mercredi 18 mars 2015

Lola Colt au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 17 mars 2015

  Lola Colt au Witloof Bar du Botanique

Cédric Queniart est un visionnaire, bien avant que la presse anglo-saxonne ne colle l'étiquette next big thing sur le produit Lola Colt, il avait prédit sur son blog "J'ai tout lu, tout vu, tout bu" sous la rubrique "Le groupe que les autres écouteront dans un an " - épisode 67:  Lola Colt!
 Il avait pondu cette bafouille en juin 2012!
 De sa description on a retenu:
 "Étendues arides, soleil torride, tumulte de chevaux  galopant dans la poussière, parfaitement suggérés par des rythmiques tantôt nonchalantes tantôt survoltées et des feedbacks de guitares savamment dosés. Voilà l'univers pittoresque dans lequel Lola Colt évolue..."
Bien vu C!
Tu connais  Siro Marcellini?
Ma femme prépare des  capellini et n'ajoute jamais de sirop dans son soave!
Le brave Siro a réalisé plusieurs longs-métrages de série B, dont Lola Colt en 1967.
Le rôle de Lola Gate, alias Lola Colt, étant tenu par Lola Fafana, actrice et chanteuse américaine d'origine cubaine, offrant une vague ressemblance avec Angela Davis.
C'est en pensant à ce chef-d'oeuvre en péril que le sextet londonien a choisi d'adopter l'identité Lola Colt.
Leur premier full album 'Away from the Water' est sorti fin 2014.
Des louanges à la pelle, on préfère relever Popped Music "  this is a well realised and great sounding record that feels fresh even if it doesn’t break much new ground. Definitely one to get lost in the desert with..".
Beaucoup de références, sans insinuer un quelconque clonage, le mix est brillant et les plus jeunes ne connaissent probablement pas le groupe auquel ton esprit à immédiatement penser après deux morceaux: Jefferson Airplane!

Un Witloof bien garni, pas mal de connaissances: Jean-Paul, Olivier, Vincent M ( sobre), Dominique  Klach, Maurine en Maureen, qui comme toi doivent attendre 20:20 avant de voir arriver la  Danoise Gun Overbye ( vocals, guitars, shakers, percussion), robe  et maquillage post -Woodstock - Kitty Arabella Austen ( keyboards, harmonium, percussion, backings) - Sinah Blohberger ( bass), une songstress d'origine berlinoise - Matt Loft ( guitar) -  James Hurst ( guitars, lap steel, percussion) et Martin P Scott ( drums). 
Une guitare surf amorce 'Boom Boom Blasphemy', un titre de 2011.
Te voilà d'emblée plongé en plein western, c'est d'abord à Anna Calvi que tu penses avant les premières notes psalmodiées par l'intrigante Gun, une Grace Slick de 20 ans.
Vincent note de sérieuses intonations Siouxsie, il n'a pas tort, mais Vincent n'a pas connu la guerre du Vietnam.
Quoiqu'il en soit, la crypte est prête pour un trip psychédélique intense et magnétique.
'Rings of Ghosts' when The Doors meet Wovenhand et qu'ils ont engagé Patti Smith au chant, ça donne cet hymne dramatique et inquiétant, le côté western spaghetti étant coloré de mouvements postpunk pour varier les plaisirs.
Un grand morceau. 
Des vocalises hantées  avant de monter sur la  'Highway'. 
Effets twang, reverb, chant hanté, virage tribal, le soleil tape sec , plus aucune canette dans le frigobox,  le voyage n'est pas de tout repos et cette dingue qui entre en transe...
C'est sous la lune qu'elle se laisse aller, 'Moonlight', "The Doors of Perception", disait Aldous Huxley!
Le petit James en profite pour caresser la lapsteel pour orientaliser le trip tandis qu'un tambourin est patiemment tabassé.
Passe-moi le joint!
Je me consume...'Time to burn'.
 'I Get High if You Get High’ et son petit orgue qui te rappelle Manzarek, ton esprit prend les airs, un voisin, du style m'as-tu vu,  te ramène sur terre en multipliant les remarques débiles, petit con!
Lola Colt enchaîne sur 'White Horse' et 'Vacant Hearts', il fait de plus en plus moite dans la cave, le mascara de la prêtresse coule en lui dessinant des sillons noirs sur les joues, la communion est totale et on n'a pas encore entendu la plage la plus percutante du set.
Voilà 'Hearbreaker' du Boris Vian sous  acide.
Terrible titre!
'Diamonds' sera lent, lancinant, tourmenté.
 Miss Overbye grimace son chant, des guitares plaintives sur fond rythmique torturé te lacèrent les entrailles, tes paupières se font lourdes, ta vue s'obstrue, maman pince-moi, j'hallucine.
C'est grave, docteur?
Evidemment, rapprocher Annie Cordy et Lola Colt, vous êtes bons pour Charenton.
La dernière, dit-elle, 'Jaguar', un gospel torturé pendant lequel absolument toutes les têtes s'agitent en mesure.
That's it, un petit salut, les coulisses.
55' de show.

La playlist ne prévoyait pas d'encore, Lola Colt revient pourtant larguer une dernière et épique torpille à la longue intro psychédélique, ' Away from the Water'.  
Simplement brillant!