St-Quay-Portrieux Foodtruck Festival ( second jour) avec Kawa Brothers et Blaubird + 0S69 au Quai Robert Richet, 22410 Saint-Quay-Portrieux, le 3 septembre 2016
Pub....Saint-Quay-Portrieux innove en accueillant le premier festival du genre en Bretagne. Servi sur un plateau, un mix savoureux de cuisine et de musique. À déguster sans modération…
Une organisation de la mairie de St Quay Portrieux en collaboration avec Crosslight Global Entertainment et A'Typik!
Il y avait de l'antillais, des tacos, des penne, des moules, des fish and chips, des burgers, du créole, des samoussas à manger et de la mousse à boire ( Coreff, Heineken) mais aussi du pinard, du saké, du punch..
Le programme musical du samedi affichait:
Kandia Kora (pop africaine) (18h30)
Blaubird + 0S69 (electro-pop) (20h30)
Brieg Gueverno (rock breton énervé) (22h15)
Dj set : Clint (23h30)
18:30', pas de Mandingues dans le coin mais un trio se présentant sous le label Kawa Brothers!
Hervé Sicard, le bassiste ( 5 cordes), l' Européen de la bande, fringué d'un kurta brodé, couleur purple rain, se saisit du micro, présente le groupe et nous indique à quoi on peut s'attendre: de la musique soufie originaire du Rajasthan, des râgas et autres thèmes traditionnels en provenance de l'Inde, et du jazz.
Les Kawa bros l'accompagnant étant Mosin Khan Kawa, virtuose aux tablas et Shahid Hussain Kawa, à l'harmonium et lead vocals.
Le groupe s'est produit à l'occasion de plusieurs festivals de renom dont le Womex, Jazz à Vienne, l'Elephant Music Festival ( Inde) ou le Jazz Music Festival au New Morning.
Les trois musiciens ont adopté la position du tailleur, Hervé Sicard amorce le concert par une longue introduction à la basse te rappelant le jeu de Ralphe Armstrong avec Mahavishnu Orchestra, ses acolytes le rejoignent, embarquez sur le vol Indian, direction Jaipur International Airport, bruit de fond à bord, "In Blissful Company" de Quintessence (1969).
Tu te souviens, c'était il y a une éternité, tu replonges en pleine ère hippie, Hair, 'Hare Krishna' , George Harrison époque 'My Sweet Lord' , vachement mieux que la chasse aux Pokémons!
L'harmonium à soufflet entame un chant soufi, répétitif et entêtant, marmonné par les deux frères, la mélodie te transporte aux frontières du Pakistan, tu regardes autour de toi avec étonnement, pas un seul vishnouite, ni pachyderme décoré, rien que de braves bretons faisant aimablement la queue en quête de nourriture non spirituelle.
Après un lament des plus plaintifs, Mosin propose une incantation encore plus lente originaire de la cuvette de Jaipur.
'Jo' (?) est une composition propre, ne nous demande pas si il est taxi ou s'il s'agit d'une abréviation de Jo(hnny) , l'éponge du rock n'a pourtant pas été adepte de la méditation transcendantale importée en Occident par Maharishi Mahesh Yogi , les Beatles, les Byrds, les Stones, oui, mais pas celui qui, à l'époque, affirmait que Jésus était un hippie.
La composition des Brothers démarre sur fond jazz avec une mise en évidence de la basse pour virer ethno trance et finir en da da da da ! Que venait faire Trio dans ce trip?
La zen attitude s'impose, méditation, discipline, bonté, fais un effort, cette musique est faite pour approcher l'idéal du bodhisattva.
T'as des questions, pose les à Steely Dan!
Deux pincées de talc sacré pour assécher les tablas et le voyage reprend, l'air est doux, tu peux te purifier dans les eaux du Gange sans risquer de prendre froid..
Le périple s'achève avec une étude aux effluves plus modernes, de la fusion indienne à rapprocher des efforts de Trilok Gurtu ou de la merveilleuse Susheela Raman!
Où vas-tu?
Avaler quelques huîtres indiennes?
Euh, ça existe?
Oui, les Crassostrea madrasensis, je te rejoins pour le second concert, bois une Coreff à ma santé!
BlauBird
Un duo composé de Laure Caucheteux Slabiak et Olivier Slabiak.
Elle chante ( divinement) , programme, tapote un synthé, on lui connaît un passé de chanteuse lyrique, ayant participé récemment à la création de l'opéra AMOK ( livret et mise en scène d’Orianne Moretti, musique de François Cattin), son look androgyne fascine ( oui, Clelia, un petit côté Kristin Scott Thomas) - lui ( OS69), il distille ses notes à la guitare ou au violon, les met en boucle, il est membre fondateur du groupe Les Yeux Noirs, on aime son chapeau boule!
L'oiseau bleu, oui, elle a lu Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck, symbolisme et trip hop ne sont pas incompatibles!
Le projet est récent, un EP devrait voir le jour avant les fêtes de fin d'année.
Le concert débute par un instrumental atmosphérique, la guitare, aux sonorités surf, folâtre sur fond electro, après mise en boucle, Olivier et son melon, piqué à Magritte, se saisit d'un violon pour confectionner quelques broderies klezmer qui viennent se greffer sur l'envoûtante mélodie.
Il n'en fallait pas plus pour accrocher nos pavillons qui jusqu'ici se contentaient du cri aigu de vagues mouettes et de turbulents goélands!
' Blue Bird' un oiseau bleu oscillant aux mesures d'un tango electro, une plage dramatique et brumeuse proche de la dream pop/art rock de groupes tels que Elysian Fields ou My Brightest Diamond.
En pensant au jardin de mes grands-parents, qui n'existe malheureusement plus que dans mon coeur, voici 'In the garden' , une valse lente, délicate, onirique reposant sur un violon joué en arpèges.
La suivante, la berceuse ' Cradle song' est introduite en yiddish avant d'obliquer vers l'anglais.
Os 69 cite Apollinaire...
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine...
Sa compagne embraye sur 'Tristesse', un poème mis en musique, beau à faire pleurer Sagan, non, pas le cycliste farfelu, Françoise, une mondaine aimant la vitesse et Sarah Bernhardt!
Toujours en mode languide, ' Je vois le monde' chante le vague à l'âme et l'absence de l'être aimé, un duettino de sifflements doucereux décore la mélodie empreinte de nostalgie.
Ce superbe concert s'achève sur ' Shore' ( titre à vérifier), une plage voluptueuse, à partager avec l'être cher!
L'oiseau bleu a repris son vol tandis que sur ton écran cérébral défilent des images floues baignant dans une aura de mystère, Bruges-la-Morte, la Lys, L'Escaut et les tintements de l'Angelus, il a fallu qu'elle t'éveille: on rentre?
Adieu le port et les oiseaux marins!