Concert de Midi ,organisé par les Lundis d'Hortense ,au Musée Charlier ,Avenue des Arts.
Cet Hôtel de Maître, du 19è, possède une admirable collection de l'école belge (Oleffe,Laermans,Ensor ,Léon Frédéric....) sans oublier un mobilier gracieux et éclectique.
Une des salles d'exposition est transformée en auditoire ,à l'acoustique impeccable ,pendant la durée du concert.
Du monde, ce midi, pour applaudir Sofia Ribeiro ,la vocaliste Lisboète ,et Marc Demuth ,le contrebassiste Luxembourgeois,en duo intimiste.
Sofia avait participé, la semaine dernière, à la Brussels International Young Jazz Singers Competition au Music Village.En 2005 elle obtint la seconde place ,rien cette fois -ci...
Marc (30 ans) a suivi des cours chez Jean-Louis Rassinfosse et Michel Hatzigeorgiou,la crême au niveau basse in Belgenland.En 2006 il reçoit un Masters, ses études musicales ne l'empêchant pas d' évoluer dans différentes formations jazz :Pascal Schumacher quartet, son propre quartet ou comme sideman pour (attachez vos ceintures ):Michael Brecker,Jeff Neve,John Ruocco,Felix Simtaine ,Jacques Pirotton...
Un répertoire hétéroclite en cette grise et triste journée de décembre:du jazz,du blues ,du fado ,de la bossa nova.... pour tous les goûts!
'Nature boy' un classique(1947) ,au répertoire de Nat King Cole,John Coltrane ,Miles Davis ,Frank Sinatra ou David Bowie !..There was a boy A very strange enchanted boy... ,un peu timide et au regard triste ...Une voix superbe ,des vocalises immatérielles et une contrebasse sobre.
Une seule chanson et le public est déjà séduit par cette approche magique et fragile.
'Dança da solidão' titre de leur Cd (2006) ,un second disque 'Orik' en quartet celui-ci ,étant paru en 2007. Cette danse de la solitude,écrite par Paulinho Da Viola ,et interprètée par Marisa Monte,est une samba intemporelle.Marc jouant les percussions en tapotant la contrebasse et toute la ferveur des cariocas se retrouve dans le chant de la frêle Miss Ribeiro.
Un poème portugais pour suivre :'Não è Fàcil O Amor'.Lenteur,profondeur ,inspiration ...toute l'âme lusitanienne ...Porque o amor è triste ...une saudade déchirante sur fond de contrebasse discrète.
'Alone together' ...Alone together ,beyond the crowd Above the world We're not too proud...
Ray Charles,Chet Baker...Un solo grand- ducal délicat . Cream for our ears!
Du dixieland , en route pour New -Orleans:'Basin Street Blues' .Ok ,Louis Armstrong nous quitte en 1971 ,mais par un clin d'oeil malicieux ,Sofia le fait revivre. Un solo de trompette vocal fantastique .Ovation du public ,admiratif devant ce mariage parfait:talent et humour!
'Blame it on my youth' nouveau standard .Non ,ce n'est pas Jamie Cullum qui l'a composé !Cherche du côté d'Edward Heyman ,l'auteur de l'immortel 'Body and Soul'.
La voix de Sofia rejoint Edmund Hillary au sommet de l'Himalaya.
Retour au Brésil :' Carinhoso' ...Meu Coração Não sei porque...1916/17 ,hymne populaire chez Ronaldinho ou Edison Arantes do Nascimento !
Tu crois entendre Elis Regina ou Maria Bethania ,une tristesse incommensurable , une noirceur 'Orfeu Negro'.Clelia pleurniche à mes côtés ,peux pas l'aider ,j'ai mouillé tous mes kleenex!
'Angel eyes' du swing ,avec solo magistral à la contrebasse.Sophistication,émotion,virtuosité ,technicité ... des artistes exceptionnels.
'You'd be so nice ' (to come home) un duel scat /contrebasse enlevé.
Un fado 'O 'Gente Da Minha Terra' .Austère et poignant ! Une voix cathédrale ,Amalia Rodrigues ressuscitée!Des flashes assaillent tes cellules cérébrales : Portugaises âgées,de noir vêtues et coiffées . Villages aux ruelles pavées et aux maisons blanchies à la chaux dans la plaine de l'Alentejo ....Les bougainvilliers suaves embaument l'air et toi ,pauvre con,t'es à Bruxelles et ça pue!
Fin du voyage :'Black Coffee' ,tu parles, déjà le café ,on n'a pas eu de Moscatel ,ni de déjeuner...
Un blues ,au répertoire de la grande Ella Fitzgerald ....I'm talking to the shadows from one o'clock till four...Triste destinée que celle de la femme..a woman is born to weep.... Nouveau travail d'orfèvrerie de Marco avant que le blues ne décolle et vire au swing audacieux.
Juste une voix et une contrebasse ,mais une complicité étonnante ...
Un grand moment!