Pas le temps d'avaler un Armagnac après le déjeuner dominical :Wespelaar n'attend pas!
14h30' Bob Wayne & The Outlaw Carnies
C'est sous un soleil de plomb et devant un public clairsemé que les cowboys balanceront leur potion de misfits'country .
Ils auront réussi à déranger la sieste des pauvres festivaliers pas encore remis de leurs libations de la veille . Evidemment ,en plein air ,ça a moins de gueule que dans un bar enfumé ,mais le truc reste impressionnant.
20 titres, seulement, pour une heure d' acrobaties, de jurons et de bluegrass infernal.
'Road Bound' -'Ghost town' -'Till the wheels fall off' -' The devil's son' .... t'as déjà entendu toutes ces rengaines au café Merlo , mais rien ne peut empêcher tes pieds de battre la mesure , et ton cervau gueule 'yeah' toutes les 5' . Le psychobilly 'Heroïn my only friend' semble convenir aux blues freaks qui s'avancent frontstage. 'Fuck the law' ,ils se dirigent vers le merchandising stand pour se procurer le CD. Quand le Bob voit passer une paire de jambes bronzées, il soulève ses raybans et parle d'abandonner ses potes .
Un petit instrumental comme au bon vieux temps?'Orange Blossom Special' et puis je m'en fous de ce que les bourgeois pensent de moi ...fuck them ..they can kiss my ass....
On termine par 'Cardboard blues' avec un solo de Pat 'Fuckin' Brown et une envolée d'Uncle Buck au fiddle.
Le temps de signer quelques albums,on saute dans le van de Surfing Airlines ,en route pour un autre gig.
Jill Hilleger Band
Heureux que t'étais de revoir la ravissante Jill , ça faisait un bail depuis Blues oan daa Stoazze, toujours aussi sexy ,Miss Hilleger et une voix chaude ,idéale pour son répertoire jazz/blues/soul/rhythm'n blues.
Le band : pas des mignons chérubins , de vieux marins ayant parcouru tous les océans sur des rafiots branlants :Willy De Vleeschauwer :guitare ,la classe, le grand Willy (confond pas avec le petit Claes, célèbre chef d'orchestre )-claviers :Harry 'Swing' Van Buel -drums :Gerry D'Haeyer et basse/backing vc.:Eric De Wolf .
'Help the poor' sera suivi de 'Night Train', petit duel de chefs de gare claviers/guitare avant de voir ce convoi atteindre un rythme de croisière Sunshine Pullman Express.
'You don't love me no more' quel con ,ce loser .... Quand la panthère se déhanche ,tous les démons sommeillant en toi s'éveillent et, ton cerveau a toutes les peines à réfréner leurs ardeurs ... Reste ici ,fieu!
'My bad luck soul' elle n'a pas de chance avec les mecs, 'Where were you' où t'étais ? A la messe,baby!
'24 hours a day' un plakking blues avec solo qui colle, viens Willy, que je t'éponge,menneke!
Que disait Tennessee Williams?A cat on a hot tin roof ...
' Blues lover' Un Roland insidieux, la Gibson accentue les caresses et cette voix qui t'invite ,après préliminaires érotiques ,à une séance au plumard.
'Sick and tired' l'amour ça fatigue, et puis t'es vraiment le roi de la flemme, je dois même te brosser les dents avant de partir au turbin.
'Deceptively yours' - 'Same kind of crazy' - 'Good rocking Daddy' un petit boogie à la Fats Domino .
Elle se sent seule ,notre secrétaire de direction distinguée 'Lonesome' ,pour finir par 'Oh oh my my'
Juicy & sensual blues.
Little Louis
Petit Louis van Empel nous vient d'Eindhoven et ,ce petit gars au look Buddy Holly/Stijn Meuris a été une fantastique surprise . De l'énergie, du doigté ,une réelle aura de sympathie et un super trio pour l'accompagner.On recommande chaudement.
Aart van der Wulp:harmonica - Gabriël Peeters:drums et Geurt Engelsman:contrebasse forment le background sonore parfait pour les envolées sublimes du petit chanteur batave .
'Ain't no water'... I wanna take you home ,baby ...sur l'album 'Speak of the devil' ,ça débute fort.
'Nowhere to run' un rootsy blues sentant plus le delta du Mississippi que celui de la Meuse.
Un méchant Peter Case 'Icewater' à la slide ravageuse. Un Chicago blues poisseux, paraphrasant Mike Tyson...nothing lasts forever...'Cypress groove' groove du cimetière , c'est pas de Funès le petit Louis.'Evil wicked woman' une plage bluesy kilométrique , tous les ingrédients y sont :rythmique soutenue, lignes d' harmonica aussi salopes que la bonne femme du titre et une guitare anguille au vert . Terrible morceau.
'Parchman farm' de Bukka White ,du rock animaux en folie à la ferme.
Un nouveau morceau 'Madame Bone' ,sentant la Louisianne.
Fait chaud ,hein ,les gars ,allez vider quelques Primus ,je me débrouille seul , écoutez mon footstomping et je la dédie à deux de mes héros: Blind Willie (I got a Bible in my home) Johnson et Son House: du Delta Blues aux relents de Moonshine.
'Ride up with your daddy', avec les copains, sera suivi d'un instrumental aussi swampy que le 'Slunky' d'Eric Clapton. Le gospel 'The Revelator', virant blues/rock saignant, mettra fin à ce set exceptionnel .
Louisiana Red
Iverson Minter naît en 1932 , somewhere in Alabama. Il a enregistré presque autant d'albums que le nombre d'années qui est indiqué sur sa CI.
Bref, a living legend ,qui a entrepris de nous raconter ses malheurs de pauv nigga ayant perdu papa, maman et le reste de ses aïeux, dans des conditions atroces.
Ce mec ne joue pas du blues,il est le blues. Le vrai, le pur, le dénudé . Une setlist ,tu oublies,de toute façon ,il improvise des paroles tout en jouant , comme en 1896 !
Il n'a rien perdu de son enthousiasme ,ni de sa foi ,même si son jeu peut-être qualifié d'artisanal .
Un retour aux sources,donc!
Il y a peu ,il enregistrait le CD 'Back to the Blue Bayou',il en interprétera quelques titres.
....I'm a turkey killer... sauvez la volaille , le boucher est en ville.
'I'm Louisiana Red' autobiographie chantée. Une chanson politique d'une autre époque :guerre froide ,Nikita Kroutchev ... il a des visions,pépé!
'Dead stray dog' je regarde ce clebard clamsé et je revois toute ma pauvre vie.... Milou, milou reviens, sale clebs!
Un peu de fingerpicking pour le 'Baby,what's wrong with you' de Jimmy Reed,l'archétype du blues. 'Blues in the basement' ,humide!
Je balance mes pickers, j'ai les doigts gonflés, je vais vous raconter comment ...I fell in love with an Indian princess ... et 'King Bee' vous vous souvenez?
Quand je joue de la slide ,j'utilise un red bottleneck,'When my mama was living' .
Un gospel pour suivre , Muddy Waters,l'ai bien connu ' Sleep on Muddy Waters' . Du delta blues décomposé.
Bon ,Wespelaar ,jusqu'ici ,j'ai été gentil ,now ,I'm gonna get nasty .Il a découvert l'électricité 'I told my baby Woman I hate to see you go...' T'avais oublié ses malheurs? ' Mistreated child' .
' Crime in motion' à la Elmore James , agrémenté d'un numéro de cirque.'You got to move' leçon de fitness et, je vous salue bien bas: ' Shake your moneymaker' mais pas trop fort ,elle peut encore servir !
Pépé a des ressources!
Keith Dunn
L'apothéose de ce festival , la cerise sur le gâteau , le blues dans sa splendeur !Rarement vu ,un public aussi enthousiaste et, ce costaud de Boston est la gentillesse même .
Tout le band respire la classe, costards chicos , retenue et savoir-faire.
Keith:harmonica et une voix à faire pâlir Robert Cray . Pas de basse : deux guitaristes :le voltigeur,Bart De Mulder et le posé ,Renaud Lesire (il fait les lignes de basse et les réponses aux envolées de son pote, en même temps) -Alex Lex (dura lex ,sed lex):drums, assure une base rythmique canon (pas en latex) à lui seul .
L'organisation m'a demandé de jouer deux trucs en solo, à l'harmonica ,suis tellement content d'être ici ,que je peux en jouer 25.
...I roll and tumble ... et 'Need to make a dollar' Wespelaar abandonne les buvettes ,tous face au podium.
Le band on stage, un instrumental qui cavale ' Dunn's Theme' , suivi de 'Deep in my heart for you' sur l'album 'Alone with the blues' ,la chair de poule!
De Billy Boy Arnold 'Wish you would' . 'Early in the morning' toujours la même histoire,tu passes devant le juke- joint et qui tu vois au comptoir ,collée à une espèce de clown...?Ouais ,ta baby!
'Sugar sweet' les choses se sont arrangées avec sa mokke.
'Kissin at midnight' les grattes pistonnent a gogo ,le Dunn ,pas un maigre, rigole ...feel so good ...nous aussi,fieu!
'Watch yourself' on y veille!
'Strange land' vicieux rondo psychotique. 'Ragged and dirty' on sera tous dans cet état à la fin du festival.
'Oh baby'(you're gonna miss me when I'm gone) un shuffle infernal.
'Muddy slow' slow motion , une pure merveille. 'I got love if you want it' du New -Orleans ,bien moite.Et on termine crescendo : le standard: 'Rock me ,Baby' .
Brillant concert!
Keith Dunn et band reviendront pour nous offrir un quintuple bis .
'Ride with me baby' , sa tactique: a fast one followed by a slow one ,pour ménager la monture. 'I can't sleep at night' le truc à te faire tourner sur la piste ,la tête sur l'épaule d'une gentille femme.'I got you on my mind' chaloupé et 'She's gone' pour nous rappeler qu'il s'agit de blues.
Salut Wespelaar !
Mais on avait dit 5 , retour des artistes pour le sulfureux 'Bo Diddley', gueulé une centaine de fois par tous les fidèles.
Wespelaar termine aphone!