SIMO - RHEA à l'Ancienne Belgique ( Club)- Bruxelles, le 29 septembre 2017
Organisation: AA Productions/Next Step
Tandis que la Grand-Place se prépare pour le grand cirque que d'autres ont baptisé Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ( chaque artiste annoncé interprétera quelques titres), le Club compte attirer un public différent avec le power trio de Nashville, SIMO.
Le support est confié à RHEA!
Non, aucun rapport avec Chris!
Le groupe de Gand n'a pas encore soufflé deux bougies, mais fait déjà couler pas mal d'encre, finaliste de De Nieuwe Lichting 2016, du Maanrock Rally la même année, un passage au Humo's Rock Rally, la plus grosse médaille lors du Battle for Boa aux Pays-Bas, ces adeptes d'un hard rock à l'ancienne ont sorti deux singles et annoncent un album pour 2018.
Ils sont six à se présenter sur les planches: - Jorge Van De Sande ( le remuant chanteur) - le frisé et bouillonnant Guillaume Lamont ( guitare, vu avec Jacle Bow) - Nathan Ysebaert ( guitare, electronics) - Matthijs Machtelinckx ( basse) - Dajo Vlaeminckx ( drums) et Simon Lamont, qui fait presque de la figuration, aux percussions.
Comme ils n'ont que 30' pour montrer leur savoir-faire, ces jeunes gens décident d'oublier le round d'échauffement et de rentrer dans le lard dès l'entame, c'est acculé dans les cordes, que tu reçois 'Two man's party' en pleine poire.
T'es qu'un poids léger, eux t'envoient du heavy avec une pointe de Beastie Boys.
Babe, babe, this is rock'n'roll ...hurle Jorge, on avait bien capté que c'était pas du easy listening!
Drums et basse entament 'Everything you need' , si t'avais besoin d'un câlin, tu oublies, ça cogne lourd et sans répit!
Puis vient leur avant dernier single' Change' , un doux mélange de Triggerfinger et de Queens of the Stone Age.
Guillaume n'a pas d'arbalète, ce méchant jeune homme fait tournoyer sa guitare comme s'il s'agissait d'une épée et comme il nous trouve assez amorphes, il nous incite à bouger davantage.
Te cache pas, 'Gonna get you'!
Un faux départ n'empêche nullement 'Something good' de faire mal, très mal.
Tous au front et pas de quartier... Jean-Marie et Jacques ont applaudi!
Jorge: de volgende heet ' When I think of you', cette douce rêverie précède leur nouveau single' Tell me now'.
Une ligne de basse crapuleuse, un drummer ayant pris des leçons chez Mario Goossens et des guitares rentre-dedans, sans oublier le chant agressif, font de cette plage un morceau qui passe sur Studio Brussel et mériterait de se faire entendre sur Classic 21.
'Screaming' est précédé de quelques blasphèmes proférés par l'irascible Guillaume et suivi par une dernière bombe, 'Never out of sight'.
Le Club a vu, entendu et apprécié ce band soudé, qui semble promis à un avenir rose!
Un signal lumineux, les Stones se taisent pour faire place à l'intro de SIMO, ils ont bon goût et ont choisi 'Superfly' de Curtis Mayfield.
Si SIMO n'est pas (encore) trop connu dans notre plat pays, le gang de Nashville has built a name aux States, les Pays-Bas ont craqué, toute l'Europe va suivre!
Si l'incontestable pôle d'attraction est JD Simo, que certains n'hésitent pas à qualifier de best guitarist in Nashville, ses complices Adam Abrashoff ( drums) et Elad Shapiro ( bass) sont loin d'être des ânes. La logique veut que de grands noms tels que Cream, The Jimi Hendrix Experience, James Gang, Taste ou West, Bruce and Laing soient cités, effectivement SIMO est de cette trempe!
Leur dernier album, 'Rise and Shine' est sorti il y a quelques semaines, il nous vaut cette tournée et servira d'assise pour la setlist de la soirée.
La wah wah régnera en maîtresse absolue lors de ce concert, dès le premier morceau , JD en use et en abuse, tandis que les comparses lui confectionnent un soubassement d'une étanchéité à toutes épreuves, tu y entends du blues rock, des éléments psychédéliques, une pointe de grunge, comme si Rare Earth et Pearl Jam s'étaient invités à la même table. JD Simo étant probablement jaloux des jams interminables de Grateful Dead, cette première plage ( 'The climb'?) approche allègrement des 10 minutes.
'Return' opens our new album, qu'il dit avant de nous proposer cette bombe qui évoque à la fois Hendrix et Prince.
Le groove dégoulinant de 'Meditation' impressionne, JD et Adam entament un de leurs nombreux duels, Elad, impassible, les contemple tout en cimentant une rythmique implacable.
Un mec dont la collection de disques comprend les Alabama Shakes, Wilco, Isaac Hayes, Funkadelic et Bob Dylan ne va pas te proposer de la merde, ' People Say' et 'Don' t waste time' confirment le bien-fondé du propos.
Et sur scène?
Monsieur remue un max, nous fait le coup de la guitare derrière la nuque et vient émoustiller ses petits camarades, mais ne va pas croire qu'il fasse du cinéma, tout se produit naturellement, rien de fake dans son attitude.
'I want love' is the most personal song on the new record, en mode slow blues/soul ballad, le guitariste impressionne, la slide plaintive vient te remuer les entrailles, il doit l'aimer très fort, cette madame.
Retour au groove avec la plage kilométrique ' Light the candle', dont les riffs et les intonations vocales renvoient vers le 'Spoonful' de Cream.
Du blues, du heavy rock, du rock fusion, SIMO réunit le tout en un seul morceau.
Après cette déferlante, le trio a la bonne idée de nous proposer une ballade immaculée .
'Be with you', joué avec les tripes, te cloue sur place.
Ensuite JD passe au blues/gospel classique avec le fragile 'The light' qu'il exécute solo et c'est avec le chef-d'oeuvre épique ' I pray', une plage de 13 minutes, permettant au trio de jammer à satiété, que s'achève ce concert mémorable.
Enfin, tout le monde croyait que c'était fini, il était 22:35', le curfew étant de rigueur à l'AB, tu t'apprêtais, comme Adam et Elad d'ailleurs, à quitter la salle, quand JD décide de faire des heures supplémentaires et de nous envoyer une version affutée de 'With a little help from my friends'.
Impossible de ne pas verser une larme en pensant à Joe Cocker.
Ja, Willem?
. "Eén van muzikaal de beste optredens die ik dit jaar gezien heb."
Inderdaad, c'était fameux!