Mec, mate la caisse, vingt dieux, une 1948 Chevy Taildragger, avec ça tu surpasses James Dean, elles tomberont toutes comme des mouches!
Ladies love taildraggers....
Au Limbourg, pas à Hasselt, de l'autre côté de la frontière, Maastricht, Kerkrade enz..., ils sont au parfum, donc en 2001, Pascal: vocals & acoustic guitar/ Tiny: leadguitar/ Peter: double bass & vocals/ Marco: drums , après s'être enquis auprès de notre RickyBilly national question fringues et look: bowling shirts ou Daddy O's, jive black creeper sneakers , cuffed jeans, brylcreem sur la banane et quelques tatouages machistes sur les biceps pour commencer, puis faut choisir un nom qui frappe!
The Taildraggers!
Bien vu, les gamins, ça va marcher... des centaines de gigs un peu partout en Europe, un split, un nouveau combo, Kingsize Playboys, une reformation, deux albums ' Hot Rod Suit' et 'The return of the Taildraggers' et à nouveau des concerts à droite et à gauche.
Ce dimanche, l'Ace Cafe à Rumst qui, à 20:30', commence à se peupler de rockabilly gals et cats du coin mais aussi d' allochtones au Podernederlands accent prononcé, faut élever la voix pour commander une Stella, car Chris, le boss, a augmenté le volume du jukebox digital crachant de vieux hilbilly/rockabilly graisseux.
Les Taildraggers sont en plein exercice d'échauffement sur la terrasse et avalent de vraies bières au lieu de leur pisse de chat nationale.
20: 35', c'est l'heure, direction le fond du bastringue, pour plus de 120 minutes de rockabilly pur souche, recette originale sans additifs, ni édulcorants.
' Long time in the ground' ouvre, suivi de 'Go boy go' que Carl Smith ( inducted into the Country Music Hall of Fame) a sorti en 1964.
' Dixieland rock', oui, Elvis a interprété ce titre de Schroeder and Frank.
La bière coule à flots, ça gigote en mesure, le double mètre à la double bass, bien secondé par l'acoustique et le drummer, imprime une rythmique imparable et le kleine Tiny mitraille joyeusement avec sa Gretsch à la couleur du royaume, celui de Beatrix, tu entends!
Au répertoire de Johnny, pas l'idole des jeunes, le man in black, le formidable country ' So doggone lonesome' puis ' Women do funny things to me' de Del Reeves, encore a country tune avec de jolis choeurs mâles.
Les Taildraggers s'obstinent, bravo on dit, à choisir des titres pas trop connus dont le Jerry Reed nerveux 'I've had enough', comme d'habitude à l'Ace Café, le spectacle est dans la salle: danseuses audacieuses, dockers à la descente vertigineuse, ambiance American Graffiti.
Intro théâtrale et de sérieuses rafales du petit pendant ' Hey Mabel' , suivi de ' Too much water' d'un gars qui a dit oui devant le maire qui lui demandait s'il voulait prendre Tammy Wynette comme conjugale, George Jones.
Le larmoyant ' Blue, blue day', puis la Gretsch en balade avec le Buck Owens ' Hanging on to what I got'.
C'est une idée, Rumst, mais j'ai l'impression qu'il fait plutôt chaud dans le coin et avec le torride 'Hot Rod Suit' le mercure grimpe de plus en plus dangereusement.
Vitesse de croisière: ' Won't you come back to me', 'Up to your old tricks again' ( The Bellfuries), un dérapage hillbilly ' My heart gets lonely'.
Merde, on n'a plus rien à boire, ravitaillement, conciliabule, un coup de fil à Bécaud, et maintenant?
Le classique 'Mohair Sam' de Charlie Rich.
Ok, les petits gars, répertoire en béton, mais quinze titres sans pause, faut penser au commerce, d'ailleurs pas mal de clients ont décroché, taillent une bavette, picolent à l'aise et oublient d'applaudir à la fin du morceau.
Pour pas t'énerver, je te dis déjà que les Taildraggers ne sont pas encore arrivés à la moitié de leur show, sais pas s'ils avaient l'intention de battre le tout neuf record de Bruce Springsteen, mais ils enfileront 37 titres et dépasseront très largement l'heure du couvre-feu, instauré à 22 heures.
Vers 22:30' Chris leur fera signe, encore une, ils en tricoteront trois de plus... tout ça pour te rassurer, on va pas te citer les 22 titres suivants.
Pour la petite histoire, un nouveau Jerry Reed ( Mister Whiz') , un blues (' Like a baby',) puis une série de honky tonk tracks, une country romance, le leadsinger pète une corde après le n° 21, il continuera en five-strings, personne ne remarquera la différence, un country à deux voix, 'Sad and lonely'. Tout le monde sait que John Wayne, Gary Cooper, Burt Lancaster, Alan Ladd, Henry Fonda sont des durs au coeur tendre, des pleurnicheurs de première.
On aura droit à un titre arithmétique ( six times six = euh,...soixante-neuf, en français dans le texte) chanté par la Gretsch , 'The race is on' de George Jones.
Une locale insistera pour entendre 'These boots are made for walking', elle ouïra un Elvis à la place ( 'Trying to get to you'), puis un hillbilly boogie analysant l'état des chaussées ' Ain't a bump in the road'.
La 33, encore le King ' What a wonderful life', pour arriver au signal du patron, terminus les petits gars...pour Simone, 'These boots..', je vais en fumer une se dit Marco, OK je chante annonce Tiny, je tape sur les bambous, ajoute Pascal.
Tu commençais à ranger ta panoplie, mais Tiny insiste, les heures sup sont payées double tarif: 'Highway Patrol' et 'I got stung'.
En ( ça veut dire 'et'), te demande le boss ?
Tout va bien, Chris, mais je me tire tant pis pour l' extra-time et les penalties!