18 mars 2008 : une chambrée honnête au Nekkersdal, le rootsclub de Laeken .
Il est 20:45 lorsque Philippe Verstraeten ,le programmateur maison,annonce Bugs Henderson & the Shuffle Kings.
Un trio troisième âge:Bugs est né en 1943 à Palm Springs ,Californie et ses 65 ans il ne peut pas les cacher.Aux drums,Linda Waring,une dame aux traits masculins ,paraissant plus vieille que mon arrière grand-mère.La reine Fabiola peut passer pour un sex-symbol,en comparaison.
Sean Frankhouser est le bassiste du combo.Un petit jeune,il n'a pas 50 ans.
Bugs a de la bouteille,il débute à 16 ans avec son band The Sensors.Très vite, il rejoint Mouse and the Traps, pour ensuite jouer en sessionman pour des pointures:Freddie King,Delbert McLinton,Ike&Tina Turner,Leon Russell....Freddie King lui conseille de former son propre groupe et, dans la seconde moitié des seventies ,il sort son premier album 'At Last'.Sa discographie compte une vingtaine de plaques,de nos jours.
Ce vétéran sait jouer,personne n'en doute ,mais le feeling n'y était pas hier soir.
Vêtu d'un T-shirt noir 'J&J Blues Bar Fort Worth ',mettant en évidence ses vénérables biceps (il aime prendre des poses),et armé d'une flashy red Fender ,il entame le show d'une longue intro blues/rock avant de nous chanter 'she said go and I said no.....come on baby,can't you see I' m down on my knees...Les thèmes éternels du blues,avec les inévitables et classiques solos de basse ou les riffs de guitare accentués par la tremolo handle.Bugs n'a pas tout un attirail de pédales à effets (une wah wah suffit) ,mais il aime faire pleurer son instrument.Un enchaînement ,une voix rageuse 'You won't make me feel like dirt..,le titre 'Big-legged woman',l'artillerie lourde pour ce classique ,repris entre autres par Jimmy Reed ,Freddie King ou Jerry Lee Lewis.Rien à dire ,c'est efficace.
Bugs trouve le public un peu mou ,il nous incite à plus de participation,mais lui -même ne semble pas au mieux de sa forme...'Rocket in my pocket' de Lou Ann Barton,old school blues/rock.Le tune se termine par un nice fingerpicking avant l'explosion finale .
C'est bien foutu,mais où est l'enthousiasme?Du travail d'employé de bureau attendant la fin de la semaine.'Lawdy Miss Clawdy',des lignes Creedence Clearwater Revival ,une batterie boum bada boum.On ne fait pas dans la finesse,2nd SS Panzer Division en marche.
'Look what love can do',aussi délicat qu'un Caterpillar.
Des accords 'Born on the Bayou' pour le next one,on s'amuse à essayer de reconnaître les influences.Les titres Texas Blues se succèdent pendant, qu'avec les potes, tu fais un crochet par le bar.On est tous d'accord,Papy can play,mais rien d'emballant!
Aucune étincelle.
Un instrumental 'Sunshine of your love' ,on est loin de la version des Cream.
Un petit morceau didactique en medley (Here comes the sun,Can't buy me love,Yesterday...).Regarde comme je joue bien ,les Beatles transformés en fingerpicking jazzy/country.De la dextérité gratuite!
'Hello Marylou' pour terminer le set.
C'est du blues de kermesse.On comprend que Bugs soit apprécié en Allemagne:Oktoberfeesten blues....
Il nous prévient que son épouse vend ses derniers CD's .Un petit coup d'oeil à la nana et, tu as tout compris!Une blonde ,pas 30 ans ,poitrine agressive ...Dangereux Papy ,ton coeur va lâcher!
On reprend 'Cow Cow Blues' un chouette two-bar tune.
Un nouvel enchaînement de 3 titres dans lesquels on retrouve tous les plans traditionnels du Texas rocking blues.On n'échappe pas au long instrumental , les images d'Epinal du blues.Le titre se termine de manière théâtrale.Ce mec est le Pierre Tchernia du blues/rock.
'Nobody's business' on préfère la version de Billie Holiday.Les gimmicks assassinent le morceau.Pathétique!
'I need a new tattoo..' chante-t-il ,il en a déjà partout...
Le set se poursuit sous les applaudissements polis ,on s'ennuie.
'Heartbreaker' ,de chouettes effets wah wah.Ce morceau se détache du lot.
Une intro de 5' pour 'Rock me Baby' de B B King.Rien à redire, pour le répertoire!
On attend la fin.
23:20 le rappel!
Un nouveau medley ,pitié....
'Mystery Train' et 'That's Allright ,Mama' ,rendez nous Elvis,please!
Fin du calvaire.
Une partie du public a apprécié ce blues de maison de repos.
Nice people in Brussels..