En ce dimanche 9 mars venteux ,bois de la Cambre fermé =bouchons comme un lundi matin,la flûte enchantée fait dans l'intime ,le monacal.
On note quelques musiciens dans l'assemblée, dont Bherman (uit Gent,il jouera next week,same place)
Noria
pour justifier son patronyme arabisant ,il débute le set par 'Cross the sea of word' aux sonorités guitaristiques arabo-andalouses.Fine intro acoustique,voix chaude et sensuelle.Un nom te vient subito à l'esprit :Jeff Buckley .But Noria n'aime pas les comparaisons....Bherman nous avoue avoir entendu des intonations Antony (ouais ,les Johnsons).Maybe ,mais Noria me semble moins maniéré et, malheureusement, il n'a pas le charisme de la diva babyfaced.
'Experiences' la guitare a des résonances 'basse' , le morceau dégage une belle intensité dramatique.
'The meeting' un titre atmosphérique au texte murmuré ....Can't you feel the air spreading wings.... on est tout petit ,on fait partie des éléments.Tu fermes les yeux ,tu deviens un aigle volant majestueusement dans un paysage 'Rocky Mountains'
L'ambiance te ramène au merveilleux film de Sean Penn 'Into the wild', avec le soundtrack remarquable de Eddie Vedder.Les morceaux suivants n'ont pas encore reçus de titre,Noria les a composés il y a 3 semaines,voire il y a 3 jours.Il susurre les textes posés face à lui.
Une soirée mélancolique dans une cabane isolée ,un bourbon sur la table,une tisane pour ta lady.Le chien dormant au pied de l'âtre où se consument les bûches...Toi, lisant un traité philosophique,madame caressant nonchalamment le canin compagnon.Un coyote hurlant à la pleine lune.
Un jeu de guitare en demi-teinte ,exprimant une forme de quiétude,tout en sachant que l'homme cherche sa vérité.Un chant plaintif,un souffle d'un cancéreux en phase terminale..
Un reproche toutefois,tout est construit dans le même moule ,tu décroches ...et les arpèges ou la mélopée deviennent bruit de fond.
Noria est un personnage intransigeant,il exprime un radicalisme 'artistique' assez prétentieux.Je cite :'la musique est un medium qui nous traverse,l'enrobage ne devrait pas être important....'
Shit,le ket est investi d'une mission!Ok ,il ne tient pas à faire des compromis,cela l'honore ,mais il se prépare une vie d'ascète.
Vite ,une Jupiler et une bête blague machiste...
Annelies Monseré
une artiste underground uit Gent,jouissant d'une réputation internationale (la veille ,elle se produisait bij onze Noorderburen,à Utrecht).Des collaborations illustres:Jessica Bailiff,Nathan Amundson des Rivulets,In Gowan Ring...Un Cd 'Helder' (2005) chez Bluesanct,quelques EP chez Morc: '7' ou 'Hilversum nov 3' +des titres repris sur des compil.
Pas une novice et pourtant une grande timidité.
La flûte enchantée n'a pu louer un piano ,donc, ce soir, elle s'accompagne à la guitare électrique ou au melodica avec un jeu de pédales pour les effets.
'Go from my window' un traditionnel:c'est parti pour 35' d'extrême douceur.
Un chant a capella sensible pour l'intro de ce lullaby,un melodica relié à une pédale relaie la mélopée en y ajoutant une sirène plaintive.
No rock & roll tonight,les petits loups...
'I might never see' à la guitare électrique,titre fragile et mélancolique 'slowcore' .La voix et les instruments dégagent le même montant de décibels: 0,5....Heureusement, car j'avais oublié mijn oordopjes!
'Sand' le melodica rend la mélodie moins sinistre mais l'atmosphère demeure ascétique.
Un violoncelle pour 'Traces' ,la voix reste, cependant ,l'instrument principal.Une faible lueur clignotante alors que la nuit noire oppresse la terre.On évite de respirer de peur de déranger.On retient son souffle et on s'attache à cette voix enfantine qui doit nous sauver des ténèbres.
Un battement d'aile de papillon ferait l'effet d'une explosion atomique en comparaison avec ces complaintes murmurées .
'Common ground' le silence est religieux.
'Shining road' qui a reconnu cette cover des Cranes sous l'emballage éthéré?
'Will you be found' Foin ,de grandiloquence ,du léger,du sacré...
'Light,blind' tel un somnambule ,tu déambules dans ce monde des ombres.
Un dernier a capella 'This quiet room' que l'on retrouve sur le Cd 'Helder'
Il faut pouvoir entrer dans son monde de silence pour apprécier sa musique.
C'est dur de revenir parmi les vivants après ce trip minimaliste.