Surfer Blood - Pip Blom au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 mars 2017
La météo printanière que Bruxelles connaît depuis plusieurs jours convenait parfaitement à la prestation des deux formations accueillies, ce mercredi soir, au Witloof.
Pip Blom, un gemme amstellodamois nous rappelle que le Keukenhof va bientôt ouvrir ses portes, quant à Surfer Blood, ils ne peuvent cacher leurs origines, ils viennent de l'Etat aux 1 600 Km de plages de sable blanc, bordées de cocotiers, non, ce n'est pas l'Alaska!
Pip Blom.
S'il te plaît pas de vulgarité, l'enfant s'appelle vraiment Pip Blom et si ton esprit dérangé t'envoie des images de Monica Lewinsky, tu dois te faire soigner.
Le lo-fi indie de Pip et de son band a rapidement frappé les imaginations aux Pays-Bas, l'Angleterre a vite suivi, nul doute que la Belgique va craquer dans un avenir proche: le produit est frais, réjouissant, sans présenter ce côté lisse qui parfois énerve, ze kan rauw klinken!
Sur scène, Pip ( guitare, chant) est accompagnée par trois garçons, le frangin Tender Blom ( guitare, backings), Beren Kok, non rien à voir avec Piet Huysentruyt, Beren, un ursidé sérieux, tient la basse, et Bowie Thörig à la batterie.
Première visite à Bruxelles, on a adoré votre beau jardin, et première salve: ' Taxi driver' , moins dramatique que le long-métrage de Scorsese.
Ce catchy pop tune évoque d'autres Néerlandais ayant fait fureur dans les nineties: Bettie Serveert.
La suite, ' Pussycat' et ' Come home', est tout aussi pétillante, pendant ce dernier titre Pip alterne guitare rythmique et synthé.
Le brother entame ' Truth' façon Nirvana , le morceau cogne davantage que les précédents, du coup tu penses à Hole.
Vachement attractif ce DIY pop!
Puis vient le sapide 'Honey' suivi par 'Hours'.
Au premier rang, un farceur questionne le bassiste introverti...Jullie zijn niet gaan stemmen vandaag?, il le gratifie d'un semblant de sourire et envoie ' Babies' avec les copains.
' I think I'm in love' is our new single et on termine le show par 'Misty from heaven' démarrant comme du Liz Phair avant d'entrer en éruption.
Pip Blom, un nom à retenir!
Surfer Blood.
Le groupe de West Palm Beach fait le buzz à ses débuts, en 2009, le single' Swim' est encensé par Pitchfork et dans la foulée, un premier album, 'Astro Coast', assure leur break-out!
Deux autres CD's lui succèdent, le band fait du surplace.
2016, un coup du sort, le guitariste Thomas Fekete décède d'un cancer, certains ne voyaient pas le groupe survivre à cette perte, pourtant en 2017 sort un nouveau CD, 'Snowdonia' et le groupe traverse l'Atlantique pour le présenter sur l'ancien continent.
Line-up actuel: John Paul Pitts, le chef, ( guitare, vocals) /Tyler Schwarz, le batteur d'origine/ Mike McCleary, le nouveau guitariste et enfin la mutine Lindsey Mills qui a remplacé Kevin Williams à la basse.
Ils décident d'ouvrir le feu par le leste instrumental 'Neighbor riffs' , un truc qui d'emblée te met de bonne humeur.
' Frozen' , un extrait de 'Snowdonia' ne va pas te glacer le sang, au contraire, tu rêves de sable fin et de filles en bikini. De belles envolées lyriques, des ooh ooh ooh racoleurs susurrés par la mignonne bassiste et une rythmique qui assure, Bruxelles sourit!
Avec 'Weird shapes' on revient en 2013, l'album 'Pythons' , les duels de guitares sont au point, John Paul est en forme et nous demande si pour nous tout va bien.
Pas trop mal, pour un lundi, réagit un illuminé, perplexe le band se demande quel jour on est, mais non, lundi nous étions chez Merkel, t'es malade, mec, ils enchaînent sur ' Miranda' suivi par ' Voyager reprise' , deux titres de 2011 qui se trouvent sur l'EP ' Tarot' .
On n'était plus passés par Bruxelles depuis un petit temps, trois ans je crois, certains d'entre vous étaient-ils présents?
Deux mains se lèvent.
Les autres étaient probablement trop jeunes, juge le frontman en te fixant.
'Island' et son doublé de guitares séduit, t'es pas étonné d'entendre des voix citer The Feelies et leur jangle-pop chahuteur.
' Snowdonia', le titletrack du dernier album, précède l'ancien ' Floating vibes' rappelant Weezer.
J'ai pris deux leçons de français, s'exprime le meneur de jeu, écoutez: "je suis un canard", Lindsey est pliée en deux, Bruxelles se pose quelques questions.
Daffy Duck attaque ' Take it easy' qu'il vient crooner à nos côtés, pris d'une inspiration loufoque il enfonce une jambe dans une poubelle avant de déambuler gauchement, il doit s'appuyer sur une épaule bienveillante, pas de bol, c'est la tienne.
Il présente ses coéquipiers, reprend la rengaine, remonte sur scène pour déclarer 'je t'aime', comme tu ne savais pas à qui s'adressait ce message amoureux, tu as reculé de deux mètres.
Après ces instants burlesques, le Witloof a droit à un surf/rockabilly apportant une note différente au contenu offert jusqu'ici, ' Six flags in F or G' étonne.
'Demon dance', aux senteurs Phil Spector , 'Taking care of Eddy' en mode steeple-chase, et 'Matter of time' se suivent et c'est avec ' Swim' que s'achève la baignade.
Merci, au revoir!
Le Witloof les rappelle, ils proposent 'Harmonix' une plage bien charpentée aux facettes multiples, un des meilleurs moments d'un concert n'ayant pas déçu!