Les Rives en fête à Pontrieux le 13 juillet 2018
La jeune association d'animations, Les Déraillés du Trieux, organise, depuis trois ans, l'événement Les Rives en Fête au Port de plaisance de Pontrieux.
Dès 15 h, la Venise bretonne, où fut érigé le premier pont sur le Trieux, propose diverses activités, le programme est relativement confus mais les badauds et les locaux pourront flâner entre les étals du marché artisanal, se faire masser à la thaïlandaise en sirotant une infusion relaxante ou tonique, admirer les prouesses des chiens plongeurs, l'adresse des souffleurs de verre, les maladresses des lanceurs de couteaux celtiques, se balader à dos de poney ( poids maximum autorisé: 22kg), sautiller sur les châteaux gonflables ( admis aux enfants et aux nains), se restaurer, boire, en fin de soirée, admirer le feu d'artifice et assister à une série de concerts...
Qui? Quoi? Où? A quelle heure?
A découvrir sur place!
En commandant un demi on te signale que trois groupes sont prévus, les aubades devraient débuter à 17h.
Il est 17h30', on a vu trois petits jeunes sur la remorque/podium s'escrimer afin d'obtenir un son potable, à la question "des noms", tu as eu droit à un signe vague, synonyme de aucune idée.
Les Irrésistibles? Les Inconnus? Les Guess Who?
Ceux d'American Woman?
Faut pas rêver...
Les fêtes villageoises et la ponctualité ne font pas bon ménage dans le canton.
Il est près de 18:05, les trois gamins grimpent sur le podium improvisé, Pontrieux s'en tape, Les Déraillés s'abreuvent en attendant le rush prévu pour le repas collectif.
Nous sommes Men in Rock de Paimpol, là on vous joue un concert apéritif, le set complet aura lieu après la pyrotechnie.
Tino Quervarec (guitare/chant)/ Jean-Philippe Hervé (basse/batterie/chant) et Romain Layec (basse/batterie) entament leur mini trip par 'You really got me' des Kinks.
Sont pas nuls, ils embrayent sur les barbus de ZZ Top, 'Sharp dressed man', nous sommes une poignée à les écouter et à applaudir à leur savoir-faire.
Bob Dylan a ri en entendant l'annonce de 'Knocking on heaven's door' devenu on even's door.
Si leur anglais est bancal, leur jeu se défend.
C'est déjà la dernière, braves gens.
Tu rigoles, votre soundcheck était plus long que votre prestation!
The Clash, 'Should I say or should I go'?
Stay!
Ah, on peut encore en balancer une, ce sera une de nos compo ' Scream in the rain' (?).
Les cultivateurs attendent une goutte depuis 15 jours, ce power rock dégoulinant à la mode Cheap Trick, décoré d'un bridge groovy à la touche Santana, termine un show nous ayant montré un groupe dont le potentiel est évident.
Place à Noir Délire.
Tu pensais à un tribute de Noir Désir, t'étais à côté de la plaque, ...ce soir, on ne joue que des compos personnelles!
T'as cherché partout pour dégoter des infos concernant ces mecs qui divaguent, facebook: que dalle , wiki: le néant, google: inconnus au bataillon, la sûreté de l'état: connais pas, le FBI: pas fichés.....
Il s'avère que le groupe est né en mars et, que ce soir, ils fêtent leur troisième scène.
Ils sont quatre, il y avait un Stéphane , pas celui qui a pondu ...La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres..., un Benoît, un John et un bassiste dont on a compris qu'il se prénommait Eloan, prénom peu fréquent au Soudan.
T'as compris qu'il y avait une basse, on ajoute une batterie, une guitare électrique, jouée par le plus jeune et une acoustique pour le chanteur.
D'emblée on te signale que ce quatuor a été trahi par une balance déficiente, ils ont joué sans retours, et en façade c'était pas la gloire, non plus.
Comme les Bleus jouent la finale, 'J'y crois'.
Créneau?
French pop/rock, style De Palmas, Eiffel, Gaëtan Roussel, Saez...
Ils enchaînent sur un second pop rock mélodieux, ' Un soir, mon amour' (?), Pontrieux ne prête aucune attention aux efforts de Noir Délire qui se débat avec des problèmes acoustiques récurrents.
La guitare sèche est inaudible, la basse supplante tout..
Baisse le volume, fieu..
OK, c'est mieux?
Ja!
' Un roman' est lâché.
Combien de pages?
T'es con!
' Un nouveau monde' claque, même si la conclusion est bâclée.
Pour calmer le jeu on vous concocte un slow, ' Mauvais souvenirs', c'est l'histoire d'une nana à la recherche du prince charmant.
La basse sature toujours, dommage!
' Danse', le titre cache un texte engagé, prônant la tolérance.
Il nous faut trois marins pour le refrain ( Hissez haut) de la suivante.
Hugues Aufray n'était pas disponible, la petite amie du guitariste était la seule à vouloir hisser l'étendard.
Une intro à la Doobie Brothers, un blanc, on remet ça, ' Dans mon sommeil' sur le tempo de 'J'aime regarder les filles' de Coutin, précède la dernière volée jouée en mode funk...j'ai la haine... chante-t-il, il y a de quoi avec cette accumulation de vices techniques.
A revoir dans de meilleures conditions
C'est qui les suivants?
ORL!
Non pas Otto, Rino et La Ringo, Old Rock Line!
Old car l'étiquette dit à consommer avant 1999, rock car ils connaissent Elvis, Line car ils mangent bio.
Il a fallu attendre 20:45' avant de les voir un à un escalader l'échelle les menant sur le podium, ils devaient être six, Christian Morellec manquait à l'appel, sa canne traînait encore dans le Trieux.
Christian, où es-tu, c'est l'heure...
Peinard, l'ancêtre se pointe, embrasse deux ou trois groupies périmées et rejoint ses complices, dont
Michel Marquier et Jean-Noël Prigent et trois autres vétérans demeurant du côté de Pommerit-Jaudy.
Après quelques salades plus très fraîches, Christian à son orgue nous la joue Richard Clayderman pour introduire 'Road to hell' de Chris Rea.
L'enfer n'est pas pavé que de bonnes intentions, les anciens vont nous la jouer cool ce soir, si Eric Clapton est souvent décrit comme slowhand, les ORL sont du style mou de la gâchette, chi va piano, va sano e va lontano...
Toujours avec la mandoline en vedette, ils attaquent un instrumental prenant ses sources dans les Appalaches pour finir en Bretagne,'Whiskey for breakfast', du bluegrass celtique.
REM, 'Losing my religion', 'Hotel California', la Gibson double manche EDS 1275 était jouée par Don Felder sur l'original, un doublé Pink Floyd, 'Comfortably Numb' et 'Another brick in the wall' ,nous prouvent que ces praticiens ont du bon goût mais se complaisent dans un rendu atonique.
Le haut-de-forme, Jean-Jacques Robert, se débrouille plutôt bien à la gratte, ses complices ne sont pas manchots, mais leur enthousiasme est comparable à celui d'un fonctionnaire en fin de carrière.
La lecture du chapelet continue: Dire Straits 'Sultans of swing', 'Like a rolling stone' de Tonton Bob, et comme à la veille du quatorze juillet il faut éveiller le coq, une version sympa de ' Comme un avion sans aile' de Charlelie Couture, suivie par 'Quand t'es né dans le désert' de Capdevielle.
'Unchain my heart' précède le titre préféré du bassiste,'Bad news' de Moon Martin, sans s final svp!
Un des morceaux les plus intéressants de leur set.
Jean-Noël, le régional de l'étape, va vous chanter 'Sweet Home Alabama', le titre préféré de Neil Young.
Pour suivre on nous promet l'Irlande, ce ne sera pas Thin Lizzy, mais la bande à Bono, ' With or without you'.
Le terminus est en vue, Christian pianote un nocturne, le chanteur a récupéré la mandoline, on reprend la route de l'enfer.
C'est là que tu abandonnes Chris Rea, le Trieux et les Déraillés pour prendre le chemin d'un sweet home qui n'est pas en Alabama.