à Gounod en passant par Verdi, Puccini, Donizetti, Strauss, Mozart ou Saint-Saëns, puis s'essayer à la pop, pensons à l'incroyable' Barcelona' en duo avec Freddie Mercury ou à l'album 'El Greco' avec Vangelis, sans oublier son album 'Friends for life' de 1997 sur lequel elle chante avec, e a, Helmut Lotti, Bruce Dickinson,  Johnny ou Gino Vannelli.

John Wicks, le frontman des Records, un power pop band qui en 1979 avait fait un tabac avec le titre 'Starry Eyes' est décédé le 7 octobre.
The Records est né après la dissolution des Kursaal Flyers , le pub rock band  qui lui aussi a connu son moment de gloire en plaçant   "Little Does She Know" dans les charts.
En 1982, The Records jettent l'éponge, John Wicks se lance dans la production et monte, aux USA, 'John Wicks and The Records' qui sortiront deux albums.
Dernièrement John collaborait avec Debbi Peterson des Bangles

lundi 8 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

A 20h, les portes de la salle polyvalente s'ouvrent, les mordus de blues de tous poils se dirigent, soit vers les sièges à l'avant de la scène ( les moins alertes), soit vers le bar ( les déshydratés).
Le neveu d'Albert Raisner, un copain de Franck Dubosc, viendra annoncer les groupes, en maltraitant leur patronyme, à 20:30'.

Aus  Deutschland: Jimmy Reiter Band!
 Im Juli 2017 gewann die Jimmy Reiter Band den German Blues Award als beste deutsche Bluesband.
Depuis 2011,  le guitariste Christoph „Jimmy“ Reiter tourne avec son propre combo après avoir passé des années au sein des  Blue Jays de Doug Jay.
Après "High Priest Of Nothing" ( 2011), il sort l'album "Told You So" en 2015, cette rondelle précède deux volumes intitulés 'Soul Guitar Guidebook'.
Le band qui accompagne ce guitariste habile est composé de Nico Dreier aux claviers ( dont un Hammond), de Björn Puls aux drums, un gars qui manie les baguettes avec autant de brio qu'un autre Björn qui utilisait une raquette et d'un Néerlandais au crâne dégarni mais aux doigts agiles, Jasper Mortier!
Le Chicago blues ' Waiting For My Luck To Change' étrenne la soirée, pas de soli tonitruants, aucune forfanterie, simplement du blues haut de gamme, interprété par des gars au sommet de leur art.
Jimmy a le bon goût de présenter ses morceaux, ce qui facilite la tâche des esprits simples devant rendre compte du concert, il introduit 'Woman don't lie' une plage  aux teintes funky incitant aux déhanchements.
Le superbe slow blues ' Move on down the line' est de la plume de Johnny Heartsman, un bluesman de Chicago décédé en 1996, cette plage permet à Nico Dreier de placer une digression à l'Hammond qui aurait plu à Simon Rigot des Narcotic Daffodils.
Retour au matériau propre avec  'I'll Take the Easy Way', un extrait, en mode décontracté, de son premier album.
Le juteux 'Yes I do' lui succède comme sur la rondelle.
Freddie King a gravé  'It's Too Bad' (Things Are Going So Tough)  en 1960,  si il y a bien un morceau qui doit définir le terme blues, 'It's too bad' sort du lot.
Je vous le joue en sourdine, tant pis pour les durs de la feuille.
Au tour du gars bâti dans le mortier qui forge les excellents bassistes de se mettre en évidence pendant  'Can't Stop Thinking About You' qui précède la dernière rafale, car le timing est serré, un boogie bouillant  évoquant Canned Heat.
Michel Drucker rapplique  pour nous prévenir que les complices de Jimmy accompagneront Lisa Mills dont le band fait défaut, son guitariste a été victime d'un accident,  puis il repousse l'armada prussienne et son transfuge orange sur scène pour un bis turbulent, pendant lequel Nico nous la joue Jerry Lee Lewis.
Avec les pieds?
Non, sans les pieds!
A Limoges, le 12 octobre!

Lisa Mills, accompagnée par  Nico Dreier, Jasper Mortier et... shit, where is Mister Handsome, le voilà, Björn Puls!
Lisa Mills "a great voice" for the blues, full-throated,  a -t-on lu quelque part, son registre s'apparente à celui de Beth Hart, Janis Joplin ou Etta James, ce soir elle a choisi de nous offrir un répertoire de classiques auxquels elle a ajouté quelques originaux.
Son dernier album 'Mama's Juke Book' date de 2016.
Pour être certaine de se souvenir du nom des musiciens qui l'accompagnent pour la première fois, sans avoir répété, elle a griffonné sur un papelard: Nico Dreier, Jasper Mortier , Björn Puls!
On a cru reconnaître  'Breakin' Up Somebody's Home' comme ouverture de set, la voix est ample, le coffre de Miss Mills est aussi vaste que celui d'Etta James qui avait inclus le titre à son répertoire.
T'es pas le seul à être tombé sous les charmes de Mademoiselle Alabama qui embraye sur  'There's something on your mind' qu'elle attribue à Etta, mais il semblerait que Big Jay McNeely chantait ce country slow purulent déjà  en 1957.
Torch song, number one!
Une année dans la Mississippi High School m'a permis d'apprendre trois mots de français: comment allez-vous?
Ça baigne, Lisa, merci.
'Better than this' is one of my songs.
I love the Southern twang in her voice, murmure un touriste à sa madame.
Il n'y a pas mieux comme ballade, si je me remarie j'insiste pour que le deejay la joue pour ouvrir le bal.
Je pique le capo de Jimmy et on vous envoie 'I can't stop loving you'.
Elle va nous tuer, un trop plein de romantisme n'est pas recommandé par la faculté.
Next one is a capella, 'Make me sing', les battements de mains bretons battent la mesure de ce gospel.
Tu craques, elle va nous achever, ' I've been loving you too long' d'Otis Redding.
Les tripes chantent, tu pleures!
Après l'amour vient l'argent, that's all that matters in this world!
'Money' ( That's what I want), le Motown classic à la sauce Mills, pimentée à l'allemande et décoré d'une tulipe,  valait son pesant de dollars.
Sam Cooke, 'A change is gonna come' est suivi par la réponse qu'Etta James a donnée à Muddy Waters, 'Woman', Jimmy Reiter vient prêter main forte à l'équipe en plaçant quelques riffs meurtriers.
Lisa Mills, c'est pas la madame qui se laisse marcher sur les pieds, les machos sont prévenus.
On garde Jimmy pour la dernière, 'Bring it on home' de Sam Cooke.
Tintin réapparaît en nous demandant si un bis nous intéresse, on n'avait pas vraiment besoin de lui pour rappeler Lisa et sa clique.
Björn insiste pour jouer une de mes compos en rappel, well, I wrote a song about Freddie King, we'll play it for you!
Incroyable prestation du groupe allemand qui accompagnait la chanteuse pour la première fois!


Le zozo: voici Troudaï Lynn, à moins que ce soit Troudi Laine et son groupe!
Ben, Trudy Lynn, apparaîtra plus tard, car l'honneur d'ouvrir le concert  revient  aux Ozdemirs.
The Özdemirs, das sind Bassist Erkan Özdemir, Urgestein der europäischen Bluesszene, und seine Söhne Kenan Özdemir (Jahrgang 1994) an der Gitarre und am Gesang und Levent Özdemir (Jahrgang 1995) am Schlagzeug.
Erkan a pendant des années été le bras droit de Memo Gonzales et avec ses fistons a oeuvré comme backing band pour des gens tels que Shawn Pittman ,  Sugar Ray Ford, Mike Morgan, Johnny Rawls ou  Angela Brown.
Le trio accompagne la lady de Houston sur les scènes européennes depuis plusieurs années.
La famille lance un shuffle instrumental, pas débile, en attendant l'Amérique.
Un harmonica se fait entendre, on ne sait d'où, Steve Krase, bien classe, précision utile pour ceux qui pensaient voir se pointer un clochard crado, fend la foule pour rejoindre les mercenaires, une fois face au micro, le gars, qui a déjà pondu trois albums ( le dernier en date “Should’ve seen it coming”), nous chante 'Jolene', pas la fille qui pique les mecs des autres nanas, non une copine à son frère que tu peux croiser dans les bars de Houston.
Vachement énergique et rock'n'roll, ce morceau!
I'll do a couple of songs before Trudy comes.
I hope you don't mind.
Fais à ton aise, Steve, on adore tes interventions au mouth harp et tes copains assurent sévère.
'Make You Love Me Baby' de Jerry Lightfoot groove joyeusement , la suivante doit calmer le jeu, il attaque le formidable slow blues ' Night train' ( from Oakland) pour terminer ce hors-d'oeuvre apprécié par 'I don't mind' du Dr Feelgood.
Please, welcome Trudy Lynn.
Lee Audrey Nelms, 71 balais aujourd'hui, était toute jeune lorsque Albert Collins l'invite à chanter quelques titres alors qu'il se produisait sur un kiosque.
Elle a fait du chemin, a récolté quelques palmes et sa discographie approche des 20 exemplaires, le dernier 'Blues Keep Knocking' sent encore le neuf .
Elle entame son tour de chant par 'Blues ain't nothing' , un truc qui remue vicieusement.
La voix est expressive, puissante et intense et comme elle peut compter sur une brigade de choc, les locaux se régalent.
Elle enchaîne sur un morceau aux saveurs New-Orleans.
Dis-nous, combien de titres débutent  par ces simples mots ...I got the blues... ?
 Le blues, ils l'ont tous, Mick Jagger, Gary Moore, B B King, Solomon Burke et ta voisine qui a perdu son chat!
 'Every side of lonesome' ou la solitude des femmes abandonnées, précède un morceau archaïque, 'World of trouble' de Memphis Minnie. Steve, agenouillé devant la diva, lui tient un laïus à l'harmonica à faire pleurer toutes les Madeleine, oui, celle de Proust, aussi.
'Ramblin blues' avait été enregistré par la regrettée Aretha Franklin en 1969, on a failli pleurer en entendant Trudy reprendre  cette pépite.
La madame connaît ses classiques, voici Big Mama Thornton, 'Alright Baby' .
Comme la Blues Queen travaille sans playlist, le set est entrecoupé de blancs afin que la troupe décide quel morceau jouer, ils optent pour ' Down on bended knees' de Johnny Copeland, du blues aux senteurs r'n'b.
Puis vient le titletrack du dernier né 'Blues keep knocking'.
Qui va ouvrir cette foutue porte?
Well, people, ' Red light' signifie la fin du show, Trudy regagne les coulisses, le band poursuit sa route, le signal étant passé au vert.

Il est 00:35', l'heure de quitter Belle-Isle, en sortant de la salle tu entends le rappel, ' I just wanna make lovet o you'.
C'est gentil, Trudy, ce n'est plus l'heure des galipettes et Madame m'attend!













dimanche 7 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Pour sa dix-septième édition, les programmateurs du   Festival Blues des Deux Rivières de Belle-Isle-en-Terre ont élaboré une affiche de choix avec comme têtes d'affiche de la première soirée Dani Wilde et Mike Vernon, le fondateur du label Blue Horizon, t'as manqué ça, tu étais au concert de Hugh Coltman à Saint-Brieuc.
Le samedi, le menu était encore plus copieux, Trudy Lynn et  Steve Krase accompagnés par des mercenaires d'Outre-Rhin (The Ozdemirs), Lisa Mills et  le Jimmy Reiter Band étaient appelés à fouler la scène de la Salle Polyvalente à partir de 20:30'.

Les Deux Rivières, c'est aussi un festival off, gratuit,  pour ceux dont la fin de mois, ou même le début de mois, est  synonyme de portefeuille vide.
Comme ton carrosse trouve à garer dans le centre de Belle-Isle peu avant 18h, tu décides d'aller faire un tour aux Halles, ce que tu entendais, de loin, plaisait à tes pavillons.
Sur scène, un quintet, The Beanshakers, a entamé la dernière partie de son exercice du jour du sabbat. 
Ces malmeneurs de fèves ne sont pas originaires de Paimpol, où les cocos ne sont pas communistes, mais de Douarnenez, plus connu pour ses sardines.
En 2017, peu de temps après avoir été baptisé par un curé sportif, les Beanshakers se voient décerner le prix Soul Bag au tremplin des  Rendez-vous de l'Erdre (Nantes) , sur la lancée Guillaume Feuillet : guitare et chant/ Geoffrey Chaurand : guitare/ Thierry Perron : harmonica/ Jonathan Caserta : basse  et Tsunam : batterie, enregistrent l'EP ' The Keeper' qu'ils n'ont pas dédié à Hugo Lloris.
Au moment où tu prends place, les  Shakers ont déjà bien entamé leur labeur dans le potager, ça turbine sec sur le podium, en mode Chicago Blues,  OK, le Calumet n'est  probablement pas aussi propice à l'agriculture que le fertile Delta du Mississippi, mais les légumineuses y sautillent joyeusement.
Ces braves gens annoncent ' Tigerman' ( King of the jungle) , on nous a toujours parlé de Tarzan  l'homme singe, mais Rufus Thomas ne jure que par Tigerman.
Des petits soli soignés, un harmonica pas souffreteux et une rythmique solide, sans oublier le timbre viril de Monsieur Feuillet,  l'assemblée savoure!
'Anxious Man Blues' est repris sur leur Extended Play, le mec a beau être angoissé, avoir plein de soucis, travailler pour payer les impôts, le blues  remue salement.
On appuie un peu plus sur le champignon pour ' Baby I don't care', ces flageolets voltigent comme des marrons chauds grillant sur le brasero.
On embarque tous dans le 'Freedom Train', direction le Sud, a place where there ain't no rain, il est vrai que ça drache vilain aujourd'hui. 
C'est déjà la fin du set, un rappel se négocie.
Vous insistez, d'accord.
Buddy Guy et son savoureux  'Let me love you baby'  termine une prestation dont tu as entendu les 25' dernières minutes, c'est assez pour te rendre compte que ce groupe est à revoir pour un concert complet.


A 250 mètres des Halles, se trouve le Bar de l'Union, il est 18:30', le Trio Iku est prêt à en découdre. Le troquet est sérieusement farci, se commander un demi relève de l'impossible! 
Non, Iku ne vient pas de Wakayama, ni de Yokosuka, Anaïs, une jeune bretonne d'origine nigériane, a opté pour cette identité afin de se lancer dans l'enfer musical, depuis quelque temps. Secondée par des requins/guitaristes moins juvéniles ( Roll Pignault et Gwen Roux), la demoiselle écume les scènes des Côtes-d'Armor ou d'autres départements du Breizh pour chanter son blues, aux forts accents soul.
Quoi?
On te signale qu'elle a été finaliste du festival Blues-sur-Seine 2017 et qu'elle vient de sortir une rondelle ( six titres), baptisée 'Seventeen's heart', elle n'a pas encore 18 ans, donc!
Iku démarre seule, au piano, en interprétant une de ses compostions intitulée ' Freak'.  Tu refiles cette ballade nu soul  à Adele et c'est un tube monstrueux, la voix est limpide et émouvante, mais  qui est  ce serpent à qui elle demande de la fermer, ce beautiful bastard qui se fout d'elle?
L'acoustique (  Roland Pignault) et l'électrique ( Gwen Roux) entrent en action, le trio entame une étonnante version, empreinte de blues,  de 'Glorybox' de Portishead.
La casquette a déniché un harmonica, c'est parti pour le gospel énervé ' Get right church'.
 C'est pas que le bistro ressemble à un édifice religieux mais les paroissiens apprécient le sermon.
La frêle Iku  n'a pas le look, ni le coffre, des chanteuses de negro spirituals , mais le talent dégouline de ses pores.
Oui, Pierre?
 Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années.
Si tu le dis!
Ajoutons que le jeu de Gwen n'est pas du style pingouin et que la base rythmique ajoutée par son copain est solide et tu comprendras aisément que ce trio peut voir l'avenir en rose.
Toujours en mode gospel/blues, Iku reprend Ruth Brown, 'Sweet Baby of Mine'.
CCR, 'Run through the jungle', voit arriver un sagouin qui, déjà lors du concert précédent, s'exerçait au yodel pendant les moments les plus paisibles d'un morceau, il  a réussi à se faufiler comme une anguille beurrée à travers la foule pour se poster à 25 cm de la chanteuse et reprendre  ses hurlements de putois.
Chantal, qu'il avait bousculée indélicatement, n'apprécie pas des masses, elle espère qu'un saurien peuplant cette jungle vienne le bouffer tout cru.
Retour derrière les touches pour 'Imagine' de Lennon, un second joyeux, titubant, rapplique, il est  à la recherche d'une cavalière pour entamer un slow sensuel, les candidates ne se bousculent pas au portillon, Don Juan s'énerve et énerve, va-t-on assister à un pugilat?
La chèvre, elle, s'est remise à bêler, trébuche et manque d'échouer sur l'orgue.
Folklorique, ce concert!
Le trio a embrayé sur une  superbe version, toute personnelle, de 'Miss You' des Stones pour terminer un premier set, précédant une pause de 15',  par un shuffle archaïque  ( Early Every Morning) qu'ils ont dépoussiéré .


Tu profites du break pour quitter le zinc et te rendre vers la salle polyvalente et y avaler une frite/merguez.

 


samedi 6 octobre 2018

Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018

Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018

La Passerelle, pub: amateurs de jazz, de blues, de voix et de bon son : ne ratez pas le concert d'Hugh Coltman vendredi prochain 5 octobre à 20h30.
Après  "Tra La La !" la mise en chanson des textes de Christian Prigent, c'est donc le second événement musical de la nouvelle saison dans l'admirable complexe briochin.
Si le  Théâtre Louis Guilloux n'affichait pas complet, il est était toutefois généreusement étoffé.

Hugh Coltman, le plus Frenchie des natifs de Devizes, a market town in the centre of Wiltshire, s'est tapé une excursion à  New-Orleans pour s'imprégner de la musique jaillissant du Congo Square et enregistrer un quatrième full CD, ' Who's happy' qui succède à son hommage à Nat King Cole.
T'as dû réfléchir un bon moment pour te souvenir  à quelle époque tu avais croisé l'ex - bluesman, leader de The Hoax, c'était en 2009, les Nuits Botanique, il partageait l'affiche avec un autre playboy aimant la France, Charlie Winston!

Le théâtre est éclairé par de mini-lampadaires diffusant une lumière délayée nous permettant,  à peine, de deviner l'apparition des musiciens, ils sont sept:  Frédéric Couderc, clarinette / sax baryton, et un  bizarre swanee slide sax/ Jérôme Etcheberry, trompette ( il s'est tapé Marciac avec son quartet)/ Jerry Edwards ( le Ricain) , trombone/ Didier Havet et son volumineux soubassophone/ Eric Sauviat, guitare ( Cabrel, Johnny, Biolay, Boulay....)/ Gael Rakotondrabe,  winner of at the Montreux Jazz Solo Piano Competition au piano ou aux claviers et  Raphaël Chassin, batterie ( Salif Keita, Nouvelle Vague, Vanessa Paradis, Pauline Croze.....).
Au vu de leur carte de  visite, tu as deviné que Hugh n'est pas allé les dénicher au bureau de chômage.
Eric et Raphaël sont les premiers à se présenter pour amorcer l'intro de 'Civvy Street', le piano se fait entendre, l'équipe complète a pris place, puis Hugh, d'une élégance raffinée, apparaît pour crooner ce mambo classieux, décoré d'un étonnant solo de guitare dans les tons graves.
Ce n'était que la mise en bouche mais déjà Saint-Brieuc a saisi que les agapes seraient fastueuses!
Hugh et le français...
Le Britannique entame une parlotte sans cérémonie avec le public, la prochaine chanson peut-être considérée comme une berceuse pour la première puissance mondiale, despite his haircut, this  song is for Donald, ' Sugar coated pill'
.Le soubassophone fait le show, le piano gambade, Hugh badine.
Forcément ce jazz capricieux, dominé par les cuivres de Louisiane, évoquent des gens tels que Tom Waits ou Dr. John.
Après s'être inquiété de notre santé, le dandy enchaîne sur le mystérieux  'The Sinner', introduit par les sonorités proches du theremine concoctées par le swanee sax.
'Ladybird', un downtempo bluesy, permet la mise en évidence des talents du guitariste et de la trompette avec laquelle, en vocalises, Hugh entame un dialogue châtié.
Virage groove pour suivre, 'It's Your Voodoo Working'  de Charles Sheffield, dans lequel certains reconnaissent le Mojo de Muddy Waters.
Dur, dur de rester coincé dans ton fauteuil alors que tout le corps ne demande qu'à se trémousser.
Une voisine craque pendant le solo d'orgue du  jeune Gaël, toute la rangée de sièges chaloupe en suivant la cadence qu'elle imprime.
Confidences, l'illumination m'est venue dans un cimetière à  ' New Park Street', j'y ai rencontré une fille et woah, on s'est embrassé, j'ai oublié qu'il pleuvait et que mon boulot me faisait chier!
Après cette ballade étincelante pendant laquelle Jérôme traverse la salle avec sa trompette mélancolique, Hugh place son batteur sous les feux de la rampe, c'est par un solo à la Sonny Greer que Raphaël amorce 'Caravan', le standard de Duke Ellington.
Hugh et ses complices se donnent à fond tout en prenant du plaisir, Saint-Brieuc savoure!
Des benjamins dans la salle?
Non, j'étais le cadet, je n'ai jamais porté de vêtements neufs, je récupérais ceux de mon grand frère, ' Hang me downs' in English!
Ce titre nostalgique, chanté en partie en français,  est interprété en duo, Hugh et Eric à l'acoustique, la clarinette s'invitant pour terminer la romance.
 Stripped down to a three piece ( les deux acoustiques, la batterie) pour ' All slips away', un morceau intimiste, dédié à son paternel souffrant d'Alzheimer.
La voix et la mélodie évoquent à la fois Bill Withers et Jeff Buckley.
It's damn hot in Brittany, je tombe la veste avant d'attaquer le late jazz tune 'Sleep in Late' qu'il interrompt pour  en éclaircir le thème.
Si ça vous dit de danser, ne vous en privez pas, le juteux  ' Resignation letter' invite effectivement à la danse , comme si The Meters avaient convié un petit blanc parisien, ex- anglais, a partagé la scène avec eux.
Emu, tu revois un autre esthète, trop tôt disparu, Robert Palmer!
La salle se lèvera, enfin, pendant l'étonnante version de 'Daydream' des Lovin Spoonful, un à un les musiciens quittent la scène, le pianiste étant le dernier à voir le Titanic sombrer dans des flots noirs.

La séance de rappels démarre par un instrumental torride, 'The colonel is cooking', ce militaire aime les épices, suivi par le classique ' That old black magic', Hugh n'avait pas les yeux bleus, ni le galurin de Frank,  mais l'enchantement était bien présent.
Après de courts palabres, Saint-Brieuc aura droit à une sucrerie interprétée en trio ( voice, piano, drums), ' Little big man' basée sur un poème composé par maman, Hugh était en âge d'école.
C'est assis sur le bord de la scène que le fan de Nat King Cole vient fredonner cette dernière perle.

Le 13 octobre La Passerelle reçoit Camille Thomas et l'Orchestre Symphonique de Bretagne.











mercredi 3 octobre 2018

Album - Karin Clercq - La Boîte de Pandore

Album -  Karin Clercq - La Boîte de Pandore

Zeus: Tu es la première femme mortelle créée, je t’appellerai Pandore, celle qui est le don de tous les Dieux . Voici une boîte, prends-la avec toi, ne t’en sépare pas et  surtout, tu ne dois jamais l’ouvrir !
C'était pas malin de confier un tel objet à une femme qui, évidemment, n'a pas pu tenir sa promesse.
Pandore et Eve: même combat, adieu l'Eden!

Ils sont nombreux les musiciens à avoir repris le thème de la boîte à Pandore: Aerosmith, Procol Harum, Orchestral Manoeuvres in the Dark, Stacey Q, Isaac Delusion, Anne Clark, Donna Summer ...pour n'en mentionner que quelques uns.

Pour son  quatrième album, Karin Clercq décide d'ouvrir le coffret réputé maléfique, la cassette contient douze pépites de pop à la française pour lesquelles Karin s'est entourée d'une équipe choc:
à la composition , Alice Vande Voorde (Valko, Kùzylarsen, Polyphonic Size etc...), aux arrangements et fignolages, Emmanuel Delcourt (Roscoe, MLCD), les musiciens: Sacha Toorop au chant et à la batterie,  Claudia Rausens au violon,  Grazyna Bienkowski au violoncelle + les chanteuses, Marie Warnant et Olympia et Fanny de Faon Faon.
 L’album a été enregistré par Laurent Mathoux et Christophe Loncour et a été mixé et masterisé par Rémy Deliers.
Un curieux: dis, Karin,  entre 'La vie buissonnière' et 'La Boîte de Pandore', neuf longues années ont défilé, hibernais-tu?
Ce garçon n'a pas connu Kate and Joe BB, ni Michael et Moi et tu te souviens avoir croisé Miss Clercq avec sa copine Marie un 21 juillet à Waterloo, où elles chantaient  les golden sixties.

Tracklist:

1 J'avance
2 La boîte de Pandore
3 Je garde (feat. Sacha Toorop)
4 Partie
5 On ne badine pas avec l'amour
6 Presque une femme (feat. Faon Faon)
7 Pourquoi
8 Le meilleur qui nous reste
9 Où allons-nous ?
10 Tu me dis
11 Madame rêve
12 Antigone

'J'avance', avec pudeur, traite du trafic des migrants, de passeurs sans scrupules, de sentiments opposés: le doute, l'effroi, l'espoir, le tout est souligné par un fond musical tourmenté s'envolant en crescendo. 
Déjà trois minutes propices à la réflexion.
'La boîte de Pandore'  mise sur une boîte à rythmes, des choeurs acidulés et des sonorités electro-pop hyper dansantes. 
Et si en ouvrant la chose on découvrait que l'espoir n'est pas moribond!
En duo vocal avec Sacha Toorop 'Je garde' prend la forme d'une belle ballade, classique, évoquant la fin d'une liaison.
Une valse, Frédéric?
'Partie' , sorti en single en 2017, chante les lendemains du coup de foudre.
 Paul Simon disait there are '50 ways to leave your lover' , plus abruptement, Higelin clamait ' Pars', Karin Clercq dépeint la rupture en teintes pastel, entre le sombre et le clair, en évitant les éclats et les cris.   
Il y a un mois à Saint-Quay-Portrieux , tu assistais au concert de La Green Box ( Florent Vintrigner, Benoît Laur) reprenant Victor Hugo, la chanteuse belge, elle,  fait appel à Alfred de Musset.
 'On ne badine pas avec l'amour' subit un traitement martial.
 Texte scandé, touches de piano martelées, mouvement apaisé, vocalises aériennes, retour au front, nouvelle accalmie avant une explosion noisy soutenue par des cordes grinçantes.
Aimez-vous de Musset?
On the rocks, s v p!
'Presque une femme' reçoit le concours de Faon Faon et évoque la gymnastique vocale de Camille.  
Avec l'existentiel  'Pourquoi'  madame s'essaye, avec succès, au flow hip hop , 'Le meilleur qui nous reste', qui succède au titre interrogatif, développe la philosophie  d'une femme qui a mûri , qui désormais a un regard plus lucide sur la vie.
Karin aime ( se) poser des questions: 'Où allons-nous?' .
 Bart, as-tu une réponse? Est-ce la fin? Le divorce est-il inéluctable?
Parenthèse,  le Brexit, le  No Deal, on a lu quelque part ...There could be long delays at borders if passport and customs checks are heightened... et ce n'est qu'une des conséquences de la désunion totale.
Alors, Bart et les autres, où allons-nous?
On continue ou c'est chacun chez soi?
Il n'y a pas que Brel à chanter le vent du nord, la bise qui fait craquer le plat pays est omniprésente dans la plage mélancolique  'Tu me dis'.
'Madame rêve', d'Alain Bashung ( texte de Pierre Grillet), vu par une interprète féminine prend d'autres teintes que l'original, peut-être encore plus sensuelles, le timbre proche de Marlene Dietrich,  le piano grandiloquent et les percussions entêtantes font mouche.
Dommage que Gilles Verlant ne soit plus de ce monde pour entendre cette reprise lumineuse.
L'album s'achève par un  coup poing: ' Antigone'! 
Sophocle, Anouilh, Bauchau, côtoient Malala Yousafzai, à laquelle l'interprète énervée emprunte... I speak not for myself but for those without voice..., ou l' Asociación Madres de la Plaza de Mayo manifestant devant le siège du gouvernement,  à Buenos-Aires, dans l'espoir ( vain) de retrouver leurs enfants disparus, enlevés et tués par la junte militaire.

Ce quatrième tome des oeuvres de Karin Clercq est sans conteste une réussite magistrale, elle le présentera le 9 octobre au Botanique dans le cadre du Festival FrancoFaune.


There could be long delays at borders if passport and customs checks are heightened.

Read more at: https://inews.co.uk/news/brexit/no-deal-brexit-what-meaning-uk-leave-uk-consequences/
There could be long delays at borders if passport and customs checks are heightened.

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mardi 2 octobre 2018

Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

Un second rendez-vous dominical en septembre, à La Grande Ourse de Saint-Agathon, Melrose a invité  des voisins normands, Little Bob Blues Bastards, pour finir le mois sur du blues rock redoutable.
Dans la salle, tu mates la faune qui s'est présentée en masse pour assister à la prestation de Roberto Piazza, le Eric Burdon du Havre, tu n'as pas dénombré  un effectif imposant de moins de vingt ans, par contre, des  hordes d'anciens combattants avaient ressorti le perfecto élimé, les santiags qui t'écrasent les orteils et les Levi's jamais passés dans l'essoreuse.
C'était il y a des lustres, ta dernière et première rencontre avec celui qui à l'époque était le chouchou des punks anglais, 1977, le Rockin' Club, en dessous de Forest National, Piero Kenroll avait signé Little Bob Story dont le premier album ' High Time' avait engendré des critiques élogieuses dans le NME ou Melody Maker.
Ton cerveau se souvient encore de ce concert épique.
Tout ça pour te dire que Little Bob, comme la femme qui se trouvait sous les plumes aux côtés de Reggiani, n'a plus 20 ans depuis longtemps.
Il apparaît légèrement fripé mais la voix est toujours intacte et le punch  n'a pas faibli.
Depuis 2010, Roberto tourne avec  Little Bob Blues Bastards, leur disco, à ce jour, se chiffre à trois volumes, le dernier 'New day coming' s'est retrouvé dans les bacs en juin.
17:30' , mise en condition sur fond d'incantation Cheyenne et entrée en piste de Mickey Blow, l'harmoniciste qui a accompagné Johnny Thunders durant sa période parisienne, Gilles Mallet, le guitariste qui sévissait déjà au sein de Little Bob Story, Bertrand Couloume, l'amateur de chouchen à la contrebasse, et le neveu de Roberto, Jérémie Piazza, aux drums, Little Bob les suit de près.
Il agrippe le micro, aux cotés du lequel, sur un lutrin, traîne le missel ouvert sur les lyrics sur 'Mama's prayer' la plage ouvrant 'New day coming'.
Un mec qui débute son tour de chant par... hey hey rock'n'roll is here to stay ... mérite toute notre sympathie.
Bordel, ce concert est parti sur les chapeaux de roue.
Embarquez à bord de la Ford Mustang, kids, on a fait le plein, 150€, on va voir du paysage et boire des coups, la radio crachera du rock vintage et du blues sans âge, attachez vos ceintures!
On présente l'équipage' We are the blues bastards', on remercie les organisateurs, belle salle, by the way, on sourit aux têtes connues et embraye sur un truc qui pulse, 'Switchblade Julie', une fille qu'on a connue dans le temps, elle adore le boogie rock.
'Blake in blue' s'adresse à ceux qui ont un minimum de connaissances littéraires, il est question de William Blake , un poète qui a inspiré Jim Morrison.
Bertrand a sorti l'archet, caresse la grand-mère pour introduire 'Sleeping in a car', encore une histoire de fille, elle n'avait pas assez de blé pour se payer le Mercure.
Les VIP's, tu connais?
Des noms?
Mike Harrison, Keith Emerson, Greg Ridley, Mike Kellie, Luther Grosvenor..
Pas mal de ces mecs se sont retrouvés dans Spooky Tooth.
 On leur doit 'I wanna be free' que le petit Bob et les bâtards reprennent à la perfection.
'Dirty Mad Asshole' nous renvoie vers des combos tels que le Dr Feelgood, les Inmates ou The Blues Band,  le trouduc est suivi par 'She's got it', après une attaque non déguisée visant les GSM /YouTube freaks.
Heureusement que j'ai mon bouquin sous les yeux, sinon on serait drôlement dans la merde, qu'il dit avant de clamer 'You gotta jump'.
Bob, tu brodes, faut que je règle mon instrument lui souffle le cousin de Keith Richards.
Ok, je leur cause du salon de thé, du flacon de Jameson que tu as sifflé, de Lorient, de nos projets de carrière, t'es prêt, fieu?
Yes!
'I'm  Howlin''  en hommage à Howlin Wolf et en réaction à la triste actualité.
Après ce blues louvoyant, vient 'Evil' et ses teintes gospel, puis la reprise du 'Mean things happening in this world', un constat que Woody Guthrie avait fait durant World War II.
Non, non, rien n'a changé... a ajouté un choeur de gosses.
C'est en pensant à son paternel, l'immigré, que Bob a composé le formidable' Libero', le sombre 'The scream of the ghost' date de la même époque.
Tes voisins l'attendaient, ils ont frétillé en entendant les premiers riffs annonçant 'Lost territories', un downtempo obsédant.
Des flashes d'Herman Brood avec Dani Lademacher à la six cordes traversent ton crâne, Bob et ses acolytes ont embrayé sur 'Dumb factory' ( l'usine à cons, explique-t-il)  qui évoque le 'Roxette' de Dr. Feelgood.
'Sometimes I Feel' est extrait de 'Blue Stories' ( 1997) , à l'époque Olivier Durand ( Elliott Murphy) tenait la gratte, au Havre, il y avait du vent, il pleuvait, c'était pas l'Italie.
Le vindicatif  'Only liars' à l'esprit punk,  vise les dirigeants who talk about peace et s'en foutent  plein les poches.
Le groupe sent l'écurie, il entreprend un galop furieux en oubliant l'arrêt de la diligence, c'est avec la bombe 'Riot in Toulouse' que prend fin le set normal.

La brigade rapplique pour une série de titres fulgurants, en démarrant par un blues qu'il a eu du mal à écrire avant de sortir d'un trait, 'So deep in me', second rappel,  'Too Young to Love Me' a request à Lorient, joué à Saint-Agathon, ' Ace of Spades' est pour ceux qui se souviennent de Lemmy, 'All or Nothing' pour ceux qui se souviennent de  Steve Marriott et enfin, ' Lucille' pour ceux qui sont nés en 1957.

Fougue, énergie, passion, authenticité, Little Bob a fait l'unanimité en cette fin d'après-midi.

Prochain concert Melrose: Aynsley Lister, le 14 octobre, même salle!







lundi 1 octobre 2018

La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux

La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux.

Le collectif Galapiat Cirque après avoir ouvert la saison 2018/2019 au Grand Pré de Langueux est resté sur place pour une résidence d'un peu plus d'une semaine,  dans le cadre de "Itinérance 9,03 km2 - Hors les murs".
L'équipe constituée de   Moïse Bernier ( le clown), Stéphane Dassieu ( le musicien: guitare et bandes sonores) et Lucie Lemaitre ( catalysatrice de paroles) est renforcée par six habitants de la commune qui,  pendant cinq soirées, ont travaillé d'arrache-pied pour monter un spectacle de rue, non seulement cohérent, mais aussi insolite et hautement  enthousiasmant.
Deux représentations étaient prévues, la première le 29/9 à 18:30 rue du Clos Mené, la seconde, le lendemain après-midi, rue Claude Nougaro.

Sous un doux soleil , les autochtones et quelques flâneurs prennent place sur des gradins démontables ou à même le sol, pour les mioches, en attendant le début du happening.
Stéphane Dassieu escalade une échelle pour prendre place sur le toit d'un garage, sa guitare l'attendait ainsi que le matériel destiné à la mise en route du montage sonore, face à lui, toujours sur le toit d'un garage, un jeune homme a pris place sur un canapé, livré là par hélicoptère, une fille taille un buxus en manque de brushing, un fauviste termine un paysage marin, deux gars s'affairent sur un barbecue nidoreux et un barbu rafistole une bicyclette, récupérée sur un terrain vague.
Le décor est planté, la guitare, bluesy, entre en action, la sono crache un fond grésillant, la bande enregistrée débite les confidences des indigènes recueillies par L L., et soudain, perché sur une fourgonnette, jaune canari, apparaît le clown.
Le saltimbanque, en bégayant, tient un discours abscons, puis interpelle la foule avant de, souplement, quitter son poste haut-perché pour traverser le public, au passage il caresse la tête d'une fillette délurée, qui n'a pas l'air de craindre son énorme nez rouge.
Le regard que porte le funambule sur notre monde matérialiste n'est pas exempt de critique, il exprime son mal-être et son épouvante, qui, petit à petit, gagnent les spectateurs.
Quand on a vécu, on le sait, le clown est souvent lucide et triste, les gosses ne le savent pas et se posent des questions.
Rien n'est tout rose ici bas, Moïse décide d'aller voir si vu de là-haut, près des anges, le monde est plus harmonieux.
Il entame l'escalade du mât japonais en multipliant les acrobaties vertigineuses, un  fond musical noisy accentue ses prouesses.
Equilibre, déséquilibre, ( fausses) chutes, cascades, pirouettes, voltige...ce Charlot, d'une souplesse insolente, nous en met plein la vue.
Le spectacle combine poésie, angoisse, bouffonneries,  théâtre de l'absurde, Verfremdungseffekt, lyrisme et émotions intenses, pour se terminer sur une note apaisante lorsque le clown, ayant ramassé un violon, nous interprète une mélodie doucereuse qu'il décide subitement d'aller lire aux oiseaux en grimpant sur le mât, toujours muni de son Stradivarius.
Une dernière fois il aura tenu l'assistance en haleine, car, gravir une perche en traînant un crincrin n'est pas tâche aisée!


Un tonnerre d'applaudissements ponctue ce spectacle étonnant, l'assistance, ravie, est invitée à boire  le cidre de l'amitié avant de quitter la troupe souriante.