samedi 30 septembre 2017

SIMO - RHEA à l'Ancienne Belgique ( Club)- Bruxelles, le 29 septembre 2017

SIMO - RHEA à l'Ancienne Belgique ( Club)- Bruxelles, le 29 septembre 2017

Organisation: AA Productions/Next Step

Tandis que la Grand-Place se prépare pour le grand cirque que d'autres ont baptisé Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ( chaque artiste annoncé interprétera quelques titres), le Club compte attirer un public différent avec le power trio de Nashville, SIMO.

Le support est confié à  RHEA!
Non, aucun rapport avec Chris!
Le groupe de Gand n'a pas encore soufflé deux bougies, mais fait déjà couler pas mal d'encre, finaliste de De Nieuwe Lichting 2016, du Maanrock Rally la même année, un passage au Humo's Rock Rally, la plus grosse médaille lors du Battle for Boa aux Pays-Bas, ces adeptes d'un hard rock à l'ancienne ont sorti deux singles et annoncent un album pour 2018.
Ils sont six à se présenter sur les planches:  - Jorge Van De Sande ( le remuant chanteur) - le frisé et bouillonnant  Guillaume Lamont ( guitare, vu avec Jacle Bow) - Nathan Ysebaert ( guitare, electronics) - Matthijs Machtelinckx ( basse) - Dajo Vlaeminckx ( drums) et  Simon Lamont, qui fait presque de la figuration, aux percussions.
Comme ils n'ont que 30' pour montrer leur savoir-faire, ces jeunes gens décident d'oublier le round d'échauffement et de  rentrer dans le lard dès l'entame, c'est acculé dans les cordes, que tu reçois 'Two man's party' en pleine poire.
T'es qu'un poids léger, eux t'envoient du heavy avec une pointe de Beastie Boys.
Babe, babe, this is rock'n'roll ...hurle Jorge, on avait bien capté que c'était pas du easy listening!
Drums et basse entament 'Everything you need' , si t'avais besoin d'un câlin, tu oublies, ça cogne lourd et sans répit!
Puis vient leur avant dernier single' Change'  , un doux mélange de Triggerfinger et de Queens of the Stone Age.
Guillaume n'a pas d'arbalète, ce méchant jeune homme fait tournoyer sa guitare comme s'il s'agissait d'une épée et comme il nous trouve assez amorphes, il nous incite à bouger davantage.
Te cache pas, 'Gonna get you'!
Un faux départ n'empêche nullement 'Something good'  de faire mal, très mal.
Tous au front et pas de quartier... Jean-Marie et Jacques ont applaudi!
Jorge: de volgende heet ' When I think of you', cette douce rêverie précède leur nouveau single' Tell me now'.
Une ligne de basse crapuleuse, un drummer ayant pris des leçons chez Mario Goossens et des guitares rentre-dedans, sans oublier le chant agressif, font de cette plage un morceau qui passe sur Studio Brussel et mériterait de se faire entendre sur Classic 21.
 'Screaming' est précédé de quelques blasphèmes proférés par l'irascible Guillaume et suivi par une dernière bombe, 'Never out of sight'.
Le Club a vu, entendu et apprécié ce band soudé, qui semble promis à un avenir rose!

Un signal lumineux, les Stones se taisent pour faire place à l'intro de SIMO, ils ont bon goût et ont choisi 'Superfly' de Curtis Mayfield.
Si SIMO n'est pas (encore) trop connu dans notre plat pays, le gang de Nashville has built a name aux States, les Pays-Bas ont craqué, toute l'Europe va suivre!
Si l'incontestable pôle d'attraction est JD Simo, que certains n'hésitent pas à qualifier de best guitarist in Nashville, ses complices Adam Abrashoff ( drums) et Elad Shapiro ( bass) sont loin d'être des ânes. La logique veut que de grands noms tels que Cream, The Jimi Hendrix Experience, James Gang, Taste ou West, Bruce and Laing soient cités, effectivement SIMO est de cette trempe!
Leur dernier album, 'Rise and Shine' est sorti il y a quelques semaines, il nous vaut cette tournée et servira d'assise pour la setlist de la soirée.
La wah wah régnera en maîtresse absolue lors de ce concert, dès le premier morceau , JD en use et en abuse, tandis que les comparses lui confectionnent un soubassement d'une étanchéité à toutes épreuves, tu y entends du blues rock, des éléments psychédéliques, une pointe de grunge, comme si Rare Earth et Pearl Jam s'étaient invités à la même table. JD Simo étant probablement jaloux des jams interminables de Grateful Dead, cette première plage ( 'The climb'?) approche allègrement des 10 minutes.
'Return' opens our new album, qu'il dit avant de nous proposer cette bombe qui évoque à la fois Hendrix et Prince.
Le groove dégoulinant de  'Meditation' impressionne, JD et Adam entament un de leurs nombreux duels, Elad, impassible, les contemple tout en cimentant une rythmique implacable.
Un mec dont la collection de disques comprend les Alabama Shakes, Wilco, Isaac Hayes, Funkadelic et Bob Dylan ne va pas te proposer de la merde, ' People Say' et 'Don' t waste time' confirment le bien-fondé du propos.
Et sur scène?
Monsieur remue un max, nous fait le coup de la guitare derrière la nuque et vient émoustiller ses petits camarades,  mais ne va pas croire qu'il fasse du cinéma, tout se produit naturellement, rien de fake dans son attitude.
'I want love' is the most personal song on the new record,  en mode  slow blues/soul ballad, le guitariste impressionne, la slide plaintive vient te remuer les entrailles, il doit l'aimer très fort, cette madame.
Retour au groove avec la plage kilométrique ' Light the candle', dont les riffs et les intonations vocales renvoient vers le 'Spoonful' de Cream.
Du blues, du heavy rock, du rock fusion, SIMO réunit le tout en un seul morceau.
Après cette déferlante, le trio a la bonne idée de nous proposer une ballade immaculée .
 'Be with you', joué avec les tripes, te cloue sur place.
Ensuite JD passe au blues/gospel  classique avec le fragile  'The light'  qu'il exécute solo et c'est avec le chef-d'oeuvre épique  ' I pray', une plage de 13 minutes, permettant au trio de jammer à  satiété, que s'achève ce concert mémorable.

Enfin, tout le monde croyait que c'était fini, il était 22:35', le curfew étant de rigueur à l'AB, tu t'apprêtais, comme Adam et Elad d'ailleurs, à quitter la  salle, quand JD décide de faire des heures supplémentaires et de nous envoyer une version affutée de 'With a little help from my friends'.
Impossible de ne pas verser une larme en pensant à Joe Cocker.
Ja, Willem?
 . "Eén van muzikaal de beste optredens die ik dit jaar gezien heb."

Inderdaad, c'était fameux!






jeudi 28 septembre 2017

Ellen Steegen au Bonnefooi- Bruxelles, le 27 septembre 2017

Ellen Steegen au Bonnefooi- Bruxelles, le 27 septembre 2017

Ellen werd geboren en getogen in deelgemeente Hoelbeek...alors, là, ça nous fait une belle jambe, c'est où ce bled?
Bilzen, au Limbourg!
La chanteuse paraît toute jeune mais affiche déjà 23 printemps, elle se produit depuis pas mal de temps sur les scènes limbourgeoises. En 2013, elle était encore jazzstudente à l'époque, Ellen  a eu l'occasion de fouler la scène du Genk On Stage.
Depuis elle a participé au Humo's Rock Rally et  à  Limbomania, où la seconde place obtenue lui a permis de devenir artiste en résidence au Muziekodroom.
Son premier single est prévu pour la semaine prochaine, un EP doit suivre et sortir en novembre.
Elle n'est pas seule sur scène pour défendre ses chansons, Jens Wijnants  - Guitars, Keys/ Arno Grootaers  - Drums et Bram Gabriëls  - Bass, l'entourent.
Le concert au Bonnefooi est une première bruxelloise.

Il faudra attendre 21:30 pour voir le quartet se coincer près de la vitrine et balancer une première plage ensoleillée aux nuances dreampop. La voix est agréable, les boys font habilement leur boulot , plus tard, en consultant Bram, le bassiste, dont on ignore si il a des liens de parenté avec les politiciens Jef ou Jaak Gabriels, on apprend que  la chanson se nomme provisoirement '' Speculaas' .
'Keep on going' sortira comme single début octobre et devrait plaire aux amateurs de sophisti pop/ smooth jazz, des arrangements soignés, une voix aérienne, on est proche de groupes tels que Swing Out Sister ou The Blow Monkeys.
Timidement Ellen annonce la suivante, in English, mijn Frans n'est pas terrible, ' Our house' qui n'a rien à voir, ni avec Madness, ni avec Crosby et sa clique.
La jeune fille est passée derrière les claviers, Jens a ramassé sa guitare, dans leur demeure on aime la propreté et les ambiances ouatées.
' Dreams' , les Cranberries, Fleetwood Mac, Dua Lippa, Brandi Carlile, tout le monde rêve... parfois les songes sont doux comme ceux d'Annie, d'autres fois, comme chez Joni Mitchell, ils sont moins soyeux.
Les rêves d' Ellen sont célestes et lyriques, portés par deux guitares subtiles!
' Meet me upstairs' if you feel like making love...
Une invitation?
 En tout cas la carte de visite sent bon!
La suivante est une 'Ballade' annonce la délicate enfant, qui avoue ne pas trop aimer causer mais préférer laisser parler la musique.
Cette ballade au background jazzy s'éloigne des atmosphères lounge pour se durcir petit à petit.
 Ellen et son band se distancient ainsi de la multitude de petits groupes façonnant une synth pop relativement fade pour  nous montrer  que le projet montre plus de consistance.
' Flashing lights' est déjà le dernier titre d'un concert qui n'aura pas duré 40 minutes, on reste quelque peu sur sa faim!
Le potentiel est là, on attend la suite avec curiosité!

Le 7 octobre au Play Club Festival au Muziekodroom avec d'autres noms intéressants: Whispering Sons, Tsar B, SX  ou Raketkanon!

 

mardi 26 septembre 2017

Au revoir Charles Bradley, Matt Bellinger, Eric Eycke, Ammon Tharp, Jo Dekmine

It is with a heavy heart that we announce the passing of Charles Bradley.
Mr. Bradley was truly grateful for all the love he’s received from his fans and we hope his message of love is remembered and carried on. Thank you for your thoughts and prayers during this difficult time....se lisait sur la page facebook du soulman le 23 septembre..
Comme tant d'autres, le gars de Gainesville a succombé à un cancer.
Tout le monde le sait, Charles Edward Bradley a dû attendre longtemps avant de percer, il avait dépassé soixante ans lorsqu'il est signé par Daptone qui sortira trois albums de ce grand admirateur de James Brown.
C'est sur scène qu'il fallait voir cette bête généreuse, la Belgique l'a accueilli plusieurs fois, ainsi tu as eu la chance de le croiser au Depot à Louvain en 2011 , cela reste un grand souvenir!

On apprend tardivement le décès de  Matt Bellinger qui fut guitariste du post hardcore combo Planes Mistaken for Stars avant de se retrouver au sein d'autres groupes de Denver, Ghost et Il Cattivo.
Matt ( 40 ans) aurait mis fin à ses jours, he was found hanging from his bed with a sheet around his neck in jail, d'après le Denver Post.

 Eric Eycke, mort en fin de semaine dernière, était le premier chanteur du groupe stoner/sludge Corrosion of Conformity , c'est lui qu'on entend sur le premier album du band de Caroline du Nord, 'Eye for an eye'.
L'homme était hospitalisé depuis un petit temps.

Le chanteur/batteur Ammon Tharp était un des membres fondateurs du groupe de beach/ blue-eyed soul  music, Bill Deal and the Rhondels, qui a placé plusieurs titres ( “I’ve Been Hurt;” “What Kind of Fool Do You Think I Am;” and “May I.”) dans les charts en 1969.
Le groupe avait splitté en 1975 avant de se reformer à maintes reprises jusqu'au décès de Bill Deal.
Ammon avait lui formé le  Fat Ammon’s Band!
Il est décédé le 22 septembre.

Jo Dekmine (  Joseph Deckmyn) c'est le Théâtre 140 à Schaerbeek!
 Ce tout grand Bruxellois  aura eu le mérite de faire venir des groupes rock dans sa salle alors qu'il n'y avait pas de Forest National ou d' Antwerpse Sportpaleis, ce découvreur de talents avait réussi à signer Pink Floyd, Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, Gainsbourg, John Martyn ( quel concert!), les Kinks, Emerson, Lake and Palmer, Nougaro et tant d'autres.
Sans oublier qu'il a osé faire venir le Living Theatre et d'autres troupes d'avant-garde, Il Carrozzone  par exemple.
Il faut croire que l' homme extraordinaire a vécu plusieurs vies, puisque avant de se charger du Théâtre 140, il avait lancé le cabaret bruxellois La Tour de Babel ( Léo Ferré, Barbara y sont venus), puis l'Os à Moelle ( qui existe toujours) et il ne faut pas oublier qu'il a organisé plusieurs pop events, à Anvers, notamment, ou à Amougies, le fameux festival qui devait en principe se dérouler en France.
Son aventure a pris fin le 23 septembre. à l'âge de 86 ans.
 "What remains of his flamboyant presence at Théâtre 140 can be expressed in one word: audacity! "écrivait Belgium Underground lorsque Jo avait passé la main à Astrid van Impe, il n'y aura pas de plus bel hommage!

lundi 25 septembre 2017

EMA - Dubais - Rotonde du Botanique- Bruxelles, le 24 septembre 2017.

EMA - Dubais - Rotonde du Botanique- Bruxelles, le 24 septembre 2017.

Autumn Falls, le festival itinérant  organisé par Toutpartout , a débuté le 20 septembre, ce dimanche la booking agency a placé EMA et  Dubais à La Rotonde du Botanique.


Tu n'y es pas, Dubais n'a pas grand chose à voir avec l'émirat du Golfe Persique, il s'agit du projet de l'artiste multi-culturelle Nadia Buyse qui réside soit à Portland, soit à Berlin.
Que la madame soit un brin givrée est une évidence, si t'espérais un concert traditionnel, tu en seras pour tes frais!
Nadia, l'excentrique, aurait fait partie de pas moins de 37 groupes, elle se qualifie également d'artiste visuelle ou d'activiste féministe.
Musicalement, elle décrit le projet Dubais comme du   Arabfuturist, lo-fi bedroom pop, dark disco!
Et?
Tu la prends au second degré, tu te marres, elle chante bien, son show tient autant de la stand-up comedy que du burlesque, voire du chaplinesque, ce qui gêne, par contre, c' est le côté karaoké.
Ils sont de plus en plus nombreux les artistes se contentant de fouler nos scènes en tenant un micro alors que le fond sonore émane d'un PC, d'un disque ( cf Mister Goodnite) ou de bandes pré-enregistrées.
Une approche que tu peux accepter au cabaret, mais s v p, ne nous parlez plus de concert!
Avec 25' de retard sur l'horaire, Miss Buyse rapplique, salue et questionne, que pensez-vous de ma nouvelle guitare?
Un instrument décoratif, constatera le Bota plus tard!
I don't care about the sun.. susurre-t-elle, sur fond de programming, pour démarrer le set, 'Sun' (FUCK) s'entend sur un three piece EP baptisé 'Oneliners',
Elle gratte sa guitare neuve qui fait gling, gling, gling, et  ne s'en soucie guère.
Après avoir abandonné le jouet, la diva va tripoter son laptop et lance 'Sun' (Emancipation), une ballade synth/dream pop bien foutue.
Où vas-tu, Nadia?
Oh, elle prend des risques en escaladant une enceinte, comme la souplesse ne semble pas être sa plus grande qualité, le Bota tremble. Là-haut elle roucoule 'Sun' (Set) puis nous envoie un bisou et fait mine de disparaître.
Fausse sortie, la suivante évoque Jimmy Sommerville, lascivement elle s'approche de nous, tu crains le pire, ouf, elle vient faire la cour au puceau à tes côtés.
Bonsoir, papa, lance-t-elle en ramassant sa guitare.
Bonsoir, baby, répond un brave homme assis à l'arrière.
This is a new song, called 'December', miracle, elle a réussi à faire entendre ses accords.
Après une élégante romance electro vient '  I Don't Want To Die (I'm Going To Kill You)'.
Salope, c'est sur toi qu'elle tire, elle t'a raté mais parle de t'égorger pendant que tu sommeilles.
Grande tarée!
En s'appuyant sur la tête de JP elle descend parmi nous, vient chanter une dernière rengaine avant de s'affaler sur le plancher.
Poliment un gentleman l'aide à se relever, elle sourit, puis s'efface.

21:10 EMA
 Erika Michelle Anderson a débuté sur les scènes au début du siècle en se produisant avec le noise rock combo Amps for Christ, par la  suite on la retrouve au sein de Gowns avant d'entamer un voyage en solitaire et de sortir l'album Little Sketches on Tape qui lui vaut d'être remarquée par le magazine Rolling Stone.
Avec le suivant, 'Past Life Martyred Saints', la presse anglaise voit en elle le successeur de Sonic Youth , son drone-folk fait impression.
2017, un cinquième album, en tenant compte de la bande-son du film 'Horror', est dans les bacs, 'Exile in the Outer Ring' nous vaut cette tournée.
Arrivent en éclaireur, Susan Lucia, une attirante fille se chargeant des drums et des backings, et un complice de longue date, Leif Shackelford, au violon électrique, basse, keys et programming.
Erika les rejoint pendant la longue intro, concentrée, elle prend la pose militaire.
Elle est vachement grande cette nana, constate un voisin.
'Where the darkness began' est récité  d'une voix d'outre-tombe, semblant émerger de la brume.
C'est certain, on ne va pas rire souvent pendant ce set.
Le trio enchaîne sur ' I wanna destroy' pour lequel la grande bringue, fringuée d'un short de basketteur trop grand, a saisi sa guitare, le ton monte, la voix se fait colérique, tu la crois quand elle profère I wanna destroy, JP a intérêt à garer ses objectifs.
'Butterfly knife' est tout aussi grinçant, ton cerveau avance PJ Harvey, Shannon Wright ou Cat Power,  Ema, 35 piges tout de même, avec son look de gamine délurée, intimide!
Qui était présent au Bota lors de mon précédent passage, c'était à l'Orangerie?
Une dizaine de mains se lèvent, elle amorce 'Anteroom' et, comme elle, on sent la présence d'un fantôme pas bien luné.
'Blood and chalk' te refile des frissons, mais pas de bonheur, tu baignes dans une atmosphère de film d'horreur, il faut que tu te contrôles si tu ne veux pas pisser dans ton froc.
Elle n'a pas l'intention de lâcher prise, le violon lance la suivante ( 'Satellites'), la blonde enfant se couvre les yeux avant de s'y mettre et d'entamer un chant entêtant.
Elle se  dirige vers les premiers rangs, vient serrer quelques mains tendues tandis que ses complices sculptent un fond industriel digne de Blixa Bargeld.
Elle nous promet a new one, un titre revendicatif mixant electro, folk noir et hip hop, après avoir proféré ...I wanna say go away... you know I got to find a way... elle se laisse choir pour terminer sa tirade agenouillée.
Toujours chanté et joué dans l'urgence vont se succéder, ' Fire Water Air LSD' et, après avoir insisté auprès de l'éclairagiste to dim the lights, l'étouffant  'Breathalyzer' .
Elle ingurgite une petite pilule, ramasse sa guitare, à gauche, Susan frôle ses cymbales avec des balais, ' The Grey Ship' semble vouloir naviguer sur une mer paisible, il faudra attendre cinq minutes avant de voir les vents se lever, les flots se déchaîner  et venir percuter l'embarcation.
Rien n'est jamais lisse chez EMA.
' California' achève ce set, de 50', d'une intensité  épique.

Le bis!
Un dernier extrait de  'Exile in the Outer Ring': 'Marked' te laissera des marques, il te faudra bien 5 bières pour espérer effacer ces griffes indélébiles!





dimanche 24 septembre 2017

Jaarmarkt Lot 2017 ( Benny Michiels - Blast'em - Soul 4 You) - podium aan de kerk- Lot- le 23 septembre 2017

Jaarmarkt Lot 2017Benny Michiels - Blast'emSoul 4 You) - podium aan de kerk- Lot- le 23 septembre 2017

Chaque commune de l'entité de Beersel organise son marché annuel, en 2017, la tradition n'a pas disparu, mais si tu voulais te rendre aux festivités à Lot pour barguigner avec le marchand de bestiaux pour l'acquisition d'une bovine, il fallait venir il y a 40 ans.
Que propose Lot en 2017?
Une brocante, une kermesse, une exposition d'artistes locaux, du théâtre, de la danse, des poneys, un mur d'ascension, des clowns, un trampoline géant, un springkasteel, une foire aux livres, des hot dogs, hamburgers, boudins, gaufres à la chantilly, des glaces, des frites, du cava, de la Jupiler, de la Leffe, de la Chouffe, des scènes  Bruegheliennes, un lancer de pensen, des concerts et du soleil!

Lorsque tu arrives face à l'église, Benny Michiels a déjà bien entamé son chapelet, il roucoule ' Arrivederci Maria', un tube pour Will Tura dans les années 60. 
 Benny Michiels est célèbre dans le coin, le petit gars, tiré à quatre épingles, s' il est né à Grammont, réside à Huizingen depuis une trentaine d'années et ça fait plus de 40 ans qu'il monte sur les planches pour célébrer les Vlaamse schlagers.
Pas étonnant que les premiers rangs soient occupés par une cohorte de groupies dont la plus jeune doit atteindre les 55 piges. 
Den Benny est seul sur le grand podium, à la table, planquée à côté d'une buvette, un brave gars lance les bandes sur lesquelles  Roméo plaque son chant en tenant délicatement son micro pour ne pas abîmer ses mimines fraîchement manucurées.
Martine, une matrone qui a sorti sa robe du dimanche, la même qu'elle portait il y a 49 ans, est invitée sur scène pour chanter ' Heb je even voor mij' avec le bellâtre de 52 kilos.
Tu leur dis quoi, Martine?
Bon après-midi, tout le monde!
Tiens, ajoute Benny, il n'y a pas de Hollandais dans l'assistance, pourtant c'est gratuit, et c'est parti pour la farandole de Frans Bauer.
A quoi ça ressemble?
Au chef-d'oeuvre de Samantha, ' Eviva España'.
Après avoir lâché quelques salades assaisonnées, le comédien attaque ' Heb ik ooit gezegd' la cover de 'Have I told you lately that I love you' de Van Morrison.
Luister Lot, Toots speelt de harmonica lijntjes.
Francine pleure, sa soeur lui refile un mouchoir brodé.
In English, la ballade,  'The road ahead' ( is empty) est suivie par  'Laat de zon in je hart' de Willy Sommers.
Après un essai avorté pour lancer une polonaise, ils n'étaient que quatre dans le wagon, Lot a droit à ' Rood' de Marco Borsato, puis au Vlaamse Disco ' Mooi het leven is mooi' et avant de rejoindre sa caravane à Wenduine, Benny propose une version Manneken Pis de  'Sweet Caroline' de Neil Diamond, qui sera bientôt chez nous.
Ambiance à l'hospice.
 Rachel t'en veux encore une, d'accord si tu me rejoins sur le podium.
Six Claudettes périmées sur scène pour un second Marco Borsato, ' Dromen zijn bedrog'.
Je serai le 11 novembre à 10h au Jaarmarkt de Sint-Pieters-Leeuw.
We komen, réagit le fanclub!

Après un soundcheck plus long que prévu, Blast'em  prend place.
Blast' em, un coverband de la région, compte neuf éléments, son but est d'amuser, en s'amusant, en interprétant des classiques et des titres moins connus du répertoire funk/soul/swing.
Quatre cuivres: le plus aguerri Walter Backaert au cornet, et les jeunes Dieter Desmet (cornet)/ à première vue, étant donné la couleur d'un des ses blaasinstrumenten, un supporter d'Anderlecht, Maarten Soumillion (trombone)/ et Kjell Geerts (sax) - une guitare: Dries Mommaert - une basse: Herman Clicq - un piano électrique: Cas Rypers - Dieter Maes à la batterie et enfin, une accorte jeune fille aux vocaux, Kaat Rypers!
Entrée en matière funky avec 'Let's go to work' d'Electro Deluxe.
Il n'y a pas à dire, ça déménage sur les planches, Kaat se révèle être un chat agile et miaulant juste.
Lot, enfilez vos 'Dancing shoes', le hit des Arctic Monkeys en r'n'b, avec des relents latino pour le piano, c'est pas commun, mais ça marche.
Puis vient Bruno Mars, 'Locked out of heaven', tout aussi remuant.
Prince nous a quittés l'an dernier, sa musique ne mourra jamais, voici 'Kiss'.
Elle bouge bien la petite, son chant est résolu, à l'arrière l'équipe assure.
Vont défiler, ' Master Blaster' ( Stevie Wonder), c'est faire preuve de bon goût, et  ' Proud Mary', servi juteux. Le bateau n'a pas eu le temps de larguer les amarres, que le 'Uptown funk' de Mark Ronson est lâché , Lot danse, pas les mamies, elles sont retournées tricoter  à la maison de repos 
Une longue intro pour 'Billie Jean' permet à Juffrouw Rypers de ménager ses cordes vocales, elle revient et colle 'Thriller' et 'Bad' à la précédente, histoire de rendre hommage à Jacko.
Etonnant d'avoir inclus ' Seven Nation Army' dans la playlist, pas sûr que les White Stripes reconnaissent leurs soldats en mode r'n'b.
Exit les cuivres pour "Black Horse and The Cherry Tree", K T Tunstall sera au Bota en octobre!
Kaat, Reel Big Fish a peut-être enregistré 'Brown Eyed Girld', mais c'est Van Morrison qui a composé cet immortel!
Blast'em le joue en ska.
'I'm so excited' des Pointer Sisters est suivi par l'étonnant rétro swing ' Booty Swing' de Parov Stelar, la petite excelle au chant et danse joliment.
Qui tape sur ton épaule?
Ah, Fred Astaire...  she sings so  sweet... 
Sure, Fred, sure!
On approche du terme, il en reste deux, ' Blame it on the boogie' ( Jackson Five) et le chant protestataire 'Bella Ciao' qui lui aussi reçoit un traitement ska.
Un concert réjouissant, donné par un band dynamique!

Plus de 30' de retard sur l'horaire amène les organisateurs à un changement de programme, le lancer de boudins devra précéder le concert de  Soul 4 You qui se déroulera en un seul set.
Le clebs de ta belle-soeur ne bouffera pas de charcuterie ce soir, pas moyen d'attraper un bloempansch au vol, pour te consoler tu engloutis une Jupiler!
17:10', Soul 4 You, un partyband louvaniste qui sévit depuis le siècle dernier, avec des passages au Marktrock, Rock Affligem, à l'AB ou lors du Jail-Tour, dans les prisons flamandes.
Line-up:
Stef Broos: drums/ Yannick De Pauw: bass/Steven Schellekens: keyboards, backing vocals/Tanja Berckmans: Lead vocals/ Jochen Vranckx: Lead vocals et Ludo Beken: guitar, mais ce dernier est remplacé par Pascal en ce beau samedi automnal.
Et?
Des pros, assurément, un hic ( pour toi), une majorité de medleys au programme!
Prince au menu pour le premier brassage, '1999', 'Bad girls' et 'Do you wanna funk'.
La machine est huilée, le guitariste remplaçant est loin d'être un branquignol, Tanja a du coffre et du sex-appeal, Roos et Fientje préfèrent Jochen, Steven a un beau chapeau, Stef a eu de cheveux, avant, et la basse de Yannick ronronne juste.
Quatre nanas, pas des indigènes,  vont danser pendant près de 90', le curé attend la fin de la prestation avant de célébrer l'office.
Tu dis, Ron?
L'église est à vendre, d'accord je te parle du curé de Tollembeek!
Lot, on continue avec un hits medley: 'Can't stop the feeling' du beau Justin, non pas Bieber, un autre/ 'Come my way'/ 'Don't worry' ( Madcon).
Pas ta tasse de thé: trop lisse, trop commercial, trop formaté, trop mainstream house...
Le troisième pot-pourri propose 'Wake me up ' (Avicii), 'Moves like Jagger' ( Maroon 5) , pauvre Mick, 'Don't stop the music' ( Rihanna), ' Shine on me' et  'Moving on up' ( M People), Lot gigote toujours, c'est déjà ça, merci Alain!
Tous les légumes sont passés à la moulinettes, même sans dents  tu peux les avaler sans t'étrangler.
Bruno Mars a la cote aujourd'hui, ' Uptown funk' et 'Locked out of heaven' sont enfilés.
Le serveur s'amène avec le plat suivant, 'Let's get it started' ( Black Eyed Peas sans carottes) ,'I've got a feeling' ( les mêmes).
La présence scénique tonique de Tanja étonne, mais t'as pas encore trouvé le remède pour soigner ton allergie aux medleys.
S4Y attaque En Vogue, 'Free your mind', puis 'Beat it' sans les chanteurs, Pascal nous délivre un solo à la Brian May, on vient de virer rock avec 'Bombtrack' de RATM.
Retour de Tanja et De Jochen, et, soulagement, une version complète de 'Rosanna' de Toto.
Ils ont changé radicalement de registre et abandonné la soupe, voici Hall and Oates, 'I can't go for that' auquel on colle 'Lucky'.
Un plongeon dans les années 80 pour suivre: Cock Robin, 'The promise you made' et U2 'Where the streets have no name' .
La maladie réapparaît avec le collage  Lionel Richie 'Dancing on the ceiling'/' She's a maniac' de Michael Semballo .
L'heure tourne, il faut songer à achever l'exercice, on avait déjà entendu 'Blame it on the boogie' il y a deux heures, on nous impose  une seconde rasade, suivie par des extrait de 'Good times', 'Celebration', 'September', 'Let's dance, let's shout', ' Le Freak' ( c'est chic), bref les grandes années du disco!
En bas, le cousin de Bruno Castellucci  se démène face à 4 go go girls hilares, le bonhomme Michelin a tenu 180 secondes avant de jeter l'éponge et de s'affaler sur une chaise.
Voilà, merci, Lot, vous avez été sublimes!
Les quatre mousquetaires en jupon réclament un bis, l'infanterie rapplique, 'Seven Nation Army' se change en 'Sweet Dreams' et c'est sur le chemin te ramenant vers ton carrosse que tu perçois' Highway to hell'.
 C'était pas ta direction!

 


 






 

vendredi 22 septembre 2017

Ils/Elles se sont effacé(es)s: André Van den Meersschaut, Cees Bergman, Virgil Howe, Mark Selby, Jacky Micaelli.

Si t'es né avant la guerre du Vietnam, tu te souviens de 'Kili Watch', le tube immense des Cousins.
André Van den Meersschaut, le guitariste/chanteur du groupe bruxellois a rejoint ses complices Paul Pécriaux, Gus Derse et son frère Guido Van den Meersschaut au paradis des musiciens.
Pour rappel, le chant scout s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires, le groupe s'est produit jusqu'en 1966 avant de se dissoudre.

 Cees Bergman, le chanteur du groupe néerlandais Catapult s'est éteint avant-hier, il avait 65 ans.
Le glamrock band de Leiden avait placé quelques singles dans le Nederlandse top 40 au début des années 70, 'Let your hair hang down'  ou 'Teeny Bopper band' e a.
Après le split de Catapult, Cees fait partie de Rubberen Robbie et se lance dans la production, il signe quelques hits pour Patricia Paay ou Andre Hazes .

Virgil Howe, le fils de Steve Howe est décédé de façon inattendue le 11 septembre, il avait  41 ans.
Virgil  était le batteur du formidable groupe alt rock, Little Barrie, que tu as eu la chance de voir à Bruxelles à leurs débuts.
Virgil s'entend également sur quelques albums solo de son paternel.
Little Barrie, qui venait d'enregistrer un nouvel album, était sur le point d'entamer une tournée.

The singer/songwriter,  Mark Selby, died Monday (Sept. 18) of cancer at the age of 56, se lisait il y a deux jours dans la presse musicale américaine.
L'homme a enregistré huit albums studio mais était surtout apprécié pour ses talents de songwriter, il avait  notamment cosigné 'There's your trouble' le hit des  Dixie Chicks.
Comme guitariste Mark Selby a côtoyé Kenny Rogers, Winonna Judd ou Jimmy Hall.


Jacky Micaelli est morte à Bastia le 16 septembre.
Sa carrière de chanteuse débute en 1986, lorsqu'elle remporte le prix du concours de chant de Radio France .
En 1992, elle assure la première partie de Jacques Higelin à Paris , à l'époque  elle faisait partie de Donnisulana, un groupe féminin de polyphonies corses.
On lui connaît cinq albums, dont 'Corsica Sacra', couronné du Prix Charles Cros.
En Corse les hommages ne se comptent plus!

mercredi 20 septembre 2017

The Black Angels + A Place To Bury Strangers - Ancienne Belgique- Bruxelles- le 19 septembre 2017

The Black Angels + A Place To Bury Strangers - Ancienne Belgique- Bruxelles- le 19 septembre 2017

Box standing( full place)!

19:45 A Place to Bury Strangers
21:00
The Black Angels

Une affiche de choix ce mardi à l'AB, deux headliners pour le prix d'un:  A Place to Bury Strangers et
The Black Angels.
Pour laisser du temps de jeu à APTBS, le concert débute à une heure inhabituelle: 19:45'.
Ta route a croisé celle de ces deux formations il y a un petit temps déjà, les Black Angels avaient assuré le support de Wolfmother ( Cirque Royal) en 2010, et ta première rencontre avec le deafening shoegaze combo de Brooklyn date de 2008, au Witloof du Botanique!


 A Place to Bury Strangers.
Si le dernier album d'Oliver  Ackermann et de ses nouveaux adjoints ( Dion Lunadon, bassiste du combo depuis 2010 et Lia Simone Braswel, l'incroyable fille qui, depuis 2016, se bat avec les cymbales, toms et caisse) date de 2015, le groupe a sorti en 2016 un EP enregistré live ( Kicking out jams), ce qui a surtout permis au fantasque guitariste d'essayer son nouveau jouet, une fabrication maison, la  “reverb” pedal baptisée Death By Audio Reverberation Machine.

Comme prévu, éclairage quasi inexistant, effets stroboscopiques aveuglants et une déflagration foudroyante pour entamer le concert ( terme inapproprié dans ce cas de figure).
Si au premier abord, Lia Simone paraît douce, tu la mets face à un drumkit et elle se transforme en lionne à laquelle on vient d'arracher ses petits.
Ne t'attends pas à une énumération de titre, setlist zéro et vocaux inintelligibles, la première salve est enrichie de quelques vocalises/incantations, ce qui frappe surtout c'est la sauvagerie avec laquelle Oliver maltraite sa guitare, au départ, il jongle, après 75 secondes, il fracasse l'instrument sur le sol à la manière de Pete Townsend, mais celui-ci attendait la fin du concert pour se permettre ces excès de fureur.
Le tsunami de fuzz et noise continue, la fille s'acharne de plus belle, Dion marmonne un chant qui ne ressemblait guère au 'Wanderer', faut s'accrocher pour ne pas passer par dessus bord et s'enfoncer dans des flots mugissants.
Le guitariste déplace un élément du drumkit pour le pousser face au premier rang de spectateurs, la basse part en postpunk, Oliver agrippe le micro et entame un chant mêlant psychédélisme, shoegaze et garage.
Il ramasse un drumstick, ce n'est pas le tom qu'il pilonne mais bien la guitare avant de finir à genoux et de laisser gémir la six-cordes en disto.
Effrayant!
Un quatrième morceau presque normal est chanté à deux voix, puis la fille ramasse un zither pour amorcer une complainte vite abandonnée, car d'affreux craquements ébauchent une déferlante sonore apocalyptique.
Le public, écrasé, n'a encore rien vu, soudain, Lia donne le signal, ils se retrouvent tous dans la fosse, on les perd de vue mais on les entend, improvised noise fabriqué à l'aide de cette fameuse Death By Audio Reverberation Machine.
Le trio regagne le podium, une basse saturée lance la dernière tirade, un nouveau mur du son implacable, parsemé d'effets larsen et  de feedback, qui aura désarçonné le public par de multiples  fausses fins.
Après 55' de furia et d'absence de concession, le groupe prend congé en laissant les Bruxellois pantois.
Comment les Black Angels vont-ils réussir à capter l'attention après une telle performance?

The Black Angels.
En 2017 les Texans ont accouché d'un cinquième album, 'Death Song'.
Ils ont entamé une tournée européenne ayant démarré en Grèce le 6 septembre, elle prendra fin le 1 octobre à Berlin.
Line-up 2017:  Stephanie Bailey - drums et percussion/ l'incroyable  Christian Bland - guitar, drone machine/organ/ Kyle Hunt - keyboards, percussion, bass, guitar / le barbu Alex Maas - lead vocals,bass, organ, maracas et Jake Garcia ( un petit air Chris Rea) - guitar, bass, vocals.
Une bande son aux effluves hippie introduit le band, un light-show psychédélique coïncide avec leur arrivée sur scène.
Dès l'entame, 'Currency', l'AB peut se rendre compte que les Black Angels comptent utiliser d'autres armes pour capter l'attention du public: un psychédélisme sombre, des guitares qui débordent, une voix baignant dans la reverb, et des visuels pink floydien.
Stephanie, jolie nana, lance ' Bad vibrations' le morceau ouvrant 'Phosphene Dream' de 2010, tout baigne pendant quatre minutes avant une sérieuse poussée d'adrénaline qui vient secouer les marronniers.
'The prodigal sun' et 'I dreamt' se succèdent, les musiciens s'échangent fréquemment leurs instruments. En fermant les yeux des fantômes surgissent, ceux de Jim et Ray des Doors , de Gram Parsons et Gene Clark des Byrds.
Après l'énervé 'Medicine' vient 'I Hear Colors (Chromaesthesia)' qui curieusement évoque un titre oublié depuis une éternité, ' Heya' de JJ Light.
Sans cinéma, les anges noirs poursuivent la lecture du chapelet,  ' Black grease', 'Grab as much ( as you can)', 'Half believing'.
Tu te retournes, il y a du remous à l'arrière, un petit con se met à bousculer et à secouer un brave gars placé pas loin de toi, heureusement ce dernier a décidé de ne pas réagir car le courageux connard est accompagné par quelques copains qui devraient lui prêter main forte en cas de rixe, tu t'es abstenu de lui lancer...va jouer plus loin, trou duc...
Il n'est pas le seul humoriste présent rue des Pierres, un panda géant s'invite sur scène, il est prié de regagner sa cage aussi sec.
Folklore!
Après l'obsédant 'The sniper at the gates of heaven' ,  le band propose 'Entrance song' aux relents 13th Floor Elevators perceptibles.
'I'd kill for her' s'avère être un des titres les plus rock du dernier méfait  et c'est par un cri que démarre 'You on the run' sur lequel plane l'ombre des Doors.
Les canassons sentent l'écurie, un dernier baroud d'honneur avant le repos mérité: ' Comanche moon'  et 'Life song' proche du progrock.mettent un terme au set.

Il est 22:18, il reste douze minutes avant la fermeture, les Black Angels les mettent à profit pour un triple bis: 'Estimate', ' Death March' ( slide et wah wah à la fête) et  enfin 'Young men dead' la plage ouvrant leur premier album.


Un bon concert, sans réelles surprises!






mardi 19 septembre 2017

Une hécatombe: R I P Rick Stevens, Don Williams, Troy Gentry, Grant Hart, Riem de Wolff, Jessi Zazu !

 Rick Stevens, ancien chanteur de Tower of Power, est décédé des suites d'un cancer du foie le 8 septembre.
Il avait rejoint la fameuse horn section en 1969 pour la quitter après quelques années, son addiction à l'héroïne lui avait été reprochée.
La suite ne sera pas plus brillante, convaincu d'homicide sur la personne de trois individus il se retrouve au cabanon pour 36 ans.
L'homme âgé de 77 ans est décédé chez lui, il y a une dizaine de jours.

  Don Williams, la légende country surnommée The Gentle Giant, s'est lui également éteint le 8 septembre, il avait 78 ans.
En 1978 son single ' 'Tulsa Time' ( que Clapton reprendra sur ' Backless') est élu ACM Single Record of the Year et Don Williams est déclaré CMA Male Vocalist of the Year.
Parmi ses grands succès il faut citer: ' We should be together' , 'You're my best friend', 'Say it again', 'Till the rivers all run dry' , 'I'm just a country boy', ' Some broken hearts never mend'  ou 'It must be love'.
Il aura classé 17 titres en pole position des country charts, une performance!

Troy Gentry du duo  Montgomery Gentry a perdu la vie lors d'un accident d'hélicoptère le 8 septembre.
Il avait fondé Montgomery Gentry  avec Eddie Montgomery en 1999
Le country duo a enregistré huit albums, le dernier 'Fools like us' en 2015.
' You do your thing' de 2004  a été certifié disque de platine aux States.
Le lead single "If You Ever Stop Loving Me" est arrivé à la plus haute place on the country charts!

 Grant Hart s'est fait un nom comme batteur de Hüsker Dü, un cancer l'a emporté le 13 septembre.
Celui qui avait co-signé plusieurs titres du hardcore punk band du Minnesota avait 56 ans.
Après le break up de Hüsker Dü, Grant  avait formé Nova Mob pour lequel il tenait la guitare.
En 1997 il entame une carrière solo , il en reste quatre albums studio.

Zanger Riem de Wolff van  The Blue Diamonds is op 74-jarige leeftijd overleden. titrait la presse néerlandophone il y a 7 jours. Ruud de Wolff et Riem de Wolff, The Dutch Everly Brothers, avaient formé The Blue Diamonds en 1959.
Les frangins originaires de Jakarta avaient émigré aux Pays-Bas en 1949.
Ils ont aligné plusieurs tubes dont 'Ramona', en 1960, plus d'un million de copies vendues en Allemagne!

 Jessi Zazu, la front lady du garage rock combo Those Darlins died in the hospital Tuesday ( September 12)  following her 18-month battle with cervical cancer.
La séduisante jeune personne avait à peine 28 ans.
Le groupe de Nashville avait enregistré trois albums, Dan Auerbach ( Black Keys) était un de leurs fans.





dimanche 17 septembre 2017

Sparks - Mister Goodnite- Ancienne Belgique, Bruxelles, le 16 septembre 2017

Sparks - Mister Goodnite- Ancienne Belgique, Bruxelles, le 16 septembre 2017

19:00 doors - DJ Fred and  Manu
20:00 Mister Goodnite
21:00 Sparks
22:30 curfew



Deux ans après leur passage à l'AB en compagnie de Franz Ferdinand ( FFS), les frères Mael remettent le couvert et viennent présenter leur dernier bébé, 'Hippopotamus', qui rejoint ses 22 frères dans la discothèque du brillant combo de Los Angeles. 
A l'issue du concert, le public était unanime, an awesome gig, cheerful and rousing!

En arrivant, vers 19:10, pour te trouver près de la scène, tu savais que l'attente serait fastidieuse, ce que tu n'avais pas prévu c'est que tu allais te caler près d'une tribu malodorante.
Que la peste emporte les gens qui ignorent l'usage du savon et du déodorant, que la madame nichée devant toi vienne, en droite ligne, du pays où Victor Hugo se prononce Hugggggo fasse des économies sur la bouffe, on en doute vu sa corpulence, passe encore, mais sur le savon...

20:05, un gars fringué d'un costume pied-de-poule désuet se pointe, il tient un bouquet de roses, fraîches à 6h du mat en main, le dépose sur une table, sur laquelle traîne une platine, un sampler, et une enseigne lumineuse disant goodnite, c'est Mister Goodnite qui nous prévient que les titres qu'il proposera ce soir sont sur  disque, il se contentera de crooner sur des grésillements d'une autre époque.
C'est qui ce marchand de sable?
Tyler Parkford, qu'on retrouvera plus tard comme musicien des Sparks, le vocaliste/claviériste de Mini Mansion. Mister Goodnite est un projet parallèle lui permettant de fantasmer  sur les grandes voix d'antan: Dean Martin, Fred Astaire, Perry Como et   autres charmeurs d'une époque révolue.
Les bios signalent qu'en principe ils sont deux!
 Convaincant?
Pas vraiment, plutôt caricatural!
Sur le microsillon, 'You're too cool', Tyler roucoule, la Hollande se pâme, à ta gauche, Nick te dit préférer Gene Pitney, tu acquiesces.
La suivante sera tout aussi maniérée, tu peux penser aux Pet Shop Boys à Marc Almond ou à Gilbert O' Sullivan et Barry Manilow ou au  Pasadena Roof Orchestra, sauf qu'ici c'est un disque qui passe et le gars colle sa voix sur la mélodie.
Pourquoi il ne se contente pas de chanter sous la douche?
On t'attendait pour aller lui poser la question.
La suivante demandant une voix à la Freddie Mercury l'a fatigué, il passe à un registre moins aigu, la lounge  music lui sied mieux. 
T'as essayé le second degré pour apprécier, t'aurais dû passer au sixième, il devrait tenter le burlesque. Dans un cabaret de troisième zone, ça peut fonctionner!
Si t'es intéressé, une majorité des morceaux chantés se trouvent sur une compil baptisée 'Songs about love and lack thereof', on te signale aussi qu'il a pompé ' I can't let Maggie go ' (  Honeybus) pour une de ses rengaines, d'autres  se nommaient ' All about my lovers', ' 'Sucker free' ou ' Bottom line'.
A 20:30, les gens de la table lui ont permis d'en balancer une dernière, il a salué et est parti avaler un piña colada.

21h et des poussières,  sonnez hérauts, résonnez trompettes, voici les Sparks.
Cinq musiciens précèdent Ron (keyboards) et Russell Mael (vocals), ils sont tous passés au Comptoir de la Mer pour acheter un tricot marin, le plus chic de la bande est Ron, portant une veste tricotée, cravate assortie sur pantalon noir bouffant, dommage que la petite moustache n'ait pas adopté les mêmes teintes.
Et Russell?
Sportif, le tricot et un bermuda permettant la mise en évidence de ses mollets aussi athlétiques que ceux de Twiggy.
Le band: un batteur, Steven Nistor (  Daniel Lanois, Sparklehorse)/ une basse, Zach Dawes (Mini Mansions)/ un claviériste, Tyler Parkford (Mini Mansions) moins chochotte  en matelot/ et deux guitares, Evan Weiss (Junk) et sans doute Michael Shuman (Mini Mansions), mais on croit avoir entendu Russell mentionné Trevor, affaire à suivre!
Dès les premières mesures du théâtral  'What the Hell Is It This Time?' , Bruxelles a pigé que la soirée sera à classer dans les annales.
Russell déborde d'énergie, son frangin refuse de bouger plus que ses petits doigts, et encore avec parcimonie, impossible de trouver un contraste plus flagrant. L'enthousiasme et la componction enfantées par la même maman!
Premier plongeon dans le passé avec ' Propaganda' , un an avant 'Bohemian Rhapsody', les Sparks inventent l'opéra rock, ils y collent  ' At Home, At Work, At Play', qui s'entend sur le même album.
Le falsetto de Russel amorce ' Good morning' qui précède l'imparable  disco 'When Do I Get To Sing ‘My Way' de 1994.
Le cadet, frivole, virevolte, l'aîné, aussi impassible que la Joconde,  contemple le vide.
Concis et old-fashioned, voici 'Probably nothing' .
 ' Missionary  position' nous prouve qu'en 2017 le band n'a rien perdu de sa verve, ni de sa créativité.
Petit détail, le canon de Pachelbel a probablement servi d'influence pour la construction de cette plage.
Associer un hippopotame et Jérôme Bosch ( ' Hippopotamus) , les Sparks osent tout !
Et qui dirige l'enquête?
' Sherlock Homes', du Pulp avant la lettre!
' Dick around' sera chanté et joué en cascades, cette  symphonie chutes du Niagara,  faite de folles spirales, nous montre à quel point le groupe maîtrise son fait.
Une table, deux chaises, oui mais en  ' Scandinavian design' , un clin d'oeil à Ringo Starr?
Brussels, another new one, 'Edith Piaf (said it better than me)', une autre réussite, il faudra se procurer l'hippopotame au plus vite!
Depeche Mode a enregistré une cover du hit  'Never Turn Your Back on Mother Earth', Nicolas Sirkis ou Mary Hopkin aussi, on préfère l'original.
Ce groupe inclassable et inimitable n'a rien perdu de sa verve ni de sa pertinence, 'I Wish You Were Fun' le prouve, une fois de plus.
'My Baby’s Taking Me Home' que Russell répète 86 fois tandis que les copains canonnent, précède un des clous du spectacle, le tourbillonnant 'The Number One Song In Heaven'. Tous les regards sont rivés sur Ron, il se lève, ôte son colbert, le plie soigneusement, le dépose sur le piano électrique, d'une démarche solennelle il vient se placer au devant de la scène,  ébauche quelques fingersnaps avant d'entamer une danse à faire pâlir Zizi Jeanmaire.
Le délire dans la salle, lui regagne son poste et reprend sa position figée.
Un cri immense retentit dans le théâtre tout le monde a reconnu les premières mesures de 'This town ain't big enough for the both of us'.
Quelle explosion!
' Hospitality on parade' achève le show ' normal'.

Bruxelles bout et ne devra pas patienter des heures pour le rappel qui débute par le lead single extrait du disque gravé par FFS, 'Johnny Delusional', suivi par une dernière bombe, 'Amateur Hour' , le second tube gigantesque extrait de 'Kimono my house'.
Public heureux, groupe ravi, photo de familles, remerciements, le mot de la fin pour Russell: FORMIDABLE.
Miracle, Ron saisit le micro, oui, il parle et  tient à nous rappeler les liens unissant les Sparks et Bruxelles où ils ont enregistré deux albums, ému, il dédie le concert à Marc Moulin.
Des gentlemen!










samedi 16 septembre 2017

Chastity Belt au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 septembre 2017.

Chastity Belt au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 septembre 2017.

Il était une époque où  la pratique de la masturbation était vivement réprouvée, contrairement aux croyances, il existait également des ceintures de chasteté pour hommes!
En 2010, à Walla Walla ( Washington), quatre jeunes personnes, n'ayant pas l'air de pratiquer le bondage ou autres formes de sado-masochisme, ont choisi Chastity Belt comme nom de groupe.
On leur connaît trois albums studio, le dernier 'I Used To Spend So Much Time Alone' date de juin.
Leur tournée européenne passait par Bruxelles et le Witloof était bien garni pour les accueillir.
Certains prétendent que Julia Shapiro/Lydia Lund/Annie Truscott et Gretchen Grimm font du postpunk, on préfère l'étiquette plus vaste, indie rock avec des pointes de dream pop et une pincée de guitar rock.
Quelle importance, dis-tu!
Aucune, les nanas ont donné un show consciencieux, assez uniforme avec deux points forts, les deux titres ayant achevé le set, ' Different now' et surtout le formidable '5AM', pendant lequel les guitares de Julia Shapira ( lead singer) et de Lydia Lund entament un combat féroce avec, en arrière-plan, une rythmique solide.

Les filles avaient entamé leur exercice par ' Complain', la voix de la grande casquette bouclée, Julia, n'était pas top, Lydia n'était pas ravie de ce qui sortait des retours.
More vocals and more guitar, please!
Chastity Belt décide de laisser parler la musique, l'interaction avec la salle est réduite au minimum syndical, elles engagent ' Caught in a lie'.
Elles sont bien sages pour des   Riot Grrrls, un voisin entend des fragments Sleater Kinney, un autre avance Blind Lemon, un troisième ose Fleetwod Mac, la palette est large.
Pas de grands gestes, pas de cinéma, elles restent appliquées et fignolent minutieusement leur alt rock.
' Something else' en mode midtempo  peut évoquer Mazzy Star, ensuite Julia and co  abandonnent la lecture du dernier né pour repêcher ' Drone', un morceau enregistré sur 'Time to go home' de 2015.
This place is peculiar, on dirait une vieille gare, mais non, corrige Annie Truscott, la bassiste, il s'agit des oubliettes d'un château hanté.
A l'arrière, Gretchen se contente de sourire.
Lydia aux vocals pour 'Bender', il faut prêter l'oreille pour l'entendre.
Julia a récupéré le micro pour ' What the hell', un titre qui, pour brouiller les pistes, connaît plusieurs accélérations et décélérations,  démarrage en douceur, mouvement précipité et retour à la langueur initiale.
'Time to go home', le titletrack de l'album précédent, comme pas mal de plages qui le devançaient, est basé sur un chant harmonieux reposant sur de la fine dentelle de guitares.
Il en va de même pour l'introspectif ' This time of night' qui précède la suite finale déjà évoquée, ' Different now' et l'allongé  '5 AM', bourré de riffs cinglants.
Les lycéennes se tirent en esquissant un sourire, elles semblent ravies, le Witloof les rappelle et, même si la playlist ne prévoyait aucun encore, Chastity Belt refait surface et propose 'Seattle party', un extrait de leur premier album.
Après un bref passage backstage, les nanas se dirigent vers le stand merch où une queue les attend!

vendredi 15 septembre 2017

Album - Seesayle - Stamina

Album - Seesayle  - Stamina

Trois ans après 'Stranded', Cécile "Seesayle" Gonay soumet un nouvel album, nommé ' Stamina' , non, il ne s'agit pas de l'endroit enfumé où Baudelaire venait quotidiennement lire son journal, on opte plutôt pour le mot latin ( pluriel de stamen), traduit par étamines, sans aucune certitude, toutefois!
La discographie du professeur de Huy se développe: deux démos ( désormais introuvables), un live et trois albums studio.
On n'a consigné que les enregistrements  portant Seesayle comme griffe, puisque le violon, la basse, la guitare, le piano ou les cordes vocales de Cécile s'entendent ou s'entendaient dans différentes formations: Fifrelin, Adieu les Guêpes, Keiki, Naifu, Richard Brett, Alvin, l'Orchestre du Vent, Elle et  Samuel, [ici], ou la dernière mouture de Baby Fire...

Tracklist:

Another Day
Eileen
How Far
Useless
By the Way
Young Lady
The Fire
A Trap
Storm
Venisse
Off the Top of My Head
Not the One
A While
- Cover art by Patrick Perin
- Picture by Michel Jankowski

' Another day', métro, boulot, dodo, la routine devient une berceuse chantée d'une voix de fée sur fond musical  où domine le glockenspiel puéril, avec de temps en temps des poussées nerveuses du violon.
Seesayle nous a toujours étonnés par la richesse baroque de ses  arrangements.
C'est inévitable, les éternelles comparaisons avec Kate Bush vont resurgir à l'écoute d' 'Eileen', qui n'est pas la copine de Johnny Ray chantée par les Dexys Midnight Runners, mais une jeune fille rêveuse et romanesque, dotée de pouvoirs magiques.
Un piano wagnérien amorce 'How far' , une plage dramatique qui nous rappelle certains morceaux de Daniel Barbenel du Black Light Orchestra. 
Violon pincé en pizzicato pour introduire le grave ' Useless' , une plage s'accordant parfaitement à la météo maussade sévissant depuis la rentrée scolaire.
 Le moral au plus bas, tu médites à la vue d'un jardin détrempé où les roses gorgées d'eau n'arrivent plus à s'ouvrir et réclament le soleil.
Verlaine, qui passait dans le coin, prête une oreille à la triste mélodie et avance... L'espoir luit comme un caillou dans un creux.
Ah ! quand refleuriront les roses de septembre...
Tiens, voilà le rossignol, ' By the way', son chant est doux et caressant, la jeune fille laisse aller son imagination. Pas de rêves érotiques,  aucune forme oblongue ou  totems qui  punissent, non, une tendre mélancolie amenant ton cerveau à  concevoir les adolescentes pensives d'  Edward Burne-Jones ou de Fernand Khnopff.
' Young lady', la frêle petite ballerine, une figurine imaginée par Degas,   sort de sa boîte à musique pour  tournoyer avec élégance. 
Ce feu qui me brûle m'empêche de dormir, ' Fire'  , les doigts agiles  effleurant les touches du piano sont autant de vives flammèches.
Il y a du An Pierlé dans ce morceau tourbillonnant. 
Qui croire, ils te racontent tellement de salades, ils sont sournois, menteurs, it's ' A trap', je refuse de tomber dans leurs filets, je ne serai pas leur proie.
La guitare tisse sa toile, le piano saute dans le wagon, en arrière-plan, les percussions discrètes habillent la mélodie, un chant badin vient caresser tes pavillons,  sur toi, aussi, le piège se referme!
'Storm' démarre comme une plainte, un soupir, les sanglots du violon accentuent les lamentations  de la dame déprimée, tu le sais, l'orage va éclater car le chat est parti se cacher sous le sofa.
Quelques coups de tonnerre rugissent, deux éclairs, puis un retour au calme sous une fine pluie.
Je me fais un thé!
Après le nocturne 'Venisse', d'une profondeur dramatique vient l'introspectif et plus agité  ' Top of my head' toujours dominé par les touches noires et blanches.
Une boîte à rythmes métronomique en couche de fond, un violon lancinant, un timbre précis et précieux,  ' Not the One' te plonge dans l' univers tourmenté de la créature qui, plus jeune, prétendait n'aimer qu'elle - même, I'm not the one you need, passe ton chemin...
She grew older, now!
La treizième et dernière plage a été baptisée ' A while' et c'est sur  les sonorités fragiles et esthétiques du clavecin que Seesayle prend congé d'un auditeur, une nouvelle fois convaincu, de son immense talent.

L'album sera bientôt commercialisé, on attend une date pour la release party.
 

jeudi 14 septembre 2017

Mike + The Mechanics, Ben McKelvey - Het Depot, Leuven, le 13 septembre 2017.

Mike + The Mechanics, Ben McKelvey - Het Depot, Leuven, le 13 septembre 2017.

TIMING
20:00 - Deuren
20:30 - Ben McKelvey (support act)
21:30 - Mike + The Mechanics

Niet zo veel volk, niet waar, JP?
C'était à 20:30', un heure plus tard l'ancien cinéma était copieusement garni!
 Moyenne d'âge du public ?
Sardou:
Qui unit dans son lit
Les cheveux blonds, les cheveux gris.... très peu de blondes, des cheveux blancs, des sans cheveux et des seins ratatinés!
 Mike Rutherford , fin 2016, our support for the 2017 Word of Mouth tour will be singer and songwriter Ben McKelvey.
Le jeune homme naît à Brentwood, Essex, met le cap sur Londres, débute au sein d'un punk band  avant de faire carrière en solitaire, guitare en bandoulière, il devient auteur-interprète!
Dans son magasin, plusieurs enregistrements, le plus récent, le premier full CD,  ‘Life and Love In England’ .
Ben, souriant, se présente armé d'une acoustique, à ses pieds une foot drum pedal.
Il entame ses 35' de set par ' Morning, I'm gone' , une bonne voix, folky, évoquant Billy Bragg, un jeu de guitare sec.
Il a vite fait de conquérir la salle grâce à son entrain et à son authenticité.
It's my first gig in Belgium, I've the time of my life touring with Mike + The Mechanics, dévoile ce brave type avant d'attaquer un morceau ( 'Stronger' ?) non retrouvé sur un de ses disques.
Ce folk classique précède a lovesong, 'Work For Free', a catchy tune qui sonne encore mieux sur l'album, où l'habillage sonore est moins minimaliste.
As my job is to warm you up, je vous propose ' Fire' que tu ne confondras pas avec le brûlant titre de Springsteen repris par Les Pointer Sisters.
On s'emmerdait à Brentwood le dimanche, 'Sunday' illustre ce propos.
Merci, Louvain, c'est sympa de venir encourager le support, dans certaines villes je joue devant trois pelés et deux ivrognes, après les remerciements vient  l'entraînant 'Goodnight and So Long'.
J'ai failli abandonner la musique, papa et maman m'ont soutenu, je suis heureux de pouvoir continuer à me produire sur scène.
En pensant à mes parents, je vous propose 'Only Here Once' , une chanson à recommander à tous ceux qui broient du noir.
Ce garçon, éminemment sympathique,  croit en ce qu'il fait, après ' Stay young', sa dernière tirade, Louvain lui réserve des applaudissements mérités.
Un gars dans l'assistance après le gig...You gave an amazing show last night  in Leuven. I hope you'll be back  in Belgium soon... ce commentaire résume l'impression générale!

 Mike + The Mechanics
Il y a des années tu as encore vu le groupe de  Mike Rutherford avec Paul Young et Paul Carrack comme chanteurs. Les Mechanics, nés en 1985, ont évidemment vus d'autres musiciens défiler, de la formation des débuts il ne reste que l'ancien guitariste/bassiste de Genesis, après 'Rewired' ,en 2004, Rutherford décide d'ailleurs de mettre un terme à l'aventure avant de réinitialiser le projet avec d'autres musiciens.
Deux albums ont vu le jour depuis ce retour, le plus récent, 'Let me fly' est sorti au printemps.
Une première  tournée de promotion avait débuté bien avant la sortie de l'objet ( 2016)  pour reprendre en février 2017 et s'achever en octobre à Londres ( Shepherds Bush Empire).
L'équipe embrigadée par l'élégant sexagénaire est de premier choix: le formidable  Andrew Roachford: vocals, keyboards/ le maître de cérémonie, l'acteur, danseur, chanteur canadien  Tim Howar: vocals/ Anthony Drennan ( from Dublin, ayant accompagné  Chris Rea, Clannad, Paul Brady e  a) : guitars, bass/le plus jeune, mais pas du tout inexpérimenté ( Emeli Sandé, Amel Bent, Naughty Boy...)  Luke Juby: keyboards, bass et enfin, celui qui a rejoint la troupe pour la seconde partie de la tournée, Steve Barney : drums ( Anastacia, Jeff Beck , Annie Lennox....).
Oui, on t'entend arriver avec tes gros sabots,  Mike Rutherford, Genesis, des dinosaures, de la muzak de supermarché, c'est 100%  ringard.
Nous, on sourit sans aller jusqu'à t'insulter "on t'emmerde", mais on te dit que des shows comme celui qu'ont presté Mike et ses acolytes, on veut bien en voir tous les jours: du rock, de l'émotion, du savoir-faire et un public heureux, alors tes petits groupes noise ou les branleurs s'amusant avec des samples on te les laisse, on préfère écouter des fossiles qui savent jouer!
Ils débutent par un premier extrait du dernier album, ' Are you ready', t'as lu quelque part que ce titre sonnait comme du Pet Shop Boys déteint, le mec qui a écrit ça est bon pour l'asile.
OK, la recette est connue, de l'AOR porté par une voix puissante, mais quand tu viens voir  Mike + The Mechanics, tu ne t'attends pas à entendre du hip hop.
Mike: ce soir vous aurez des hits et des titres du récent cd, Andrew va vous chanter ' Another cup of coffee' de 1995 ( Paul Carrack au chant, à l'époque).
Le timbre soul et  chaud de Roachford n'édulcore  nullement le morceau.
It's cold, no, so  let's ' Get up' , encore plus ancien, 1991, Mike est passé à la basse, Louvain sautille.
On assiste aux  premiers remous avec l'immense 'Silent running', Rutherford place un premier solo raffiné, à tes côtés, Deborah a rajeuni de 30 ans, elle pleure.
Tu dis, Tim, ' The best is yet to come'.
Ah, bon!
La quote du jour, quand on a commencé il y a quelques années Mike et moi ( Andrew) on jouait dans des school bands, le mien se nommait School Band et le tien, Mike?
Genesis!
Les admirateurs de Genesis sont nombreux en Belgique, ' Land of Confusion' a déclenché l'enthousiasme.
Une dame, fan de la première heure,  a crié 'merci' à l'issue du morceau!
Mike introduit le band et annonce ' Let me fly' le titletrack du dernier ouvrage.
Ils poursuivent avec un autre morceau ayant donné son nom à un album, 'A Beggar on a Beach of Gold',  suivi par le grand moment de Roachford qui nous livre une version impressionnante et funky de son ' Cuddly toy', décoré d'une tirade pas banale de Anthony Drenna.
Louvain n'a pas le temps de savourer, un nouveau highlight le tient en haleine, 'I Can't dance' de Genesis, entamé en duo ( Tim, Mike)+ boîte à rythmes, quand l'équipe se joint à eux, le morceau s'envole vers des hauteurs vertigineuses.
Rien que le doublé de claviers valait le déplacement.
Celle que tout le monde attendait arrive, deux acoustiques ébauchent 'Over my shoulder' , Louvain tangue, Luke est passé à la basse, c'est lui qui se charge de la partie sifflée.
Deborah a ressorti les kleenex, elle ne risque pas de les ranger, car voilà  'All I need is a miracle' ,pendant lequel Tim  s'approche des premiers rangs pour draguer une petite asiatique qui, en vitesse, refile son portable à son copain, vite, vite, prends nous en photo!
La chorale louvaniste tient la grande forme, le band est heureux, nous salue et regagne les coulisses.

T'avais des craintes, tu t'attendais à du travail de fonctionnaires, t'as vu et entendu un groupe enthousiaste ayant gratifié le public d'une prestation brillante, ponctuée par un double bis.
' The living years' démarre en mode gospel avant de virer singalong.
C'est une bénédiction quand on a la chance de compter en ses rangs deux chanteurs d'exception!
La dernière de la soirée, 'Word of mouth' permet à chaque instrumentiste de se mettre en évidence, Anthony nous la joue Steve Vai, Mike préfère Hendrix, Andrew, Stevie Wonder, quant à  Louvain  on lui demande d'assurer les choeurs
... From the west side to the east side
From the north side to the south
You'll never get back information
If you believe in the word of mouth...

On reprend les propos de  Katherine Stratton qui a vu le groupe trois fois durant cette tournée...This is a band that’s found its new voice(s), and come back with confidence and strength... et on lui dit, bien vu, madame!













mardi 12 septembre 2017

Album on vinyl - Flesh and Fell - Icarus.

Album on vinyl - Flesh and  Fell - Icarus.

Tu dis, Pierre?
Pour fêter les 30 ans d'existence de Flesh and Fell, on sort un colored vinyl LP, 'Icarus' sera jaune, 500 copies seront pressées!
Bigre, quand?
A la fin de mois de septembre chez Lynch Law Records.
Deux faces, dix titres, à l'ancienne!
Face A:
Poker Joker
Salome
Bling Bling
Icarus
Brain Candy

Face B:
Liar
L’ennui
Dandy
Hide&Seek
Laziness
Et le line-up?
Le même que celui qui a enregistré 'Flesh & Fell' en 2013, Pierre Goudesone - Laurence Castelain et  Laurent Stelleman.
'Poker Joker' avait été envoyé en éclaireur en 2015, tous les ingrédients du philtre caractéristique, estampillé Flesh & Fell, sont là, des beats new wave/disco à forte connotation érotique.
 La voix libertine de Miss Castelain  déambule sur un fond industriel ( distorted guitar riffs, fuzzy bass, bruitages urbains inquiétants)   que n'auraient pas renié Francis John Tovey ou Einstürzende Neubauten.
T'es déjà envoûté. 
Et que dire de 'Salome',  tu as le choix: Henri Regnault, Gustave Moreau, Klimt, Francesc Masriera...., tu es plus littéraire, Oscar Wilde, ça te va?
Salomé, tu  la vois moving her arms, tu l'entends susurrer ...ask me what you want... tu sais que tu vas tomber dans ses filets, c'est inéluctable, et ce fond post punk qui éveille en toi des images de Siouxsie Sioux, tu réfutes celle de  la tête de Jean Baptiste  sur un plateau, t'aimes pas le gore!
' Bling Bling', le titre préféré de Sofia Coppola, devrait faire un malheur sur les pistes de danse, to be glamorous on te déconseille le style 80's, cf.  la coiffure Toyah, légèrement datée, on préfère le look Emma Peel, John Steed aussi, d'ailleurs!
On passe au  titletrack,' Icarus'.
 Le fils de Dédale a déclaré à son paternel, non papa, je ne compte pas me fixer ces ailes sur les épaules, c'est ridicule, je vais danser sur les beats ondulants de Flesh & Fell. Le fallen angel est parti en boîte et s'est mis à draguer une nana fringuée gothique.
' Brain Candy', et si Chagrin d'Amour revenait pour fabriquer un tube electroclash intemporel.
Tu dis?
Tu aimes Vive la Fête, et toi, Laurence?
N'importe quoi!
Pierre?
Le monde est dérangé!
Que fait-on, alors?
On va s'enfiler quelques shots au Fuse! 

Après avoir avalé une demi-douzaine de Captain Cokes, on a décidé de retourner la plaque! 

La face B démarre par ' Liar' , t'avais pas fait attention mais en te retournant, tu surprends ton chat danser comme un dératé, la voix dans les  enceintes  hurle you're a liar... toi, qui as été enfant de choeur, cette attaque t'a offensé!
Ces gens sont cultivés, après quelques références bibliques ou mythologiques, voici Alberto Moravia, ' L'ennui'.
Quand la voix de Laurence  prend des intonations de chaste ingénue, tu craques!
C'est pas vrai, Mistigri t'invite pour un slow! 
' Dandy', non, pas celui des Kinks, ni le ' Charming Man' des Smiths , mais un éphèbe glissant élégamment sur fond de boîtes à rythmes synthétiques et de riffs acérés. 
Ce post punk glacé, chanté à deux voix , séduira les plus exigeants!
On joue à cache-cache?
'Hide & seek', avec comme intro les riffs de guitare de 'Venus' de Shocking Blue, constitue un nouvel exemple de mise à jour de la new wave des eighties en l'enrobant d'electro-sounds contemporains.
Au loin, le carillon de la chapelle annonce les vêpres, ' Laziness' est sur les rails, après la prière vespérale, une longue procession démarre, avec lenteur, depuis les marches de l'édifice religieux vers une destination imprécise.
Ton cerveau, atteint, visualise 'Le Jardin des Délices' de Jérôme Bosch, monstres et démons lubriques chevauchant des animaux dénaturés forment une ronde satanique, il a fallu un coup de fil intempestif pour te tirer de tes rêveries charnelles.

Avec ' Icarus', Flesh & Fell signe un digne successeur à l'album éponyme de 2013,   shows will be soon announced, dit leur site.
Nous sommes impatients!