lundi 8 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

A 20h, les portes de la salle polyvalente s'ouvrent, les mordus de blues de tous poils se dirigent, soit vers les sièges à l'avant de la scène ( les moins alertes), soit vers le bar ( les déshydratés).
Le neveu d'Albert Raisner, un copain de Franck Dubosc, viendra annoncer les groupes, en maltraitant leur patronyme, à 20:30'.

Aus  Deutschland: Jimmy Reiter Band!
 Im Juli 2017 gewann die Jimmy Reiter Band den German Blues Award als beste deutsche Bluesband.
Depuis 2011,  le guitariste Christoph „Jimmy“ Reiter tourne avec son propre combo après avoir passé des années au sein des  Blue Jays de Doug Jay.
Après "High Priest Of Nothing" ( 2011), il sort l'album "Told You So" en 2015, cette rondelle précède deux volumes intitulés 'Soul Guitar Guidebook'.
Le band qui accompagne ce guitariste habile est composé de Nico Dreier aux claviers ( dont un Hammond), de Björn Puls aux drums, un gars qui manie les baguettes avec autant de brio qu'un autre Björn qui utilisait une raquette et d'un Néerlandais au crâne dégarni mais aux doigts agiles, Jasper Mortier!
Le Chicago blues ' Waiting For My Luck To Change' étrenne la soirée, pas de soli tonitruants, aucune forfanterie, simplement du blues haut de gamme, interprété par des gars au sommet de leur art.
Jimmy a le bon goût de présenter ses morceaux, ce qui facilite la tâche des esprits simples devant rendre compte du concert, il introduit 'Woman don't lie' une plage  aux teintes funky incitant aux déhanchements.
Le superbe slow blues ' Move on down the line' est de la plume de Johnny Heartsman, un bluesman de Chicago décédé en 1996, cette plage permet à Nico Dreier de placer une digression à l'Hammond qui aurait plu à Simon Rigot des Narcotic Daffodils.
Retour au matériau propre avec  'I'll Take the Easy Way', un extrait, en mode décontracté, de son premier album.
Le juteux 'Yes I do' lui succède comme sur la rondelle.
Freddie King a gravé  'It's Too Bad' (Things Are Going So Tough)  en 1960,  si il y a bien un morceau qui doit définir le terme blues, 'It's too bad' sort du lot.
Je vous le joue en sourdine, tant pis pour les durs de la feuille.
Au tour du gars bâti dans le mortier qui forge les excellents bassistes de se mettre en évidence pendant  'Can't Stop Thinking About You' qui précède la dernière rafale, car le timing est serré, un boogie bouillant  évoquant Canned Heat.
Michel Drucker rapplique  pour nous prévenir que les complices de Jimmy accompagneront Lisa Mills dont le band fait défaut, son guitariste a été victime d'un accident,  puis il repousse l'armada prussienne et son transfuge orange sur scène pour un bis turbulent, pendant lequel Nico nous la joue Jerry Lee Lewis.
Avec les pieds?
Non, sans les pieds!
A Limoges, le 12 octobre!

Lisa Mills, accompagnée par  Nico Dreier, Jasper Mortier et... shit, where is Mister Handsome, le voilà, Björn Puls!
Lisa Mills "a great voice" for the blues, full-throated,  a -t-on lu quelque part, son registre s'apparente à celui de Beth Hart, Janis Joplin ou Etta James, ce soir elle a choisi de nous offrir un répertoire de classiques auxquels elle a ajouté quelques originaux.
Son dernier album 'Mama's Juke Book' date de 2016.
Pour être certaine de se souvenir du nom des musiciens qui l'accompagnent pour la première fois, sans avoir répété, elle a griffonné sur un papelard: Nico Dreier, Jasper Mortier , Björn Puls!
On a cru reconnaître  'Breakin' Up Somebody's Home' comme ouverture de set, la voix est ample, le coffre de Miss Mills est aussi vaste que celui d'Etta James qui avait inclus le titre à son répertoire.
T'es pas le seul à être tombé sous les charmes de Mademoiselle Alabama qui embraye sur  'There's something on your mind' qu'elle attribue à Etta, mais il semblerait que Big Jay McNeely chantait ce country slow purulent déjà  en 1957.
Torch song, number one!
Une année dans la Mississippi High School m'a permis d'apprendre trois mots de français: comment allez-vous?
Ça baigne, Lisa, merci.
'Better than this' is one of my songs.
I love the Southern twang in her voice, murmure un touriste à sa madame.
Il n'y a pas mieux comme ballade, si je me remarie j'insiste pour que le deejay la joue pour ouvrir le bal.
Je pique le capo de Jimmy et on vous envoie 'I can't stop loving you'.
Elle va nous tuer, un trop plein de romantisme n'est pas recommandé par la faculté.
Next one is a capella, 'Make me sing', les battements de mains bretons battent la mesure de ce gospel.
Tu craques, elle va nous achever, ' I've been loving you too long' d'Otis Redding.
Les tripes chantent, tu pleures!
Après l'amour vient l'argent, that's all that matters in this world!
'Money' ( That's what I want), le Motown classic à la sauce Mills, pimentée à l'allemande et décoré d'une tulipe,  valait son pesant de dollars.
Sam Cooke, 'A change is gonna come' est suivi par la réponse qu'Etta James a donnée à Muddy Waters, 'Woman', Jimmy Reiter vient prêter main forte à l'équipe en plaçant quelques riffs meurtriers.
Lisa Mills, c'est pas la madame qui se laisse marcher sur les pieds, les machos sont prévenus.
On garde Jimmy pour la dernière, 'Bring it on home' de Sam Cooke.
Tintin réapparaît en nous demandant si un bis nous intéresse, on n'avait pas vraiment besoin de lui pour rappeler Lisa et sa clique.
Björn insiste pour jouer une de mes compos en rappel, well, I wrote a song about Freddie King, we'll play it for you!
Incroyable prestation du groupe allemand qui accompagnait la chanteuse pour la première fois!


Le zozo: voici Troudaï Lynn, à moins que ce soit Troudi Laine et son groupe!
Ben, Trudy Lynn, apparaîtra plus tard, car l'honneur d'ouvrir le concert  revient  aux Ozdemirs.
The Özdemirs, das sind Bassist Erkan Özdemir, Urgestein der europäischen Bluesszene, und seine Söhne Kenan Özdemir (Jahrgang 1994) an der Gitarre und am Gesang und Levent Özdemir (Jahrgang 1995) am Schlagzeug.
Erkan a pendant des années été le bras droit de Memo Gonzales et avec ses fistons a oeuvré comme backing band pour des gens tels que Shawn Pittman ,  Sugar Ray Ford, Mike Morgan, Johnny Rawls ou  Angela Brown.
Le trio accompagne la lady de Houston sur les scènes européennes depuis plusieurs années.
La famille lance un shuffle instrumental, pas débile, en attendant l'Amérique.
Un harmonica se fait entendre, on ne sait d'où, Steve Krase, bien classe, précision utile pour ceux qui pensaient voir se pointer un clochard crado, fend la foule pour rejoindre les mercenaires, une fois face au micro, le gars, qui a déjà pondu trois albums ( le dernier en date “Should’ve seen it coming”), nous chante 'Jolene', pas la fille qui pique les mecs des autres nanas, non une copine à son frère que tu peux croiser dans les bars de Houston.
Vachement énergique et rock'n'roll, ce morceau!
I'll do a couple of songs before Trudy comes.
I hope you don't mind.
Fais à ton aise, Steve, on adore tes interventions au mouth harp et tes copains assurent sévère.
'Make You Love Me Baby' de Jerry Lightfoot groove joyeusement , la suivante doit calmer le jeu, il attaque le formidable slow blues ' Night train' ( from Oakland) pour terminer ce hors-d'oeuvre apprécié par 'I don't mind' du Dr Feelgood.
Please, welcome Trudy Lynn.
Lee Audrey Nelms, 71 balais aujourd'hui, était toute jeune lorsque Albert Collins l'invite à chanter quelques titres alors qu'il se produisait sur un kiosque.
Elle a fait du chemin, a récolté quelques palmes et sa discographie approche des 20 exemplaires, le dernier 'Blues Keep Knocking' sent encore le neuf .
Elle entame son tour de chant par 'Blues ain't nothing' , un truc qui remue vicieusement.
La voix est expressive, puissante et intense et comme elle peut compter sur une brigade de choc, les locaux se régalent.
Elle enchaîne sur un morceau aux saveurs New-Orleans.
Dis-nous, combien de titres débutent  par ces simples mots ...I got the blues... ?
 Le blues, ils l'ont tous, Mick Jagger, Gary Moore, B B King, Solomon Burke et ta voisine qui a perdu son chat!
 'Every side of lonesome' ou la solitude des femmes abandonnées, précède un morceau archaïque, 'World of trouble' de Memphis Minnie. Steve, agenouillé devant la diva, lui tient un laïus à l'harmonica à faire pleurer toutes les Madeleine, oui, celle de Proust, aussi.
'Ramblin blues' avait été enregistré par la regrettée Aretha Franklin en 1969, on a failli pleurer en entendant Trudy reprendre  cette pépite.
La madame connaît ses classiques, voici Big Mama Thornton, 'Alright Baby' .
Comme la Blues Queen travaille sans playlist, le set est entrecoupé de blancs afin que la troupe décide quel morceau jouer, ils optent pour ' Down on bended knees' de Johnny Copeland, du blues aux senteurs r'n'b.
Puis vient le titletrack du dernier né 'Blues keep knocking'.
Qui va ouvrir cette foutue porte?
Well, people, ' Red light' signifie la fin du show, Trudy regagne les coulisses, le band poursuit sa route, le signal étant passé au vert.

Il est 00:35', l'heure de quitter Belle-Isle, en sortant de la salle tu entends le rappel, ' I just wanna make lovet o you'.
C'est gentil, Trudy, ce n'est plus l'heure des galipettes et Madame m'attend!