Programme copieux et éclectique dans l'avenante salle forestoise, le Brass!
As part of Autumn Falls ( Tout Partout) , Buzz on your Lips présente trois groupes tentants: Blouse - Bosco Delrey et Les Panties.
Dommage que le public n'ait pas répondu en masse!
Les Panties!
Il y a deux ans déjà, Jérôme Delvaux les voyait comme the next big thing dans l'univers post-punk de notre riante capitale.
Si Les Panties n'ont pas encore atteint le statut de superstars, un bataillon d'inconditionnels assiste à chacune de leurs prestations.
Avec JP, on a été plus qu'agréablement surpris par la qualité du set, le chant élégant de la mignonne frontwoman et le brio des musiciens.
Oui, David, un grief?
Le choix du patronyme est trompeur, tu t'attends à du yé yé, style Les Gam's, Les Petites Souris ou Ariane & Les 10 -20...
Le line-up a l'air d'avoir subi quelques modifications depuis les ablutions initiales, au Brass, ils étaient cinq: Sophie Frison ( s v p, épargne-nous toutes les associations que ton cerveau malade a pu élucubrer) au chant - le reste est du probable: à la basse, Xavier Fernandez - Hugo Fernandez aux drums et electronic pad - Pony Bambinelli aux claviers/synthés et le petit nouveau, Seb, à la guitare.
'The Gate', un timbre à la croisée de Siouxsie, a goth tone mais flegmatique, et de Anja Huwe, de Xmal Deutschland, sur fond sonore cold wave brillant.
'Factory' et 'DSK' confortent toutes les bonnes impressions laissées par la première plage, une esthétique glacée, une ambiance futuriste, une guitare cinglante sur rythmique répétitive avec le son froid et mécanique du pad remplaçant souvent la batterie, la voix détachée, absente de Sophie... bien sûr les adeptes des parallèles évoqueront Joy Division, Clan Of Xymox, certains Bauhaus, cela n'enlève rien à l'identité propre du groupe.
Après une ébauche lente, 'White Tiger' s'élève en crescendo dramatique vers un final hystérique, les visuels hivernaux confortant l'impression de Verfremdung, de froideur et d'inflexibilité.
Sur le single de 2011, le saccadé 'Porkshop' , puis le déclamé 'L'Arrivée', leur new track qui risque de faire des étincelles.
'Ghost' est introduit par de sinistres effets sonores industriels, les riffs saturés et le chant angoissant te ramènent au bon vieux temps des productions Factory des eighties.
Allo Luc, t'as pas besoin d'un soundtrack pour la suite du 'Grand Bleu', on peut te proposer 'Diving'.
Merci, à tous, la dernière ( un organisateur était déjà passé en levant un doigt menaçant), le second morceau du single d'antan, ' Westie'.
Après 30 secondes, le micro de Sophie rend l'âme ( sabotage?) et les Panties poursuivent en instrumental.
Final perturbé, mais belle prestation!
Bosco Delrey
A 19:00, l'organisation se montrait inquiète, aucune trace du gars du New Jersey et de sa troupe!
Heureusement, 15' plus tard, un van immatriculé chez Hollande se pointe pour se diriger vers le parking.
La belle gueule, désormais installée à Paris, ayant atteint un certain degré de notoriété grâce à Terence Malick utilisant ses talents pour un nouveau long-métrage, a tout du style rock'n roll star des seventies.
Il monte sur scène, pas besoin de lui refiler des tickets boisson, il a sa bouteille de Vodka à portée de main, pas de setlist, il joue ce qui lui passe par la tête, si le drummer s'avise d'entamer un morceau, il l'arrête pour siffler un coup de gnôle, on aura droit à du messy rock'n roll comme à l'époque où les musicos arrivaient beurrés sur le podium!
Pour accompagner gueule d'ange, à la basse, l'excellent Benjamin Waxx Hekimian (Naosol & Waxx) et un drummer français, doué et non présenté.
45' à 50' de dirty lo-fi rock'n roll avec de sérieux relents The Strokes, Lou Reed, les New- York Dolls ou les British, The Only Ones, le taxidermiste ému, présent dans la salle, parle d'en faire une version empaillée dans un avenir proche.
Départ sur les chapeaux de roue avec 'Baby's got a blue flame' ( album 'Everybody Wah') , fuzzy guitar, un chant nonchalant, du garage bien crade à la Billy Childish.
Bosco prépare un nouvel LP, sortie prévue en 2014, si tu veux des titres, envoie lui un SMS, la suivante, d'après David, présentait de curieuses saveurs 'Cold Turkey', comme t'es végétarien tu pensais à Casey Veggies, c'est rappé!
Une gorgée de Żubrówka ou de Wyborowa, puis a new song, a poppy one, une histoire de slap kiss.
Paf , prends ça dans les gencives, un sale et rageur guitar rock/pop junk track, te faisant aussi bien penser à Beck qu'aux groupes style The Del Fuegos, Plimsouls ou Guadalcanal Diary !
Changement de cap, sable fin et cocotiers pour un indie rock ensoleillé à la Little Joy, le final furieux annonçant un tsunami dantesque.
Les tracks se succèdent, passant d'une laidback guitar à des tempi agités, le chant te rappelant parfois Garland Jeffreys, d'autres fois Mick the Lip, l'emballage reste assez confus mais suffisamment rock pour convaincre une bonne partie de l'assemblée.
On approche du terme, un petit twist vicieux?
Le surprenant ' Egyptian holed up' et a quickie avant de vider le flacon d'alcool.
Tu dis, David?
Alan Vega ... pas idiot!
Salut, Bruxelles, pas de cd's à vendre, pas de merch., savez pas où je peux trouver un nightshop, ma bouteille est éclusée?
Blouse
Lo-fi indie/ dreampop from Portland, un second album 'Imperium' se vend depuis quelque semaines.
Leading figure, la charmante Charlie Hilton, voix et guitare - Jacob Portrait, nice socks, drums- Patrick Adams, bass et un quatrième élément, additionnel et vachement performant, à la guitare ou aux keys.
'They always fly away', bittersweet vocals, shoegaze austère et atmosphérique, on est loin du côté je m'en foutiste de Bosco.
'Firestarter', oublie The Prodigy, de somptueuses couches de synthé, une voix en reverb, le ton est à la rêverie mélancolique.
'Imperium'...are you one of us... questionne Charlie d'un timbre absent, presque spectral, sur fond eighties synth pop élégant.
Rapidement, ce qui reste du public, imprégné par les tonalités empreintes d' un esthétisme symbolique diffusées par le band d'Oregon, se laisse guider tel un naïf enfant tendant la main vers la jolie dame l'invitant au voyage.
'Eyesight' démarre par un murmure religieux avant de virer vers un son new wave oppressant.
'Fountains in rewind', Phil Spector mis au goût du jour, puis le plus agité 'In a glass', à la basse ronronnante.
Une acoustique pour Charlie,'1000 years', suivi de 'No Shelter', pas surprenant que certains critiques mentionnent le shoegaze gazeux de Lush, mêmes climats éthérés, même voix blanche.
Retour à l'électrique, pour le gothic/postpunk nerveux, 'Time Travel'.
H G Wells?
..I was in the future yesterday...
The Cure, Joy Division, des guitares cinglantes, un drumming mathématique, 'White' puis le tout aussi agité ' Arrested'.
Il nous reste peu de temps et trois titres sur la setlist, il faut élaguer...
'Into black'... the colors of your eyes are like a stained glass window.. c'est pas beau, ça!
La dernière, le hit du début, 'Videotapes'.
Blouse... joli chemisier vaporeux d'écume et de nuages....