Lampions, cieux constellés, foule bigarrée .... nouvelle visite au parc royal, flanqué de ma tendre conjugale,ce coup-ci.
William Fitzsimmons
Une barbe, baseball- cap, en provenance de Pennsylvanie ,émigrée en Illinois.Trois albums au palmarès de ce singer/songwriter . Ne t'attends pas à 60' de frivolités ou de sucreries, le monde de Bill est sombre (ça peut s'expliquer :des parents aveugles ) , les textes sont profonds , d'une tristesse neurasthénique ,mais le bûcheron fait passer l'amère pilule avec une ironie de bon aloi.
Il a emmené un autre poilu, à la guitare, afin d'habiller seyamment son folk morbide: Justin(?) .Un second rigolo qui n'ouvrira pas la bouche, mais qui épatera tout Bruxelles par son jeu pur et parfait.
'It's not true' (album 'Goodnight') ouvre les débats : elle est partie ...the ring I bought you is buried deep within the ground.... Séparation,trahison , nuits solitaires .... un univers pareil à celui de Bon Iver, Iron & Wine et autres adeptes du alt.folk.
'Funeral Dress' elle n'est pas rose ,cette robe . Accords ciselés de Justin.
'Everything has changed' pour mon papa ,a kind of a jerk , mais il a changé ,l'ex -bastard. Le gang des barbus fait taire tout le parc.
'Please don't go' nouvelle perle lugubre.
'I don't feel it anymore ' du dernier né ' The sparrow and the crow' .C'est la chanson du moineau.
'You still hurt me' moment que choisit un bébé pour chialer:'not a fan' fuse la réaction du pince-sans-rire.En solo,for my ex-wife ( elle vient d'épouser Jim Carrey !):'Even now' ,une ballade nostalgique...Oh ,but I love you even still ,even now.... .
Petite leçon de morale , faut pardonner :' Find me to forgive' voit le retour du talentueux taciturne.
'Just not each other' une chanson avec une pointe d'espoir . Pour revenir à l'angoisse , la solitude, le désarroi dû à l'absence ' If you would come back home' .
Brussels ,a thousand thanks et il l'a répété mille fois ... notre dernière :' Good morning' pour annoncer la nuit.
Le parc admire l'honnêteté du barde et le rappelle :
' After afterall' en solo.
Pendant une heure Bruxelles a partagé l'intimité d'un hippie tourmenté et a apprécié.
The Irrepressibles
Le site de l'AB annonce les Irrepressibles ,Light and Show Spectacle.
Description scrupuleuse.Si peu de gens connaissaient les facétieux anglais avant ce 27 août ,on peut vous assurer que ça va changer. Une bombe, ce groupe : visuellement: le top, musicalement :une claque magistrale , du rococo rock, starring une folle ,née des amours orageuses entre Freddie Mercury et Antony .
Du grandiloquent ,des prouesses vocales La Castafiore, du classico- kitsch , du pompeux, du dramatique, du théâtral , de la pantomime ,de la fabula palliata et des touches de chez Toone .... la totale!
Un triomphe , les nanas en raffolent , on a vu des bourgeoises et des teenagers vouloir prendre le kiosque d'assaut pour piquer une plume de la coiffe de la diva!
Ils sont neuf sur scène : costumés Carnaval De Venise ,maquillés outrageusement , nanas superbes et velus transformés en travestis : épinglons Sarah au piano, Sophie Li double bass , Nicole au violoncelle , deux violons : les mutants Charlie et Jordan et quelques instruments à vent :flûte,hautbois ou cor anglais et clarinette (Sarah ,Olivia, Rosie) . Tout ce beau monde attend l'étoile :Jamie McDermott, superbe dans sa robe de soie avec traîne (une modiste l'accompagne face au micro ) et arborant un make-up d'une discrétion éléphantidée .
Oei, me soufflent Fred et Greg , c'est quoi ce machin,Boy George?
Le Jamie aura vite transformé les quolibets moqueurs en fascination émue.
'My friend Jo' le timbre de la créature nous laisse pantois d'entrée de jeu , les musiciens combinent la loufoquerie des Marx Brothers et le sérieux ou brio du classicisme .
Nous sommes estomaqués et l'admiration ne fera qu'augmenter , ce show surréaliste nous fera mourir de plaisir.
'I'll maybe let you' du sexe équivoque. 'In your eyes' éthéré et lyrique à la fois.
'Anvil' de plus en plus déjanté.'Forget the past' Antony et les Jonsons versus Pink Floyd !
'Knife song' satirique , je retouche mon fond de teint, se dit la pianiste .Julie Andrews croisant la Grande Zoa.
Et la cantatrice , à la voix haut perchée , d'implorer ...baby, it's such a shame ...I miss you when you're gone...
'My witness' just mind- blowing!
'Nuclear skies' opéra visionnaire ,débutant par des bruitages ornithologiques pour se transformer en symphonie baroque tragique , les violons entamant un ballet 'La mort du Cygne'.
Le parc en ébullition hurle de joie.
'Splish splash sploo' du Wagner à la sauce Cousteau.
Une petite valse hollywoodienne lente ? 'The tide' ,avec d'antiques choeurs grecs .
'In this shirt' orgue liturgique et toutes les couleurs de l'arc en ciel.
La dernière ' Ship' , on embarque pour la fin de la croisière .
L'album se nomme 'From the circus to the sea'!
Le capitaine extravagant revient en pleurant ,ému par l'ovation du bas peuple ....I'll be the one that you're still longing for.... et nous quitte pour retrouver ses amants .