mardi 2 décembre 2014

Ólöf Arnalds + Birds That Change Colour - Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 1 décembre 2014

1° Températures relevées à Bruxelles, deux degrés, temps nuageux et frais, vent du nord/nord est.
2° Décembre= le mois des dépenses: les fêtes ( cadeaux, bouffe, sorties, Saint-Nicolas...), l'an dernier les chiffres avancés pour la France avançaient un budget moyen de 640€ ..
Conséquence directe pour certains concerts de ce début de mois, la fréquentation des salles est au plus bas, sauf pour les gros noms.
A 20:00, 23 paumés (dé)peuplaient le Club de l'AB ( personnel et techniciens inclus) qui accueillait Ólöf Arnalds et  Birds That Change Colour.


Birds That Change Colour.
En principe le groupe du cardinalis cardinalis en chef, le barbu Koen Kohlbacher, comprend  Dave Schroyen, Micky Peeters, Nathalie Delcroix, Naomi Sijmons, Niels Hendrix et  Le Chef Tournel, ce soir, Koen a laissé tous les mâles dans la volière pour n'emmener que les dames, Nathalie Delcroix, qu'il est inutile de présenter, et Naomi, Reena Riot, Sijmons.
En 2011, déjà, Birds That Change Colour t'avait laissé une excellente impression, depuis le groupe a pondu un second oeuf, 'On Recording Birds', brillante pochette psychédélique signée Maarten Donders.
La presse ne tarit pas d'éloges, on cite Enola qui craint la panne d'énergie après le nouvel avatar Tihange... zo’n warm plaatje zullen we sowieso kunnen gebruiken wanneer de herfst weer aanbreekt...
AUB, kom dichterbij murmure Koen en dénombrant les curieux, il saisit une acoustique pour  lancer, en picking subtil, un instrumental champêtre terminé par d'onctueuses vocalises mixtes, Naomi et Nathalie ayant rejoint le barde.
Le ton est donné, du folk aérien avec une pointe de psychédélisme qui, forcément, te renvoie vers les sixties:Nick Drake,  Third Ear Band, Amazing Blondel ou Incredible String Band du regretté Clive Palmer.
Le délicat et susurré 'Dew' séduit tout autant, un accompagnement minimaliste et des harmonies célestes.
La grâce à l'état pur.
Le trio embraye sur  'Ask the gallows', toujours en mode bruissement furtif.
Quel bonheur d'être encadré par Nathalie et une Naomi bien moins agressive que lorsqu'elle se produit sous l'identité Reena Riot.
'The Beach Boys', ni surf, ni maître-nageurs/chippendales baraqués, mais un nouvel exemple de folk mélancolique et vulnérable.
Même secrète exquisité que le 'Norwegian Wood' des Beatles, les voix féminines en prime.
Nathalie, raconte leur quelque chose à propos de lapins, de champignons, non pas comme Urbanus,, je dois fouiller dans l'étui, ai oublié  mon harmonica.
Voici, 'State of confusion', je paye une pils à celui qui retrouve dans mes héros cachés sous ce titre.
Koen a épargné 2€70, personne n'a tout trouvé.
Ce titre country/ blues évoque plusieurs noms, Neil Young, Daniel Lanois, Bob Dylan, Tom Waits,  mais  de heer Kohlbacher pensait sûrement à d'autres heroes, maybe Steve Earle.
Anyway, a great tune.
' In The Middle Of Our Lifetime', les questions qu'on se pose vers 40 ans.
Un ton Neil Young à nouveau.
Soudain, tu te souviens d'un band belge des nineties ayant disparu de nos scènes depuis pas mal de temps, les Dry Livers.
Pendant tes songeries, sur scène ils introduisent un fabuleux bridge a capella dans la ballade, les close harmonies te refilent des frissons au bas de l'échine.
Solo, 'The Werewolf' de Cat Power, qui curieusement te rappelle un coucou, le traditionnel folk 'The Cuckoo'.
Retour à la formule trio pour la chanson courtoise ' Songs till May', beau comme du Dowland. 
Un petit rock, Brussels?
' Rock Island Line', et ses handclaps, secoue la salle.
He, Nathalie, reste ici, we hebben nog een liedje, le dylanien 'The devil and me'.
50' de haut niveau!
Birds That Change Colour, le 13 décembre au N9 à Ekloo. 


Ólöf Arnalds
Tu l'as croisée en tant que membre de  múm, solo elle a déjà enregistré quatre albums, le dernier 'Palme'.
Un soundcheck effectué en dix minutes car elle est arrivée tardivement à Bruxelles, elle va y revenir.
Bruxelles qu'elle connaît pour avoir été plusieurs fois invitée par l'AB.
La pince-sans-rire est flanquée d'un excellent musicien, le guitariste Skuli Sverrisson qui peut se targuer d'avoir collaboré avec le gotha, Lou Reed, Jon Hassel, David Sylvian, Arto Lindsey, Ryuichi Sakamoto e.a.
 Ólöf chante et joue également de la guitare.
Sa voix: atout majeur, mais aussi source de contrariété, tantôt aiguë, enfantine, souvent gutturale (des rrr germaniques) , puis ample, athlétique, casse-cou, passionnée, bref un timbre pour le moins original qui peut séduire ou exaspérer.
Hello, we're so happy to be here.
Je répète car vous auriez dû applaudir.
Clap, clap, clap...ça commence fort!
I decided to start the show with a song called 'The Joke'.
En effet, we are The Joke, on a mis des heures pour arriver ici, un chauffeur dément, enfin, nous voilà.
Euh, merde, seconde blague, un silence consternant de 4 minutes, guitares non accordées, elle est bien bonne!
D'une voix naïve elle balance sa berceuse.
L'Islande pays des extrêmes où, en été, la nuit n'existe pas, c'est moche pour Petula Clark.
Pas de setlist, elle joue ce qui lui passe par la tête en  palabrant avec Skuli le chauve qui sourit.
'Stay with him', un nouvel exercice de modulation vocale suivi par un troisième titre en anglais ( ? Turtledove'?) pendant lequel la cime côtoie l'abîme.
La gymnastique vocale se poursuit mais on ne peut passer sous silence le travail remarquable de son compagnon qui habille les mélodies minimalistes d'une manteline chatoyante.
La blonde Ólöf décide de poursuivre dans son vocable maternel.
Des visions de  geysers en éruption, de banquise et d'icebergs gigantesques s'imprègnent sur ton écran cérébral, la madame en arabesques vertigineuses, le monsieur d'un classicisme hispanique.
Justement, on revient de chez Don Quichotte, on a tourné avec tUnE-yArDs, la suivante est pour mon fils resté du côté de Reykjavik, il me manque, ça fait des semaines que je ne l'ai vu.
Une berceuse terre de glace sans odeur, fait trop froid, tu peux songer à Bergman...Ingmar, pas Ingrid!
Quoi, il est suédois, ça change rien, pense!
Loufoque lui convient comme qualificatif, ce microphone est amoureux de moi, il se colle constamment à mes lèvres.
Elle opte pour une ballade dans sa langue, tu penses à Isabelle Aubret, c'est joli.
A tes côtés, Bruxelles allongée à même le sol semble apprécier, finalement en s'habituant à sa gymnastique vocale on peut y prendre goût.
Nouvel aparté avec son voisin, ok, on revient à l'anglais.
On a droit à une romance similaire à l'admirable 'Sag mir wo die Blumen sind' chanté par la divine Dietrich.
Veuillez applaudir little drummer boy, une drumbox utilisée pour rythmer ' Palme'.
' Englar Og Dárar' est issu de mon premier disque, la mélodie sereine permet à ton esprit d'errer loin de la ville polluée.
Un second titre avec la machine met un terme au récital au grand étonnement de Skuli.
C'est fini?
Ouais, c'est moi le chef, c'est fini!

50' de set suivies par un bis pour le fou du volant qui nous a amenés ici, 'Crazy car', une plage bourrée d'effets reverb.
What a crazy girl!