Attention, ce concert initialement prévu à la Rotonde est déplacé au Witloof Bar = peu de préventes!
Sean Nicholas Savage était passé au Bota lors des Nuits, il revient moins de cinq mois plus tard, est-ce une raison pour la relative désaffection du public?
Support, Sarah Devreese!
Vue lors d'un Stoemp en avril, elle t'avait laissé une excellente impression!
Mêmes effets en octobre, Sarah dégage une sensation de fragilité, de mal de vivre, de spleen romanesque typique aux jeunes filles en fleur lisant du Musset ou du George Sand et écoutant du Liszt plutôt que de la techno.
Elle ouvre avec l'intimiste 'Wall', des cordes gentiment caressées, un timbre mélancolique.
Délicatesse et vulnérabilité!
'End of the road'
... And if you can’t find the words to explain this mess,
Then the silence will speak for you instead...
Une vision pas rose bonbon de l'existence!
'Only' exprime les regrets éternels , la mélodie toute en teintes pastels te faisant penser à Nina Nesbitt.
L'imagerie hivernale de 'Snowflake' confirme le concept de solitude et de sensibilité exacerbée.
'Butterfly' is about a girl ayant des problèmes à accepter son image, le titre s'évanouit sur une note optimiste.
La douce prière 'Can't you see ' et le sombre ' Losing faith' mettent un terme à cette prestation séduisante.
Et, Fred?
Jolie fille, ravissant, son indie folk!
Sean Nicholas Savage
Dix albums en sept ans pour l'extravagant crooner synthétique de Montréal, 'Bermuda Fall' le dernier est sorti cette année.
L'excentrique Sean, des paillettes plein les cheveux, un look Willem Dafoe émacié, est accompagné par un duo de musiciens allemands, Jack Chosef, electronic drums et processor, et le barbu Touchy Mob aux keys et secondes voix.
Le petit papelard aux pieds de Jack annonce 'Propaganda' comme premier titre, du r'n'b/ disco moelleux et sautillant, la présence scénique maniérée du crooner attirant l'attention d'une cohorte de séduisantes jeunes filles avalant leur Maes aussi prestement que la grande Cath lorsqu'elle est en forme.
Le stagiaire ingénieur son nous avait parlé de New Wave, on en est loin, tu penses plutôt à Wham ou à Marc Almond de Soft Cell, Fred y entendant du Boy George, sans la touche reggae.
'Naturally', and its gentle tropical vibe, câline sensuellement ton épiderme.
Le fantasque petit moustachu enchaîne sur un titre non repris sur la playlist, puis questionne, someone a tissue, please, un brave chauve lui tend un Kleenex, le bon sauvage renifle, s'éponge avant d'envoyer le titletrack du dernier né, l'exotique, affecté et truffé de trémolos ' Bermuda Waterfall'.
Il se débarrasse de sa liquette pour exhiber un torse glabre et une silhouette efflanquée, aussi chétive que celle d'une Kate Moss pendant le carême, c'est à genoux qu'il interprète de manière théâtrale ' Heartless'.
'Please, set me free' sera tout aussi dramatique, tandis que le superbe 'Hangin on' renvoie autant au Philly Sound qu'aux Bee Gees.
Minou est en vacances, les rats sont de sortie et se trémoussent aux sons d'un disco purulent, 'The rat'.
Le titre ouvrant 'Other Life', 'She looks like you' groove délicatement, le chant torturé du weirdo nonchalant émoustille la colonie de donzelles à nos côtés.
'You changed me', 'Chin Chin' aux touches asiatiques, le profond 'Empire' pendant lequel son chant vire râles angoissés se succèdent, il questionne Touchy: have we anything left?
Yes, one or two more songs!
Ils envoient le moite et langoureux 'Other life'.
La bête blessée en rajoute un maximum faisant passer Freddie Mercury , Boy George et autres reines du kitsch pour de candides enfants de choeur.
Exit Sean Nicholas and band!
Un bis
A song about my girlfriend, 'Spotted brown', une dernière salve de disco/synth pop à la sauce Bronski Beat.
Visuellement, une performance de Sean Nicholas Savage vaut son pesant d'or, musicalement, une heure suffit amplement!